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GORE, FRANCIS, administrateur colonial, né en 1769 à Blackheath (Londres), fils de Francis Gore et de Caroline Beresford ; en 1803, il épousa Annabella Wentworth, sœur de sir John Wentworth*, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 3 novembre 1852 à Brighton, Angleterre.

Les Gore formaient une branche cadette de la famille des comtes d’Arran, et les Beresford, de celle des marquis de Waterford. Les deux familles occupaient par tradition des charges militaires à la cour : ainsi, le père de Francis Gore avait été l’aide de camp du frère de la reine Charlotte pendant la campagne du Portugal, en 1761, avant d’être nommé lieutenant-gouverneur aux Antilles, en 1763. Francis Gore, pour sa part, entra dans l’armée comme enseigne dans le 44e d’infanterie en juin 1787, tout de suite après avoir fait des études à Durham. Promu lieutenant en septembre 1793, il passa à une compagnie indépendante puis, l’année suivante, entra dans le 54e d’infanterie. C’est là qu’il devait faire sa seule période de service actif et connaître l’échec de la campagne lancée par le duc d’York en Flandre en 1794. L’année suivante, capitaine du régiment de cavalerie qui devint le 17th Light Dragoons, il se rendit en Irlande à titre d’aide de camp du nouveau lord-lieutenant, le comte Camden. Ce dernier quitta l’Irlande en 1798 mais, comme il occupa un poste au cabinet pendant 10 des 14 années suivantes, il se révéla un protecteur influent. Gore reprit son service régulier en juin 1798 et fut promu major l’année suivante. Il quitta l’armée en juillet 1802, après la conclusion du traité d’Amiens. Lorsque les hostilités contre la France reprirent en 1803, il servit pendant une courte période comme inspecteur des volontaires, avec le grade temporaire de lieutenant-colonel, mais il n’eut par la suite aucune charge d’officier.

Gore obtint un emploi plus actif lorsque, en 1804, Camden devint secrétaire d’État à la Guerre et aux Colonies dans le deuxième cabinet de William Pitt. En effet, Gore fut d’abord nommé lieutenant-gouverneur des Bermudes puis, en 1806, du Haut-Canada. Il se rendit dans cette province tout de suite après avoir quitté les Bermudes et fut assermenté à York (Toronto) le 25 août. Il allait occuper son nouveau poste pendant 11 ans. Ayant obtenu en 1811 un congé pour retourner en Angleterre, il quitta York le 8 octobre et ne revint que le 29 septembre 1815, après la fin de la guerre de 1812. Il quitta la province pour de bon au début de juin 1817.

Gore arriva dans le Haut-Canada en s’attendant à y jouer le rôle d’un pacificateur. Son prédécesseur, Peter Hunter*, avait accompli des réformes administratives, mais la confiance qu’il avait accordée aux avis d’une poignée de fonctionnaires et le directivisme avec lequel il avait tenté d’améliorer l’efficacité de ses subordonnés avaient engendré un ressentiment qui divisait encore le gouvernement. De plus, Hunter avait acquitté certaines dépenses du gouvernement civil à même des fonds – les recettes des impôts locaux et de la part provinciale des droits de douane perçus à Québec – sur lesquels l’Assemblée avait eu depuis toujours la haute main. Il n’avait pas consulté la chambre d’Assemblée, qui souleva cette question devant Alexander Grant*, administrateur de la province pendant l’année qui sépara la mort de Hunter et l’arrivée de Gore. Le 1er mars 1806, l’Assemblée présenta une adresse officielle de protestation. Prévenu de cette double mésentente et la supposant presque exclusivement fondée sur des animosités personnelles, Gore se proposait de corriger la situation grâce à sa diplomatie et à son prestige.

Comptant trois pairs parmi leurs relations familiales, les Gore faisaient rejaillir sur le Haut-Canada un prestige plus grand que celui-ci n’en avait connu jusque-là. Ils s’acquittaient avec zèle de leurs fonctions officielles. Le bal qu’ils donnèrent à Niagara (Niagara-on-thé-Lake) le 4 juin 1807 en l’honneur de la naissance du roi fut salué par l’Upper Canada Gazette pour sa « splendeur et [sa] magnificence, auparavant inconnues dans le pays », et demeura pendant 20 ans le point de comparaison des célébrations de ce genre. Gore se faisait volontiers le défenseur des nobles causes, même s’il ne persévérait pas toujours dans ses bonnes intentions : apparemment, il ne versa jamais les £25 promises à l’église St James d’ York pour une nouvelle chaire, tandis que le fonds de secours qu’il parraina en 1815 pour les victimes de la guerre était toujours intact à son départ de la province et fut finalement employé à d’autres fins. Il attachait de l’importance aux détails de la vie mondaine : ne pas oublier de laisser sa carte de visite, dresser les listes d’invitations selon la position sociale des gens et non selon ses préférences personnelles, veiller à ne négliger aucun invité et à accuser réception de chaque invitation. L’élite d’York réagissait en louant ses manières et son amabilité. Son tact, cependant, n’était pas infaillible. Pour restaurer l’harmonie, il tenta de lever l’ostracisme qui pesait sur Elizabeth Small, soupçonnée de n’être pas réellement l’épouse de John Small*, greffier du Conseil exécutif ; mais ses efforts ne firent qu’éveiller des susceptibilités que sa propre femme dut ensuite apaiser. Capable d’entretenir des amitiés durables avec des gens aussi divers que les Cartwright, les Powell, John Strachan* et Thomas Talbot, Mme Gore remportait en société un succès incontesté. Dans le cercle étroit des milieux officiels, elle était louangée en des termes plus extravagants que ne l’était son mari pour sa prestance, sa gentillesse et sa sensibilité de bon ton. La mort de son chien préféré, en mars 1808, semble avoir suscité plus d’expressions de regret que celle de Peter Russell*, conseiller exécutif, survenue six mois plus tard. Le 25 mars 1816, l’Assemblée reconnut officiellement la popularité des Gore : par ce que Robert Gourlay* allait ridiculiser en l’appelant le « projet de loi de la cuiller », elle vota £3 000 pour leur offrir un service d’orfèvrerie.

Les initiatives personnelles de Gore au gouvernement, quoique moins évidentes et moins systématiques, furent parfois tout aussi efficaces. Il commença le 31 octobre 1806 par proclamer la réouverture de la liste des loyalistes, éventualité débattue depuis des années [V. Peter Hunter]. La plupart du temps cependant, il était plus attentif aux demandes individuelles qu’aux questions d’intérêt général. Par exemple, il convainquit William Jarvis*, secrétaire de la province, d’abandonner une poursuite judiciaire contre le juge en chef Thomas Scott* en obtenant en échange un rajustement de ses honoraires et une subvention du gouvernement impérial qui le sauva de la faillite. Gore passa outre aux règlements sur la concession des terres, récemment modifiés, pour faire remettre des lettres patentes aux colons de Joseph-Geneviève de Puisaye*, comte de Puisaye. Il négligea encore ces règlements en faveur de Thomas Talbot, qu’il soutint aussi contre le Conseil exécutif, en 1811, lors d’un différend avec l’arpenteur Simon Zélotes Watson au sujet de réclamations concernant des terres situées le long de la route Talbot. En l’absence de Gore, l’année suivante, le conseil ordonna à Talbot de lui remettre une liste des terres qu’il possédait le long de cette route. Il prétendit y avoir 5 400 acres alors qu’il n’avait fait venir que 27 colons. Avant le retour de Gore, cependant, Talbot avait installé plus de 100 colons, de sorte que, en février 1816, le lieutenant-gouverneur put faire confirmer que Talbot possédait, sur la section est de la route Talbot, 200 acres par colon plutôt que 100 acres, ce qui était la norme. Gore s’employa aussi à faire entrer Talbot au Conseil législatif sans même jamais pouvoir obtenir de lui qu’il assiste aux réunions. Enfin, en juin 1817, il admit de mauvais gré que Talbot devait cesser d’être un agent foncier, à condition que l’étendue de ses propriétés soit fixée à 20 000 acres. Gore trouva un allié beaucoup plus dynamique en la personne de John Strachan, qu’il avait pressé de quitter Cornwall pour York et à qui il obtint un siège régulier au Conseil exécutif, avec entrée en fonction en juillet 1817. Par toutes ces interventions, Gore récompensait sans doute ses favoris, mais il tentait aussi de renforcer son gouvernement.

Surtout au début de la deuxième partie de son mandat, Gore dut trouver de nouveaux conseillers. Parmi ceux sur qui Hunter s’était le plus appuyé, seul John McGill* demeurait en poste, à titre de receveur général intérimaire. Henry Allcock* était parti depuis longtemps dans le Bas-Canada, où il était mort, et son successeur au poste de juge en chef, Thomas Scott, se retira en 1816. Gore tenait à ce que ses subordonnés partagent ses opinions tories, mais il exigeait d’eux qu’ils soient compétents, et il faut reconnaître qu’en cette matière il était bon juge. D’après David McGregor Rogers*, adversaire de Gore et député à l’Assemblée, les loyalistes s’étaient plaints de ce que « toutes les nominations d’importance [étaient] faites en Europe et accordées aux favoris de ceux qui y détenaient le pouvoir », les résidents de la province étant laissés pour compte. Gore recommandait plutôt des hommes qui étaient établis dans le Haut-Canada et qui avaient déjà travaillé à le gouverner. En 1808, à l’encontre des vœux du gouverneur en chef installé à Québec, sir James Henry Craig*, il avait réintégré au département des Affaires indiennes le surintendant Matthew Elliott*, qui était tombé en disgrâce pour cause de détournement de fonds publics, mais dont l’influence auprès des Indiens de l’Ouest demeurait incontestée. Gore persista, en dépit des réserves du secrétaire d’État aux Colonies, lord Bathurst, à recommander Henry John Boulton*, avocat d’York, au poste de solliciteur général. Afin de remplacer Scott, il obtint en 1816 la promotion du juge William Dummer Powell*, qui devint à la fois président du Conseil législatif et juge en chef. Quant à John Beverley Robinson*, déjà solliciteur général, Gore l’avait promu procureur général en février 1818. Powell et Strachan devinrent ses conseillers les plus proches et les plus influents, mais il ne laissa jamais aucun d’eux occuper la place de grand vizir qu’Allcock avait eue pendant un temps auprès de Hunter ou que Robinson aurait auprès du successeur de Gore, le lieutenant-gouverneur sir Peregrine Maitland. Les hommes en qui Gore plaça sa confiance allaient former le noyau du groupe, plus tard appelé family compact, qui dominerait le gouvernement pendant toute une génération.

Dans la plupart des domaines du gouvernement civil, Gore lui-même avait peu de projets et se montrait peu enclin à prendre des responsabilités. Il manifestait cependant un intérêt réel pour l’éducation et, au cours de son mandat, quatre projets de loi furent adoptés dans ce secteur – en 1807, 1808, 1816 et 1817. Ces lois créaient un système de grammar schools de district et un système d’écoles publiques soutenu par des subventions provinciales. Le premier, toutefois, devait plus au travail et aux idées de Strachan qu’à ceux de Gore, tandis que le second découlait d’initiatives de l’Assemblée proposées par John Willson. Gore se préoccupait en outre de favoriser l’implantation de l’Église d’Angleterre dans le Haut-Canada et surtout d’améliorer le sort des membres de son clergé. Dans sa circulaire du 11 octobre 1809, il demanda des détails sur la durée de leur mandat, leurs devoirs et leurs appointements. Même si Strachan loua plus tard l’énergie « inestimable » de ce « grand ami de l’Église », Gore ne se servit guère des renseignements obtenus. Il espérait surtout que la location des réserves du clergé rapporterait bientôt. En avril 1811, avec le receveur général Prideaux Selby*, il persuada le Conseil exécutif d’augmenter les loyers du tiers. Les locations étaient peu nombreuses, cependant, et les loyers continuaient d’être en souffrance. Gore écrivit personnellement au shérif du district de Western, William Hands, qui avait accompli l’exploit de ne remettre aucun loyer depuis huit ans. Néanmoins, le lieutenant-gouverneur hésitait à investir les shérifs du pouvoir d’exiger le versement des loyers, tout comme il refusait de décentraliser l’octroi des baux. Il n’acceptait pas non plus que des mesures sévères soient employées pour mettre fin à la coupe illégale du bois sur les réserves. À la fin de son mandat, le clergé anglican recevait en principe £527 par an pour 96 baux, mais la plupart des loyers demeuraient impayés. Juste avant son départ, Gore envisageait pour financer l’Église de recourir à la constitution d’une société ecclésiastique qui aurait administré les réserves, comme celle qui existait au Bas-Canada [V. Jacob Mountain*].

Le Haut-Canada connut une expansion rapide pendant le mandat de Gore, sa population blanche doubla presque, passant de 46 000 habitants en 1806 à 83 000 en 1817. Pourtant, il se préoccupait peu de son développement économique. Ainsi, malgré des plaintes répétées, il ne révisa pas du tout le système de concession des terres mis en place par Hunter. La Commission des héritiers et légataires, créée par une loi de l’Assemblée pour démêler les revendications découlant des transferts de terres faits avant l’émission des titres de propriété, existait avant son arrivée. Il en allait de même du programme de voirie de la province, dont la responsabilité passa en grande partie à l’Assemblée au cours de son mandat. Les lois de 1808, de 1809 et de 1816 autorisaient des dépenses totales de £34 200 pour les chemins publics. Gore s’intéressa vivement au prolongement nord de la rue Yonge, d’autant plus que les trafiquants de fourrures de la North West Company pourraient l’emprunter au lieu de leur trajet habituel, qui passait par Niagara et Detroit. Il accepta en 1811 la demande dans laquelle la compagnie réclamait 4 200 acres de terre sur le lac Simcoe et dans la baie Géorgienne. Ces terres faisaient partie de celles que la couronne venait tout juste d’acheter par son entremise aux Ojibwés, mais la transaction ne fut confirmée qu’en novembre 1815. À la requête des marchands d’York, il fit pendant son séjour en Angleterre des pressions en faveur de la route, mais en insistant autant sur ses avantages militaires que sur ses avantages commerciaux. Lorsque, suivant les instructions du gouvernement britannique, il retint le projet de loi de 1817 sur les banques, il fit remarquer combien la province dépendait du papier-monnaie américain et combien, comme l’affirmaient les marchands d’York, William Allan surtout, une banque centrale dotée du pouvoir d’émettre de l’argent pour la province était nécessaire. Toutefois, il ne défendit pas les arguments qu’il rapportait, et la constitution de la Bank of Upper Canada dut attendre jusqu’en 1821. Lorsqu’aucune proposition sur le développement économique ne lui était présentée, il en avait rarement à faire. La question épineuse du partage des droits de douane avec le Bas-Canada fut débattue deux fois à l’Assemblée, en 1811 et 1817 ; il fit parvenir au gouvernement britannique les comptes rendus des deux débats et demanda des instructions, mais n’avança aucune solution. Quand, en 1815, il fut question d’installer les bureaux du gouvernement à Kingston parce que cette ville était plus sûre qu’York, il émit des réserves en parlant uniquement des inconvénients et des pertes que le déménagement ferait subir aux fonctionnaires. Faisant rapidement suite à la demande d’un compte rendu sur la situation provinciale, il envoya le 17 octobre 1815 un document qui ne contenait que des remarques générales sur les problèmes économiques ou l’expansion du Haut-Canada. La seule proposition d’ordre économique qu’il fit de lui-même fut peut-être de lever un impôt sur les terres vacantes, mais elle résultait autant d’un désir d’augmenter les recettes gouvernementales que d’un désir de résoudre le problème des propriétaires absentéistes.

Par ailleurs, lorsque ses responsabilités lui paraissaient suffisamment claires et qu’il s’agissait de domaines où il se sentait à l’aise, Gore n’était absolument pas un lieutenant-gouverneur inactif. Pendant son premier séjour dans le Haut-Canada, il s’occupa beaucoup de défense. À l’automne de 1808, puis de nouveau un an plus tard, par l’entremise de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, il protesta auprès de Washington contre les tentatives des Etats-Unis de faire valoir de supposés droits sur l’île Carleton (New York), dans le Saint-Laurent. En même temps, pendant la période de tension qui suivit l’affaire du Chesapeake en juin 1807 [V. sir George Cranfield Berkeley*], il s’enquit de l’approvisionnement des Indiens et chercha à savoir dans quelle mesure ils étaient prêts à participer à la défense de la province. Le 11 juillet 1808, il prit la parole devant un conseil de 1 000 guerriers à Amherstburg. Il y fit la connaissance de Tecumseh*, qu’il trouva « très perspicace et intelligent » et qui lui apprit que les Indiens de l’Ouest soutiendraient les Britanniques contre les États-Unis seulement si les Britanniques « venaient en grand nombre se joindre à eux ». En 1809, il protesta de nouveau auprès de Washington parce que les troupes américaines avaient poursuivi et tué en sol canadien un déserteur de l’armée américaine, Isaac D. Underhill, qui vivait à Elizabethtown (Brockville).

Même si la milice du Haut-Canada reçut 4 000 fourniments en décembre 1807, Gore s’inquiétait de son manque d’entraînement et d’organisation. Il pilota trois projets de loi à l’Assemblée. Le premier, en 1808, autorisait les unités de milice à servir en dehors de la province en temps de guerre ou d’insurrection. Le deuxième, en 1809, contenait des dispositions sur leur ravitaillement. Deux ans plus tard, le troisième refondait les lois antérieures sur la milice et révisait les règlements sur le service et l’entraînement. Mais Gore n’espérait pas grand-chose de la milice. Il ne croyait pas possible de défendre la province contre autre chose qu’une « incursion partielle ou soudaine », même s’il estimait de son devoir, avait-il avoué à, Craig en janvier 1808, de cacher cette opinion « aux personnes de presque toutes les conditions dans la colonie, car il y a[vait] peu de gens qui agiraient avec énergie s’il ne s’agissait pas seulement de défendre les terres dont ils [étaient] de fait propriétaires ». À son retour dans le Haut-Canada après la guerre de 1812, il n’en reconnut pas moins les services rendus par la milice. Persuadé qu’une concession de 50 acres aux simples miliciens était trop modeste, il la fit doubler.

La responsabilité qui apparaissait le plus clairement à Gore était la défense de la tranquillité politique et de l’allégeance britannique de la province. Peu après son assermentation, il avait acquis la conviction que toutes deux étaient menacées par le mécontentement du juge Robert Thorpe*. Se faisant le porte-parole des griefs populaires, Thorpe réussit, malgré les objections de Gore, à se faire élire à l’Assemblée en décembre 1806. Il y trouva assez d’appuis pour bouleverser les travaux du gouvernement, mais ses deux alliés les plus actifs étaient des fonctionnaires, comme lui : son compatriote, l’Irlandais Joseph Willcocks*, shérif du district de Home, et l’arpenteur général, Charles Burton Wyatt*. Le 31 octobre 1806, une entrevue avec Thorpe, qu’il avait voulue conciliatrice, conduisit plutôt Gore à penser que celui-ci était aussi intrigant que séditieux. « À quels griefs il fait allusion, je l’ignore, rapporta Gore au secrétaire d’État aux Colonies, William Windham ;les plus respectables personnes avec qui j’ai conversé n’en ont repris aucun. » On prétendait que Thorpe avait milité sous la bannière de la Society of United Irishmen, organisation rebelle, et ses allusions à la Révolution américaine, à elles seules, frôlaient « presque la trahison ». Gore n’était pas le seul à penser, comme le disait le correspondant d’un journal, que Thorpe entendait « opposer un groupe de sujets pleins d’hostilité contre un autre [...] et détruire la confiance originelle si nécessaire à l’existence de la société civile ». Il ne comprenait pas et ne croyait pas que Thorpe puisse prétendre être un réformiste loyal, et l’équation qu’il établissait entre l’opposition, la démagogie et le républicanisme soulevait quelque ressentiment. « Nous ne connaissons aucun démagogue mécontent et, si nous en connaissions, nous ne pourrions être trompés par eux », déclara une assemblée réunie à York sous la présidence de William Willcocks*. « Nombre d’entre nous avons combattu, versé notre sang et sacrifié nos familles et nos biens pour le gouvernement britannique. » Gore pratiquait un torysme conventionnel et plat : il n’admettait aucune démarcation claire entre l’opposition des mécontents et l’opposition de ceux qui se détournaient de la couronne. Il ne croyait tout simplement pas possible qu’il y ait une opposition légitime à un gouvernement colonial légalement établi, ni qu’un gouvernement puisse tolérer une dissension organisée sans inciter à la révolution.

De son côté, Thorpe manifestait son opposition par des tactiques d’obstruction et des abus visant de plus en plus à discréditer le lieutenant-gouverneur auprès du gouvernement impérial. Quant à Gore, il se sentait justifié d’intercepter le courrier de ses adversaires, allant même jusqu’à soudoyer des maîtres de poste aux États-Unis. L’« anarchie et [le] républicanisme s’étant ligués » contre lui, il empêchait ses opposants d’avoir accès à l’unique journal de la province, l’Upper Canada Gazette. Il recueillait des renseignements (notamment de la femme de Charles Burton Wyatt, que son mari aurait punie en l’enfermant dans une cave) selon lesquels les conversations privées de ses adversaires étaient séditieuses. L’attaque la plus directe à son autorité vint de Wyatt, qui soumit ses comptes d’arpenteur général à une commission d’enquête de l’Assemblée sans avoir obtenu la permission de l’exécutif et qui avait envoyé des documents officiels en Angleterre secrètement, « dans le but de donner une idée erronée des actes de l’ancien gouvernement ». De même, il avait modifié à son propre avantage un cadastre. Gore le suspendit et démit Joseph Willcocks de ses fonctions ; enfin, en juillet 1807, il suspendit Thorpe, juste avant de recevoir des instructions officielles qui lui indiquaient de le faire.

La dispute ne s’arrêta pas là. Thorpe en appela de sa suspension, sans toutefois obtenir gain de cause. Mais son partisan John Mills Jackson*, tout comme Wyatt, avait dans les milieux politiques britanniques des relations plus influentes que les siennes. En 1809, Jackson condamna Gore dans un pamphlet publié en Angleterre, et le lieutenant-gouverneur dut lui faire une longue réponse soignée, ce qui n’empêcha pas les Communes de mettre sa conduite en cause cette année-là. En août 1810, Gore demanda un congé pour aller se défendre lui-même. En fait, la menace d’une enquête s’était déjà dissipée et, s’il prolongea son séjour en Angleterre, ce fut probablement plus à cause de la guerre contre les États-Unis que de ses différends continuels avec ses subordonnés. Le Haut-Canada, menacé d’invasion, avait besoin d’un soldat, et Gore n’avait jamais mené plus qu’une compagnie au combat. En Angleterre, il découvrit que le procureur général de la province, William Firth*, furieux de n’avoir pas été promu et insatisfait de la part d’honoraires judiciaires qu’il recevait, s’était joint à ses adversaires. En 1815, Firth parvint à faire exiger une enquête aux Communes, où Gore fut accusé de « despotisme pur et simple ». Finalement, il n’eut jamais à affronter une enquête parlementaire, mais ses adversaires ne furent pas entièrement défaits. Il avait contre-attaqué trop fort : en 1816, Wyatt et, deux ans plus tard, Thorpe obtinrent des dommages-intérêts à l’issue des procès en diffamation qu’ils lui avaient intentés.

L’amertume de cette longue querelle n’empoisonna pas les relations de Gore avec l’Assemblée, qui demeurèrent cordiales jusqu’à la toute fin de son mandat. Bien sûr, il voulait renforcer le Conseil législatif afin qu’il serve de « contrepoids à la témérité de la chambre d’Assemblée », mais sa première rencontre avec les députés, à la session qui s’ouvrit en février 1807, lui apporta une agréable surprise. Plus de la moitié d’entre eux étaient des loyalistes, et il n’identifia que deux immigrants américains. Six députés formant plus ou moins coterie s’opposaient en général à l’exécutif, mais ils n’étaient pas des disciples de Thorpe. En fait, l’Assemblée retira la protestation officielle qu’elle avait présentée à Alexander Grant en 1806 à cause des fonds prélevés par Peter Hunter dans le trésor provincial et, en 1808, elle fit emprisonner Joseph Willcocks, qui avait accusé les députés d’avoir perdu leur indépendance en acceptant des concessions foncières. La nouvelle Assemblée élue cet été-là était encore plus satisfaisante : parmi les anciens députés de l’opposition, seuls David McGregor Rogers et Joseph Willcocks furent réélus, et Gore assista enfin à la ratification des dépenses de Hunter et de Grant. De retour de son congé en 1816, il se trouva devant une nouvelle chambre d’Assemblée, la troisième. Elle avait ses propres opinions sur les écoles publiques mais, pour le reste, elle se montra coopérative et travailleuse. Outre le « projet de loi de la cuiller », elle adopta 40 lois, dont une créant le poste de représentant de la province pour le secrétaire de Gore, William Halton.

Cette harmonie fut troublée peu après les élections générales de 1816, plusieurs des anciens membres de l’opposition, dont James Durand* et Peter Howard*, ayant été réélus et revenant avec une nouvelle mentalité combative. Gore avait reçu du secrétaire d’État aux Colonies, lord Bathurst, la consigne de contrer l’immigration américaine. Depuis l’époque de John Graves Simcoe*, les Américains recevaient des concessions foncières en prêtant le serment d’allégeance, la règle des sept ans de résidence ne s’appliquant qu’au droit de vote. Malgré sa crainte de voir bientôt la province habitée par une majorité d’Américains, Bathurst ne souhaitait probablement que l’application de la règle des sept ans de résidence à l’octroi des terres. Mais Gore se montra plus radical, tout en ne pensant pas aller au delà des instructions reçues. Dans sa circulaire du 14 octobre 1815, il interdit aux commissaires de faire prêter le serment d’allégeance à quiconque, sauf aux fonctionnaires et aux enfants de loyalistes, sans permission expresse de son cabinet. Ainsi, seuls les sujets britanniques pouvaient effectivement recevoir des concessions foncières. La circulaire ordonnait aussi aux shérifs de recenser les résidents étrangers. Comme ceux-ci pouvaient être déportés sur un simple ordre de n’importe quel juge de paix, Gore faisait peser une menace sur la sécurité de presque tous les nouveaux colons. Son initiative était inacceptable pour quiconque espérait acheter ou vendre des terres, et surtout pour les spéculateurs fonciers du district de Niagara, alors en pleine expansion. En outre, la circulaire ne faisait qu’ajouter à la difficulté de régler les réclamations en dommages de guerre à la propriété privée, puisque cela devait se faire en vendant les domaines confisqués aux traîtres. William Dickson*, conseiller législatif, juge de paix de Niagara et grand propriétaire terrien, désobéit ouvertement à la circulaire. Lorsque, au début de 1817, la nouvelle Assemblée se réunit, l’attaque contre la politique de Gore fut menée par Robert Nichol*, autre propriétaire terrien du district de Niagara dont les réclamations en dommages de guerre étaient parmi les plus importantes et qui, jusque-là, avait appuyé chaleureusement le lieutenant-gouverneur.

L’Assemblée se réunit en comité plénier pour étudier la situation provinciale et trouva à critiquer nombre des actions ou omissions du gouvernement l’insuffisance du service postal et des routes, la rétention des réserves de la couronne, l’affectation exclusive des recettes des réserves du clergé au soutien du clergé anglican, l’échelle des redevances foncières, la négligence avec laquelle étaient traitées les réclamations en dommages de guerre et la lenteur de l’octroi des terres aux miliciens. Mais surtout, l’Assemblée contesta l’opportunité de limiter l’immigration d’une source quelconque et la légalité de la circulaire de Gore. Le 5 avril 1817, par 13 voix contre 7, elle déclara qu’il avait contrevenu aux lois britanniques adoptées pour encourager la colonisation de l’Amérique du Nord britannique ; n’eût été une seule voix, elle aurait aussi affirmé que ces lois étaient toujours en vigueur. Tout cela était beaucoup plus poli que les manœuvres de Thorpe et de Wyatt, mais beaucoup plus difficile à affronter. Nichol fit rédiger d’autres résolutions que John Strachan ne put le persuader de retirer. Le 7 avril, Gore prorogea l’Assemblée : c’était le seul moyen qu’il avait trouvé d’empêcher une contestation ouverte de ce qu’il considérait comme la politique impériale.

Gore en avait assez d’être gouverneur d’une colonie. La province où il avait voulu faire régner l’harmonie l’avait rejeté. Non seulement avait-il survécu aux querelles qui avaient marqué le début de son mandat, mais il y avait mis fin et, si ses talents pour le gouvernement civil n’étaient pas évidents, il les avait toujours employés consciencieusement. Pourtant, ni son charme ni son favoritisme n’étaient suffisants pour lui conserver la maîtrise d’une chambre d’Assemblée insatisfaite de son administration. Son torysme rigide, qui l’empêchait de composer avec ses adversaires politiques et même de les respecter, n’était pas nouveau dans le Haut-Canada. Mais l’éventail limité de ses intérêts et son manque d’initiative en matière de développement économique l’avaient coupé de l’ensemble des gens qu’il devait gouverner, à l’exception d’un cercle étroit.

Curieusement, en dépit de sa popularité, Gore laissa derrière lui peu d’impressions personnelles. On le loua et on le condamna avec autant d’extravagance pour des raisons qui, n’ayant aucun lien avec son caractère, ne révèlent rien sur lui. Il n’est pas possible de dire si sa personnalité était vraiment énigmatique ou si elle fut simplement masquée par les polémiques qu’il connut.

Dans le Haut-Canada, le souvenir des premiers succès de Gore fut bientôt assombri par celui de son affrontement final avec l’Assemblée. Plus tard, les réformistes considéreraient la session de 1817 comme une attaque flagrante et calculée contre les droits de l’Assemblée par un gouverneur arbitraire qui défendait sa mauvaise administration. Cette vision partisane de l’histoire apparut d’abord en 1822 dans Statistical account of Upper Canada, de Robert Gourlay, et fut reprise par William Lyon Mackenzie* et John Rolph* dans leurs critiques. Pour la tradition réformiste du Haut-Canada, Gore devint un ogre tory. Comme il avait lui-même démontré qu’il était moins dangereux de se plaindre d’un ancien gouverneur que d’attaquer celui qui était en poste, on peut dire qu’il s’était attiré cette caricature. Il fallut attendre The story of the Upper Canadian rebellion, ouvrage de John Charles Dent* paru en 1885, pour que toute la responsabilité du blocage des réformes soit imputée à ses successeurs, tout aussi tories.

Désillusionné, inquiet de la santé défaillante de sa femme, Francis Gore quitta la province en juin 1817 en empruntant le trajet le plus rapide, par New York. La correspondance qu’il entretint avec ses amis canadiens ne laisse cependant voir aucune amertume. En 1818, il échangea son poste de lieutenant-gouverneur contre celui, plus confortable, de caissier adjoint à la Trésorerie, et le conserva jusqu’à ce que, en 1836, ce poste soit aboli et qu’il reçoive une pension. Sa femme mourut en août 1838. Membre de l’Athenaeum Club, au comité de direction duquel il participa activement jusqu’à ce que la paralysie et l’hydropisie le frappent, il passa le reste de ses jours au sein de la société aristocratique et élégante qu’il avait symbolisée pour les habitants du Haut-Canada.

Stanley R. Mealing

Comme Francis Gore n’a pas laissé de papiers privés, sa correspondance officielle, dont la plus grande partie se trouve au PRO, CO 42/341–361, constitue la source principale d’information sur sa vie et sa carrière. Quelques fragments se trouvent aux AO dans les papiers Strachan (MS 35) et les papiers Macaulay (MS 78), et à la MTL dans les papiers de William Dummer Powell et de Peter Russell. Ses lettres écrites durant l’affaire Thorpe ont été publiées, avec une introduction de Douglas Brymner* (vii–x), sous le titre de « Political state of Upper Canada in 1806–7 », APC Report, 1892 : 32–135. On trouve encore quatre pamphlets contemporains. Il s’agit de : [John Mills Jackson], A view of the political situation of the province of Upper Canada, in North America [...] (Londres, 1809) ; Robert Thorpe, Appendix to the case of Robert Thorpe, esq., L.L.D., elicited by a letter from Viscount Goderich to Joseph Hume, esq., M.P. (Londres, 1828) ; un pamphlet anonyme, A letter on Canada in 1806 and [1807], during the administration of Governor Gore ([Londres], 1853), attribué à E. Magrath et à James Macaulay*, mais plus vraisemblablement de la plume de John Beverley Robinson ; et [Richard Cartwright], Letters, from an American loyalist in Upper Canada, to his friend in England ; on a pamphlet published by John Mills Jackson, esquire : entitled, A view of the province of Upper Canada (Halifax, [1810]). La plus longue attaque partisane du gouvernement de Gore est sans contredit dans Statistical account of U.C. (Gourlay), 2 : 234–538 ; S. R. Mealing a préparé pour la Carleton Library series une édition abrégée en un volume (Toronto, 1974). Une notice nécrologique intitulée « Lieutenant Governor Gore and Upper Canada » parut dans Fraser’s Magazine for Town and Country (Londres), 47 (janv.–juin 1853) : 627–639 ; elle constitue la source où ont été puisés les détails concernant la vie privée de Gore relatés dans la biographie écrite par David Breakenridge Read*, The lieutenant-governors of Upper Canada and Ontario, 1792–1899 (Toronto, 1900), et dans l’ouvrage de William Kingsford*, The history of Canada (10 vol., Toronto et Londres, 1887–1898), 8 : 87–114 ; 9 :193–207.  [s. r. m.]

AO, MS 522, memorandum respecting the School Bill, 5 mars 1808.— APC, RG 1, L7, 24 ; RG 10, A1, 2 ; A2, 11.— Docs. relating to constitutional hist., 1791–1818 (Doughty et McArthur).— Gentleman’s Magazine, juill.–déc. 1838 : 338 ; juill.–déc. 1852 : 661.— G.-B., Parl., Parliamentary debates (Londres), [sér. 1], 31 (1815) : 905–912.— « Journals of Legislative Assembly of U.C. », AO Report, 1911 ; 1912.— John Strachan, The John Strachan letter book, 1812–1834, G. W. Spragge, édit. (Toronto, 1946).— Ten years of Upper Canada in peace and war, 1805–1815 ; being the Ridout letters, Matilda [Ridout] Edgar, édit. (Toronto, 1890).— Town of York, 1793–1815 (Firth).— Morning Herald (Londres), 21 juin 1809.— York Gazette, 13 juin, 31 oct. 1807.— G.-B., WO, Army list, 1791–1801.— John Wentworth, The Wentworth genealogy, comprising the origin of the name, the family in England, and a particular account of Elder William Wentworth, the emigrant, and of his descendants (2 vol., [Boston], 1870), 2 : 325.— Cowdell, Land policies of U.C.— Craig, Upper Canada.— F. C. Hamil, Lake Erie baron : the story of Colonel Thomas Talbot (Toronto, 1955).— David Mills, « The concept of loyalty in Upper Canada, 1815–1850 » (thèse de ph.d., Carleton Univ., Ottawa, 1982).— S. G. Roberts, « Imperial policy, provincial administration and defence in Upper Canada, 1796–1812 » (thèse de d.phil., Oxford Univ., Oxford, Angl., 1975).— J. B. Walton, « An end to all order : a study of Upper Canadian Conservative response to opposition, 1805–1810 » (thèse de m.a., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1977).— H. C. Wilkinson, Bermuda from sail to steam : the history of the Island from 1784 to 1901 (2 vol., Londres, 1973), 1 : 226–227.— [G.] A. Wilson, The clergy reserves of Upper Canada, a Canadian mortmain (Toronto, 1968).— R. J. Burns, « God’s chosen people : the origins of Toronto society, 1793–1818 », SHC Communications hist., 1973 : 213–228.— W. L. Morton, « The local executive in the British Empire, 1763–1828 », English Hist. Rev. (Londres), 78 (1963) : 436–457.— P. J. Robinson, « Yonge Street and the North West Company », CHR, 24 (1943) : 253–265.

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Stanley R. Mealing, « GORE, FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gore_francis_8F.html.

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Auteur de l'article:    Stanley R. Mealing
Titre de l'article:    GORE, FRANCIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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