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CLARK (Clarke), JAMES, marchand, avocat et fonctionnaire, né dans la province de Québec, probablement à Trois-Rivières, fils de James Clark et de Jemima Mason ; le 29 août 1795, il épousa à Newark (Niagara-on-the-Lake, Ontario) Elizabeth Hare, et ils eurent quatre enfants dont trois atteignirent l’âge adulte ; circa 1790–1807.

Natif du Somerset, en Angleterre, le père de James Clark vint au Canada en mai 1768 avec le 8e d’infanterie. Il fut mis en garnison à Trois-Rivières, où il servit jusqu’en 1777, année où il fut nommé garde-magasin de la marine à l’île Carleton (New York). Plusieurs de ses enfants, dont James, reçurent leur instruction « dans un séminaire français et anglais » et furent, comme devait le rappeler leur cadet John bien des années plus tard, « assez savants pour cette époque ». D’après les mémoires de John, James et son frère aîné, Peter, devinrent marchands à Montréal ; le nom de Peter apparaît sur les rôles des permis de traite avec les Indiens pour les années 1782 et 1785. En 1785, Clark père fut envoyé à Napanee (Ontario) pour prendre la direction du moulin du gouvernement que Robert Clark* (sans lien de parenté avec lui) y construisait. Quand, en 1788, l’ouest de la province de Québec fut divisé en quatre districts administratifs qui, plus tard, devaient devenir le Haut-Canada, James Clark père fut nommé au conseil des terres et à la Cour des plaids communs du district de Mecklenburg, en plus d’être fait juge de paix. Nommé garde-magasin de la marine à Kingston la même année, il alla s’y fixer et devint un des chefs de cette nouvelle communauté. L’installation de leur père à Kingston eut peut-être quelque effet sur les fils Clark : John écrivit qu’en 1790 James et Peter allèrent s’y établir et qu’ils s’y engagèrent dans la traite avec les Indiens.

La division de la province de Québec et la création d’un gouvernement séparé pour le Haut-Canada, en 1791, fournirent de nouvelles occasions de favoritisme, et il se peut que le lieutenant-gouverneur Simcoe ait nommé Peter Clark greffier du Conseil législatif, le 29 septembre 1792, sous l’influence de Clark père. Peter mourut en 1793, à la suite d’un duel, et James lui succéda ; il alla alors s’installer à Newark, capitale du Haut-Canada, le 27 mai de la même année. Clark avait pour tâches, entre autres, de faire prêter serment, de superviser la rédaction du procès-verbal des réunions du conseil, de transmettre les messages du président du conseil et d’expédier les copies des lois aux greffiers locaux de la paix. Il était le principal fonctionnaire du conseil, et, avec son homologue de la chambre d’Assemblée - qui fut, pendant des années, Angus Macdonell (Collachie) –, il coordonna les travaux de plusieurs Parlements successifs. En 1796, la responsabilité de surveiller l’impression des lois par l’imprimeur du roi semble lui avoir échu inopinément. L’année suivante, il adressa une requête au Conseil exécutif, demandant une rémunération additionnelle, vu que cette tâche nouvelle était, à son avis, « distincte » des responsabilités de son poste. Mais un comité du conseil, présidé par le juge en chef John Elmsley, refusa de faire droit à sa requête, en donnant pour raison que son salaire de £125 par année était une « très belle rémunération » pour toutes les charges découlant de son poste.

Il est possible que Clark ait reçu une certaine formation en droit. Dès 1790, il servit de procureur à son père dans des poursuites au civil devant la Cour des plaids communs. Il fut, en 1794, l’un des 16 premiers hommes admis au barreau en vertu d’une loi du Parlement du Haut-Canada. Il fut aussi l’un des membres fondateurs de la Law Society of Upper Canada, créée en 1797. De 1799 à 1802, des jugements portés contre lui à la Cour du banc du roi le qualifiaient habituellement d’attorney, mais on ignore si, membre du barreau, il exerçait effectivement le droit.

À l’instar de la plupart des habitants du Haut-Canada, Clark adressa des pétitions au gouvernement, en vue d’obtenir des terres. Il reçut 1 200 acres, qu’il choisit dans les cantons de Murray, Pittsburgh et Marysburgh (North Marysburgh et South Marysburgh). En 1797, il alla s’installer avec le gouvernement à York (Toronto), nouvelle capitale de la province, et il y reçut un emplacement urbain en plus d’un lot agricole de 200 acres dans les environs ; dans ce dernier cas, l’acte de concession stipulait qu’il ne recevrait point de brevet pour cette terre tant qu’il n’y tiendrait pas feu et lieu.

Petit fonctionnaire, Clark exerça ses fonctions consciencieusement et avec compétence ; mais, au contraire de Macdonell, par exemple, il eut peu d’influence, socialement ou politiquement, sur la société d’York. En 1799, l’endettement était devenu une caractéristique constante de sa vie. De cette année-là à 1804, les tribunaux prononcèrent contre lui cinq jugements, au civil, pour diverses sommes. Sa situation devint par la suite de plus en plus désespérée, et, en 1805, il tirait des traites sur son salaire de greffier, avec l’espoir que le receveur général Peter Russell les honorerait. Des marchands comme George Forsyth et William et James* Crooks ne furent pas longs à transmettre leurs réclamations à Russell. À la fin de 1805, Clark devait £100 aux frères Crooks ; ceux-ci notèrent, en recourant à Russell au sujet d’une de ses traites, qu’afin d’obtenir l’argent liquide nécessaire pour ce prêt ils avaient dû faire « quelques sacrifices, par souci d’aider sa famille ». Une fois, Clark nia même, apparemment sans succès, que la signature apparaissant sur une traite fût la sienne.

Les dernières années de la vie de Clark furent marquées par l’insolvabilité, la dissipation et le malheur. En janvier 1806, Elizabeth Russell*, demi-sœur de Peter, notait dans son journal qu’il était possible que le poste de Clark devînt vacant, à cause de « son mauvais état de santé ou de sa mort ». Déjà, l’élite d’York se démenait pour procurer cet emploi à l’un des siens. Son salaire de greffier et l’indemnité pour frais professionnels qui l’accompagnait constituaient une généreuse récompense pour les six semaines de travail qu’il fournissait par année. En mars 1806, au milieu de l’agitation entourant son poste de greffier, Clark perdit une fille encore au berceau. Sept mois plus tard, sa femme mourait. Clark se cramponna à son poste malgré tout. Il servit pendant la session législative de février et mars 1806, et, en novembre encore, il occupait son poste de greffier.

Cependant, c’en était trop pour James Clark, qui sombra dans l’alcool. Il perdit toute influence, devenant ainsi une cible encore plus tentante pour l’élite d’York. Selon Mme Anne Powell [Murray*], les fonctionnaires du gouvernement s’étaient entendus au début de 1806 pour le congédier, mais l’administrateur Alexander Grant refusa de passer à l’action. Le nouveau lieutenant-gouverneur, Francis Gore*, jugea toutefois que Clark « ne devait plus assumer les responsabilités d’un poste auquel ses vices le rendaient inapte ». Le 13 février 1807, Mme Powell écrivait à son mari que, selon le conseiller législatif Richard Cartwright, Gore avait décidé de confier le poste de greffier au fils des Powell, John. Le seul problème était que « James Clark l’occupait et qu’il était douloureux de l’en déloger complètement ». On convint donc que Powell offrirait de partager le salaire avec Clark. Ce dernier en fut avisé le 13 ou le 14 février, mais il refusa. Mme Powell résuma son cas en déclarant qu’il était « depuis longtemps adonné à des habitudes d’intoxication bien ancrées et que depuis quelque temps [...] il marchait à grands pas vers la tombe, laquelle était seule capable de couvrir sa disgrâce ». Le gouvernement ne fut pas long à agir. Le frère de Clark devait rappeler plus tard que celui-ci avait dû laisser son emploi « à cause de certaines habitudes, au grand regret de sa famille ». Membre régulier de la Law Society of Upper Canada, Clark assista, pour la dernière fois, à la réunion du 18 février 1807. Le lendemain, John Powell devint greffier du conseil. Après sa disgrâce, Clark rentra dans l’ombre, et on perd sa trace par la suite. Vu sa santé fort précaire, il est permis de croire qu’il mourut peu de temps après.

En collaboration avec Richard A. Preston

AO, MS 75, J. Clark à Peter Russell, 23 janv. 1803, 22 mars 1806 ; James Crooks à Russell, 10, 27 mars 1806 ; W. & J. Crooks à Russell, 27 nov. 1805 ; George Forsyth & Company à Russell, 17 janv. 1806 ; RG 22, ser. 131, 1 : ff.62–63.— APC, RG 1, L3, 90 : C2/151 ; 91 : C3/49 ; 92 C4/23 ; RG 4, B28, 115, 1782, 1785 ; RG 5, A1 : 2186s. ; RG 68, General index, 1651–1841 : f.74.— Law Soc. of U.C. (Toronto), Law Soc. of U.C., minutes, 17 juill. 1797–18 févr. 1807.— MTL, William Dummer Powell papers, A93 : 75–82.— « Accounts of receiver-general of U.C. », AO Report, 1914 : 754s., 763.— John Clark, « Memoirs of Colonel John Clark, of Port Dalhousie, C.W. », OH, 7 (1906) : 157–193.— Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank), 4 : 192s., 196 ; 5 : 151s.— « District of Mecklenburg (Kingston) : Court of Common Pleas », AO Report, 1917 : 211–213, 236, 349.— « Early records of Niagara » (Camochan), OH, 3 : 14, 16, 22, 54, 68s.— « Journals of Législative Assembly of U.C. », AO Report, 1909 : 162, 473s.— « The journals of the Legislative Council of Upper Canada [...] », AO Report, 1910 : 16, 116.— Parish reg. of Kingston (Young), 161.— Town of York, 1793–1815 (Firth), 259.— « U.C. land book C », AO Report, 1930 : 151, 153.— « U. C. land book D », AO Report, 1931 : 170, 174.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

En collaboration avec Richard A. Preston, « CLARK, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/clark_james_5F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/clark_james_5F.html
Auteur de l'article:    En collaboration avec Richard A. Preston
Titre de l'article:    CLARK, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024