McMARTIN, ALEXANDER, officier de milice, homme d’affaires, homme politique, juge de paix et fonctionnaire, né en 1788, dans le canton de Charlottenburgh (Ontario), fils de Malcolm McMartin et de Margaret McIntyre ; le 14 janvier 1834, il épousa Mary Carlyle, du Dumfriesshire, Écosse, et ils eurent quatre fils et deux filles ; décédé le 12 juillet 1853 à Martintown, Haut-Canada.

Le père d’Alexander McMartin, qui était loyaliste, s’établit dans le canton de Charlottenburgh et, en 1789, commença à acheter des terrains sur les bords de la rivière Raisin. Il y construisit les moulins qui donnèrent leur nom à l’établissement environnant. Alexander grandit à MacMartin’s Mills (appelé plus tard Martintown) et, en 1811, il tenait le magasin général de son père. Enseigne dans le 2e régiment de milice de Glengarry lors du déclenchement de la guerre de 1812, il fut promu lieutenant l’année suivante et reçut le commandement d’un groupe de travail en train de construire une route devant relier Long Sault, dans le comté de Stormont, et la frontière du Bas-Canada, en traversant le comté de Glengarry. McMartin servit activement dans la milice toute sa vie. Pendant la rébellion, à titre de lieutenant-colonel du 1er régiment de milice de Glengarry, il se trouva dans le Bas-Canada en février et mars 1838, et, en novembre de la même année, il aida à disperser les patriotes ayant à leur tête Chevalier de Lorimier*, à Beauharnois. Quand on forma le régiment du district d’Eastern, en 1846, McMartin fut nommé lieutenant-colonel du 3e bataillon de milice de Glengarry.

Dans les années 1820, McMartin avait succédé à son père à la tête de ses entreprises qui étaient en voie d’expansion ; situées à Martintown, elles comprenaient une scierie, un moulin à farine et un moulin à carder. En 1827, il participa avec un associé à la construction du canal Rideau. Leur première soumission au gouvernement fut refusée, mais ils assumèrent plus tard le contrat accordé à Walter Welsh Fenlon qui devait défricher une bande de terrain de 500 pieds de large et de 2 milles de long, à partir de l’emplacement prévu pour la huitième écluse jusqu’aux rapides de Hogs Back. À mesure que progressaient les travaux, il devint évident que les coûts dépassaient le montant de l’offre faite pour le projet. McMartin en fit grief au surintendant des travaux, le colonel John By*, qui, d’après McMartin, reconnut que l’offre avait été trop basse, mais lui conseilla de poursuivre le travail. Sur la foi des garanties verbales de By, selon lesquelles il ne subirait finalement aucune perte, il alla de l’avant et hypothéqua toutes ses propriétés foncières afin de se procurer l’argent nécessaire pour faire face aux coûts croissants. Dès 1830, le travail était terminé, et McMartin, grevé de dettes dépassant £1 600, présenta ses revendications à By qui nia avoir jamais évoqué la perspective d’une aide financière. L’administrateur du Bas-Canada, sir James Kempt, et le secrétaire d’État aux Colonies, sir George Murray*, rejetèrent les pétitions qui leur furent envoyées afin d’obtenir réparation. Durant les années 1830, les créanciers de McMartin, principalement la Peter Russell and Company et John Redpath*, le poursuivirent. Toutefois, en 1837, grâce à une série d’habiles opérations foncières, sa situation financière s’était améliorée.

En 1812, McMartin avait été élu à la chambre d’Assemblée comme député de la circonscription de Glengarry avec John Macdonell* (Greenfield). Homme aux idées politiques solidement conservatrices, il resta député jusqu’en 1824, année où Duncan Cameron* lui fit perdre son siège. Il fut réélu en 1828, et de nouveau en 1830, mais fut battu par Alexander Chisholm aux élections générales de 1834. À cause de sa position dans la communauté et de son appui indéfectible au gouvernement provincial, McMartin occupa aussi de nombreuses fonctions publiques dans sa région. Il reçut la première de ses quelques commissions de juge de paix en 1820 et, en compagnie de Neil McLean* et de Joseph Anderson, il fit prêter le serment d’allégeance dans le district d’Eastern, pendant les années 1820. Il fut nommé huissier en 1827, maître de poste de Martintown en 1828 et commissaire de la Cour des requêtes du district en 1833. De telles nominations étaient souvent recherchées et disputées avec acharnement. Pendant l’hiver de 1837–1838, le poste de registrateur du comté, que McMartin avait convoité, fut plutôt donné à Alexander Fraser de Fraserfield. Cependant, l’année suivante, il fut choisi pour remplacer Donald Macdonell* (Greenfield) comme shérif du district d’Eastern, avec l’appui de Philip VanKoughnet* et de Fraser qui observa qu’on trouverait « difficilement dans le district une personne [...] qui ne saluerait pas sa nomination avec satisfaction ». McMartin resta shérif jusqu’à ce qu’il soit amené en 1847 par William Morris et d’autres conservateurs à quitter son poste pour s’opposer à John Sandfield Macdonald* aux élections générales. McMartin fut candidat et perdit.

Pilier de la communauté presbytérienne, Alexander McMartin fut conseiller presbytéral de la congrégation de Martintown et assuma pendant un certain temps les fonctions de président de la Bible Society et de commissaire chargé du fonds des réserves du clergé. À sa mort, en 1853, on fit dans le journal local l’éloge d’un homme « dont l’urbanité et l’affection l’[avaient] fait aimer de ses semblables de toutes croyances et convictions politiques et [...] qui, dans la société, sera[it] difficile à remplacer ».

Allan J. MacDonald

AO, MU 1967–1973, 3389–3390 ; RG 22, sér. 155, administration des biens d’Alexander McMartin.— APC, RG 5, A1 : 94785, 110229–110230, 110254–110256.— Presbyterian, 6 (1853) : 130.— R. C. M. Grant, The story of Martintown ([Gardenvale, Québec, 1974]).— W. L. Scott, « Glengarry’s representatives in the Legislative Assembly of Upper Canada », SCHÉC Report, 7 (1939–1940) : 27–28.

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Allan J. MacDonald, « McMARTIN, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcmartin_alexander_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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