La montée du nationalisme impérialiste au Canada anglais et l’émergence de la question de la place du pays dans l’Empire britannique constituèrent un défi pour Wilfrid Laurier. En 1895, le secrétaire d’État aux Colonies, Joseph Chamberlain, proposa une nouvelle fédération impériale plus robuste, comprenant des tarifs préférentiels et des pactes de défense :
L’Angleterre véhiculait un nouvel impérialisme centré sur les incomparables vertus de la race anglo-saxonne et l’obligation de convertir le plus grand nombre de peuples à sa brillante civilisation […] Ce plan partagea les Canadiens en deux camps : d’un côté, de nombreux Canadiens anglais qui acceptèrent cet impérialisme et, se définissant comme nationalistes, estimèrent que le cadre impérial deviendrait le moteur du passage de l’état de colonie à celui de nation pleinement souveraine ; de l’autre, de nombreux Canadiens français qui refusèrent l’impérialisme, car il pouvait conduire à la participation aux guerres étrangères et au sacrifice des intérêts du pays.
Laurier, qui devint premier ministre l’année suivante, navigua tant bien que mal entre les souhaits conflictuels des Canadiens. Durant son mandat de premier ministre (1896–1911), il fut attaqué par ceux qui le jugeaient trop impérialiste et, à la fois, par ceux qui ne le trouvaient pas assez « britannique » [V. Le premier ministre : les relations extérieures].
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