BÉGIN, LOUIS-NAZAIRE, prêtre catholique, professeur, auteur, archevêque et cardinal, né le 10 janvier 1840 à Lévis, Bas-Canada, fils de Charles Bégin, cultivateur, et de Luce Paradis, cousine de l’évêque Ignace Bourget* ; décédé le 18 juillet 1925 à Québec.

Le sixième de dix enfants, Louis-Nazaire Bégin fréquente en 1855 l’école modèle de Lévis et en 1856 le collège industriel de Saint-Michel (à Saint-Michel-de-Bellechasse). Reçu bachelier ès arts en 1862 du petit séminaire de Québec, qu’il fréquente depuis 1857, le finissant est le premier lauréat du prix du prince de Galles, institué par le futur souverain deux ans plus tôt à l’occasion de sa visite en Amérique du Nord.

Admis au grand séminaire de Québec en 1862, Bégin n’y passe qu’un an, car le supérieur de la maison et recteur de l’université Laval, Elzéar-Alexandre Taschereau*, l’envoie étudier à Rome, au Collège romain (ou université grégorienne), en compagnie des frères Louis-Honoré et Benjamin* Pâquet. Taschereau, qui, en 1856, y a obtenu son doctorat, leur trace un programme d’études dans l’attente qu’ils forment le noyau de la faculté de théologie, dont l’organisation sera terminée en 1866. Les trois étudiants profitent de leur séjour pour tisser de solides liens avec, entre autres, Henri Brichet, Zefferino Zitelli et Giovanni Pierantozzi. Tous futurs fonctionnaires de la Propagande, congrégation du Saint-Siège qui s’occupe du Canada, ils fourniront une aide précieuse dans les luttes à venir. Les longues vacances d’été offrent au jeune clerc une occasion exceptionnelle de visiter les pays d’Europe occidentale. Le 10 juin 1865, Bégin est ordonné prêtre par le cardinal Costantino Patrizi à la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Après avoir reçu son doctorat en droit canonique en 1866, le jeune prêtre prolonge de deux ans son séjour à l’étranger. Dans le but d’approfondir ses connaissances historiques et linguistiques, il s’inscrit d’abord à l’université d’Innsbruck, en Autriche, d’où il passe des commandes à des artistes tyroliens pour le compte du séminaire de Québec, à la recherche de reproductions de célèbres œuvres d’art. Il séjourne ensuite pendant quatre mois en Palestine et visite aussi l’Égypte, où il rassemble des objets archéologiques pour un des musées de l’université Laval. Son éloignement ne l’empêche pas de se tenir au courant de ce qui se passe au Canada et d’approuver Taschereau, lorsque celui-ci congédie les professeurs favorables aux idées de Mgr Jean-Joseph Gaume.

Pendant sa carrière de professeur à l’université Laval, qui débute tout de suite après son retour au pays en juillet 1868, Bégin enseigne la théologie dogmatique, l’écriture sainte et l’histoire ecclésiastique. De 1871 à 1884, il est intimement associé à l’administration universitaire par les diverses charges qu’il occupe, telles que membre du conseil universitaire, préfet des études au petit séminaire et directeur du petit et du grand séminaire. Cette période mouvementée de sa vie est marquée par plusieurs conférences publiques de nature historique et littéraire, ainsi que par la publication d’une série d’ouvrages apologétiques et de vulgarisation théologique. Assez délicate, sa santé en est fortement éprouvée et il se voit obligé de prendre occasionnellement des repos.

L’activité scientifique de Bégin est néanmoins reconnue. En 1882, le gouverneur général, le marquis de Lorne [Campbell*], l’invite à devenir un des membres fondateurs de la Société royale du Canada [V. sir John William Dawson*]. Bégin fait partie de la section I, consacrée à la littérature française, l’histoire et l’archéologie, et en sera président en 1908. Lorne veut que cette section assure aussi la pureté de la langue française, objectif que Bégin prend très au sérieux. Ses responsabilités administratives et pastorales toujours plus lourdes l’incitent à plusieurs reprises à présenter sa démission à la société, qui la repousse autant de fois, bien contente de compter parmi ses membres un prélat clairement destiné à devenir bientôt prince de l’Église. D’ailleurs, elle publiera en 1915, dans ses Mémoires et Comptes rendus (Ottawa), une conférence qu’il donnera cette année-là sur les rapports entre l’Église et l’État. Vers 1882, Bégin entre aussi à l’Académie des arcades de Rome, société littéraire établie en 1690. L’académie, qui a perdu de son lustre au cours du xixe siècle, regroupe surtout des nobles romains et des étrangers.

Dans la crise qui secoue l’Église de la province de Québec vers la fin du xixe siècle, Bégin jouit de la confiance toujours grandissante de Taschereau, nommé le 24 décembre 1870 archevêque de Québec et à qui il accorde un appui sans réserve dans la série de litiges qui l’oppose aux évêques Ignace Bourget de Montréal et Louis-François Laflèche* de Trois-Rivières. Quoi qu’il en soit, des observateurs aux perspectives aussi divergentes que Mgr George Conroy* et l’abbé Joseph-Gauthier-Henri Smeulders, deux envoyés spéciaux du Saint-Siège, s’accordent pour dire que le bas clergé partage largement les thèses du clan montréalais-trifluvien. Le climat de tension idéologique, qui marque le pontificat de Pie IX et le catholicisme de l’époque, transforme ce qui est essentiellement de l’ordre du conflit d’intérêts en affrontement à la fois politique et doctrinal. Il y a, cependant, un principe de fond qui sépare les protagonistes, à savoir le degré d’autonomie dont doivent disposer l’Église canadienne, ses chefs et les fidèles par rapport aux structures étatiques dominées, depuis 1867, par les protestants anglophones. Cette question revêt une importante dimension nationaliste. Malgré tout, les adversaires ecclésiastiques et laïques du groupe montréalais-trifluvien n’hésitent pas à le taxer d’ingérence politique à cause de ses attaques publiques contre l’élite politique catholique jugée incapable de défendre les intérêts qu’elle représente.

Un des principaux litiges a trait à l’établissement d’une université d’expression française à Montréal et plus précisément au contrôle des nominations aux chaires. Bourget voulait y placer des candidats ayant les mêmes vues que lui, alors que le séminaire de Québec ne supporterait pas l’existence d’un foyer de pensée catholique différent du sien. En 1876, Rome a recommandé par décret l’établissement d’une succursale de l’université Laval à Montréal plutôt que d’une université indépendante. Bourget a démissionné peu après. L’année suivante, Rome a envoyé un délégué apostolique, Mgr Conroy, avec pour mission, entre autres, d’établir la succursale à Montréal sur une base largement acceptable à l’université Laval. Le délégué n’est pas arrivé à concilier des intérêts aussi divergents et l’arrangement auquel il est arrivé au terme de sa mission a provoqué du mécontentement à Montréal. Après le départ de Bourget, il a incombé à Laflèche de défendre les intérêts de ceux que Mgr Conroy a exclus de la succursale. Les esprits s’échauffent alors. Bégin dénonce l’étroitesse d’esprit, l’ignorance et la mauvaise foi de Laflèche, qu’il perçoit comme la source de tous les maux. « Ce serait le temps de l’écrapouter », confie-t-il à un ami le 25 janvier 1883. À titre de directeur du grand séminaire, Bégin veut fermer la succursale pour donner une leçon bien méritée aux Montréalais récalcitrants. Pour sa part, Taschereau fait sienne la proposition, que formulaient déjà en 1870 des prêtres de Nicolet, de diviser le diocèse de Trois-Rivières [V. Calixte Marquis*] pour couper court à l’obstructionnisme de Laflèche. Cette requête reçoit l’adhésion d’une majorité d’évêques de la province ecclésiastique de Québec qui, à la demande de Rome, soumettent en 1883 les noms de trois prêtres, dont celui de Bégin en tête, comme aspirants au siège du futur diocèse de Nicolet. Taschereau pousse en vain cette candidature de toutes ses forces.

En octobre 1883, devant les menaces d’excommunication que Taschereau fait peser sur ceux qui contestent l’arrangement de Conroy, le Saint-Siège dépêche un deuxième représentant, Smeulders, dans le but d’encourager une entente toujours favorable au séminaire. Taschereau décide, cependant, de court-circuiter le commissaire apostolique, craignant que l’opposition ne réussisse à gagner sa faveur. Accompagné de Bégin, en 1884, l’archevêque part pour Rome où, pendant huit mois, ils exploitent ensemble les liens qu’ils ont entretenus au fil des années avec le père Brichet, Mgr Zitelli, Mgr Ignazio Persico et le cardinal anglais Edward Henry Howard. Dans l’immédiat, ils ont gain de cause. Toutefois, l’érection en 1886 de la province ecclésiastique de Montréal, ainsi que la publication en 1889 de la bulle pontificale Jamdudum, qui conférera une plus large autonomie à la succursale montréalaise [V. Édouard-Charles Fabre*], viendront rétablir un équilibre temporairement bousculé.

Peu après son retour de la Ville éternelle, Taschereau soumet le nom de Bégin au poste de principal de l’école normale Laval, à Québec, rendu vacant par le décès de l’abbé Pierre Lagacé. Le Conseil de l’instruction publique entérine la proposition en janvier 1885, malgré la vive opposition des évêques Laflèche et Jean Langevin* (ce dernier de Rimouski), qui accusent faussement le candidat de sympathies envers les adeptes du laïcisme à cause de ses liens d’amitié avec des libéraux tels que François Langelier*. Ce nouveau poste oblige Bégin à rompre ses liens avec le séminaire de Québec.

Bégin doit d’abord songer à la survie de l’école normale, car le gouvernement provincial veut confier la formation pédagogique aux collèges classiques, mesure que Laflèche appuie chaudement. Mais Bégin réussit à rallier une majorité d’évêques au Conseil de l’instruction publique. Pendant son mandat, il trouve le temps de publier un manuel sur l’enseignement de l’histoire canadienne, qui connaîtra plusieurs éditions. À la demande de Taschereau, il rédige aussi un nouveau catéchisme ; approuvé par les évêques en 1888, ce manuel ne sera remplacé qu’en 1951.

La mort subite de l’évêque Dominique Racine* de Chicoutimi en janvier 1888 ouvre la voie de l’épiscopat à Bégin. Le clergé de Chicoutimi s’oppose toutefois à la nomination d’un étranger et obtient l’appui de Laflèche. À quatre reprises, Taschereau presse Rome de désigner Bégin, son candidat. Le 28 octobre à la basilique Notre-Dame, à Québec, Bégin est finalement sacré évêque de Chicoutimi. Au moment de son accession, ce diocèse, érigé dix ans plus tôt, compte 71 000 fidèles, presque tous associés au secteur agro-forestier. L’homogénéité de la population est pour Bégin une source d’orgueil. Dans son rapport sur l’état de l’évêché, daté du 22 février 1890, il informe le Saint-Siège « [qu’à Chicoutimi] il n’y a pas d’incrédules, pas d’impies, pas d’indifférents, pas de partisans de la franc-maçonnerie […] tout le monde pratique la religion catholique ». Il vante aussi le fait que son clergé se tient à l’écart des luttes politico-religieuses qui menacent de déclencher « une guerre de races et de religions » au Canada.

L’évêque poursuit trois grands objectifs à Chicoutimi. D’abord, il renforce la formation cléricale. Il assume lui-même la direction du séminaire diocésain, y donne des cours et, dans le but de créer un corps professoral compétent, il assume les frais des étudiants les plus doués qui poursuivent leurs études à Rome. Grâce à ces efforts, le grand séminaire de Chicoutimi obtient, en 1890, son affiliation à l’université Laval. Ensuite, l’évêché, le séminaire et la cathédrale subissent d’importants travaux de réfection. Enfin, la promotion du bien-être spirituel de ses diocésains l’incite à ériger sept nouvelles paroisses, à soutenir la cause de la tempérance et à assurer l’essor de l’Association des familles, de la Garde d’honneur du Sacré-Cœur de Jésus et de la Congrégation des Dames de Sainte-Anne. En 1891, Bégin approuve la fondation à Baie-Saint-Paul d’une communauté d’enseignantes qui se nommera les Petites Franciscaines de Marie [V. Marie Bibeau], et favorise l’installation, l’année suivante, des trappistes à Mistassini [V. Pierre Oger*].

Chicoutimi n’est cependant qu’une brève étape dans la carrière de Bégin. Déjà, en mai 1891, Taschereau presse la Propagande pour qu’il devienne son coadjuteur, demande à laquelle souscrit le clergé archidiocésain. Désigné archevêque de Cyrène et coadjuteur de Québec en décembre, Bégin sera également administrateur sede vacante du diocèse de Chicoutimi jusqu’en mai 1892. Il livre, le 12 janvier 1892, son état d’âme à un ami : « Québec m’effraie […] je redoute […] les affaires si nombreuses et difficiles. Il n’y a ni trêve, ni repos. » En effet, l’archevêché renferme alors deux fois plus de paroisses et cinq fois plus de fidèles que le diocèse qu’il quitte à regret. En 1891, la capitale provinciale comptait 63 000 habitants (contre 2 300 à Chicoutimi), population qui doublera dans les 40 années suivantes. L’industrie, surtout celle de la chaussure, ainsi que le transport ferroviaire et maritime consolident les assises de sa classe ouvrière. Malgré le déclin constant de la population anglophone et protestante, la ville de Québec subit toujours des influences externes grâce à son activité portuaire et à la masse d’immigrants qu’elle accueille.

Le droit de succession au siège de Québec est accordé à Bégin le 22 mars 1892. Devant la détérioration rapide de la santé mentale et physique de Taschereau, le coadjuteur assume la direction exclusive de l’archevêché plus d’un an avant que Rome ne la lui confère formellement le 3 septembre 1894. Lorsque, le 12 avril 1898, décédera le cardinal Taschereau, l’administrateur lui succédera automatiquement.

Le nouvel archevêque de Québec sera un chef ecclésiastique plus adroit que son prédécesseur. Même s’ils partageaient un goût pour les choses de l’esprit et même s’ils se distinguaient des autres évêques de la province par leurs études avancées, les deux prélats possédaient des tempéraments très différents. Alors que Taschereau avait la réputation d’être froid, réservé et peu loquace, Bégin est connu pour sa chaleur, sa sociabilité et sa spontanéité. Les observateurs de l’époque s’accordent pour dire que l’indécision tourmentait le cardinal Taschereau qui se laissait facilement influencer par son entourage. L’action de Bégin sera au contraire marquée par le jugement et la fermeté.

L’Église canadienne-française a grandement besoin des qualités de Bégin, car elle est appelée à jouer un rôle important dans les tensions qui agitent le Canada et dont le rythme s’est intensifié à partir de 1885, avec l’exécution de Louis Riel*. L’enjeu de ces conflits porte sur la place qu’occupent les Canadiens français dans la Confédération. Une des grandes questions a trait au statut religieux et linguistique des minorités catholiques et francophones. La majorité anglo-protestante entend façonner un pays essentiellement britannique au moyen de l’école commune de langue anglaise.

Grâce à la division de la province ecclésiastique de Québec que le Saint-Siège a effectuée en 1886 et au renouveau de l’effectif épiscopal à la fin du xixe siècle, l’Église canadienne-française recouvre lentement l’unité. Malgré tout, elle se trouve affaiblie et sans alliés, gravement atteinte par les accusations d’ingérence politique que, tant au Canada qu’à l’étranger, on a depuis longtemps portées contre elle. Ces accusations seront habilement exploitées par un Parti libéral en pleine ascension, qui cherche à s’accorder aux revendications de la majorité anglo-protestante du pays sans devoir composer avec une Église jugée malcommode et intransigeante. L’aggravation des tensions provoque une polarisation ethnique qui pousse de plus en plus les Irlandais catholiques à s’identifier, non pas avec leurs coreligionnaires, mais avec les anglo-protestants. Pour sa part, le Saint-Siège blâme l’Église canadienne-française de mêler religion, politique et intérêts ethniques, et d’entraver la conversion de l’Amérique du Nord, objectif qu’il estime enfin réalisable grâce au grand nombre d’immigrants catholiques qui y affluent.

C’est dans ce contexte que commence un long drame en 1896, à la veille du scrutin fédéral. Bégin rédige alors une lettre pastorale collective des évêques de la province de Québec, qui oblige en conscience les électeurs à accorder leur vote aux candidats qui s’engagent formellement à appuyer une loi fédérale pour rétablir le système scolaire confessionnel aboli au Manitoba en 1890 [V. Thomas Greenway*]. Cette action n’a pas l’effet escompté, puisque Wilfrid Laurier*, chef libéral et partisan d’une entente à l’amiable avec le gouvernement provincial du Manitoba, est porté au pouvoir le 23 juin 1896. Quelques mois plus tard, Bégin qualifie l’accord conclu entre le nouveau premier ministre et son homologue manitobain, soit l’entente Laurier-Greenway, de « traité honteux » et « d’acte absolument immoral ». « Il n’était pas nécessaire d’aller faire semblant de négocier si longtemps à Winnipeg pour arriver à ce minuscule compromis », estime-t-il le 3 janvier 1897 dans une lettre au cardinal Miecislaus Ledóchowsky. Le coadjuteur envisage alors une nouvelle action de la part de l’Église afin de relancer le débat sur la bonne voie : celle de la protection constitutionnelle des droits des minorités.

Pendant ce temps, les libéraux, s’estimant victimes d’une ingérence cléricale abusive, obtiennent que le Saint-Siège envoie Rafael Merry del Val en mission extraordinaire au Canada en mars 1897. Comme Taschereau au temps de Smeulders, Bégin cherche à circonscrire l’action du délégué apostolique en allant plaider sa cause directement à Rome. Toutefois, il en revient les mains vides. Avant de quitter la Ville éternelle, il nomme le dominicain Dominique-Ceslas Gonthier* son agent romain ; c’est ainsi qu’il réussit à obtenir en avant-première une copie du rapport que Merry del Val soumet au Saint-Siège en septembre. Dans un document où il livre ses observations, l’archevêque rejette les thèses du rapport, selon lesquelles l’esprit de parti et l’ethnocentrisme auraient dicté l’action du clergé. Il va même jusqu’à défendre Laflèche, son ennemi juré d’antan, qui, du haut de la chaire, a dénoncé les « voies ensoleillées » de Laurier pendant la campagne électorale. Bégin accuse le délégué de s’être laissé manipuler par « la partie active et dirigeante » du Parti libéral, capable « de toutes les fourberies et de toutes les trahisons », et d’avoir écarté l’épiscopat canadien-français qui constitue pas moins des deux tiers de la hiérarchie catholique du pays.

Malgré cette dure critique, l’encyclique Affari vos sur la crise scolaire, que Léon XIII fait paraître à la fin de 1897, respire l’influence du délégué et non celle de l’archevêque, qui en a pourtant rédigé un premier jet. Tout en déclarant que l’entente Laurier-Greenway est « défectueuse, imparfaite, insuffisante », le pape enjoint les catholiques à travailler à sa bonification. Après avoir consulté l’archevêque Paul Bruchési* de Montréal, Bégin publie une lettre pastorale, plus longue que l’encyclique, qui reprend les idées retranchées de son ébauche. Il insiste sur l’unité que les catholiques doivent maintenir autour de leurs chefs religieux pour que le réseau scolaire confessionnel soit pleinement rétabli au Manitoba. En privé, l’archevêque de Québec juge chimérique la perspective qu’évoque l’encyclique d’une amélioration graduelle de l’entente Laurier-Greenway, compte tenu de l’opposition farouche des intervenants politiques manitobains. L’accord n’est, confie-t-il à Adélard Langevin* le 6 décembre 1898, qu’un « château de cartes que le moindre souffle du fanatisme protestant suffira à renverser bientôt ». Le Saint-Siège, pour sa part, craint que l’épiscopat n’entrave la bonification tant souhaitée de l’entente et lui impose donc le silence.

Le scepticisme de Bégin s’approfondit lorsque, à la suite des pressions intenses de Laurier, Rome crée une délégation apostolique permanente au Canada en août 1899, avec Diomede Falconio comme premier titulaire. L’archevêque de Québec soupçonne le premier ministre de vouloir « jeter du discrédit sur l’épiscopat et de faire croire aux fidèles qu’un Délégué est devenu nécessaire pour le tenir en tutelle », a-t-il écrit au cardinal Ledóchowsky le 19 janvier 1898. Bien qu’étant en principe favorable à la délégation, le prélat croit qu’elle aurait dû être l’aboutissement d’un processus nécessaire de collaboration entre les évêques du Canada, qui se serait d’abord traduit par la tenue d’un concile plénier.

Le deuxième délégué apostolique, Donato Sbarretti y Tazza, en poste à compter de décembre 1902, souhaite avec ardeur la convocation d’un concile, idée qui laisse alors Bégin plutôt froid. Cet organisme, croit l’archevêque, ne ferait que légitimer les positions trop conciliantes de la délégation à l’égard des politiques fédérales à l’endroit des minorités et l’ambition que caresse Sbarretti de se substituer à l’épiscopat canadien-français comme chef effectif de l’Église canadienne. Les deux hommes sont donc à couteaux tirés. Bégin réussira à faire nommer son candidat, Paul-Eugène Roy, évêque auxiliaire de Québec en 1908, malgré l’opposition de Sbarretti, qui le juge hostile à la délégation. Quant à Sbarretti, il aura raison de Bégin sur la question du concile, qui se tiendra à Québec sous sa présidence en 1909.

Tandis que l’archevêque de Québec semble avoir l’oreille de la Propagande, Sbarretti a ses entrées à la secrétairerie d’État que dirige le cardinal Merry del Val, encore vivement intéressé aux affaires canadiennes, à partir de 1903. Lorsque, en 1908, à cause de réformes administratives adoptées à Rome, les diocèses canadiens cessent de relever de la Propagande, Bégin perd un précieux appui. Ce changement, cependant, ne l’empêchera pas de recevoir le chapeau cardinalice le 25 mai 1914, en même temps que son ancien confrère de classe, le futur pape Benoît XV.

Au delà de l’action des délégués apostoliques, c’est la politique romaine des nominations épiscopales que Bégin met en cause. Il soupçonne le Saint-Siège de favoriser des candidats anglophones pour les sièges des Prairies, occupés précédemment par des francophones, ainsi que dans certains évêchés de l’Ontario où les Canadiens français forment une pluralité de fidèles, sinon la majorité. Or, selon Bégin, des évêques d’ascendance irlandaise semblent déjà œuvrer sans relâche à l’assimilation des minorités francophones et des immigrants européens. L’archevêque n’a pas hésité à souligner, dans une lettre au cardinal Girolamo Maria Gotti datée du 2 juin 1907, tout le mal que les politiques romaines ont produit chez les fidèles : « Voilà que le doute pénètre dans les cœurs, plusieurs se demandent si l’Église nous aime réellement […] et l’ancienne vénération pour le Saint-Siège apostolique affaiblit rapidement. »

Les hostilités ethniques au sein de l’Église canadienne, que met en relief le discours de Francis Alphonsus Bourne, archevêque de Westminster, au Congrès eucharistique international en 1910 à Montréal, s’intensifient. Cette même année, au grand mécontentement de Fergus Patrick McEvay*, archevêque de Toronto et chancelier de la Catholic Church Extension Society, Bégin se démet du conseil de cet organisme d’aide aux autochtones et aux immigrants dont le président, Alfred Edward Burke, est un farouche partisan de l’impérialisme britannique et de l’anglicisation. L’année suivante, l’archevêque établit à Québec une organisation parallèle, l’Œuvre protectrice des immigrants catholiques, qu’il confie à l’abbé Philippe Casgrain. Par ailleurs, lorsque Mgr Michael Francis Fallon*, nouvellement élu évêque de London, part en guerre contre ceux qu’il qualifie de nationalistes parmi son clergé et ses fidèles parce qu’ils soutiennent l’usage régulier de la langue française, Bégin encourage ceux-ci à porter plainte à Rome. Dans les années qui suivent, il prône en vain le démembrement de London pour favoriser l’érection d’un évêché francophone à Windsor et, ensuite, l’affectation de Fallon à un diocèse anglophone.

L’Église canadienne connaît la pire crise de son histoire lorsque le gouvernement de l’Ontario adopte le Règlement 17, en 1912 [V. sir James Pliny Whitney*]. Si les évêques catholiques ontariens cautionnent les initiatives de Fallon – qui réclame la disparition des écoles bilingues – dans cette affaire, l’épiscopat canadien-français se range pour sa part derrière Bégin et réclame l’intervention de Benoît XV et du gouvernement fédéral. Bégin encourage publiquement les écoliers franco-ontariens à défier la loi, qu’il estime injuste, et légitime l’ingérence du gouvernement de la province de Québec dans le conflit.

La position du Saint-Siège n’est pas sans rappeler celle qu’il a adoptée une vingtaine d’années plus tôt au sujet du Manitoba. Les lettres pontificales Commissio divinitus (1916) et E litteris apostolicis (1918) reflètent l’influence du délégué apostolique Pellegrino Francesco Stagni, qui rejette la thèse de la langue gardienne de la foi, c’est-à-dire l’argument que fait sien l’épiscopat de la province de Québec. Tout en appuyant le droit des Franco-Ontariens de faire enseigner leur langue à l’école, le Saint-Siège exige que les élèves acquièrent une connaissance suffisante de l’anglais. Toutefois, la deuxième lettre confirme que les Canadiens français devraient « désirer et chercher à obtenir certaines concessions plus amples ». Malgré la satisfaction qu’éprouve Bégin, il n’en reste pas moins que Rome porte un jugement sévère et global sur l’épiscopat canadien-français, ses positions et ses gestes. Le délégué apostolique, pour sa part, se sent pleinement justifié lorsque, le 2 novembre 1916, le plus haut tribunal de l’empire, le comité judiciaire du Conseil privé, maintient la constitutionnalité du Règlement 17. Dans le climat plus détendu qui suit les interventions romaines et le jugement de Londres, les archevêques du Canada se mettent d’accord sur une proposition qui créerait en Ontario un réseau scolaire catholique où les écoliers franco-ontariens auraient accès à un enseignement bilingue.

Au cours de ces années d’affrontement ethnique aigu, l’archevêque de Québec surestime peut-être les droits que la constitution accorde aux minorités. Toutefois, une idée claire et simple de la place des Canadiens français dans la Confédération le guide, comme l’évêque Bourget avant lui : « Loin d’être considéré un peuple conquis, a-t-il affirmé au cardinal Gotti le 2 juin 1907, nous possédons toutes les prérogatives de la souveraineté. » Si Bégin n’est pas en mesure d’apprécier les facteurs à long terme de l’érosion de la langue en milieu minoritaire, il sait pertinemment que les évêques canadiens-français sont plus aptes que leurs homologues anglophones à favoriser le maintien culturel à court terme chez les minorités canadiennes-françaises et les immigrants européens.

Acteur de premier plan dans le mouvement de contestation en faveur des droits des minorités, Bégin a sans doute vu la guerre comme une occasion propice pour afficher la loyauté indéfectible de l’Église à la cause britannique. La lettre pastorale collective que l’épiscopat des provinces ecclésiastiques de Québec, Montréal et Ottawa signe en septembre 1914 apporte une caution morale à la participation canadienne au conflit et la circulaire que Bégin émet pour les membres du clergé en janvier 1917, « au sujet du questionnaire du Service National », leur ordonne de conseiller à leurs « paroissiens de répondre exactement aux questions posées, afin de se rendre aux désirs de l’autorité civile ». En revanche, Bégin estime que la Loi concernant le service militaire, adoptée en juillet, excède les obligations du Canada envers la Grande-Bretagne et trahit la promesse faite par le gouvernement aux évêques de la province de Québec de ne pas recourir à la conscription. Lorsque, le lundi de Pâques de 1918, une émeute éclate à Québec à la suite de la mise en application du service obligatoire [V. François-Louis Lessard ; Georges Demeule*], Bégin condamne la violence sans ménagement. Par ailleurs, il se voit contraint de faire pression auprès du gouvernement pour que soient exemptés de cette loi les jeunes ecclésiastiques non encore admis aux ordres.

La question sociale constitue, après la lutte pour les droits des minorités, l’autre grand volet de l’épiscopat de Bégin. Le prélat n’est pas par principe opposé à l’industrialisation et à l’urbanisation. Seulement il croit que la culture de masse qu’elles ont engendrée ailleurs et surtout aux États-Unis menace la culture canadienne-française et la foi catholique. L’Église doit donc encadrer la société, mise en présence de cette culture par l’intermédiaire de la presse, du théâtre, des romans et des catalogues des grands magasins, afin d’en assurer l’intégrité. C’est ainsi que Bégin érige plus de 60 nouvelles paroisses dans son archevêché et qu’il installe une trentaine de communautés religieuses à Québec. Certaines de ces dernières sont contemplatives, d’autres sont actives dans la pastorale, l’enseignement, les missions et les œuvres sociales et pieuses. Le prélat intervient souvent auprès de ses diocésains pour leur interdire les lectures et les spectacles qu’il juge contraires à la morale catholique. Il exploite également la popularité, au début du xxe siècle, des campagnes de tempérance pour promouvoir le rôle dirigeant du clergé. Bégin exerce des pressions sur les différents ordres de gouvernement dans le but de prohiber l’usage abusif de l’alcool. Influencé par son auxiliaire, l’évêque Roy, qui mène une véritable croisade en faveur de la tempérance, il va même jusqu’à prôner l’abstinence totale dans les années 1910.

Toutefois, aux yeux de l’archevêque, il ne suffit pas à l’Église de lutter pour l’instauration des valeurs chrétiennes dans la vie quotidienne. Elle doit aussi créer des institutions temporelles. Bégin encourage son clergé à participer activement à la création de coopératives de production, de consommation et d’épargne, et à tisser ainsi des liens de solidarité sociale et nationale sous le patronage ecclésiastique. Il est aussi un précurseur du syndicalisme catholique ; ce titre lui revient grâce au succès de l’effort de médiation qu’il a soutenu dans le conflit entre employeurs et travailleurs de la chaussure à Québec, à la fin de l’année 1900 [V. Gaudiose Hébert]. Dans sa sentence arbitrale rendue en janvier 1901, l’archevêque incite les syndicats à retrancher de leurs constitutions certains passages jugés trop belliqueux à l’endroit de l’employeur et à s’adjoindre un aumônier avec voix délibérative à leurs assemblées. Si, par la suite, certains chefs syndicaux dénoncent le paternalisme de l’entente qui a été conclue et la volonté de l’Église de s’immiscer dans des affaires purement profanes, on ne saurait méconnaître les gains réalisés : reconnaissance syndicale dans une industrie marquée par la discorde et réfractaire à toute forme d’organisation ouvrière, ainsi que mise sur pied d’un mécanisme de résolution des conflits industriels.

Par son mandement du 31 mars 1907, Bégin regroupe les associations archidiocésaines à caractère pieux, national, social et intellectuel en un organisme central appelé l’Action sociale catholique, dont Roy devient le directeur. Il crée du même coup l’Œuvre de la presse catholique qui donne lieu, dès le 21 décembre à Québec, au lancement de l’Action sociale (qui deviendra l’Action catholique), quotidien que fondent conjointement Bégin, Roy, l’abbé Stanislas-Alfred Lortie* et l’avocat Adjutor Rivard*. À l’époque où les journaux sont ou bien les organes accrédités des deux grandes formations politiques ou bien les diffuseurs privilégiés de la culture de masse, l’Action sociale, reflet d’une contre-culture catholique à la fois urbaine et industrielle, se distingue par son point de vue fondé sur les prescriptions de l’Église.

L’âge avancé contraint le cardinal de se décharger progressivement de l’administration diocésaine, qu’il confie à Roy, devenu son coadjuteur avec droit de succession en 1920. En 1924, à cause du mauvais état de santé de ce dernier, Rome lui accorde un second auxiliaire, Joseph-Alfred Langlois. L’année suivante, quelques semaines après avoir fêté son soixantième anniversaire de prêtrise, le cardinal décède à la suite d’une attaque de paralysie. Des funérailles imposantes ont lieu le 25 juillet à la basilique Notre-Dame.

Bien que sa haute taille lui ait conféré un air de distinction, Bégin a su maintenir la simplicité de ses origines. Malgré les honneurs qu’il a accumulés durant sa vie, il est demeuré l’homme du bon sens et de la juste mesure. Pour cette raison, il supportait mal l’attitude hautaine d’un Merry del Val. Tout en reconnaissant que la hiérarchie canadienne-française n’était pas sans défaut, il savait que « bien des aigles d’Europe deviennent des oiseaux fort ordinaires quand nous les voyons de plus près », comme il l’a affirmé dans ses observations sur le rapport de Merry del Val. Son sourire naturel, son œil doux et vif, sa parole facile et sa courtoisie attiraient. Il n’a donc pas eu de difficulté à recruter des collaborateurs chevronnés pour les multiples œuvres qu’il a parrainées. Malgré ses études poussées, ses travaux publiés et son adhésion à des associations culturelles prestigieuses, Bégin, trop accaparé par sa charge administrative, lisait peu ou ne lisait pas.

Louis-Nazaire Bégin était avant tout un homme de Rome. À 82 ans, il a effectué le dernier de plus de 30 voyages dans la Ville éternelle. Il y puisait son inspiration, sa religiosité, sa doctrine, ses modèles sociaux et intellectuels. Les prises de position les plus dures de Rome, telles que celle de 1907 contre le modernisme, n’ont pas ébranlé l’orthodoxie de cet ecclésiastique. D’ailleurs, la conformité doctrinale de son clergé était pour lui une source d’orgueil. Pour se rapprocher davantage des modèles canoniques, il a rétabli en 1915 le chapitre métropolitain de Québec, qui s’était éteint progressivement peu après la Conquête. Bien qu’il n’ait jamais pris part à un conclave, étant arrivé trop tard à Rome en 1914 et 1922, il vouait à la papauté une franche loyauté. Toutefois, il a dû affronter l’amère réalité que le Saint-Siège ne partageait pas sa vision de la place des Canadiens français dans la Confédération et dans l’Église canadienne. Quoi qu’il en soit, pour sa défense infatigable des droits des minorités et pour sa contribution à l’édification d’une culture catholique publique dans la province de Québec, la seule au nord du Rio Grande, Bégin s’est révélé une figure de proue du Canada français.

Roberto Perin

La bibliographie la plus complète des écrits de Louis-Nazaire Bégin se retrouve dans Simon Héroux, « les Relations entre l’Église et l’État d’après le cardinal Louis-Nazaire Bégin, 1840–1925 » (thèse de ph.d., univ. d’Ottawa, 1973). Plusieurs de ses publications ont également été conservées sur microfiches par l’ICMH et sont énumérées dans le Répertoire.

ANQ-Q, CE301-S19, 11 janv. 1840.— Arch. de l’archidiocèse de Québec, 31-17A (papiers cardinal L.-N. Bégin).— Arch. de l’évêché de Chicoutimi (Chicoutimi, Québec), Reg., sér. B, actes, vol. I (1878–1900) : 377–379.— Archivio della Propaganda Fide (Rome), Acta, vol. 247, 253 ; Nuova serie, vol. 120, 240–242, 462 ; Scritture originali riferite nelle Congregazioni generali, vol. 1030, 1040 ; Scritture riferite nei Congressi, America settentrionale, vol. 14, 26, 28.— Archivio Segreto Vaticano (Rome), Delegazione apostolica degli Stati Uniti, VI.— MCQ-FSQ, Séminaire 71, no 127 ; Séminaire 88, no 19A ; SME, 10 févr. 1879 ; SME 1/MS-34.2, 24 nov. 1875, 28, 31 janv. 1878 ; MS-34.3, 16 janv., 8 févr. 1879, 23 nov. 1880 ; SME 9/72/100 ; 9/105/47 ; 13/33 ; 13/674 : 43 ; 13/678.— L’Action catholique (Québec), 20 juill. 1925, 7 janv. 1940, suppl.— L’Événement, 23 avril 1898.— « Mgr Bégin, second évêque de Chicoutimi », la Semaine religieuse de Québec, 25 oct. 1888.— André Pillet, « Son Éminence le cardinal L.-N. Bégin, archevêque de Québec », la Semaine religieuse de Québec, 17 sept. 1925.— Almanach de l’Action sociale catholique (Québec), 10 (1926) : 12–15.— « Le Cardinal Bégin », SRC, Mémoires, 3e sér., 20 (1926), proc. : v–x.— Robert Choquette, Langue et Religion : histoire des conflits anglo-français en Ontario (Ottawa, 1977).— P. [E.] Crunican, Priests and politicians : Manitoba schools and the election of 1896 (Toronto et Buffalo, N.Y., 1974).— Histoire du catholicisme québécois, sous la dir. de Nive Voisine (2 tomes en 4 vol. parus, Montréal, 1984– ), tome 2, vol. 2 (Philippe Sylvain et Nive Voisine, les xviiie et xixe siècles : réveil et consolidation (1840–1898), 1991) ; tome 3, vol. 1 (Jean Hamelin et Nicole Gagnon, le xxe siècle :1898–1940, 1984).— André Lavallée, Québec contre Montréal ; la querelle universitaire, 1876–1891 (Montréal, 1974).— M. G. McGowan, « « Religious duties and patriotic endeavours » : the Catholic Church Extension Society, French Canada and the prairie west », SCHEC, Hist. studies, 51 (1984) : 107–119.— Martin Pâquet, « Marquage identitaire et Pastorale catholique : l’Œuvre protectrice des immigrants catholiques, 1912–1930 », dans Constructions identitaires et Pratiques sociales, J.-P. Wallot et al., édit. (Ottawa, 2002), 125–146.— Marius Paré, l’Église au diocèse de Chicoutimi (3 vol. parus, Chicoutimi, 1983– ), 2 (1888–1892, 1987).— Roberto Perin, « French-speaking Canada from 1840 », dans A concise history of christianity in Canada, Terrence Murphy, édit. (Toronto, 1996), 190–260 ; Rome et le Canada : la bureaucratie vaticane et la question nationale, 1870–1903, Christiane Teasdale, trad. ([Montréal], 1993).— Giovanni Pizzorusso, « Donato Sbarretti, delegato apostolico a Ottawa, e la difficile organizzazione del Concilio plenario canadese (1909) », Annali accademici canadesi (Ottawa), 6 (1990) : 77–88 ; « Un diplomate du Vatican en Amérique : Donato Sbarretti à Washington, La Havane et Ottawa (1893–1910) », Annali accademici canadesi, 9 (1993) : 5–18.— Jacques Rouillard, les Syndicats nationaux au Québec, de 1900 à 1930 (Québec, 1979).— Robert Rumilly, Mgr Laflèche et son temps (Montréal, [1938]).— Matteo Sanfilippo, « Diomede Falconio et l’Église catholique en Amérique du Nord », Rev. d’études canadiennes (Fasano, Italie), 5 (1992) : 43–47 ; « Roman archives as a source for the history of Canadian ethnic groups », SCHEC, Hist. studies, 60 (1994) : 83–101.— Pierre Savard, « l’Italia nella cultura franco-canadese dell’Ottocento », dans Canadiana : problemi di storia canadese, Luca Codignola, édit. (Venise, 1983), 91–106 ; « le Journal de l’abbé Benjamin Pâquet, étudiant à Rome, 1863–1866 », Culture (Québec), 26 (1965) : 64–83.— André Simard, les Évêques et les Prêtres séculiers au diocèse de Chicoutimi, 1878–1968 ; notices biographiques (Chicoutimi, 1969).— Donald Tremblay, « Mgr Pellegrino Francesco Stagni, o.s.m., et l’Église canadienne, 1910–1918 » (thèse de ph.d., univ. Laval, 1995).

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Roberto Perin, « BÉGIN, LOUIS-NAZAIRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/begin_louis_nazaire_15F.html.

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Auteur de l'article:    Roberto Perin
Titre de l'article:    BÉGIN, LOUIS-NAZAIRE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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