Titre original :  Plaque commemorating Clementina Fessenden, located in St. John's Anglican Church, Ancaster, Ontario.

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TRENHOLME, CLEMENTINA (Fessenden), impérialiste, née le 4 mai 1843 dans le canton de Kingsey, Bas-Canada, fille d’Edward Trenholm et de Mary Ann Ridley ; le 4 janvier 1865, elle épousa Elisha Joseph Fessenden, et ils eurent quatre fils, dont Reginald Aubrey* ; décédée le 14 septembre 1918 à Hamilton, Ontario.

Clementina Trenholme était la quatrième des 12 enfants d’une immigrante d’origine irlandaise et d’un immigrant du Yorkshire. Sa famille était passionnément attachée à la couronne et à la tradition britanniques. En racontant comment ils avaient abrité des soldats britanniques pendant la rébellion de 1837–1838, ses parents lui enseignèrent que les convictions doivent se traduire par des actes.

Clementina fit ses études dans les écoles primaire et secondaire du village de Trenholm, puis au Miss Loy’s Seminary de Montréal. Après avoir épousé le ministre anglican Elisha Joseph Fessenden, elle vécut avec lui à East Bolton, au Bas-Canada, à Fergus, en Ontario, puis, à compter de 1879, à Chippawa, où elle éleva ses enfants et fut rédactrice en chef du Niagara woman’s Auxiliary leafet. Son mari devint rector à Ancaster en 1895, et elle continua d’écrire et de militer dans des œuvres anglicanes à cet endroit. Elle collabora à l’Ontario Churchwoman, dirigea le Niagara leaflet of the west et obtint que soit rétablie la formule de louange inscrite dans le livre de prières utilisé par la Woman’s Auxiliary de l’Église d’Angleterre.

À l’approche du jubilé de diamant de la reine Victoria, en 1897, la question des liens entre le Canada et l’Empire devint un objet de préocupation accrue pour Clementina Trenholme et son mari. Selon elle, l’immigration non britannique et les idées continentalistes persistantes [V. Erastus Wiman*] menaçaient d’éloigner les Canadiens de la Grande-Bretagne. Elle se mit à concevoir des projets pour faire de la présence britannique un aspect permanent de la vie canadienne. Elle commença à s’identifier à l’image de la reine ; elle s’habillait souvent comme elle et était ravie quand on notait la ressemblance. Son goût pour l’histoire et son nationalisme l’amenèrent à s’inscrire à la League of the Empire, à la Brome County Historical Society, dans la province de Québec, et à la Wentworth Historical Society, en Ontario, dont elle fut secrétaire aux archives.

En 1896, en rassemblant des appuis pour une journée de vente d’insignes, le mari de Clementina Trenholme mourut. Dès lors, celle-ci redoubla d’efforts au point de sembler investie d’une mission providentielle. Elle vendit tous ses effets mobiliers pour avoir de l’argent, s’installa à Hamilton et, en 1897, monta une vigoureuse campagne publique pour l’instauration d’un jour de l’Empire dans les écoles du Canada, fête à visée impérialiste, patriotique et éducative. Cette idée lui était venue en voyant avec quel enthousiasme sa petite-fille avait appris qu’elle était nommée membre honoraire de la Wentworth Historical Society. « [Ce fut], dit Clementina Trenholme, l’esprit impérial qui, par l’entremise d’une enfant, m’indiqua la voie. » Bravant l’opposition et l’indifférence, elle prit la parole dans des réunions, écrivit des articles, fit des représentations au bureau d’éducation de Hamilton et gagna l’appui du ministre de l’Éducation de l’Ontario, George William Ross. Elle tenta d’obtenir aussi le soutien du premier ministre du pays, sir Wilfrid Laurier, ami de son frère Norman William, avocat à Montréal, mais Laurier lui répondit poliment qu’il s’était « donné pour règle, il y a[vait] longtemps, de ne pas intervenir dans les affaires de l’éducation », qui ne relevaient pas du gouvernement fédéral. Néanmoins, le projet de Clementina Trenholme gagna de nombreux adeptes, et le Jour de l’Empire fut observé pour la première fois dès 1898 à Dundas, en Ontario, le dernier jour de classe avant le 24 mai, fête de la reine.

Pendant la guerre des Boers et les années de ferveur impérialiste qui suivirent, Clementina Trenholme trouva de nouveaux moyens de promouvoir un Canada plus fort au sein de l’Empire. En 1900, elle fut la secrétaire fondatrice du premier chapitre hamiltonien de l’Impérial Order Daughters of the Empire, appelé chapitre Fessenden. L’année suivante, ce chapitre acheta de nouvelles couleurs au 13th Regiment, dont des membres avaient servi pendant la guerre, et Clementina Trenholme lut l’adresse du chapitre au duc de Cornwall, en visite au pays. En 1903, elle fut nommée conseillère de la League of the Empire. Sept ans plus tard, les autorités des cadets impériaux baptisèrent en son honneur un concours de tir et le prix qui y était attaché.

Quand il s’agissait de symboles patriotiques, Clementina Trenholme pouvait être une agitatrice infatigable. Elle était anti-américaine jusqu’au fanatisme, et la présence de la bannière étoilée au Canada – que ce soit dans des cirques, sur des terrains de chalet ou dans des expositions – la mettait en colère. Durant les huit années qui suivirent la publication de son opuscule intitulé Our Union Jack (1898), elle tenta sans succès, notamment par l’entremise du comité du drapeau de l’Ontario Historical Society, de convaincre les bureaux d’éducation de Toronto et d’ailleurs d’acheter un tableau imprimé à sa demande et illustrant les origines britanniques du pavillon rouge du Canada, le Red Ensign. À compter de 1900, elle fut durant deux ans conservatrice du Dundum Castle ; c’était elle-même qui, au cours d’une assemblée des échevins de Hamilton, avait plaidé pour que ce bâtiment, ancienne résidence de sir Allan Napier MacNab*, soit transformé en musée. Souvent, pour faire valoir ses idées, elle envoyait une multitude de lettres, d’habitude aux journaux ; à l’occasion, elle recourait à l’affrontement direct. En 1902, elle joignit sa voix à celle de l’Ontario Historical Society pour empêcher l’érection d’un monument à la mémoire du major-général américain Richard Montgomery* à Québec. Pour défendre son point de vue, elle traqua un fonctionnaire gouvernemental jusque dans le Maine ; exaspéré, celui-ci fit observer qu’elle avait « des méthodes de recherche assez inédites – puisqu[‘il était] dans le Maine pour des raisons personnelles ». Immédiatement après l’affaire Montgomery, elle-même et William Kirby* lancèrent une campagne visant à convaincre l’évêque de Londres de renoncer à l’idée d’élever un monument à George Washington à la cathédrale St Paul, projet qui ne serait pas abandonné avant 1913. Au nom de la Wentworth County Veterans’ Association, elle recueillit des fonds et des appuis pour un monument en souvenir des soldats morts au cours de la bataille de Stoney Creek en 1813 et assista au dévoilement le 1er août 1910. En outre, elle fit campagne inlassablement pour qu’une loi lui reconnaisse le titre de fondatrice du Jour de l’Empire, avec rente annuelle du gouvernement fédéral, et défendit sa cause en 1910 dans The genesis of Empire Day.

Membre du Women’s Institute et du National Council of Women of Canada, Clementina Trenholme s’était intéressée dès 1913 à une question très controversée, le suffrage féminin, auquel elle s’opposait avec virulence. Dans une série de lettres aux journaux, elle expliqua que les femmes se leurraient en croyant que voter leur donnerait du pouvoir, car seuls les hommes étaient en position d’appliquer les lois. Le mouvement des femmes était acceptable dans la mesure où il renforçait l’influence féminine dans la sphère domestique, mais le « suffragisme », écrivit-elle en 1913 dans le Hamilton Spectator, était « seulement un premier pas vers le socialisme, l’agnosticisme, l’anarchie, le féminisme, toutes choses qui, individuellement et ensemble, mèner[aient] au « démembrement de l’Empire ».

Pendant la Première Guerre mondiale, Clementina Trenholme travailla au Belgian Relief Committee à Hamilton. En 1915, elle lutta contre le Women’s Peace Party, dirigé par Jane Addams, de Chicago, en faisant circuler une pétition antipacifiste réclamant une victoire complète sur l’Allemagne. Elle mourut deux mois avant l’armistice, à l’âge de 74 ans. Durant quelques années, à l’occasion du Jour de l’Empire, l’Imperial Order Daughters of the Empire tint une cérémonie au lieu de son inhumation, à l’église anglicane St John d’Ancaster. En 1928, l’ordre installa une plaque commémorative à cet endroit.

Molly Pulver Ungar

Clementina Trenholme Fessenden, qui visitait fréquemment son fils Reginald au Massachusetts, a écrit une série de chroniques intitulées « Breezy bits from Boston », qui ont paru dans le Hamilton Spectator entre juillet 1908 et mars 1909.

ANQ-E, CE1-45, 25 janv. 1844.— AO, RG 22-205, no 4136.— HPL, Arch. files, Canadian Club papers ; Clipping files, Mabel Burkholder, « Essays on Ontario’s history », vol. 1 (1944), Hamilton biog. et Hamilton – organizations and societies – IODE ; Scrapbooks, Battle of Stoney Creek, H. F. Gardiner, vol. 90, 274, et St John’s Anglican Church, Ancaster, vol. I.— Niagara Hist. Soc. Museum (Niagara-on-the-Lake, Ontario), H.IV (Clementina Fessenden papers) (mfm aux AO, F 1138).— Hamilton Spectator 1909–1910, 1913, 1918.— J. S. Belrose, « Fessenden and the birth of radio communication » (mémoire non publié, Ottawa, 1991 ; nous en possédons un exemplaire [m. p. u.]).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— DHB, 3.— The Hamilton centennial, 1846–1946, A. H. Wingfield, édit. ([Hamilton, Ontario], 1946).— Gerald Killan, Preserving Ontario’s heritage : a history of the Ontario Historical Society (Ottawa, 1976).— R. M. Stamp, « Empire Day in the schools of Ontario : the training of young imperialists », REC, 8 (1973), no 3 : 32–42.— J. B. Wray, « One hundred and twenty-six years of arrangements by Blaford and Wray », Wentworth Bygones (Hamilton), no 8 (1969) : 64.

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Molly Pulver Ungar, « TRENHOLME, CLEMENTINA (Fessenden) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/trenholme_clementina_14F.html.

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Auteur de l'article:    Molly Pulver Ungar
Titre de l'article:    TRENHOLME, CLEMENTINA (Fessenden)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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