Sir Wilfrid Laurier pratique le favoritisme politique, notamment au Québec :
Pour demeurer jusqu’au bout maître de l’administration et de son parti, Laurier n’oublierait jamais une pièce capitale : le favoritisme. Il l’utiliserait à toutes les fins : pour montrer sa reconnaissance à un ami, pour attirer un adversaire dans son giron, pour éloigner un intrus de son entourage immédiat. Il verrait à tout, jusqu’à l’obtention d’un bureau de poste dans un village. Ce rôle, il le jouerait surtout au Québec, où il serait « le premier et le dernier juge », comme il l’écrirait en 1899. Dans le cas des provinces anglaises, il signerait généralement les documents, les décisions déjà prises par les ministres régionaux. Ainsi, peu à peu, Laurier se tisserait finement un réseau efficace d’amis sûrs, d’organisateurs loyaux.
Cependant, bien que personnellement au-dessus de tout soupçon de corruption, Laurier reçoit l’appui du Parti libéral afin d’assurer sa sécurité financière :
Cette sécurité financière que Laurier recherchait tant, il l’obtiendrait après les élections du 23 juin 1896 qui le porteraient au pouvoir à Ottawa. Dès le lendemain, William Mulock*, député de York North, en Ontario, demanderait son autorisation pour lever un fonds de 50 000 $ à 100 000 $ afin de le mettre à l’abri du besoin pour le reste de ses jours. Laurier acquiescerait, comme il acquiescerait lorsque le Parti libéral lui offrirait une luxueuse maison à Ottawa en 1897.
Pour en savoir davantage sur la pratique du favoritisme sous l’administration Laurier, nous vous invitons à consulter les biographies qui suivent.