THOMPSON, WILLIAM, officier de milice, fermier, juge de paix, propriétaire d’une scierie et homme politique, né le 17 juin 1786 au Nouveau-Brunswick, fils de Cornelius Thompson et d’une prénommée Rébecca ; en 1813, il avait épousé Jane Garden, et ils eurent six fils et trois filles ; décédé le 18 janvier 1860 dans le canton de Toronto, Haut-Canada.
William Thompson était le fils de Cornelius Thompson, lieutenant et adjudant du 2e bataillon des New Jersey Volunteers, qui s’établit en 1783 près de la pointe St Anne (Fredericton). En 1808, Cornelius visita le Haut-Canada avec Stephen Jarvis, dont le cousin William Jarvis* était secrétaire de la province. Le lieutenant-gouverneur Francis Gobe ayant recommandé personnellement qu’on lui concède 1 200 acres de terre, Cornelius revint avec sa famille l’année suivante, passant par York (Toronto) pour se rendre dans le canton de Grantham, dans la presqu’île du Niagara.
Les quatre fils de Cornelius Thompson servirent dans la milice pendant la guerre 1812. L’aîné, William, fut nommé capitaine dans le 2e régiment de milice d’ York le 16 avril 1812 et participa à la bataille de Queenston Heights en octobre. Le 22 juillet 1814, tandis qu’il faisait partie d’un détachement d’éclaireurs sous les ordres du capitaine James FitzGibbon*, il fut mêlé à une escarmouche contre des troupes américaines dirigées par le colonel Joseph Willcocks* et fut fait prisonnier. William Hamilton Merritt*, qui était un de ses voisins à Grantham et qui fut détenu avec lui à Cheshire, au Massachusetts, le décrivit comme « un homme d’une moralité exemplaire, au tempérament bon et doux, possédant une force d’âme supérieure à celle qui échoit généralement au commun des mortels ». Thompson en eut besoin, de cette force d’âme, quand il fut relâché et revint chez lui à la fin de la guerre. Son père était mort en août 1814, et la famille avait « subi [...] de très lourdes pertes ». William ne reçut malgré tout aucune compensation et fut forcé de recommencer ses travaux de colonisation sur des « terres sauvages » du canton de Toronto, que son père avait acquises en 1812. En 1825, on lui concéda 400 acres supplémentaires.
Malgré ses responsabilités familiales et ses revers de fortune causés par la guerre, Thompson devint rapidement un personnage important dans la région. Il fut nommé juge de paix en 1816 et reçut à plusieurs reprises des commissions dans les districts de Gore et de Home entre 1816 et 1838. Avec son frère Frederick, il construisit en 1817 une scierie dans le canton avoisinant de Trafalgar. Il servit aussi pendant de nombreuses années comme officier dans la milice de West York. Durant la rébellion de 1837–1838, il servit comme colonel, à la tête de son régiment, dans le comté d’York et à Chippawa. Le 10 novembre 1846, après la réorganisation de la milice à l’échelle de la province du Canada, il devint lieutenant-colonel du 1er bataillon de milice d’York.
Thompson joua aussi à l’occasion un rôle politique. En 1824, les habitants de la partie ouest du district de Home le proposèrent, à l’unanimité, pour les représenter à l’Assemblée. Ely Playter et lui furent élus députés de la circonscription d’York and Simcoe en juillet 1824, succédant ainsi à William Warren Baldwin* et à Peter Robinson*. Conservateur loyal, Thompson fut un membre important de l’Église d’Angleterre et le confident de John Strachan* et d’autres membres du family compact. Il prit souvent part aux travaux de la chambre d’Assemblée, surtout en ce qui avait trait aux questions touchant les communautés rurales du Haut-Canada. Son appui à l’élite gouvernementale, particulièrement sur la question litigieuse des non-naturalisés [V. sir Peregrine Maitland], allait lui faire perdre le soutien de plusieurs de ses électeurs ruraux, nés aux États-Unis. Des bruits coururent, démentis aussitôt dans le U.E. Loyalist de Robert Stanton*, selon lesquels Thompson avait « été attaqué à son retour à la maison, par suite de son vote sur le Naturalization Bill » en février 1827. L’année suivante, William Lyon Mackenzie*, qui se présentait comme candidat dans la même circonscription que Thompson, insista beaucoup dans la première « liste noire » du Colonial Advocate sur la façon dont son adversaire avait voté. Thompson se retira peu avant l’ouverture des bureaux de scrutin lors des élections générales de 1828, qui donnèrent à Mackenzie l’occasion de siéger à l’Assemblée pour la première fois. Par la suite, Thompson tenta plusieurs fois de reprendre son siège, mais sans succès. Le juge en chef John Beverley Robinson* le recommanda pour qu’il fasse partie d’un Conseil législatif élargi, mais il ne fut pas nommé ; son activité politique se restreignit plus tard aux affaires locales. En 1844, il devint membre du premier conseil du canton de Toronto, où il siégea régulièrement dans les années 1840 et au cours de la décennie qui suivit. Il en devint président en 1851.
Certains membres de la famille de William Thompson continuèrent à s’intéresser vivement à la politique. Ses fils Alfred Andrew et Henry Horace furent maires de Penetanguishene, et un de ses petits-fils, Alfred Burke Thompson, siégea à l’Assemblée législative de l’Ontario et à la chambre des Communes.
APC, RG 1, L3, 499 : T14/86 ; 510 : T leases, 1801–1836/28–29 ; RG 8, I (C sér.), 1855 : 55, 68 ; RG 9, 1, B5, 1, 3–4, 6 ; RG 68, General index, 1651–1841.— PRO, WO 13/3716 : 339.— H.-C., House of Assembly, Journal, 1825–1828.— Stephen Jarvis, « Reminiscences of a loyalist », Stinson Jarvis, édit., Canadian Magazine, 26 (nov. 1905–avril 1906) : 373, 450–457.— Colonial Advocate, mai–juill. 1828.— U.E. Loyalist (York [Toronto]), 3 mars 1827.— Upper Canada Gazette, 12 févr. 1824.— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology.— The Canadian album : men of Canada ; or success by example [...], William Cochrane et J. C. Hopkins, édit. (5 vol., Brantford, Ontario, 1891–1896), 5 : 343–344.— The Canadian directory of parliament, 1867–1967, J. K. Johnson, édit. (Ottawa, 1968), 567.— Centennial edition of a history of the electoral districts, legislatures and ministries of the province of Ontario, 1867–1968, Roderick Lewis, compil. (Toronto, [1969]).— Ernest Green, « A little study in loyalist genealogy : « Tomsons of Perthshire », OH, 31 (1936) : 114–134.— Officers of British forces in Canada (Irving).— W. H. Smith, Canada : past, present and future, 1 : 81 (2e groupe).— W. P. Bull, From Strachan to Owen : how the Church of England was planted and tended in British North America (Toronto, 1937).— A. C. Osborne, « Old Penetanguishene : sketches of its pioneer, naval and military days », Simcoe County pioneer papers (6 nos, Barrie, Ontario, 1908–1917 ; réimpr., 6 nos en 1 vol., Belleville, Ontario, 1974), no 6 : 102–105.
J. K. Johnson, « THOMPSON, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/thompson_william_8F.html.
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Auteur de l'article: | J. K. Johnson |
Titre de l'article: | THOMPSON, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |