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Titre original :  Photograph William Watson Ogilvie, Montreal, QC, 1888 Wm. Notman & Son 1888, 19th century Silver salts on glass - Gelatin dry plate process 17 x 12 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. II-87527 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

OGILVIE, WILLIAM WATSON, officier de milice et homme d’affaires, né le 15 février 1835 à Côte-Saint-Michel (Montréal), fils d’Alexander Ogilvie et de Helen Watson ; le 15 juin 1871, il épousa Helen Johnston, fille de Joseph Johnston, de Paisley, Écosse ; décédé le 12 janvier 1900 à Montréal.

William Watson Ogilvie était le dixième d’une famille de 11 enfants. Son père avait émigré d’Écosse avec sa famille en 1800 et s’était établi dans une ferme près de la rivière Châteauguay, au sud de Montréal. En 1801, les Ogilvie construisirent un moulin à blé à Jacques-Cartier, près de Québec. Cette entreprise marqua le début de la longue et remarquable association de la famille à l’industrie de la meunerie au Canada. Dix ans plus tard, Alexander se joignit à son oncle et futur beau-père, John Watson, pour bâtir un moulin à Montréal, entreprise qu’il devait plus tard léguer à trois de ses fils, Alexander Walker*, John et William Watson.

Ogilvie fut confié dès son jeune âge aux soins de son oncle William Watson*, inspecteur de la farine à Montréal. Il fréquenta le High School of Montreal et fit son apprentissage d’inspecteur sous la surveillance de Watson. Tout comme l’avaient fait ses deux frères aînés, Alexander Walker et John, il entra dans la Montreal Cavalry en 1857. Il en assuma le commandement en 1866 et s’apprêta à défendre le Canada contre une invasion éventuelle d’une faction du mouvement fénien qui s’était rassemblée dans l’état de New York [V. John O’Neill*]. Le département de la Milice et de la Défense lui décerna d’ailleurs la médaille du Service pour sa contribution à la mise en échec des efforts féniens.

Dans les années 1850 et 1860, un marchand de Montréal qui possédait un capital suffisant et était disposé à prendre un risque pouvait s’enrichir considérablement. La ville s’imposait rapidement comme centre du commerce au Canada et point d’exportation du blé et de la farine. En Europe, les changements politiques, économiques et technologiques s’avéraient à l’avantage du commerce canadien des céréales. En 1854, pendant la guerre de Crimée, comme la Grande-Bretagne était coupée du marché russe, la demande de céréales s’accrut énormément au Canada. La mise au point du procédé de mouture par cylindres en Hongrie à la fin des années 1830, qui avait grandement amélioré la mouture du blé riche en protéines et en gluten, finit par entraîner des changements importants dans l’industrie meunière nord-américaine. En 1852, le moulin Ogilvie (réinstallé au canal de Lachine en 1837) était dirigé par James Goudie, beau-frère d’Alexander Ogilvie. La même année, Alexander Walker Ogilvie s’associa à l’entreprise et agrandit les installations. Goudie et Alexander père se retirèrent vers 1855 pour laisser les affaires aux mains d’Alexander Walker et de son frère John. On renomma alors l’entreprise A. W. Ogilvie and Company. C’est en mai 1860 que William Watson se joignit à ses frères à titre d’associé. Ce fut une initiative astucieuse. En 1871, peu après son mariage, Ogilvie acheta un manoir rue Simpson, dans le chic quartier Mont-Royal. Cette demeure, nommée Rosemount, était l’« une des plus belles résidences en ville ».

Au cours de la période qui suivit la Confédération, les Ogilvie prirent deux décisions importantes qui assurèrent le succès continu de leurs affaires. Ils commencèrent par tirer profit des innovations technologiques dans l’industrie meunière en Europe. En 1868, William Watson se rendit en Hongrie en compagnie de son frère Alexander Walker pour étudier le plus récent procédé de mouture du grain, dans lequel on utilisait des broyeurs à cylindres en acier au lieu de meules. À leur retour, ils adoptèrent la technique hongroise dans leur moulin afin de produire une farine de qualité supérieure.

La seconde bonne décision des Ogilvie fut celle d’étendre leurs activités vers l’Ouest, à mesure que de nouvelles régions de l’Ontario et des Prairies étaient colonisées. En 1872, ils construisirent leur premier moulin en Ontario, à Seaforth, et deux ans plus tard un deuxième, d’une capacité de production quotidienne de 500 barils, à Goderich. À cette époque, Alexander Walker avait fait le saut en politique et s’intéressait à d’autres activités commerciales. Lorsqu’en 1874 celui-ci cessa de diriger de façon active l’entreprise meunière, William Watson fut nommé chef du bureau de Montréal et John assuma la direction des moulins de l’Ontario.

En 1877, les Ogilvie expédièrent leur première cargaison de blé cultivé au Manitoba et, au cours de la décennie suivante, ils dominèrent le commerce des céréales de l’Ouest, où l’agriculture connaissait un essor considérable. Suivant la politique qu’ils avaient appliquée en Ontario et selon laquelle ils devaient produire la farine à l’endroit où le grain était cultivé, ils construisirent un moulin à Winnipeg en 1882. Peu de temps après, les expéditions régulières de farine du Manitoba débutaient. Leur décision de construire des silos à céréales sema cependant la controverse.

Afin d’assurer l’efficacité et la rentabilité de la livraison du grain vers l’Est, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique favorisa la construction de silos à céréales. En 1883, son directeur général, William Cornelius Van Horne*, offrit gratuitement l’usage du terrain le long de la ligne principale de la compagnie à toute entreprise céréalière disposée à construire un silo à élévateur alimenté à la vapeur d’une capacité minimum de 25 000 boisseaux. La compagnie promit aussi qu’elle ne permettrait pas le chargement de céréales dans ses wagons à partir des voitures des fermiers ou des entrepôts plats (trémies d’entreposage couvertes, sans équipement de manutention mécanique) aux endroits où l’on construirait les silos.

John et William Watson, qui avaient déjà bâti à Gretna, en 1881, l’un des premiers silos à céréales de la province du Manitoba, se hâtèrent de profiter de cette généreuse offre. Dans le cadre d’un arrangement spécial conclu avec Van Horne en 1883, l’entreprise meunière s’engagea à expédier 25 000 sacs de farine de Port Arthur (Thunder Bay, Ontario) par les vapeurs de la compagnie ferroviaire qui naviguaient sur les Grands Lacs ; en retour, elle avait droit à un rabais sur ses frais de transport. On estime qu’à la fin de 1884 cette prime représentait environ 50 000 $. L’année suivante, les Ogilvie exploitaient huit silos au Manitoba et avaient des projets de construction en cours.

Les producteurs du Manitoba ne tardèrent pas à protester contre le monopole qu’avaient constitué, selon eux, la compagnie de chemin de fer et l’Ogilvie Milling Company. En effet, certaines indications (dans les lettres de Van Horne) laissent entendre qu’en 1884–1885 les acheteurs qui sillonnaient la campagne pour le compte des Ogilvie ne versaient pas toujours aux fermiers un prix équitable pour leur grain. Cependant, à mesure que le commerce des céréales prit de l’expansion dans l’Ouest canadien, on soumit le système à un plus grand nombre de mesures de contrôle. En 1900, la première commission royale d’enquête fédérale sur le commerce des céréales fit état des problèmes que posait la surveillance des acheteurs de grain dans les campagnes, mais elle conclut qu’aucune preuve ne révélait « qu’un propriétaire quelconque de silo [avait] participé sciemment à un acte d’extorsion ». La même année, on recensait 45 silos exploités par l’Ogilvie Milling Company dans la campagne manitobaine (environ 10 % de leur nombre total dans la province).

Le succès remporté dans l’Ouest donna lieu à une expansion dans l’Est. L’entreprise ouvrit le Royal Mill à Montréal en 1886. Cette meunerie avait une capacité de production quotidienne de 2 100 barils, et un silo contigu au bâtiment pouvait contenir 200 000 boisseaux de blé. Un travailleur de cette nouvelle meunerie fit le portrait suivant de William Watson : « C’était un homme de belle taille, grand, avec une figure brillante encadrée d’imposants favoris, le vrai type d’officier de cavalerie. Il faisait à ses meuniers une vie joyeuse : il les employait, les mettait à la porte et les réengageait sans cesse. » Ogilvie assuma l’entière direction de l’entreprise après le décès de son frère John en 1888. Au tournant du siècle, il avait fait de sa firme la plus grande entreprise meunière du dominion et lui avait assuré une renommée mondiale pour la qualité de sa farine.

Un des hommes d’affaires les plus en vue de Montréal, Ogilvie prenait part aux activités du monde des affaires de la ville. Président du Bureau de commerce de Montréal en 1893 et 1894, il fut membre de son conseil pendant six ans. Il compta aussi parmi les administrateurs de la Banque de Montréal, de la Montreal Transportation Company et de la North British and Mercantile Insurance Company. Philanthrope généreux, il appuya de nombreuses œuvres de charité et des établissements dans tout le Canada, dont la McGill University et l’Hôpital Général de Winnipeg. Membre du parti conservateur, il fit campagne pour la nomination de son frère Alexander Walker au Sénat en 1881, et souligna dans une lettre adressée au premier ministre sir John Alexander Macdonald la loyauté de la famille Ogilvie envers le parti. Il versa des contributions importantes au moment des élections et appuya la Politique nationale de Macdonald.

À son décès en 1900, Ogilvie était un homme très riche ; il légua à sa femme, à ses trois fils et à une fille une fortune substantielle. Ses biens meubles, constitués d’articles de maison, de bétail, d’argent comptant et d’autres possessions, représentaient au total 1 431 401 $, ce qui comprenait aussi l’ameublement de sa résidence et sa collection de 118 aquarelles, dont l’évaluation globale atteignait 24 000 $ ; il avait des créances pour un montant de 284 832 $. Il faut cependant se rappeler que lui et ses frères se distinguèrent surtout par la voie qu’ils ouvrirent au commerce des céréales et par leur disposition à assumer des risques dans l’Ouest canadien.

En 1902, les exécuteurs testamentaires de William Watson Ogilvie vendirent l’entreprise et ses 70 silos disséminés en campagne à un consortium canadien que dirigeaient Charles Rudolph Hosmer, financier montréalais, et Frederick William Thompson, directeur général des activités de la compagnie dans l’Ouest canadien. Renommée l’Ogilvie Flour Mills Company Limited, la firme continua à croître et à prospérer pendant les années d’intense colonisation de l’Ouest et au cours des décennies subséquentes. On construisit un nouveau Royal Mill à Montréal en 1941 ; bâtiment ultramoderne pour l’époque, il avait une capacité de production quotidienne de 15 000 sacs de farine et de céréales fourragères. En 1949, on créa la Gerber-Ogilvie Baby Foods Limited, pour le traitement des céréales et la nourriture en purée.

Allan Levine

AN, MG 26, A, 16, W. W. Ogilvie à J. A. Macdonald, 29 oct. 1881 ; 136, Ogilvie à Macdonald, 5 nov. 1890 ; 324, Ogilvie à Macdonald, 25 oct. 1887 ; 354, Ogilvie à Macdonald, 23 janv. 1879 ; MG 28, III20, Van Horne letter-books, 3, Van Horne à Harder, 12, 16 nov. 1883 ; 4, Van Horne à Ogilvie, 31 janv. 1884 ; 5, Van Horne à Ogilvie, 2 avril 1884 ; 9, Van Horne à Ogilvie, 10 déc. 1884 ; 11, Van Horne à Egan, 29 mars 1885, Van Horne à Ogilvie, 27 mai 1885, Van Horne à Kerr, 8 déc. 1885.— ANQ-M, CN1-125, 27 avril 1835, 15 janv. 1900 ; CN1-501, 15 juin 1900.— Montreal Board of Trade Arch., Minute-books, general minute-book, 30 janv. 1900 : 384.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1900, nos 81–81a (rapport de la Commission royale sur l’expédition et le transport du grain).— Commercial (Winnipeg), 11 févr. 1889.— L’Événement, 13 janv. 1900.— Gazette (Montréal), 13 janv. 1900.— Monetary Times, 19 janv., 16 févr. 13 avril 1900.— Nor’West Farmer and Manitoba Miller (Winnipeg), déc. 1883.— Canadian biog. dict., 285–286.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— Encyclopedia Canadiana, 8 : 6.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).— Wallace, Macmillan dict.— Atherton, Montreal, 3 : 106–111.— [J. A. Gemmill], The Ogilvies of Montreal, with a genealogical account of the descendants of their grandfather, Archibald Ogilvie (Montréal, 1904).— D. R. McQ. Jackson, « The national fallacy and the wheat economy : nineteenth century origins of the western Canadian grain trade » (thèse de m.a., Univ. of Manitoba, Winnipeg, 1982).— A. [G.] Levine, The exchange : 100 years of trading grain in Winnipeg (Winnipeg, 1987).— G. R. Stevens, Ogilvie in Canada, pioneer millers, 1801–1951 ([Montréal, 1952]).— Tulchinsky, River barons.— B. R. McCutcheon, « The birth of agrarianism in the Prairie west », Prairie Forum (Regina), 1 (1976) : 79–94.

Bibliographie générale

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Allan Levine, « OGILVIE, WILLIAM WATSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvie_william_watson_12F.html.

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Auteur de l'article:    Allan Levine
Titre de l'article:    OGILVIE, WILLIAM WATSON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024