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LANDRY, JEAN-ÉTIENNE, médecin, chirurgien et professeur, né à Carleton, Bas-Canada, le 25 décembre 1815, fils de Sébastien Landry et d’Émerence Painchaud ; le 31 août 1841, il épousa Caroline-Eulalie, fille du notaire Roger Lelièvre de Québec, et ils eurent 11 enfants, dont trois survécurent ; décédé à Québec le 17 juin 1884.

Jean-Étienne Landry était de descendance acadienne et d’origine gaspésienne. Son père, un notable de Carleton, était tenu en haute estime par l’abbé Charles-François Painchaud*, qui depuis 1806 desservait comme missionnaire la région de la baie des Chaleurs avec résidence à Carleton. Aussi lorsque Sébastien Landry fut devenu veuf, l’abbé Painchaud n’hésita-t-il pas à bénir le mariage de ce dernier, le 31 octobre 1813, avec sa sœur Émerence. Le jour de Noël 1815 naissait leur premier enfant, Jean-Étienne.

L’abbé Painchaud avait quitté, l’année précédente, Carleton et la Gaspésie pour venir prendre la direction de la paroisse Sainte-Anne-de-la-Pocatière (Sainte-Anne). Ayant compris la nécessité d’un établissement d’enseignement secondaire pour desservir la population du bas du fleuve, il ajoutait, en 1827, aux soins de sa cure les soucis de la fondation d’un collège classique. Il y invita son neveu Jean-Étienne, dont il avait très vite apprécié la vivacité de l’esprit, à parcourir le cycle des études secondaires. Le jeune Gaspésien y arriva, en 1831, alors que le collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière connaissait des débuts difficiles. Le premier directeur, l’abbé Étienne Chartier*, dont les théories pédagogiques favorisaient chez les écoliers une liberté excessive, avait laissé à son successeur, l’abbé Louis Proulx*, une situation qu’il fallait redresser si on voulait en corriger les résultats désastreux au point de vue moral et disciplinaire. Le collège comprenait 75 élèves. Les professeurs étaient des séminaristes qui venaient de revêtir la soutane. On y improvisait sur une grande échelle. Les plus doués des écoliers « sautaient » des classes. Aussi, trois ans seulement après son arrivée, Landry terminait-il sa rhétorique, décrochant en juillet 1834 le deuxième prix d’excellence. Désireux d’attacher son neveu à son collège et rêvant pour lui d’une carrière ecclésiastique, l’abbé Painchaud lui faisait endosser la soutane en septembre 1835 et lui confiait une classe d’éléments latins. Mais l’essai fit long feu. Quelques mois plus tard, Landry quittait Sainte-Anne-de-la-Pocatière (La Pocatière) pour Québec, où un autre oncle, le docteur Joseph Painchaud*, qui pratiquait à Québec depuis cinq ans, consentit à le prendre comme clerc médecin.

Landry fut attaché comme interne à l’hôpital de la Marine et des Émigrés, destiné aux marins de passage et aux immigrants. Il conserva un souvenir rien moins qu’enchanté de son passage comme étudiant dans cet hôpital. Aussi, lorsqu’on lui offrit l’occasion de s’éloigner de Québec, n’hésita-t-il pas un instant. La vieille querelle entre Anglais et Américains s’étant aggravée au sujet de la démarcation territoriale entre le Canada et le Maine, des troupes furent envoyées dans la région de Madawaska pour s’opposer, le cas échéant, aux incursions américaines. Landry revêtit donc l’uniforme militaire en qualité de « médecin d’un détachement du 24e régiment ». Le Canadien du 22 juillet 1839 annonçait son départ prochain. Son séjour aux abords de la frontière disputée fut pratiquement sans histoire. Au début de février 1840, il revenait sur ses pas pour prendre charge de l’hôpital de Rivière-du-Loup. Licencié de l’armée en avril, il regagna Québec, où, après des examens subis le 8 juillet 1840, il était admis une semaine plus tard « à pratiquer la médecine, la chirurgie et l’art obstétrique dans la province du Bas-Canada ».

Il exerça d’abord son art à Pointe-Lévy (Lauzon et Lévis) mais, en avril 1844, l’hôpital de la Marine et des Émigrés se l’attachait comme chirurgien. Le 4 décembre 1845, le docteur Landry obtenait l’autorisation d’y ouvrir, en sa qualité de professeur d’anatomie, une salle de dissection. La preuve la plus tangible que sa réputation d’habile chirurgien s’affermissait de jour en jour fut sa nomination, en septembre 1849, de professeur à l’école de médecine de Québec. Cette école avait obtenu l’existence juridique en 1845, mais l’inauguration officielle n’eut lieu que le 15 mai 1848. Son président était l’Écossais Joseph Morrin*, qui présidait déjà aux destinées du Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada et qui était attaché comme médecin à l’Hôtel-Dieu. Les principaux professeurs de l’école étaient, outre Morrin, les docteurs Joseph Painchaud, Charles-Jacques Frémont*, Pierre-Martial Bardy*, Jean Blanchet* et James Douglas. L’existence de l’école de médecine fut brève. Elle fermait ses portes dès le 30 avril 1854, cédant la place à la faculté de médecine de l’université Laval, dont les chaires avaient été confiées aux professeurs qui avaient entouré le docteur Morrin, notamment Landry.

Immédiatement après sa nomination comme professeur, le 10 décembre 1853, Landry avait été choisi pour une mission importante en Europe. Il avait quitté Québec le 18 décembre 1853, en compagnie d’Octave Crémazie*. De retour à Québec le 20 avril 1854, Landry confia aux journaux de la capitale un rapport succinct des résultats de sa mission. Le Journal de Québec en faisait état dans son numéro du 2 mai suivant : « M. le Dr Landry, dont nous avons annoncé dernièrement le retour d’Europe, où il était allé en mission pour l’Université Laval, a visité l’Université d’Oxford, le University College et le King’s College de Londres, et l’Angleterre ; les Universités de Liège, de Louvain, de Gand et de Bruxelles en Belgique, et il s’est également mis en rapport avec la Faculté de Médecine de Paris, dont il a suivi en partie les cours pendant son séjour en cette ville. Le Dr Landry a visité ces institutions dans le but d’en étudier les règles, d’en voir leur application dans la pratique et d’en recueillir tout ce qui pourrait être utile à l’université Laval. Le Dr Landry de plus était chargé d’acheter pour la Faculté de Médecine de cette dernière institution les livres, les instruments, les préparations anatomiques nécessaires à l’enseignement et nous apprenons que le Docteur a tiré bon parti des diverses sommes qui lui ont été confiées. Le Séminaire a bien voulu, sur sa demande, lui permettre de faire l’acquisition d’une superbe collection de pièces pathologiques naturelles (de plus de 500 pièces), qu’il a ajoutée à un achat considérable de pièces confectionnées qui doivent servir à l’étude des maladies de la peau et autres. Les instruments ont été fabriqués par un des premiers ouvriers de Paris. »

Landry déploya dans son enseignement médical des qualités que ses étudiants appréciaient au plus haut point : la clarté de l’exposé, la précision des détails et une compétence que vivifiait la pratique quotidienne de la chirurgie à l’Hôtel-Dieu et à l’hôpital de la Marine et des Émigrés, où il était encore professeur de clinique externe. En dehors de son enseignement à Laval, des soins accordés à une clientèle de plus en plus considérable et de l’exercice de la chirurgie, Landry consacra une grande partie de ses activités à l’asile de Beauport (centre hospitalier Robert-Giffard) dont il devenait l’un des propriétaires en 1863. Avec les années, toutefois, son activité médicale diminua en raison de rhumatismes qui le torturaient et d’une surdité qui s’aggravait. En 1880, il renonça à la direction de l’asile de Beauport en faveur de son fils Philippe, qui était alors député fédéral du comté de Montmagny, et de son gendre, le docteur Georges-Antoine Larue. Puis, en avril 1881, il demanda à l’université Laval d’être mis à la retraite.

C’est dans la sérénité du devoir accompli et entouré de la considération générale qu’il terminait sa féconde carrière lorsque, soudain, éclata sur sa tête un orage aussi violent qu’imprévu. Vers 1880, le monde catholique était hanté par le spectre de la franc-maçonnerie. Quand, dix ans plus tôt, la papauté eut perdu le dernier lambeau de son territoire par l’entrée des troupes piémontaises à Rome, la grande majorité des fidèles avait vu dans cette catastrophe le résultat des efforts de la maçonnerie italienne, qui espérait que Rome, devenue la capitale de l’Italie unie, marquerait également la fin du catholicisme. Dans les autres pays catholiques, comme la Belgique et la France, la maçonnerie avait également pris une attitude antichrétienne. En France surtout, avec l’avènement de la Troisième République, on assista au départ d’une maçonnerie de combat, qui donna son appui à tous les éléments qui avaient intérêt à lutter contre le catholicisme.

Il n’est pas étonnant que, dans un pays à l’écoute de la France comme l’était le Canada français, on ait très vite détecté la menace maçonnique. À Québec, le Cercle catholique se distinguait dans ses dénonciations. Fondé le 26 mai 1876, ce cercle avait comme président Clément Vincelette, gérant depuis 1853 de l’asile de Beauport. Il regroupait des ultramontains militants, dont les plus en vue étaient Joseph-Israël Tarte*, rédacteur en chef du Canadien, Jules-Paul Tardivel*, son collaborateur, le libraire Joseph-Alfred Langlais, Narcisse-Eutrope Dionne* et Roch-Pamphile Vallée, rédacteurs au Courrier du Canada, et enfin Philippe Landry, adversaire politique de François Langelier*, professeur de droit à l’université Laval. Celle-ci était le point de mire de leurs attaques. Ils se joignaient aux ultramontains de Montréal, qui luttaient désespérément au niveau local et à Rome pour substituer à la succursale que Laval avait fondée à Montréal en 1876 [V. Joseph Desautels] une université qui fût indépendante de Québec et affranchie de ces tares qu’ils décelaient dans Laval : le gallicanisme, le libéralisme et des attaches à la franc-maçonnerie.

Sur ce dernier point, les adversaires de l’université québécoise atteignaient leur ennemie au défaut de la cuirasse, car Laval comptait dans son corps professoral des protestants dont certains étaient francs-maçons. L’un d’entre eux, le docteur James Arthur Sewell, était même doyen de la faculté de médecine depuis 1863 et comme tel était membre du conseil universitaire. Le docteur Landry jugeait une telle situation inadmissible dans une université catholique. Le recteur, l’abbé Thomas-Étienne Hamel, qui était au surplus grand vicaire de l’archidiocèse de Québec, pensait bien différemment, du moins si l’on s’en tient à la version qu’en donna Landry quelques années plus tard : de retour d’un voyage à Rome en 1873, Hamel aurait avoué à Landry qu’il « avait fait tout ce qu’il avait pu à Rome pour faire comprendre que les francs-maçons du Canada n’étaient pas aussi méchants ni aussi dangereux que ceux d’Europe (et cela sans distinction aucune), attendu qu’ils ne sont considérés que comme des membres de sociétés de bienfaisance ou de secours mutuel, mais qu’à Rome, on ne voulait pas entendre raison sur ce point et qu’on devenait tout rouge lorsqu’on leur affirmait de telles choses ». À quoi le docteur Landry avait répondu « que les francs-maçons sont partout les mêmes vis-à-vis l’Église et la société ».

Lorsque le docteur Landry eut fait part aux membres du Cercle catholique de l’opinion qu’entretenait, selon lui, le grand vicaire Hamel sur la franc-maçonnerie, qu’il eut répété la même version à des prêtres qui allaient dire la messe chez lui depuis que la maladie le confinait dans sa chambre et que le bruit s’en fut répandu en ville et même au loin, à telle enseigne que l’évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Louis-Zéphirin Moreau*, en écrivit à Québec pour avoir des éclaircissements, l’archevêché de Québec accusa vivement le coup et délégua auprès de Landry, en avril 1883, l’abbé Louis-Nazaire Bégin*, promoteur de l’Officialité métropolitaine, pour s’« enquérir de la vérité de ce fait étrange ». Après avoir soutenu que les sociétés secrètes faisaient « de grands progrès en Canada, où on di[sait] que quelques prêtres [étaient] affiliés à ces sociétés ennemies de l’Eglise », Landry répéta à Bégin la conversation qu’il avait eue avec Hamel en 1873. Ce dernier devait par la suite affirmer à Bégin « que Landry avait une toquade dont personne au monde ne saurait le guérir ».

Le 30 avril 1883, l’abbé Hamel écrivit au docteur Landry pour protester contre les propos qu’on lui prêtait et lui demander une rétractation des commérages dont il était l’auteur et le point de départ. Il lui proposa de publier dans les journaux une déclaration qu’il venait de rédiger, grâce à laquelle le docteur Landry aurait admis que « des renseignements précis » lui avaient fait comprendre qu’il avait « interprété d’une manière tout à fait erronée » une conversation datant de dix ans et qu’il était « heureux de pouvoir dire » qu’on ne devait « ajouter aucune foi à tous les bruits » voulant que le grand vicaire Hamel lui « aurait exprimé des idées malsonnantes sur la franc-maçonnerie ». Ne consentant pas à se « déshonorer », le docteur Landry se refusa carrément à signer ce texte, comme il l’écrivait le 7 juin suivant à l’abbé Pierre Roussel, secrétaire de l’université Laval.

L’archevêque de Québec était déjà venu à la rescousse de son grand vicaire. Le 1er juin, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau* avait publié un mandement, reproduit immédiatement par les journaux, sur les sociétés secrètes. Après avoir affirmé que, d’après l’enseignement de l’Église, c’était « toujours une faute très grave que de s’enrôler dans les sociétés secrètes proprement dites, connues sous le nom générique de franc-maçonnerie », l’archevêque énonçait « une règle précise et pratique pour mettre fin à l’aveuglement funeste » dans lequel tombaient « un trop grand nombre de personnes qui ne réfléchissaient pas assez sur les conséquences de leurs actes et de leurs paroles » : « À l’égard d’un catholique l’accusation de franc-maçonnerie est certainement assez grave de sa nature pour être la matière d’une calomnie ou d’une médisance ou d’un jugement téméraire grave. Les circonstances peuvent y ajouter un nouveau degré de malice, par exemple s’il s’agit d’un prêtre, d’un grand vicaire, d’un évêque, d’un cardinal [...] ou de la réputation d’une institution catholique. »

Pour cruel que fut le coup que lui portait l’archevêque, le docteur Landry garda le silence, mais il n’en fut pas de même lorsque, le 5 juin, l’université Laval lui signifia, par son secrétaire, qu’à la suite d’un vote unanime du conseil elle lui enlevait le titre, qu’elle lui avait conféré deux ans plus tôt, de « professeur honoraire ». Cette fois-ci, Landry manifesta dans sa réponse du 7 juin au secrétaire de l’université qu’on l’atteignait au point le plus sensible : l’honneur d’un homme qui avait voué le meilleur de lui-même à une institution qui, maintenant, l’écartait ignominieusement comme s’il se fut agi d’un vulgaire calomniateur.

Le docteur Landry était alors un valétudinaire confiné à sa chambre et presque totalement sourd. Lors de sa visite, l’abbé Bégin l’avait trouvé incapable « d’entendre une parole, à moins qu’on ne la lui crie dans les oreilles ». Aussi fut-il heureux de céder la plume à son fils Philippe qui, polémiste-né, prit vigoureusement en main la cause de son père.

N’espérant pas obtenir justice pour son père, en dépit d’une comparution qui eut lieu le 23 juillet 1883 devant le tribunal de l’Officialité diocésaine, Philippe Landry partait pour Rome le 4 août suivant. Le but de son voyage était double : dénoncer, au nom du Cercle catholique, le mandement de Mgr Taschereau sur les sociétés secrètes et présenter aux cardinaux de la Propagande la cause du docteur Landry et un volume de pièces justificatives. Mais excédée par les innombrables réclamations qui lui parvenaient de la catholique province de Québec et ne sachant trop comment résoudre à distance les problèmes politico-religieux qu’on lui soumettait, la Propagande délégua au Canada, comme commissaire apostolique, le cistercien belge dom Joseph-Gauthier-Henri Smeulders, qui quitta Rome le 20 septembre 1883. Philippe Landry revint peu après à Québec, pour lui soumettre son mémoire contre Hamel. Celui-ci répondit par un contre-mémoire daté du 13 juin 1884.

Les choses en étaient là, lorsque le docteur Landry décéda le 17 juin. Son testament révéla qu’il possédait une fortune considérable, surtout pour l’époque. Outre des legs substantiels faits à des institutions religieuses ou charitables, il laissait à chacun de ses trois enfants environ $100 000.

Le tenace Philippe Landry redoubla d’ardeur pour obtenir la réhabilitation intégrale de la mémoire de son père. Il serait trop long, dans le cadre de cette biographie, de relater, même succinctement, le chassé-croisé à Québec et à Rome des déclarations contradictoires des deux parties qui, même sur le point d’en arriver à un arrangement, s’achoppaient invariablement à cet obstacle insurmontable : le docteur Landry avait-il répété avec exactitude les propos du recteur Hamel sur la franc-maçonnerie ? Oui, soutenait Philippe Landry ; non, rétorquait avec véhémence Hamel. Même après la mort de ce dernier, survenue le 16 juillet 1913, Philippe Landry, devenu le président du sénat canadien, ne consentait pas à lâcher prise. En septembre 1915, il s’adressait à l’archevêque de Québec et chancelier de l’université Laval, le cardinal Louis-Nazaire Bégin, pour le prier de faire « rayer » des « annales du Conseil de l’université Laval » « la résolution d’expulsion », qui imprimait « une tache » à l’honneur paternel. En vain ! Le jour même du décès du sénateur Landry, le 20 décembre 1919, l’archiviste du séminaire de Québec, Mgr Amédée-Edmond Gosselin*, ferma le dossier Landry-Hamel par cette note dépourvue certes de toute onction ecclésiastique : « L’affaire est finie et bien finie [...] L’honneur de l’université vaut l’honneur du Dr Landry, au moins. »

La vie active du docteur Landry s’inscrit dans le premier quart de siècle d’existence de l’université Laval. Elle en marqua les débuts héroïques et prometteurs, pour finalement s’enliser dans le maquis des luttes idéologiques, qui détournèrent trop de forces vives et d’intelligences d’élite d’un travail vraiment créateur. L’historien ne peut que contempler avec une infinie tristesse l’imbroglio de ces polémiques interminables et inexpiables qui stérilisèrent trop efficacement et pendant trop d’années le progrès scientifique au sein de la petite collectivité canadienne-française.

Philippe Sylvain

Cet article est le résumé de l’étude « Jean-Étienne Landry [1815–1884], l’un des fondateurs de la faculté de médecine de l’université Laval », que nous avons publiée dans les Cahiers des Dix, 40 (1975) : 161–196. À l’occasion, différents journaux de Québec ont été consultés pour vérifier les assertions du Canadien : le Journal de Québec, le Courrier du Canada et l’Électeur (Québec). Nous avons aussi parcouru l’Annuaire de l’université Laval pour les années 1856 à 1883.  [p. s.]

ASQ, Univ., Cartons 34–35.— A.-C.-P.-R. Landry, Landry vs Hamel : sommaire, mémoire, documents et pièces justificatives (Rome, 1883).— Le Canadien, 22 juill. 1839–18 juin 1884.— C.-M. Boissonnault, Histoire de la faculté de médecine de Laval (Québec, 1953).— M. Hamelin, Premières années du parlementarisme québécois, 134, 284–286.— Jules Landry, « Le docteur J. É. Landry » (conférence présentée à la Soc. hist. de Québec et à la Soc. canadienne d’hist. de la médecine, Québec, 1965).— Wilfrid Lebon, Histoire du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (2 vol., Québec, 1948–1949), I.— Trois siècles de médecine québécoise (Québec, 1970)

Bibliographie générale

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Philippe Sylvain, « LANDRY, JEAN-ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/landry_jean_etienne_11F.html.

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Auteur de l'article:    Philippe Sylvain
Titre de l'article:    LANDRY, JEAN-ÉTIENNE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024