Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 2909370
RUSSELL, PETER, fonctionnaire, homme politique et juge, né le 11 juin 1733 à Cork (république d’Irlande), fils unique de Richard Russell et de sa première femme, Elizabeth Warnar ; décédé le 30 septembre 1808 à York (Toronto).
Peter Russell était le fils d’un officier irlandais prodigue qui prétendait, sans trop de preuves à l’appui, être apparenté au duc de Bedford. Son éducation scolaire se résuma à quatre années comme pensionnaire chez le révérend Barton Parkinson, d’abord à Cork puis à Kinsale (comté de Cork). Il étudia avec son cousin germain, William Willcocks, avec qui il partageait sa chambre, et il devint, au dire de Parkinson, « un élève accompli ». Il fréquenta le St John’s College à Cambridge pendant six mois en 1751, mais ses études universitaires prirent fin brusquement à cause de son extravagance. Il pensa s’engager dans l’armée, la marine ou le commerce ; il choisit l’armée parce qu’il crut qu’il était trop faible pour la marine et trop âgé pour s’en tenir à son premier choix, le commerce. Malheureusement, il n’eut pas assez d’argent pour acheter sa commission ni assez d’influence pour en obtenir une sans payer, et il dut attendre jusqu’à la guerre de Sept Ans avant de pouvoir entrer dans l’armée.
En 1754, le major général Edward Braddock, officier commandant du régiment du père de Russell, le 14e d’infanterie, et nouvellement nommé commandant en chef en Amérique du Nord, conseilla à Russell de s’y rendre à titre de volontaire, car les chances d’obtenir une commission étaient favorables. Russell arriva en Caroline du Sud le 21 mai 1755, mais il tarda à joindre l’armée de Braddock en raison de maladie, de difficultés de communication et du grand train de vie qu’il menait. En juillet, il apprit la défaite et la mort de Braddock de même que sa propre nomination comme enseigne dans le 14e, qui se trouvait encore à Gibraltar. Russell demeura en Amérique du Nord jusqu’au mois de novembre, n’atteignant finalement Gibraltar qu’en mai de l’année suivante. De juillet à octobre 1756, il prit part à la deuxième tentative avortée de délivrer la garnison à Minorque [V. John Byng*]. Après avoir été promu lieutenant, le 8 mai 1758, Russell retourna en Angleterre, se montra insatisfait et « abandonna sa commission dans un accès de mauvaise humeur ». Se rendant compte, cependant, qu’il était trop vieux pour commencer une nouvelle carrière, il accepta l’offre que lui fit le lieutenant-colonel John Vaughan d’un poste de lieutenant dans un nouveau régiment, le 94e d’infanterie, mis sur pied pour servir en Amérique du Nord. Il reçut sa commission le 12 janvier 1760 et s’embarqua le 26 août ; il servit comme adjudant et officier payeur dans les Antilles surtout, jusqu’au licenciement du régiment, le 24 octobre 1763.
En août 1763, Russell arriva à New York, endetté de plus de £1000 à la suite d’une dernière semaine de jeu désastreuse en Martinique. Il gagna au jeu à New York, ce qui lui permit de régler ses comptes avec l’armée ; un plus grand succès encore au jeu en Virginie lui procura une plantation de tabac de 462 acres à 42 milles à l’ouest de Williamsburg. Russell y vécut près de huit ans à la demi-solde, se cachant de ses créanciers et rêvant d’avoir des fonds pour s’engager dans le commerce lucratif des esclaves. Dans le but d’amasser un capital, il s’essaya une autre fois au jeu, mais il perdit encore ; afin de payer ses dettes contractées en Virginie, il dut vendre sa propriété et retourner en Angleterre. Il atteignit la mère patrie le 14 octobre 1771 et fut assailli de demandes de paiement pour ses dettes contractées à la Martinique. En novembre 1773, il dut s’enfuir aux Pays-Bas où il demeura pendant dix mois avant de revenir en Angleterre. Après un séjour humiliant dans la prison de Fleet, à Londres, il fut libéré le 7 octobre 1774 en vertu de l’Insolvent Debtors Relief Act.
Russell trouva, une fois de plus, une occupation dans la guerre en Amérique. Le 15 août 1775, il reçut une commission de lieutenant dans une compagnie supplémentaire du 64e d’infanterie levée pour la durée de la guerre. Pendant quelques années, il fit du recrutement en Irlande ; enfin, le 25 février 1778, il s’embarqua pour l’Amérique, car les promotions n’étaient accordées qu’aux officiers qui s’y trouvaient. Il accéda au grade de lieutenant-capitaine du 64e le 18 août et, en octobre, il devint secrétaire adjoint du commandant en chef, sir Henry Clinton. Après avoir participé à la prise de Charleston, en Caroline du Sud, Russell fut désigné par Clinton au poste de juge de la Cour de vice-amirauté de cette colonie, le 19 mai 1780, mais cette nomination fut rejetée et le poste confié à un avocat ayant un droit de priorité. Le 19 décembre, Russell reçut enfin son grade de capitaine dans le 64e. Il le vendit neuf mois plus tard au prix inflationniste de £2 000, juste avant de partir avec Clinton pour essayer vainement de libérer le lieutenant général Charles Cornwallis à Yorktown, en Virginie. Le 1er janvier 1782, Clinton le nomma surintendant du port de Charleston et, le 15 avril, capitaine dans le Royal Garrison Battalion, mais la carrière de Clinton en Amérique était terminée et, le 13 mai 1782, lui et Russell firent voile pour l’Angleterre.
En vendant sa commission, Russell eut de l’argent pour la première fois de sa vie. Il en combla son père, sa demi-soeur Elizabeth* et même la famille Willcocks, réduite à la mendicité. À compter de la mort de son père, en 1786, lequel ne lui laissa que des dettes et la responsabilité de subvenir aux besoins d’Elizabeth, Russell connut, une fois de plus, la pauvreté, quêtant sans succès des postes insignifiants. Depuis son retour en Angleterre, il avait aidé Clinton dans sa controverse avec Cornwallis et avait écrit une histoire monumentale des campagnes américaines dans laquelle il dénigrait ce dernier. Afin de protéger Russell, on décida de la publier sous le nom de Clinton, même si, comme l’écrivit celui-ci, Russell avait « déjà proféré trop de vérités blessantes pour être pardonné ». Le livre de Russell prêtait trop à controverse pour être publié, et il ne parut finalement qu’en 1954, sous le nom de Clinton.
En 1790, au moment où le Haut-Canada était sur le point d’être créé, Russell luttait pour subvenir à ses besoins et à ceux d’Elizabeth à l’aide de sa demi-solde de capitaine, son patron ayant perdu toute influence par suite de sa querelle avec Cornwallis. Clinton et d’autres collègues officiers, y compris Simcoe que Russell avait rencontré en Amérique, continuaient toujours de l’aider, et lorsque Simcoe reçut la promesse qu’il serait nommé lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, à l’été de 1790, il sembla que la chance allait aussi sourire à Russell. En octobre, il accéda au poste de secrétaire d’Andrew Elliott, qui partait à titre de secrétaire d’État britannique aux États-Unis, mais Elliott déclina finalement son affectation, détruisant ainsi les espoirs de Russell. Le 12 août 1791, Simcoe recommanda Russell au secrétaire d’État à l’Intérieur, Henry Dundas, comme receveur et vérificateur général du Haut-Canada siégeant aux conseils exécutif et législatif. Les nominations furent approuvées en septembre, quoique la commission de Russell ne fût délivrée que le 31 décembre 1791 et reçue un an plus tard. Il espérait néanmoins quelque chose de plus avantageux, puisqu’il lui fallait renoncer à sa demi-solde contre seulement £300 par année. Mais comme rien ne se concrétisait, il quitta l’Angleterre, au printemps, en compagnie de sa demi-sœur, du juge en chef William Osgoode* et du procureur général John White*, pour débarquer à Québec le 2 juin 1792. Son cousin William Willcocks devait suivre la même année.
Lorsqu’il arriva dans le Haut-Canada, Russell, qui avait 59 ans, était beaucoup plus âgé que la plupart de ses collègues. Ses amis les plus proches, Osgoode, White et l’arpenteur général David William Smith*, étaient probablement les membres les plus compétents du gouvernement Simcoe. Cependant, il ne fut pas d’accord avec les critiques de White et de Smith à propos des méthodes autocratiques du lieutenant-gouverneur. Ses relations avec ce dernier étaient bonnes, sinon cordiales. En plus d’être membre assidu des conseils, il fit sa part dans la mise en œuvre des rouages du gouvernement. Parce que tous les hauts fonctionnaires étaient mal payés, les querelles à propos de leur part respective d’honoraires commencèrent tôt et se poursuivirent pendant de nombreuses années ; Russell participa aussi à ces disputes.
Au début, il n’y eut que quatre conseillers exécutifs, parmi lesquels Russell dont le nom apparaissait en fin de liste. En 1794, toutefois, après que le juge en chef Osgoode eut été muté au Bas-Canada, il ne resta qu’un seul juge à la Cour du banc du roi dans le Haut-Canada, et ce fut Russell que Simcoe nomma juge puîné temporaire, l’année suivante, au salaire annuel de £500. Le 6 juillet 1795, Russell remplaça Osgoode à son ancien poste de président du Conseil législatif. Le 1er décembre 1795, Simcoe demanda un congé et recommanda que Russell, « doyen des conseillers exécutifs (non-catholique romain) et [...] à tous égards la personne indiquée », fût choisi pour diriger le gouvernement. Celui-ci fut nommé administrateur le 20 juillet 1796, et Simcoe quitta York le lendemain. À l’âge de 63 ans, Russell était en position d’autorité pour la première fois de sa vie.
Le mandat de Russell prit un bon départ avec la cession pacifique aux Américains de six postes frontaliers britanniques, en vertu du traité Jay. Même l’occupation américaine du fort Niagara (près de Youngstown, New York), à portée de tir du fort George (Niagara-on-the-Lake, Ontario), s’opéra en douceur, sans les répercussions redoutées. Ce fut un bon début, mais les premiers jours de Russell au pouvoir furent assombris lorsqu’il découvrit que Simcoe ne lui avait laissé que 12 documents officiels, emportant avec lui tous ses autres dossiers, y compris sa correspondance avec Londres et Québec. Pendant la durée de son gouvernement, le malheureux Russell ignora tout des intentions de Simcoe et des autorités britanniques à propos de ce qui avait trait au gouvernement.
À cette époque, la concession des terres représentait la plus importante responsabilité du gouvernement. En 1796, l’appareil mis en place pour s’occuper de cette question tournait lentement et capricieusement, ne parvenant pas à faire face aux demandes de concessions de terre ou de transferts de propriété. On craignait avec raison que les spéculateurs obtinssent alors une trop grande quantité de terres. Russell s’était toujours intéressé au problème : 25 ans plus tôt, à son retour de Virginie, il avait tenté d’attirer l’attention du gouvernement britannique sur le programme de réforme qu’il préconisait pour mettre un terme aux abus relatifs à la concession des terres dans cette colonie. Dans le Haut-Canada, il renforça le système, comblant les lacunes et le rendant plus efficace. Les listes des Loyalistes furent révisées ; on imposa des restrictions sur les réclamations de privilège fondées sur les liens de parenté ; le bureau de l’arpenteur général dut tenir une liste d’indésirables ; tout requérant se vit contraint d’énoncer clairement quel terrain on lui avait déjà concédé, et cette déclaration devait être vérifiée ; toute requête devait recevoir l’approbation du lieutenant-gouverneur ou de l’administrateur ; aucun transfert de terre ne pouvait s’effectuer avant la confection de l’acte notarié ; on révisa aussi le système de perception des droits.
En raison de transferts irréguliers de terres dans le passé, on adopta une loi, en juin 1797, visant à garantir les titres de propriété par la mise sur pied d’une commission des terres pour régler les cas individuels. La commission des héritiers et légataires fit rapport, le mois suivant, sur les concessions de canton aux propriétaires qui avaient convenu de les coloniser et de les mettre en valeur. Simcoe avait déjà annulé les concessions de canton de plusieurs propriétaires, dont le cousin de Russell, William Willcocks, qui n’avait rien accompli. Russell alla même plus loin ; il annula toutes les concessions de canton, n’accordant une compensation qu’à ceux qui s’étaient réellement établis. Le cas le plus célèbre fut celui de William Berczy qui perdit le canton de Markham. Sa protestation véhémente fut inutile car, selon Russell, « tous les secteurs de ce gouvernement n’[avaient] qu’une seule opinion ». C’est ainsi que se termina la colonisation par les propriétaires de cantons. Pendant le mandat de Russell, il y eut une autre tentative d’implantation collective qu’il ne put refuser au gouvernement britannique. À l’automne de 1798, 40 émigrés français sous la direction de Joseph-Geneviève Puisaye*, comte de Puisaye, arrivèrent et s’installèrent en haut de la rue Yonge. Russell suivit docilement les instructions relatives à ce projet d’aide, mais celui-ci était voué à l’échec dès le départ.
Un autre problème ennuyeux relativement aux terres fut le statut irrégulier du vaste territoire situé le long de la rivière Grand, qui appartenait aux Indiens des Six-Nations. Le chef indien Joseph Brant [Thayendanegea] fit valoir le droit des Indiens de vendre leurs terres. Cependant, Simcoe et Russell maintenaient que ce territoire avait été donné à perpétuité et qu’il né pouvait être aliéné. Après le départ de Simcoe, Brant devint plus insistant. Russell tergiversa et, lorsque Brant vendit 381 480 acres et réclama que des titres fussent délivrés aux acheteurs, il écrivit désespérément à Londres demandant des instructions. Pendant l’hiver de 1796–1797, il y eut des rumeurs d’agitation chez les Indiens de la rivière Mississippi, de sorte que la loyauté indéfectible des Indiens du Haut-Canada se révéla vitale. Le 29 juin 1797, le Conseil exécutif recommanda que Russell prît une décision immédiate, sans attendre plus longtemps les instructions de Londres. Par conséquent, Russell convint de délivrer les titres. Le 15 juillet, avant que les détails ne fussent réglés avec Brant, la dépêche en provenance de Londres arriva enfin. Elle ordonnait à Russell de ne pas acquiescer à la demande de Brant, le gouvernement britannique préférant verser une rente aux Indiens au lieu d’accorder la permission de vendre leurs terres. Brant refusa cette offre, forçant Russell à désobéir aux ordres et à délivrer les titres à la condition qu’aucune autre terre ne fût aliénée. Au milieu de cette controverse, Russell apprit que la responsabilité des affaires indiennes dans le Haut-Canada lui avait été confiée de Québec, dès le 15 décembre 1796.
Jusqu’à l’arrivée du nouveau juge en chef, John Elmsley, le 20 novembre 1796, le Conseil exécutif de Russell fut plutôt faible. Malheureusement, Elmsley, quoique faisant preuve de force, s’opposa à Russell presque continuellement. Leur première bataille importante porta sur l’endroit où siégerait le gouvernement. Avant son départ, Simcoe avait déplacé la capitale de Newark (Niagara-on-the-Lake) à York, malgré le manque d’enthousiasme de la plupart des fonctionnaires, y compris Russell. Elmsley s’y opposa vigoureusement, mais Russell suivit obstinément les instructions de Simcoe, et son premier Parlement se réunit à York en juin 1797. Il fit beaucoup d’efforts pour améliorer la capitale : la partie dite New Town fut arpentée et ouverte à l’ouest de l’emplacement choisi à l’origine par Simcoe ; on fixa un premier plan de zonage ; on accéléra les travaux aux édifices publics ; on mit au point des programmes de défense appropriés ; on accorda une certaine autonomie aux autorités locales ; on proposa des règlements concernant les forces policières (mais ils furent bloqués par Elmsley). De meilleures voies de communication avec d’autres parties de la province furent aménagées en prolongeant, dans la ville, les rues Dundas et Yonge, ouvertes par Simcoe, et en construisant la route Danforth, à l’est, jusqu’à Kingston.
En se nommant lui-même à la Cour du banc du roi, Russell s’attira aussi de vives critiques de la part d’Elmsley. Même s’il n’y avait plus de raison valable pour qu’il occupât le poste de juge, Russell continua de renouveler son propre mandat, la dernière fois le 17 mars 1798. Il le fit probablement pour le salaire, «car à titre d’administrateur il ne recevait aucune rémunération supplémentaire. Ne possédant aucune formation juridique, Russell s’exposait au ridicule en siégeant au tribunal, sans compter qu’en même temps il violait le principe de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. À la fin, on lui ordonna d’abandonner son poste de juge contre la moitié du salaire et des honoraires de Simcoe.
Jusqu’au printemps de 1798, Russell s’était attendu au retour de Simcoe dans le Haut-Canada. Par la suite, il entretint, sans trop y croire, l’espoir de devenir lieutenant-gouverneur, mais en juin 1799 il entendit parler de la nomination de Peter Hunter, qui arriva dans le Haut-Canada au mois d’août suivant. Le nouveau lieutenant-gouverneur fut très impressionné par Elmsley, si bien que l’influence de Russell de même que sa fonction perdirent beaucoup de leur importance. Il demeura receveur général et fut membre du petit comité qui gouvernait la province pendant les absences de Hunter, mais il eut peu de pouvoir. Simcoe avait demandé que l’on subvînt à certains de ses besoins parce qu’il était très vieux, mais rien ne fut fait. Après la mort de Hunter, en 1805, Alexander Grant fut nommé administrateur, car son nom précédait celui de Russell sur la liste officielle. Russell protesta en vain. Propriétaire de milliers d’acres de ‘terre dans le Haut-Canada (en tant que conseiller exécutif, il avait reçu 6 000 acres), il ne put néanmoins trouver d’acheteurs et, par conséquent, se permettre de retourner en Angleterre. Il resta à York, fatigué, malade et vieux, toujours intéressé aux expériences scientifiques qu’il avait commencées autrefois en Virginie et remplissant consciencieusement son devoir de receveur général. À sa mort, sa succession, qui prit rapidement de la valeur, revint à Elizabeth qui la laissa aux filles de William Willcocks, en 1822.
Peter Russell n’a jamais été considéré comme l’un des grands hommes de l’Ontario. Même si des critiques ultérieurs l’accusèrent plutôt injustement d’avidité pour les terres, il reste que ses contemporains désapprouvèrent son appétit pour les honoraires et les postes. À titre d’administrateur, il fut prudent, pratique, compétent et soigneux. Contrairement à Simcoe, il fit preuve de peu d’imagination, eut parfois de la difficulté à prendre des décisions et accorda volontiers beaucoup de réflexions et d’efforts aux détails. Russell, par ailleurs, fut un administrateur, non un lieutenant-gouverneur, et il n’eut ni l’autorité ni la sécurité que conférait cette dernière fonction. Néanmoins, le bilan législatif de son administration est impressionnant, non à cause de grandes lois, mais pour celles qui corrigèrent des abus, améliorèrent les conditions, ou firent fonctionner plus facilement les rouages du gouvernement. Russell n’avait rien d’un grand homme et ses capacités ne sortaient peut-être pas de l’ordinaire, mais ses réalisations furent remarquables.
Quelques-unes des premières lettres de Peter Russell ont été publiées dans « The early life and letters of the Honourable Peter Russell », E. A. Cruikshank, édit., OH, 29 (1933) : 121–140, tandis qu’une collection étendue de sa correspondance officielle en tant qu’administrateur du Haut-Canada est disponible dans Corr. of Hon. Peter Russell (Cruikshank et Hunter). Le journal qu’il tint durant la campagne de Charleston a paru sous le titre de « The siege of Charleston ; journal of Captain Peter Russell, December 25, 1779, to May 2, 1780 », James Bain, édit., American Hist. Rev. (New York et Londres), 4 (1898–1899) : 478–501.
AO, MS 75 ; MS 517.— APC, MG 23, HII, 7 (photocopie) ; RG 1, E1, 46–48 ; E3, 19.— MTL, Robert Baldwin papers, sect. ii ; John McGill papers ; Elizabeth Russell papers ; Peter Russell papers ; D. W. Smith papers.— PRO, CO 42/316–348.— QUA, Richard Cartwright papers.— Henry Clinton, The American rebellion : Sir Henry Clinton’s narrative of his campaigns, 1775–1782 [...], W. B. Willcox, édit. (New Haven, Conn., 1954).— Corr. Of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank).— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology.— G.-B., WO, Army list, 1756–1808.— D. B. Read, The lieutenant-governors of Upper Canada and Ontario, 1792–1899 (Toronto, 1900), 33–40.— Life and letters of Hon. Richard Cartwright (Cartwright).— E. G. Firth, « The administration of Peter Russell, 1796–1799 », OH, 48 (1956) : 163–181.— C. G. Patterson, « Land settlement in Upper Canada, 1783–1840 », AO Report, 1920.— D. R. Plaunt, « The Honourable Peter Russell : administrator of Upper Canada, 1796–1799 », CHR, 20 (1939) : 258–274.
Edith G. Firth, « RUSSELL, PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/russell_peter_5F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/russell_peter_5F.html |
Auteur de l'article: | Edith G. Firth |
Titre de l'article: | RUSSELL, PETER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |