CARY, GEORGE MARCUS, agriculteur, homme politique et juge de paix, né en 1795 en Irlande ; décédé le 4 février 1858 dans le canton de London, Haut-Canada.
On connaît peu de chose de la famille et des premières années de George Marcus Cary. Il s’enrôla apparemment comme volontaire dans l’armée britannique et il participa en Espagne à la bataille de Salamanque le 12 juillet 1812. En octobre, il reçut une commission de lieutenant dans le 95e d’infanterie. Il combattit alors à Vittoria (Italie), dans les Pyrénées, ainsi qu’à Nice, Orthez et Toulouse, en France. Décoré pour ses états de service, il fut mis à la demi-solde avec le grade de capitaine le 25 décembre 1818.
Cary séjourna probablement en France au début des années 1830, et c’est peut-être à cette époque qu’il épousa Anne Eliza et commença à élever une famille. En 1836, il s’engagea par contrat à servir pendant cinq ans en tant que directeur d’une ferme expérimentale que la Hudson’s Bay Company allait établir dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba). Cette ferme expérimentale, la troisième et la plus ambitieuse de celles que la compagnie avait établies, devait servir de modèle aux colons et les aider à adapter les méthodes modernes d’agriculture. On prévoyait aussi s’adonner à des cultures propres au commerce d’exportation.
George Simpson, gouverneur de la Hudson’s Bay Company, comptait beaucoup sur Cary, le décrivant comme « un gentleman qui compr[enait] aussi bien la théorie que la pratique des secteurs de l’agriculture » qui devaient être exploités à la ferme. Bien qu’un résident de la colonie de la Rivière-Rouge, l’historien Alexander Ross, voyait en Cary « un homme actif en affaires, sobre, intelligent et prévenant [...] en tous points un gentleman d’une grande amabilité », il avait le sentiment que ses « connaissances en agriculture étaient uniquement théoriques ». Selon une réflexion perspicace de Ross, Cary était « plus un horticulteur qu’un agriculteur ».
En dépit d’investissements considérables, la ferme ne fut pas un succès et cet échec était dû à plus d’une cause. Bien que Cary ait eu l’habileté et les connaissances requises, les 10 à 20 employés envoyés d’Angleterre par la Hudson’s Bay Company pour le seconder dans sa tâche se révélèrent « difficiles à diriger » et « relativement inefficaces ». Étant donné que par suite de son entente avec la compagnie Cary devait recevoir un tiers des profits provenant du commerce d’exportation, l’incompétence des employés dut être particulièrement décevante. Le succès de cette entreprise agricole fut aussi compromis par l’opposition des colons de la Rivière-Rouge qui prétendaient qu’en favorisant l’exploitation de la ferme expérimentale la Hudson’s Bay Company cherchait à les remplacer comme fournisseurs de provisions à ceux qui se livraient à la traite des fourrures. Il ne faut donc pas s’étonner que Cary, aux prises avec ces difficultés, ait failli à la tâche d’établir un marché d’exportation de la laine et du lin en dépit du fait que « le pays et le climat s’y prêt[aient] bien ».
En 1841, la ferme expérimentale fut abandonnée et l’on permit à Cary d’en exploiter personnellement une partie. Il continua de cultiver de façon modeste ce morceau de terrain attenant à Upper Fort Garry (Winnipeg), sur la rivière Assiniboine. En 1843, il possédait 8 chevaux, 26 bovins, 12 porcs, 100 moutons et 60 acres de terre en culture. Bien qu’il n’ait pas été un agriculteur prospère, Cary joua vraiment un rôle de premier plan dans la vie publique de la colonie de la Rivière-Rouge. De 1837 à 1847, il fit partie du Conseil d’Assiniboia et siégea au comité des travaux publics, au comité d’économie et au comité des finances. Il fut aussi nommé juge de paix du district supérieur en 1837. Mais Cary s’occupa surtout de subvenir aux besoins de sa famille qui, dans les années 1840, comptait trois fils et cinq filles.
Au printemps de 1847, George Marcus Cary quitta la colonie de la Rivière-Rouge et se retira dans le Haut-Canada ; il s’établit dans le rang 5 du canton de London où il vécut jusqu’à sa mort. Membre pratiquant de l’Église d’Angleterre, il fut inhumé au cimetière de l’église St John de ce canton.
PAM, HBCA, A.11/95 : fos 9d, 10 ; B.235/z/3 : fos 548a, 548b ; D.4/22 : fos 53, 53d ; D.4/58 : f° 147 ; D.5/4 : fos 160–161 ; D.5/5 ; D.5/7 : f° 185 ; MG 2, B3, 1843 ; MG 2, C3.— Canadian North-West (Oliver), 1.— Alexander Ross, The Red River settlement : its rise, progress and present state ; with some account of the native races and its general history, to the present day (Londres, 1856 ; réimpr., Minneapolis, Minn., 1957 ; réimpr., Edmonton, 1972).
Gregory Thomas, « CARY, GEORGE MARCUS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cary_george_marcus_8F.html.
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Auteur de l'article: | Gregory Thomas |
Titre de l'article: | CARY, GEORGE MARCUS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |