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GRAND, JAMES, homme d’affaires, né le 8 mars 1857 à Yorkville (Toronto), fils de James Grand, architecte, et d’une prénommée Mary Ann ; le 8 mars 1881, il épousa à Toronto Elizabeth Jane Toy, et ils eurent trois fils ; décédé le 7 novembre 1921 dans cette ville.
Cofondateur de l’une des papeteries canadiennes les plus prospères, James Grand fut élevé à Toronto par ses parents, anglicans nés en Angleterre. Vers 1875, il était commis et vendeur, peut-être à la papeterie de son beau-frère William Leitch MacGillivray. De 1878 à 1882, lui-même et Frederick Perry furent associés en tant qu’imprimeurs et marchands de papeterie pour chemins de fer et commerces, après quoi il continua sous son propre nom. Peut-être décida-t-il de lancer une nouvelle entreprise parce que l’avenir de celle-là s’assombrissait et qu’il avait à sa charge une femme et un fils. Il souffrait pourtant déjà d’une grave maladie (possiblement la sclérodermie, qui le forcerait un jour à prendre sa retraite). Quoi qu’il en soit, le 1er août 1882, il ouvrit une papeterie rue King. Les clients torontois, il s’en apercevrait, recherchaient une attention personnelle. Il livrait donc la marchandise à domicile, dans une brouette. Ses affaires allaient si bien que, un an plus tard, le 1er août 1883, il fonda avec son beau-frère Samuel Martin Toy, teneur de livres, la Grand and Toy, qui aurait un magasin à l’angle de Leader Lane et de la rue Colborne.
Grand comprit bientôt que les commerces avaient besoin non seulement de papeterie mais aussi d’une gamme complète de fournitures de bureau, y compris des machines à écrire et articles connexes. Sa compagnie prit de l’expansion et ouvrit en août 1893 un nouveau magasin à l’intersection des rues Wellington et Jordan. Renommée pour la qualité de ses produits – son slogan, de 1883 à 1990, fut « If Its Good – We Have It » (Si c’est bon, nous l’avons), la Grand and Toy n’avait pas une clientèle nombreuse. En 1904, le centre-ville de Toronto comptait plus de 20 papeteries et magasins de fournitures de bureau. Cependant, le destin de l’entreprise changea presque du jour au lendemain. Les 19 et 20 avril 1904, le feu dévasta le secteur commercial de la ville. Plus de 220 entreprises furent détruites, dont 23 dans les domaines de l’imprimerie, de la reliure et de la lithographie, parmi lesquelles la Warwick Brothers and Rutter, W. J. Gage, la Barber and Ellis et la Copp, Clark. D’un ton lugubre, Arthur Frederick Rutter déclara au Globe : « Le commerce de la papeterie au Canada est ruiné. » Grâce à son emplacement (un pâté de maisons à l’est des flammes) et à des vents favorables, ainsi qu’à l’intervention rapide du fils aîné de Grand, Percy Frank, qui arrosa les étincelles sur le toit de l’entrepôt et du magasin, la Grand and Toy survécut. Après l’incendie, bon nombre d’entreprises eurent besoin de renouveler complètement leur stock de papeterie et de fournitures. La Grand and Toy était prête. Pendant la reconstruction, l’achalandage était tel que les associés remettaient des corbeilles à papier aux clients pour qu’ils puissent remplir eux-mêmes leurs commandes. Jusque-là, les épiciers étaient les seuls marchands susceptibles de tolérer une forme quelconque de libre-service.
Dans la décennie suivante, la Grand and Toy connut une très forte hausse de clientèle. Après la mort de Toy, le 1er mars 1906, elle passa sous le contrôle exclusif de la famille Grand, qui l’exploiterait jusqu’en 1990. James Grand la fit constituer juridiquement en 1911 et ouvrit un service de fournitures de bureau. En plus de ses catalogues abondamment illustrés, il lança un bulletin mensuel de promotion à l’intention de ses clients et employés, Office Talk. Il y faisait preuve de sa solide connaissance de l’éthique commerciale et y publiait des articles futuristes sur la nécessité de doter Toronto d’un métro électrique, sur la transmission radiophonique des nouvelles du monde des affaires et sur le rôle de l’ergonomie dans la conception de l’équipement de bureau.
James Grand conserva le titre de président de la Grand and Toy Limited jusqu’à son décès. Son état de santé l’avait cependant amené à prendre une retraite quasi totale en 1913 et à se faire remplacer par son fils Percy Frank, alors vice-président. On sait peu de chose sur sa vie privée. Au plus tard en 1901, lui-même et sa femme s’étaient convertis au méthodisme. Il mourut en 1921 à son domicile du 28, rue Oriole, dans le quartier Deer Park, et fut inhumé au cimetière St James. Sa succession, composée surtout d’assurance-vie et d’actions, valait 210 500 $.
AO, RG 22-305, nº 44063 ; RG 80-5-0-104, nº 13529 ; RG 80-8-0-804, nº 6603.— BAC, RG 31, C1, 1871, Toronto, St James’ Ward, div. 6 : 75 ; 1901, Toronto, Ward 4, div. 5 : 9 (mfm aux AO).— Globe, 2 mars 1906, 8 nov. 1921.— Grand and Toy Limited, Grand & Toy Limited : a century of service, 1882–1982 ([Toronto, 1982 ?] ; exemplaire à la North York Central Library (Toronto), Canadiana Coll.) ; Mail order catalogue of office supplies, printing and office furniture (Toronto), 1924 (exemplaire à la TRL, SC).— Michael McVean, 100 years for Grand & Toy Ltd., an all-Canadian celebration of success ([Toronto, 1982 ?] ; exemplaire à la North York Central Library, Canadiana Coll.).— Nancy Rawson et Richard Tatton, The great Toronto fire (Erin, Ontario, 1984).
Gayle M. Comeau, « GRAND, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/grand_james_15F.html.
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Auteur de l'article: | Gayle M. Comeau |
Titre de l'article: | GRAND, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |