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SNOWBALL, JABEZ BUNTING, homme d’affaires, homme politique et fonctionnaire, né le 24 septembre 1837 à Lunenburg, Nouvelle-Écosse, fils de John Snowball, ministre méthodiste, et de Sarah Ann Wells ; le 27 juillet 1858, il épousa à Chatham, Nouveau-Brunswick, Margaret MacDougall (décédée en 1871), et ils eurent deux fils et une fille qui vécurent au delà de l’enfance, puis le 18 février 1873, à Airdrie, Écosse, Margaret Ellen Archibald (décédée en 1924), et de ce mariage naquirent quatre filles et un garçon qui vécurent jusqu’à l’âge adulte ; décédé le 24 février 1907 à Fredericton et inhumé à Chatham.
En 1851, Jabez Bunting Snowball étudiait à la Wesleyan Academy de Sackville, au Nouveau-Brunswick. Avant, il alla probablement à l’école à Terre-Neuve, car son père y fut affecté de 1837 à 1852, après quoi il devint ministre de l’église St Luke de Chatham, au Nouveau-Brunswick. En quittant l’école de Sackville, Snowball avait l’intention de partir pour la Californie, mais sa famille le persuada de rester à Chatham. En 1858, il entra au magasin de nouveautés de John MacDougall, dont il épousa la. fille Margaret. Devenu propriétaire de l’entreprise en 1866, après la mort de MacDougall, il ne tarda pas à lui donner de l’expansion.
En 1872, Snowball construisit, à Chatham, la plus grande scierie à vapeur de la province ; sa capacité de production atteignait 170 000 pieds-planches par jour. Au fil des ans, il obtint en concession plus de 600 milles carrés de terres de la couronne. Il possédait à’autres scieries à Tracadie, Bay du Vin et Red Bank, où il avait aussi un moulin à farine. Sa scierie de Chatham produisit 26 millions de pieds-planches en 1876 et celle de Tracadie, 9 millions. On dit que, à son quai de Chatham, il y avait parfois 11 bateaux qui faisaient la file pour prendre du bois. Bon nombre de familles des environs travaillèrent dans ses magasins et ses scieries au fil de plusieurs générations.
Snowball affirmait que « le travail était toujours un plaisir » pour lui et s’attendait à des sentiments semblables de la part de ses employés. Les nouvelles associations ouvrières ne pouvaient espérer de lui aucune sympathie. En 1875, il fit face à deux grèves importantes à Chatham. L’enjeu de la première était une hausse des salaires ; la seconde visait à l’obliger à n’embaucher que des membres de la Chatham Workingmen’s Association. Dans les deux cas, il refusa toute concession, et les hommes ne tardèrent pas à reprendre le travail. Après la seconde grève, il refusa de réembaucher 30 hommes qu’il avait remplacés. Ses employés obtinrent des augmentations de salaire à l’issue d’autres conflits de travail, mais il refusa toujours de se laisser dicter ses pratiques d’embauchage. Par exemple, il faisait appel aux marins pour qu’ils aident à charger les bateaux à la scierie. En 1884, l’association tenta de lui faire mettre fin à cette pratique, mais après quelques jours de protestation, les ouvriers durent renoncer.
Snowball avait participé en 1871 à la fondation de la Miramichi Steam Navigation Company ; à ce titre, il fut associé à la construction de six vapeurs de faible tonnage. Pour sa propre entreprise, il en acquit plusieurs autres, qui parcoururent la Miramichi des années 1870 aux années 1890. À la fin des années 1870, il avait aussi des intérêts dans le secteur des pêches : il avait établi des conserveries dans l’île Shippagan et l’île Miscou et, en 1879, il exporta plus de 200 000 livres de homard au Royaume-Uni. Il se départit de ses petites scieries dans les années 1880, mais agrandit celles de Tracadie et de Chatham. Dans les années 1890, il continua d’expédier annuellement plus de 30 millions de pieds-planches ; dans la province, le seul autre exportateur de bois qui le surclassait était Alexander Gibson*. À cette époque, ses exploitations forestières employaient environ un millier d’hommes. En 1900, la J. B. Snowball Company Limited fut constituée juridiquement ; des membres de la famille prirent la tête des différents secteurs de l’entreprise. Les conserveries furent vendues en 1906, comme le magasin de nouveautés de Chatham. Au moment de la mort de Snowball, en 1907, il ne restait plus que les scieries.
Snowball fut le premier, en 1880, à installer une liaison téléphonique à Chatham ; elle reliait son bureau, sa maison et son usine à la gare de chemin de fer. Sept ans plus tard, il participa à l’organisation d’une société appelée Miramichi Telephone Exchange. En 1888, elle fusionna avec la Chatham Electric Light Company, dont il était aussi l’un des promoteurs. La première charte qu’obtint la compagnie résultant de la fusion donnait à celle-ci le droit d’exploiter des centraux téléphoniques dans le comté de Northumberland. De nouvelles lettres patentes délivrées en 1892 l’autorisèrent à faire de même dans les comtés de Kent, Gloucester et Restigouche. En 1905, la Central Telephone Company Limited l’acheta.
En tant qu’actionnaire minoritaire de la Chatham Branch Railway Company, Snowball contribua à la construction de ce chemin de fer, qui se termina en 1876. Lorsque l’entreprise connut des difficultés financières, non seulement lui avança-t-il des fonds, mais il construisit la gare de Chatham et acheta une locomotive et des wagons. Quand les hypothèques qu’il détenait sur la compagnie arrivèrent à échéance, en 1880, il la mit en vente et finit par la racheter, seul. Par la suite, il s’associa à Alexander Gibson pour construire une liaison ferroviaire entre Chatham et Gibson (Fredericton). Sous la présidence de Gibson, la Northern and Western Railway Company of New Brunswick acheva les travaux en 1886. Quatre ans plus tard, Snowball vendit la Chatham Branch Railway Company à la Northern and Western, qui devint la Canada Eastern Railway Company. Gibson en était président. En 1893, Snowball remplaça Gibson et, peu après, les deux hommes se querellèrent sur la question de savoir lequel d’entre eux dirigeait l’affaire. La même année, Snowball vendit ses intérêts à Gibson et abandonna la construction ferroviaire.
En 1874, Snowball s’était présenté aux élections fédérales, sous la bannière libérale, pour tenter de déloger Peter Mitchell* du siège de Northumberland. En 1878, il brigua à nouveau les suffrages en tant que libéral indépendant. Après une chaude lutte, il l’emporta sur Mitchell, mais en 1882, celui-ci fut élu sans opposition, Snowball ayant décidé de ne pas se porter candidat. En 1891, Snowball, devenu libéral-conservateur, accéda au Sénat. Il y demeura jusqu’en janvier 1902, date où il démissionna pour devenir lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick.
Snowball s’était intéressé aussi aux affaires municipales. En 1876, il avait fait partie d’un comité qui avait tenté de faire ériger Chatham en municipalité. Quand celle-ci fut enfin constituée, en 1896, il se présenta à la mairie. Étant le plus gros employeur de Chatham, il escomptait ne pas avoir d’adversaire, mais bien des gens lui en voulaient de s’être opposé à Peter Mitchell ; alors ils convainquirent un médecin populaire, Joseph B. Benson, de se présenter contre lui. Snowball eut la déception de perdre l’élection par deux voix. Jamais plus il ne tenta sa chance dans l’arène municipale.
Homme d’affaires prospère, Jabez Bunting Snowball domina la vie économique et sociale de Chatham durant de nombreuses années. Entourée de clôtures de fer forgé importées d’Angleterre, sa maison, Wellington Villa, devint un point d’attraction où sa femme – lady Snowball pour les gens de l’endroit – organisait de chic réceptions à l’heure du thé. Cependant, Snowball ne se distingua pas en politique. Lui-même et sa femme bénéficiaient du prestige rattaché à la dignité de lieutenant-gouverneur, mais son mandat fut sans histoire.
UNBL, MG H82, T. H. Fleiger à James Brown, 28 août 1878.— North Shore Leader (Newcastle, N.-B.), 1er mars 1907.— St. John Daily Telegraph and Morning Journal, 8 août, 7 oct. 1872.— « Catalogue of students for the year 1853 », Mount Allison Academic Gazette (Sackville, N.-B.), no 1 (déc. 1853) : 11.— J. A. Fraser, By favourable winds : a history of Chatham, New Brunswick ([Chatham], 1975), 73, 76–81, 90–92, 101–103, 264, 294–296.— W. R. Godfrey, History of Chatham (Chatham, [1962]), 32–36.— E. H. Greaves, « Peter Mitchell ; a father of confederation » (thèse de m.a., Univ. of N.B., Fredericton, 1958), 74s.— Historic homes of Chatham (1 vol. paru, [Chatham, 1980]).— C. A. Kee, « The Chatham telephone exchange », Maritime Advocate and Busy East (Sackville), 38 (1947–1948), no 1 : 15–17.— Lois Martin, Historical sketches of the Miramichi ([Newcastle], 1985), 9–14.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 2.— Wesleyan Academy, Catalogue of [...] the Wesleyam Academy, Mount Allison, Sackville, N.B. [...] (Halifax), [1849]–1851, 1852.— The wood industries of New Brunswick in 1897 ([Fredericton], 1969), qui est une réimpression, avec une introduction, de la section relative au N.-B. parue dans The wood industries of Canada (Londres, 1897).
William A. Spray, « SNOWBALL, JABEZ BUNTING », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/snowball_jabez_bunting_13F.html.
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Auteur de l'article: | William A. Spray |
Titre de l'article: | SNOWBALL, JABEZ BUNTING |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |