Durant les deux premières décennies du xxe siècle, des développements industriels et technologiques importants modifièrent le tissu social au Canada. La radio, le téléphone, l’automobile, la machinerie lourde, les nouveaux matériaux de construction et les innovations en infrastructure contribuèrent à transformer le pays. L’inventeur Alexander Graham Bell aida à modeler ce nouveau monde que les Pères de la Confédération auraient trouvé à la fois familier et étrange :
De retour au Canada, Bell réussit, le 3 août, le premier appel interurbain au monde, depuis le magasin général de Wallace Ellis à Mount Pleasant jusqu’à Tutelo Heights, à quatre milles de là. Il se servit d’une ligne de la Compagnie de télégraphe de la Puissance, qu’il brancha à la maison de son père avec du fil métallique servant à consolider les tuyaux de poêle. Le 10, il parvint à relier Brantford et Paris, distants de huit milles : les voix, la musique et les chansons venant de la maison des Bell parvinrent jusqu’à la foule assemblée dans le magasin de chaussures de Robert White. Grâce à cet essai qui, selon le Daily Expositor, « ravit et informa l’auditoire », Bell attira encore l’attention sur lui et eut droit à un article dans le Scientific American de New York […]
En aéronautique comme en téléphonie, Bell était un visionnaire. En 1907, il prédit que, avant longtemps, « un homme pourra[it] dîner à New York et, le lendemain matin, prendre son petit déjeuner à Liverpool ». Il pressentait aussi l’importance stratégique que le vol aérien acquerrait du point de vue militaire. En 1908, il écrivit dans un magazine : « La nation qui s’assurera la maîtrise des airs finira par dominer le monde. » Pendant 31 ans, à compter du moment où il finança les travaux de Langley, il réalisa avec ses collaborateurs plus de 1 200 expériences d’aéronautique. La plupart eurent lieu à Baddeck.
À la même époque, les sciences et la médecine connurent également de grandes avancées, auxquelles contribua notamment Harriet Brooks (Pitcher), première femme à recevoir un diplôme de maîtrise en physique de la McGill University :
En 1900, Mlle Brooks amorça des travaux dans une nouvelle voie : l’étude des émanations de substances radioactives telles que le thorium. À l’époque, les avis étaient partagés sur la nature de ces émissions : gaz, vapeur ou fines particules. Mlle Brooks démontra qu’il s’agissait en fait d’un gaz de poids moléculaire beaucoup plus faible que celui du thorium. Ce ne pouvait donc être simplement la forme gazeuse du même élément. Sa découverte amena Rutherford et Frederick Soddy, moniteur de chimie, à se rendre compte qu’un élément s’était transmué en un autre. Mlle Brooks fut la première personne à décrire les caractéristiques de ce gaz, qu’on appellerait le radon.
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