Andrew H. Bulger, gouverneur de la Rivière-Rouge en 1822–1823, a dressé le portrait des besoins de la colonie et l’a soumis à Andrew Colvile, membre du comité de Londres de la Hudson’s Bay Company (HBC) :
En décembre 1822, Bulger avait écrit à Colvile une longue lettre dans laquelle il exposait l’état de la colonie. Il recommandait que l’on crée un système judiciaire et que l’on nomme des magistrats ; que l’on envoie des troupes dans la colonie afin de faire observer les lois et de maintenir l’ordre chez les aborigènes ; que l’on autorise les colons à se procurer auprès des Métis et des Indiens des fourrures pour se vêtir, ainsi que des provisions ; et, enfin, que l’on mette du numéraire en circulation. Il demandait aussi à Colvile de trouver un débouché pour écouler les surplus de grain de la colonie. « Si ces choses ne peuvent être faites, écrivait-il, ne dépensez plus l’argent de lord Selkirk [Douglas*] pour la Rivière-Rouge. » On donna suite immédiatement aux recommandations touchant les vivres et le numéraire, mais la demande concernant les troupes et le débouché commercial resta lettre morte durant plusieurs années.
Après avoir travaillé à la Rivière-Rouge à titre de commis aux écritures pour la HBC à la fin des années 1810, Duncan Finlayson a progressé au sein de l’entreprise et sa bonne réputation lui a valu une nomination au poste de gouverneur de la colonie en 1839 :
Finlayson devint gouverneur d’Assiniboia au printemps de 1839, et sa femme le rejoignit un an plus tard ; il dirigea la communauté de la Rivière-Rouge, prit soin des intérêts de la Hudson’s Bay Company et s’appliqua à rendre la vie agréable et stable à Upper Fort Garry (Winnipeg) durant les cinq années qu’il y passa. Pendant cette période Adam Thom*, qui venait d’être nommé recorder, réorganisa le système judiciaire de la colonie. À la même époque, on encouragea les agronomes à développer des méthodes et des cultures mieux appropriées à la région […] Il dut constamment faire face aux problèmes du « libre commerce » mais il évita soigneusement d’en arriver à un véritable affrontement. Les marchands James Sinclair et Andrew McDermot*, et le trafiquant de Pembina, Norman Wolfred Kittson*, ne se livrèrent à une concurrence ouverte qu’après le départ de Finlayson de Rivière-Rouge [V. Alexander Christie*]. Son travail pendant son mandat fut un succès : Alexander Ross* déclara qu’il avait « donné des bases solides non seulement à la prospérité des Blancs mais encore à la civilisation chrétienne de la population aborigène » […]
“Un trait dominant de la personnalité de Finlayson fut sa capacité de se conformer à une ligne de conduite d’une grande rectitude. De plus, il s’intéressa sincèrement au sort des indigènes qui vivaient à l’intérieur de l’empire du commerce des fourrures. Dans le compte rendu de son voyage au département de Columbia en 1831, Finlayson avait condamné la façon « immorale » dont l’équipage canadien avait traité les autochtones. Tant dans le département qu’à la Rivière-Rouge, il fit de son mieux pour aider les œuvres missionnaires.
Pour en apprendre davantage sur les gouverneurs de la colonie, ainsi que sur différentes facettes de son administration entre 1812 et 1870, nous vous invitons à consulter les listes de biographies qui suivent.