MACDONELL (Greenfield), JOHN, avocat, fonctionnaire, officier de milice et homme politique, né le 19 avril 1785 à Greenfield, Écosse, quatrième fils d’Alexander Macdonell of Greenfield et de Janet Macdonell (Aberchalder), sœur de John McDonell (Aberchalder) ; décédé le 14 octobre 1812 à Queenston (maintenant partie de Niagara-on-thé-Lake, Ontario).
On connaît peu les premières années de John Macdonell. En 1792, sa famille immigra dans le comté de Glengarry, au Haut-Canada, et, sous la direction de son père, elle jouit d’une certaine notoriété par sa participation aux affaires politiques et militaires du comté. Certaines sources laissent croire que John fréquenta la grammar school de John Strachan*, à Cornwall, à l’exemple de son frère cadet Alexander Greenfield Macdonell*. Cela paraît improbable puisque Strachan fonda son école à l’été de 1803 et que le 6 avril de la même année Macdonell avait commencé ses études de droit. En 1862, le juge en chef John Beverley Robinson* rappela que Macdonell avait travaillé dans le cabinet de William Dickson*, à Niagara (Niagara-on-thé-Lake). Plusieurs historiens ont supposé que Macdonell avait été amené à choisir le droit par son oncle Alexander McDonell* (Collachie), shérif du district de Home et député à l’Assemblée du Haut-Canada pour la circonscription de Glengarry and Prescott. En 1808, après cinq ans d’apprentissage, Macdonell fut reçu au barreau à la session de la Trinité. Ensuite, selon Robinson, il établit son cabinet d’avocat à York (Toronto) et « eut beaucoup de succès ».
La carrière juridique de Macdonell fut brève mais fort brillante. Grâce à Collachie, il connut le juge William Dummer Powell*, dont il s’acquit à la fois l’amitié et la protection. Celui-ci, au faîte de sa puissance politique pendant le mandat du lieutenant-gouverneur Francis Gore*, sollicita pour le jeune barrister, le 19 août 1808, le poste de greffier de la cour dans les districts de Newcastle, de Midland, de Johnstown et d’Eastern. En 1811, Macdonell était solidement établi comme juriste. Son importance dans le domaine du droit, due à sa compétence personnelle alliée à la protection de Powell, fut confirmée quand, le 16 juillet, il fut désigné pour mener les poursuites criminelles dans la circonscription judiciaire de l’ouest, en l’absence du solliciteur général D’Arcy Boulton*. Enthousiaste, la femme de Powell, Anne Murray*, écrivit : « notre jeune ami J. McDonnel s’y rend à titre de conseiller du roi ». Macdonell avait aussi commencé à attirer des étudiants en droit et, toujours en 1811, Robinson et Archibald McLean* s’inscrivirent à son cabinet. L’année suivante, l’astucieux Ebenezer Washburn*, toujours à l’affût de bonnes occasions pour sa famille, s’arrangea pour que son fils Simon Ebenezer* fît son apprentissage avec Macdonell, mais la guerre de 1812 vint bouleverser ces plans. À la notoriété de Macdonell, sur le plan professionnel, était venue s’ajouter son élévation sur le plan social. En décembre 1811, il avait agi comme secrétaire des souscripteurs à la bibliothèque d’York et, en 1812, le mot esquire apparut à la suite de son nom sur le recensement municipal.
Dès le début de sa carrière, Macdonell s’était fait la réputation d’avoir un caractère bouillant. En 1808, il avait réagi avec force à une remarque sur sa façon de pratiquer le droit, faite devant le tribunal par le procureur général William Firth*, et, le 16 septembre, il avait envoyé son grand ami Duncan Cameron* exiger une rétractation. Firth refusa, et Cameron le provoqua en duel, au nom de Macdonell. Firth, à ce qu’il semble, ne prisa guère le code si cher aux gentilshommes du Haut-Canada : il refusa lâchement de relever le défi, comme contraire à la loi. Au reste, Macdonell pouvait donner des coups aussi facilement qu’il les recevait. En avril 1812, William Warren Baldwin* s’éleva devant le tribunal contre les « expressions licencieuses et indignes d’un homme bien élevé » comme Macdonell, et, malgré une réprimande à ce dernier de la part du juge en chef Thomas Scott*, Baldwin s’estima non satisfait. Il exigea des excuses et, devant le refus du jeune avocat, il le provoqua en duel. La rencontre eut lieu le 3 avril, mais Macdonell se refusa à tirer ; il avait décidé de reconnaître sa faute en s’exposant au coup de feu de Baldwin, qui « considéra par là que [Macdonell] avouait son erreur – [ils se] tendi[rent] la main, et cette affaire en finit là ». La protestation de Baldwin devant le tribunal paraît avoir été motivée par l’arrogance et le succès de Macdonell. Plusieurs semaines après l’incident, Baldwin écrivit à son ami Firth décrivant Macdonell dans les termes suivants : « c’est un tel parangon d’excellence qu’il ne laisse aucune vertu, aucune qualité digne de louanges auxquelles les autres puissent prétendre [...] le pré, le ministère et le forum sont tous témoins de sa renommée – les honneurs ne pleuvent pas sur lui, mais soufflent en tempête ».
Le fait que le 28 septembre 1811 Macdonell occupait le poste de procureur général est la preuve de sa rapide ascension. Firth était rentré en Angleterre pour défendre sa comptabilité, et Boulton avait été emprisonné par les Français à Verdun. Gore fut loin d’être enthousiasmé par cette nomination ;deux jours plus tard, il pressait le secrétaire d’État aux Colonies, lord Liverpool, de « trouver sans perdre de temps un sujet capable d’occuper ce haut poste de confiance », car « il n’y a[vait] personne au sein du barreau de la province que [Gore] considér[ait] comme apte à assumer les fonctions ». En octobre, Gore retourna en Angleterre et Macdonell fit une meilleure impression à Brock, administrateur de la province. La nomination de Macdonell fut confirmée le 14 avril 1812 et sa commission rendue publique le 18 juin. Cette nomination témoignait de l’influence de Powell qui déclara : « [Brock], qui parut s’appuyer autant que son prédécesseur sur mon jugement et mes conseils, [...] en donna une forte preuve en nommant [...] le plus jeune praticien du barreau sur ma simple recommandation. » Powell, qui jugeait bien les hommes, voyait dans le jeune Macdonell « un bon équilibre entre les connaissances juridiques [...], un bon jugement et un esprit des plus honorables ». La nomination, la première à ce poste, d’un barrister formé au pays plaisait à Powell, dont « l’objectif [était] de conserver parmi [eux] les honneurs de la profession, sans courir le risque de recevoir d’Europe des sujets qui, souvent, convenaient moins et étaient incapables de satisfaire aux désirs du ministre comme de travailler au bien de la colonie ».
Les quatrième et cinquième Parlements du Haut-Canada avaient été témoins de la montée de l’opposition à la chambre d’Assemblée [V. Robert Thorpe* ; Joseph Willcocks], et la guerre avec les États-Unis paraissait imminente. Dans cette conjoncture, au début de 1812, Macdonell décida de porter sa candidature dans Glengarry, en prévision du sixième Parlement. En cela, il fut probablement influencé par ses amis politiques, préoccupés de la nécessité d’une assemblée loyale, de même que par la décision de son oncle Collachie, qui détenait depuis 1800 l’un des sièges de Glengarry, de ne pas solliciter un quatrième mandat. Les Macdonell des diverses branches de la famille avaient virtuellement accaparé les sièges de Glengarry depuis 1792 et, dans un feuillet électoral, Macdonell rappela les liens sociaux traditionnels de la famille au sens large du terme, de même que la loyauté envers le clan, qui caractérisaient les établissements des Highlanders à Glengarry. Lui-même se décrivait comme « lié à beaucoup d’entre [eux] par les liens du sang et possédant un intérêt commun avec [eux] tous ». En mai, ayant obtenu l’autorisation de suspendre temporairement ses fonctions officielles, il se rendit dans le district d’Eastern avec John Beikie, premier greffier du Conseil exécutif, qui avait été encouragé par l’abbé Alexander McDonell* à se porter candidat dans la circonscription de Stormont and Russell. Archibald McLean, une relation politique de l’abbé McDonell à York et ami de Macdonell, écrivit au sujet de leur candidature : « il est, en ce moment, particulièrement souhaitable que la chambre d’Assemblée soit formée d’hommes bien renseignés et bien disposés envers le gouvernement ». Tous deux furent élus, Macdonell conjointement avec Alexander McMartin*. On ignore, cependant, si Macdonell participa à la première session du sixième Parlement convoquée par Brock pour adopter des lois d’urgence à l’occasion de la guerre. Après sa mort, son oncle Collachie lui succéda à l’Assemblée.
Il semble que les talents de Macdonell n’aient pas été limités à la politique et au droit. Brock le trouvait « si utile » comme soldat que, le 15 avril 1812, il l’avait nommé aide de camp provincial, avec le grade de lieutenant-colonel de milice. Dans ses mémoires sur la guerre, William Hamilton Merritt* devait juger « des plus judicieuses » les nominations à l’état-major faites par Brock. Le 18 juin, les Américains déclarèrent la guerre. Macdonell accompagna Brock à Sandwich (maintenant partie de Windsor) en août et assista au conseil de guerre convoqué le 15 du même mois. Seuls Macdonell et Robert Nichol* approuvèrent le projet de Brock d’attaquer à Detroit l’armée américaine commandée par William Hull. Le même jour, Brock délégua son aide de camp, le major John Bachevoye Glegg, et Macdonell « pour conclure tout arrangement qui pût empêcher une inutile effusion de sang ». En moins d’une heure, ils étaient de retour avec les conditions pour la capitulation des Américains. Le 30 août, Brock écrivait à lord Liverpool que Macdonell lui avait « apporté l’aide la plus importante » qu’il avait reçue à Detroit, et lui demandait de confirmer la nomination de Macdonell comme procureur général, étant donné « les services vraiment remarquables qu[‘il en avait] obtenus, [...] tant civils que militaires ».
Après la victoire de Detroit, Brock et Macdonell retournèrent à la frontière du Niagara, se consacrant tour à tour à leurs responsabilités politiques à York et aux préparatifs en vue de la prochaine crise militaire. Quand Brock apprit, le 13 octobre, l’attaque des Américains contre Queenston, il s’y précipita, suivi par Macdonell et Glegg. Après que Brock eut trouvé la mort sur les hauteurs surplombant Queenston, au cours d’une tentative pour reprendre une batterie, un détachement de la milice d’York, dont faisaient partie Cameron et McLean, les meilleurs amis de Macdonell, et son étudiant en droit Robinson, se joignit au 49e régiment pour une nouvelle attaque, commandée par Macdonell. Au dire de Robinson, « McDonell était là, sur un cheval, encourageant les hommes à attaquer ». Il reçut trois ou quatre blessures diverses et fut piétiné par son cheval ; McLean et Cameron, venus à la rescousse, le mirent à l’abri. Il mourut le lendemain, après 20 heures d’« atroces souffrances, ses paroles et ses pensées toujours remplies d’affliction pour son ami disparu ». Brock et Macdonell furent ensevelis le 16 octobre, au cours de ce que George Ridout* a décrit comme « le plus grandiose et le plus solennel » enterrement qu’il ait jamais vu. En 1824 et de nouveau en 1853, leurs restes furent transférés là où s’élevèrent successivement les monuments à la mémoire de Brock.
La mort valeureuse de Macdonell, comme celle de Brock, fit partie de la légende de la guerre de 1812, qui se raconta tout au long du xixe siècle, et les monuments érigés à Queenston conservent le souvenir de leur héroïsme. Il est vrai que la victoire décisive, à Queenston, fut le fait du successeur de Brock, Roger Hale Sheaffe*, et que l’attaque commandée par Macdonell, courageuse certes, fut peut-être téméraire. Le lendemain de cette bataille, Robinson faisait l’observation suivante : « la tentative se révéla un échec, et elle fut inspirée davantage par l’espoir flatteur de reprendre ce qui avait été perdu, grâce à un effort désespéré, que par la conviction qu’il était possible d’y parvenir ». Moins de deux semaines plus tard, Glegg écrivait que Macdonell « avait paru déterminé à accompagner [Brock] au royaume de l’éternelle félicité ». D’une sensibilité de poète et d’une vive intelligence, bien que têtu et violent, Macdonell était un homme dont les talents le faisaient se distinguer de l’ensemble de la société. Il était le type même du gentleman des Highlands, et la bravoure et l’impétuosité de son dernier geste étaient caractéristiques d’un tel homme. Sa courte vie donna matière à la légende. Pour Robinson, il était « parmi les plus nobles de tous les jeunes qui avaient porté son nom, ce qui voulait beaucoup dire ».
Deux rumeurs reviennent avec persistance au sujet de Macdonell : la première veut qu’à l’époque de sa mort il ait été fiancé à Mary Boyles Powell, fille de William Dummer Powell, la seconde que, catholique, il se soit converti à l’Église d’Angleterre. Il ne fait pas de doute que Macdonell fut un ardent soupirant de Mary Boyles. Les livres de poésie qu’il lui donna, datés de 1805, sont encore conservés dans la famille Macdonell. On a souvent cru que les 500 guinées qu’il avait léguées à Mary, par testament, étaient la preuve de leurs relations amicales, sinon de leurs fiançailles, mais tel n’est pas le cas. Le 22 février 1812, Anne Powell écrivait que sa fille Mary « évit[ait] assidûment toutes les marques d’attention [de Macdonell], alors que toute autre les aurait recherchées [...] Elle exceptée, aucune jeune femme de cette province n’aurait repoussé un homme de 25 ans [rempli] de talents, intègre, d’une bonté exemplaire, et qui, malgré son jeune âge, [était] au sommet de sa profession. » En 1815, Anne Powell faisait état de l’effet tragique qu’avait eu, sur Mary, la mort de Macdonell : « Mary a changé à un point incroyable [...] surtout à cause du regret incessant [qu’elle a] de sa méchanceté envers quelqu’un qui méritait et [...] possédait toute son affection [...], le legs généreux de cet ami que nous pleurons toujours était une preuve de ses sentiments, et elle ne peut que se faire des reproches pour sa conduite capricieuse. » Pour ce qui est de la religion de Macdonell, les conclusions sont moins certaines. Selon une tradition familiale encore bien vivante, Macdonell se serait converti à York, mais le seul indice à l’appui est le fait qu’il avait loué, à une occasion au moins, un banc dans l’église St James pour la famille de son oncle Collachie, chez qui il avait vécu pendant ses études. Cet indice ne paraît guère probant, puisque St James était alors la seule église d’York et que la femme de Collachie appartenait à l’Église d’Angleterre. Collachie, quant à lui, était catholique, de même que Donald*, frère de Macdonell, et la première conversion dans la famille semble avoir été celle d’un des fils de Donald, devenu presbytérien.
Dans son testament, John Macdonell légua ses deux emplacements d’York à son cousin James Macdonell (Collachie), un autre emplacement situé dans le canton de Whitby à William Powell, petit-fils de William Dummer Powell, et plusieurs propriétés dans les cantons de Scarborough et de Saltfleet à sa nièce Ann, fille de Miles Macdonell* ; il fit divers dons personnels et laissa le résidu de ses biens à son père.
AO, MS 4, Memoranda, 14 oct. 1812 ; J. B. Robinson à lord Seaton, 30 mars 1854 ; address to the Law Society of Upper Canada, 1862 ; MS 88, W. W. Baldwin à William Firth, 22 avril 1812 ; MS 496, J. B. Glegg à William Brock, 25 oct. 1812 ; lettre d’« Archy » McLean, 15 oct. 1812 ; J. B. Robinson à F. B. Tupper, 15 avril 1846 ; MS 537, George Ridout à Samuel Ridout, 21 oct. 1812 ; MU 1537, « Notice of the progress of William Dummer Powell, chief justice of the province of Upper Canada » ; MU 2143, 1797, no 2, John Macdonell, « To the free and independent electors of the county of Glengary », 12 mars 1812 ; RG 22, ser. 155, testament de John Macdonell ; RG 53, ser. 2–2, 1.— APC, RG 5, Al : 3314–3316, 5006–5097, 5575s., 5737s., 5743s., 5747s., 6231 s., 6295–6297 ; RG 8, 1 (C sér.), 683 : 133 ; 688A :183 ; 12031/2A : 47.— Arch. of the Archdiocese of Toronto, Macdonell papers, sér. 1 (matériel ajouté), Archibald McLean à Alexander Macdonell, 20 mai 1812.— MTL, William Dummer Powell papers, A93 : 287–290, 299–302, 347–360 ; B32 : 84s. ; York, U.C., minutes of town meetings and lists of inhabitants, 1797–1822.— PRO, CO 42/351 : ff.113–115 ; 42/352 : ff.66, 140–141, 144–145 ; 42/353 : ff.117–119.— St James’ Cathedral (Toronto), Minute and record book, 1807–1830, 5 févr., 3 avril 1810, 14 mars, 30 déc. 1811.— Select British docs. of War of 1812 (Wood), 1 : 461, 468, 471, 584–588, 614 ; 3, part. II : 47, 554.— York Gazette, 26 déc. 1811, 25 mars 1812.— Chadwick, Ontarian families.— J. G. Harkness, Stormont, Dundas and Glengarry : a history, 1784–1945 (Oshawa, Ontario, 1946).— J. A. Macdonell, Sketches illustrating the early settlement and history of Glengarry in Canada, relating principally to the revolutionary war of 1775–83, the war of 1812–14 and the rebellion of 1837–8 [...] (Montréal, 1893).— Riddell, Life of William Dummer Powell.— W. M. Weekes, « The War of 1812 : civil authority and martial law in Upper Canada », The defended border : Upper Canada and the War of 1812 [...], Morris Zaslow et W. B. Turner, édit. (Toronto, 1964), 191–204.— Alexander Fraser, « Stirring career of heroic soldier : sketch of life of Lieutenant-Colonel John Macdonell », Daily Mail and Empire (Toronto), 12 oct. 1912 : 15, 25.— W. L. Scott, « Glengarry’s representatives in the Legislative Assembly of Upper Canada », SCHÉC Report, 6 (1938–1939) : 19–37 ; 7 (1939–1940) : 27–42.
Carol M. Whitfield et Robert L. Fraser, « MACDONELL (Greenfield), JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonell_john_5F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonell_john_5F.html |
Auteur de l'article: | Carol M. Whitfield et Robert L. Fraser |
Titre de l'article: | MACDONELL (Greenfield), JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |