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Titre original :  Photograph Alexander Walker Ogilvie, Montreal, QC, 1861 William Notman (1826-1891) 1861, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-0.296.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

OGILVIE, ALEXANDER WALKER, homme d’affaires, officier de milice, juge de paix et homme politique, né le 7 mai 1829 à Côte-Saint-Michel (Montréal), fils d’Alexander Ogilvie, cultivateur et meunier, et de Helen Watson ; le 13 septembre 1854, il épousa à Montréal Sarah Leney, et ils eurent un fils et quatre filles ; décédé le 31 mars 1902 à Montréal et incinéré au cimetière du Mont-Royal.

Alexander Walker Ogilvie est le fils aîné d’une famille de 11 enfants. Son père exploite un moulin à farine, situé probablement dans le faubourg des Récollets, en association avec son beau-frère, William Watson*. Il possède aussi jusqu’en 1854 une ferme dans la banlieue de Montréal, à Côte-Saint-Michel, où vit la famille dans une spacieuse demeure à trois cheminées et à grandes lucarnes entourée d’arbres. En 1837, il transporte ses meules dans un moulin d’une capacité de 100 barils par jour qu’il a érigé près du canal de Lachine, au bord de l’écluse Saint-Gabriel, et dont il confiera la direction à un autre beau-frère, James Goudie. Tout en aidant aux travaux de la ferme, Alexander Walker fréquente l’école locale, puis l’académie Howden and Taggart à Montréal. Il entend devenir agriculteur comme son père. Toutefois, le prix élevé des fermes consécutif à la spéculation foncière et une offre de son oncle Goudie l’amènent à réviser son choix. Le 23 mars 1852, il devient l’associé de son oncle pour exploiter le moulin du canal de Lachine, sous la raison sociale de Goudie and Ogilvie.

Ogilvie s’installe à Montréal et se fait construire une résidence rue Saint-Joseph (rue Saint-Sulpice), au moment où se dessine une conjoncture favorable à l’essor de l’industrie meunière. La guerre de Crimée, le traité de réciprocité, l’urbanisation de l’Europe et de l’Amérique du Nord ouvrent de nouveaux marchés. L’expansion vers l’Ouest américain agrandit l’aire de la culture du blé, tandis que la construction des chemins de fer et l’amélioration des canaux en facilitent le transport. D’importantes innovations – la moissonneuse de Cyrus Hall McCormick (1834), les silos (1836) qui permettent l’entreposage et la classification des grains, le procédé hongrois de mouture des grains avec des meules et des cylindres (1839), le blé roux galicien introduit dans le Haut-Canada par David Fife* (en 1842) – concourent à long terme à transformer radicalement l’industrie de la meunerie. Cette conjoncture sera à l’origine du succès de la famille Ogilvie.

Avec Goudie, Ogilvie ajoute une nouvelle aile au moulin du canal de Lachine, connue sous le nom de moulin Glenora, qu’il dote d’une machine à vapeur et d’un mécanisme pour perler l’orge. En 1855, Goudie – et, semble-t-il, Alexander père – se retire de l’entreprise ; il vend ses intérêts à Alexander Walker, qui s’associe le 4 avril à son frère cadet John, lui cédant le tiers des actions de la compagnie. Ils forment la A. W. Ogilvie and Company, meunerie dont la valeur est estimée à 5 000 £ et à laquelle s’associera en 1860 un troisième frère, William Watson*. Ce dernier en vient à s’occuper surtout de l’administration de l’entreprise à Montréal ; John est responsable de l’approvisionnement en blé et de l’expansion de la compagnie en Ontario ; Alexander Walker se réserve les questions financières. Tous trois misent sur les techniques les plus récentes et l’expansion dans l’Ouest pour asseoir l’entreprise sur des bases solides.

L’arrivée de William Watson libère Alexander Walker des tâches administratives, de sorte qu’il peut s’engager plus à fond dans la vie publique. Avec ses frères, il s’enrôle dans la lst Volunteer Troop of Militia Cavalry en 1856 et devient lieutenant-colonel en 1860. Selon son gendre John Alexander Gemmill, auteur de The Ogilvies of Montreal, c’est lui qui, le 24 février 1860, commande un des régiments appelés à désamorcer l’émeute qui éclate le deuxième jour de l’élection à la mairie de Montréal, où s’affrontent Benjamin Holmes* et Charles-Séraphin Rodier*. Le 28 juin de la même année, il est nommé juge de paix pour le district de Montréal. Il est aussi membre du comité chargé d’organiser la réception en l’honneur du prince de Galles. Très à l’aise sur le plan financier, Ogilvie se soucie de diversifier ses capitaux et d’en faire étalage. Il est parmi les premiers actionnaires de la Compagnie d’assurance de Montréal, dite du Soleil (la Sun Life) en 1865 et, cette même année, il acquiert au coût de 18 000 $ une vaste résidence, Cherry Hill, rue Dorchester (boulevard René-Lévesque). De 1865 à 1868, il représente le quartier Ouest au conseil municipal et il fait partie des comités de l’éclairage et des finances.

À cette époque, l’avenir des colonies de l’Amérique du Nord britannique, auquel est lié le destin de la A. W. Ogilvie and Company, préoccupe Ogilvie au plus haut point. Il est un ardent partisan de la Confédération canadienne et d’un système tarifaire propice à l’industrialisation. Il milite au sein du Parti libéral-conservateur et, en 1866, est membre de la Tariff Reform and Industrial Association. En 1867, il fait campagne pour Thomas D’Arcy McGee*, qui se présente dans Montréal-Ouest aux élections fédérales, et lui-même se fait élire sans opposition député de cette circonscription au provincial. Bilingue, tolérant, il entretient des relations harmonieuses avec la députation francophone. Il défend à l’Assemblée les principes d’une saine administration de la chose publique, le droit des protestants à leur système scolaire, les intérêts des hommes d’affaires et ceux de la région de Montréal. Décidé à ne pas briguer un nouveau mandat, il fait, de septembre 1870 à mai 1871, selon Gemmill, un voyage en Écosse, en Angleterre et dans plusieurs pays européens ; il se rend notamment en Hongrie, où il étudie une technique de mouture de la farine qu’il adaptera ensuite dans son entreprise.

De plus en plus, Ogilvie partage son temps entre sa compagnie, la finance, les œuvres philanthropiques et les activités sportives. Ses intérêts le tiennent à distance de l’administration de la meunerie et, le 21 octobre 1874, il se retire de la A. W. Ogilvie and Company. Il brigue à nouveau les suffrages en 1875, cette fois dans Montréal-Centre, où il défait Charles Alexander. Ce retour en politique coïncide avec son installation dans l’une des résidences les plus somptueuses de Montréal, Airlie, qu’il a fait construire sur l’avenue Edgehill. Deux ans plus tard, il s’illustre comme magistrat. La mort d’un jeune orangiste, Thomas Lett Hackett, à Montréal le 12 juillet, au moment de la fête annuelle des orangistes, menace de provoquer un affrontement entre Irlandais catholiques et protestants. Le 16, jour des funérailles, à l’encontre de l’opinion du maire de Montréal Jean-Louis Beaudry*, qui croit la police en état de maintenir l’ordre, Ogilvie mande la milice et, en tant que magistrat en chef, accompagne les lieutenants-colonels de milice à travers les rues agitées de Montréal, prévenant de la sorte une échauffourée. Il ne se représente pas aux élections générales de 1878 et retourne à la vie privée.

C’est un repli de courte durée. Le 24 décembre 1881, Ogilvie est nommé sénateur pour la division d’Alma, poste qu’il occupe jusqu’en janvier 1901. Il est très actif dans les comités permanents du Sénat et préside souvent le comité plénier. Le sénateur Donald McMillan le décrit comme « un homme à l’esprit vif, qui saisit rapidement la portée et l’essence d’un projet de loi [...] très clairvoyant, lucide et expressif ». Il demeure, cependant, bien engagé dans le monde des affaires, tant comme président de la Compagnie nationale d’assurance qu’il a mise sur pied en 1875 avec quelques actionnaires, dont Matthew Henry Cochrane et Alphonse Desjardins*, que comme administrateur de la Compagnie de prêt et d’hypothèque de Montréal et du Montreal Turnpike Trust. En 1883, avec un groupe d’hommes d’affaires, dont Louis-Adélard Senécal*, Joseph Barsalou* et Charles-Polycarpe Hébert, il participe à la formation de la Citizens Gas Company of Montreal. Il s’occupe également d’œuvres philanthropiques, telles que la Montreal Workingmen’s Mutual Benefit and Widows and Orphans Provident Society dont il est administrateur, et, pendant plus de 20 ans, il administre au profit de l’Église presbytérienne la Compagnie du cimetière du Mont-Royal. Mais la Sun Life et les entreprises des Gault – la Banque d’échange du Canada et la Compagnie de prêt et d’hypothèque de Montréal – avec qui il est très lié jusqu’à sa mort accapare beaucoup de son temps et de son argent. Au printemps de 1883, dans une vaine tentative pour sauver la Banque d’échange de la faillite [V. Mathew Hamilton Gault*], le gouvernement fédéral consent un prêt de 300 000 $, dont 100 000 $ garantis personnellement par Ogilvie. Ce prêt n’empêche pas une faillite et il vaudra à Ogilvie d’être poursuivi en 1898 par un gouvernement libéral désireux d’en obtenir le remboursement. En mars 1889, il abandonne son rêve de présider la Sun Life et se contente de la vice-présidence, convaincu que le président doit désormais être le principal dirigeant de la compagnie, un fardeau qu’il préfère sans doute ne pas assumer.

Alexander Walker Ogilvie meurt le 31 mars 1902 des suites d’une pneumonie. Il est, semble-t-il, le premier à être incinéré dans le four crématoire du cimetière du Mont-Royal. De forte carrure, guère plus grand que la moyenne, il impressionnait par sa force de caractère, par la puissance mentale et physique que dégageait sa personnalité. Homme de vision et d’action, il était un leader naturel et un intrépide bâtisseur qui avait concouru à mettre sur pied quelques-unes des plus grandes entreprises canadiennes.

Michèle Brassard et Jean Hamelin

AC, Montréal, Cour supérieure, Déclarations de sociétés, 1, nos 383 (1852), 731 (1855), 1673 (1860) ; 6, n° 344 (1875) ; État civil, Presbytériens, St Andrew’s Church (Montréal), 2 avril 1902.— ANQ-M, CE1-125, 13 juin 1829, 13 sept. 1854.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 5 : 292.— Gazette (Montréal), 9 juill. 1867, 13 juill. 1877.— Globe, 30 oct. 1866.— La Minerve, 25 févr. 1860, 17 juill. 1877.— Monetary Times, 4 déc. 1883, 4 févr. 1887.— Montreal Daily Star, 13–14 juill. 1877, 2 avril 1902.— Annuaire, Montréal, 1842–1843, 1850–1902.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer.— Canada, Chambre des communes, Débats, 1882 ; Sénat, Débats, 1882–1884, 1889–1890, 1895.— Canada, prov. du, Statuts, 1865, c.43.— Canadian biog. dict.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— J. I. Cooper, Montreal ; a brief history (Montréal, 1969).— CPG, 1883.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— J. C. Fleming, Orangeism and the 12th of July riots in Montreal (Montréal, 1877).— [J. A. Gemmill], The Ogilvies of Montreal, with a genealogical account of the descendants of their grandfather, Archibald Ogilvie (Montréal, 1904).— G. H. Harris, The president’s book ; the story of the Sun Life Assurance Company of Canada (Montréal, 1928).— Industrial Canada (Toronto), 48 (1947–1948) : 154.— Naylor, Hist. of Canadian business.— Québec, Assemblée législative, Débats, 1867–1870, 1875–1878 ; Statuts, 1875, c.84.— W. J. Rattray, The Scot in British North America (4 vol., Toronto, 1880–1884), 3.— Rumilly, Hist. de Montréal, 2 ; 3.— Joseph Schull, Un astre centenaire : les cent premières années de la Sun Life du Canada, compagnie d’assurance-vie (Québec, 1971).— SCR, 29. G. R. Stevens, Ogilvie, pionniers de la meunerie au Canada, 1801–1951, Marcel Provost, trad. ([Montréal, 1951]). The storied province of Quebec ; past and present, William Wood et al., édit. (5 vol., Toronto, 1931–1932), 3 : 193s. Robert Sweeny, Guide pour l’étude d’entreprises montréalaises et leurs archives avant 1947 (Montréal, [1978]). Terrill, Chronology of Montreal.— G. J. J. Tulchinsky, The river barons : Montreal businessmen and the growth of industry and transportation, 1837 53 (Toronto et Buffalo, N. Y., 1977).— B. J. Young, Promoters and politicians the north-shore railways in the history of Quebec, 1854–85 (Toronto, 1978).

Bibliographie générale

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Michèle Brassard et Jean Hamelin, « OGILVIE, ALEXANDER WALKER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvie_alexander_walker_13F.html.

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Auteur de l'article:    Michèle Brassard et Jean Hamelin
Titre de l'article:    OGILVIE, ALEXANDER WALKER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024