DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

CAMPBELL, JOHN GEORGE EDWARD HENRY DOUGLAS SUTHERLAND, marquis de LORNE et 9e duc d’ARGYLL, gouverneur général et auteur, né le 6 août 1845 à Londres, fils aîné de George Douglas Campbell, marquis de Lorne, et de lady Elizabeth Georgiana Sutherland-Leveson-Gower ; le 21 mars 1871, il épousa à Windsor, Angleterre, Louise* Caroline Alberta, duchesse de Saxony, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 2 mai 1914 à Cowes, Angleterre.

John George Edward Henry Douglas Sutherland Campbell (dans sa famille on l’appelait Ian) prit le titre de courtoisie de marquis de Lorne en 1847 quand son père succéda au duché d’Argyll. Son foyer était le château d’Inveraray, où son père, homme qui avait l’excès en horreur et qui jamais ne but ni ne fuma, était le maître. Partisan de sir Robert Peel, le duc détint une série de postes de 1853 à 1866 sous lord Aberdeen et lord Palmerston. La mère d’Ian, fille de la duchesse de Sutherland, était libérale comme celle-ci et soutenait des femmes telles Elizabeth Fry et Florence Nightingale. Ian fréquenta l’Eton College, passa un court moment à la University of St Andrews en Écosse, puis finalement, après avoir étudié un an les humanités gréco-latines avec des précepteurs, entra au Trinity College de Cambridge. Mais les classiques de l’antiquité ne lui convenaient pas. Ce qui l’intéressait, c’était l’histoire, la science, les langues modernes.

La guerre de Sécession américaine et les troubles de 1865 en Jamaïque lui ayant laissé entrevoir que le monde ne se réduisait pas aux verbes grecs et latins, Lorne s’organisa en 1866 pour visiter la Jamaïque. Son premier livre, A trip to the tropics and home through America, parut à Londres l’année suivante. En 1866–1867, il passa une saison à l’université de Berlin, à parfaire son allemand, puis se rendit en Italie en 1867. Étant donné sa facilité pour les langues modernes et ses dons littéraires, son père conclut que les voyages le formaient mieux que Cambridge.

Lorne se vit offrir le siège de l’Argyllshire aux Communes, qui était virtuellement acquis à la famille, et y fut élu en 1868 ; il serait député jusqu’en 1878. Sa contribution aux débats fut mineure. Par contre, de 1868 à 1871, il se distingua comme secrétaire particulier de son père, que le premier ministre William Ewart Gladstone avait nommé secrétaire d’État aux affaires de l’Inde.

Lorne fréquenta quelque temps Mary, la fille de Gladstone, mais cette relation fut sans lendemain. En 1870, une autorité supérieure intervint dans sa destinée. La princesse Louise, la plus belle des filles de la reine Victoria, avait alors 22 ans. Depuis 1515, aucune princesse d’Angleterre n’avait épousé un homme qui n’appartenait pas à une dynastie du continent européen, mais Louise et la reine entreprirent de dresser discrètement une liste de cinq candidats britanniques. En septembre 1870, chacun d’eux fut invité à passer quelques jours au château de Balmoral. Le dernier jeune homme de la liste, probablement le plus important aux yeux de la reine et peut-être de Louise, était le marquis de Lorne.

Lorne et Louise se marièrent en mars 1871 en la chapelle St George du château de Windsor. Peu après, ils s’installèrent au palais de Kensington, où la reine avait grandi. Quelques années passèrent ; aucun enfant ne s’annonçait. Des rumeurs encore persistantes aujourd’hui se mirent à circuler. Y avait-il ambiguïté sexuelle chez Lorne ? D’aucuns en voyaient la preuve dans ses goûts et ses talents littéraires et artistiques, ainsi que dans le fait que son oncle, lord Ronald Charles Sutherland-Gower, était presque sûrement homosexuel. Pourtant, les attitudes de Lorne ne sont nullement claires. L’historienne Sandra Gwyn suggère fortement qu’il avait des penchants homosexuels. Si tel était le cas, ils n’étaient pas manifestes. L’absence d’enfants ne prouve rien. Louise ne fut peut-être jamais capable d’en avoir. Chez les Campbell, on murmurait qu’elle n’avait jamais eu de menstruations, mais rien n’étayait cette histoire. C’était une femme sociable et vive, parfois aussi impérieuse que sa mère. Lorne, lui, était tranquille, réfléchi et sans malice ; c’était plus un observateur qu’un homme d’action. Peut-être avait-il des désirs sexuels peu prononcés ; peut-être était-il déconcerté par la nature ardente de Louise. La tiédeur sexuelle de Lorne est probablement l’explication la plus plausible. Leur relation dura longtemps malgré les vicissitudes et Louise fut dévastée par la mort de son mari.

En 1878, Lorne succéda à lord Dufferin [Blackwood*] au poste de gouverneur général du Canada. Avant de lui offrir cette fonction, le premier ministre de Grande-Bretagne, Benjamin Disraeli, s’était assuré de l’approbation de la reine. La perspective de voir partir sa cille n’enchantait pas du tout Victoria, mais le prince Albert avait toujours souhaité que leurs enfants se rendent utiles dans les colonies. Lorne débarqua officiellement à Halifax le 25 novembre en compagnie de Louise et fut assermenté à la résidence du lieutenant-gouverneur. Alors âgé de 33 ans, il était le plus jeune gouverneur général du Canada. Sans avoir l’attrayante jovialité de Dufferin, il n’était absolument pas un mauvais choix. Il avait l’esprit ouvert, de l’intuition et savait s’adapter. Il se « canadianisa » peu à peu. Le peu de formalisme du Nouveau Monde lui plaisait assez, quoique l’on ne puisse pas en dire tout à fait autant de la conduite des affaires publiques.

La nomination du premier haut commissaire du Canada en Grande-Bretagne, en 1879, fut le premier problème politique auquel se heurta Lorne. Le gouvernement de Grande-Bretagne doutait de l’à-propos de cette nomination ; Lorne l’avisa de ne pas s’y opposer. De plus en plus, le Canada voudrait conclure des traités avec d’autres pays ; s’il avait son propre représentant à Londres, il ne verrait peut-être pas pour le moment la nécessité de le faire. Lorne demanda à son père d’aider le haut commissaire, sir Alexander Tilloch Galt*, à faire son entrée dans la société anglaise, car il y avait des difficultés. Galt avait épousé la sœur de sa première femme ; en Angleterre, pareil mariage aurait été interdit. D’un naturel susceptible, Galt affirmait qu’il devrait démissionner si lady Galt n’était pas reçue à la cour. Sans doute grâce à l’intervention de Lorne, de Louise et du prince de Galles, la reine reçut lady Galt malgré tout. Pour aider encore davantage le nouveau haut commissaire à s’imposer, Lorne lui donna en 1880 un judicieux conseil : se concentrer d’abord sur les formalités de son poste et ne soulever que graduellement les épineuses questions politiques et commerciales. Les ministres de Gladstone, écrivit-il en homme averti, n’étaient pas en état de voir leur « digestion alourdie ».

La destitution du lieutenant-gouverneur de la province de Québec, Luc Letellier* de Saint-Just, posa à Lorne un problème plus sérieux. Letellier avait démis un gouvernement conservateur et installé un gouvernement libéral. Le scrutin provincial de mai 1878 lui avait donné raison, mais les libéraux n’avaient tout de même qu’une voix de majorité. Furieux, les conservateurs du Québec avaient juré d’avoir la tête de Letellier s’ils remportaient la victoire dans la province aux élections fédérales de septembre, ce qui était arrivé. Comme le mandat de Letellier se terminait en 1881, le premier ministre du pays, sir John Alexander Macdonald*, aurait préféré ne rien tenter contre lui, mais les Canadiens français de son entourage ne l’entendaient pas ainsi. À contrecœur, il dut donc essayer de persuader le nouveau gouverneur général de signer l’arrêté en conseil destituant Letellier. Lorne ne se laissa pas convaincre. Il estimait, en avril 1879, que la responsabilité politique des actions de Letellier incombait désormais au premier ministre libéral de la province, Henri-Gustave Joly*. Que l’on use du pouvoir fédéral comme Macdonald envisageait de le faire déplaisait à Lorne. Comme il n’y avait pas de précédent, il soumit la question au ministère des Colonies à Londres, ce qui était bien légitime. En fin de compte, on lui indiqua de suivre l’avis de ses ministres. Letellier fut destitué le 25 juillet.

À long terme, Lorne donna sa mesure en des matières plus importantes, dans le domaine de la culture nationale. On lui doit pour ainsi dire l’Académie royale des arts du Canada. Dufferin en avait préconisé la fondation ; notamment avec l’appui de Lucius Richard O’Brien*, Lorne gagna à l’idée les artistes du Québec et de l’Ontario. En mars 1880, l’Académie des arts du Canada (le mot « royale » serait ajouté en août) fut lancée à Ottawa avec toute la pompe dont Lorne avait pu convaincre le premier ministre et le gouvernement de faire étalage. Les tableaux d’accréditation seraient la propriété du gouvernement ; en fait, ils allaient constituer le noyau de la collection du Musée des beaux-arts du Canada [V. John William Hurrell Watts]. Le gouvernement ne prit pas cette responsabilité au sérieux une fois Lorne rentré en Angleterre. De 1887 à 1911, l’Académie royale des arts partagea les mêmes locaux que l’exposition des pêches.

En 1882 eut lieu la fondation officielle de la Société royale du Canada. L’année précédente, Lorne avait proposé de créer une société savante qui réunirait des hommes de science et des hommes de lettres de langue française et de langue anglaise [V. sir John William Dawson*]. La communauté francophone avait réagi avec enthousiasme ; au Canada anglais, on était sceptique. La tournée que Lorne fit dans les Prairies en 1881 renforça sa détermination : il apprit que la Smithsonian Institution était allée recueillir dans la région des objets liés à la culture amérindienne et les avait expédiés à Washington. L’assemblée inaugurale de la société eut lieu au Sénat le 25 mai 1882. Pour Lorne, l’Académie royale des arts et la Société royale s’intégraient dans une renaissance canadienne. « Tout comme dans certaines périodes de guerre, dirait-il sur un ton de philosophe à John George Bourinot*, en des temps où ont été lancées de grandes entreprises tel le C.P.R. [chemin de fer canadien du Pacifique], l’ornementation et l’élévation de l’esprit coïncident avec un accroissement de l’effort. »

Lorne visita l’Ouest en 1881, pendant la construction du transcontinental, et garda de son voyage un souvenir impérissable. Son expédition commença le 8 août à Portage-la-Prairie, au Manitoba, où finissait alors la ligne ferroviaire. Plusieurs personnes de Rideau Hall l’accompagnaient (Louise était alors en Angleterre) ainsi qu’une escorte de la Police à cheval du Nord-Ouest et une nombreuse délégation de journalistes du Canada et de Grande-Bretagne. Il y avait en tout quelque 77 hommes et 96 chevaux. La beauté de l’Ouest, surtout au fort Calgary (Calgary), éblouit Lorne. Par la suite, il prononça des discours à ce sujet, à Winnipeg et ailleurs, et la presse publia ses esquisses de paysages. À la fin du voyage, en octobre, son émerveillement n’avait pas faibli. En outre, c’était un homme qui savait écouter. Préoccupé notamment par les revendications des Métis, les traités avec les Amérindiens et la situation de la Police à cheval du Nord-Ouest, il remit à Macdonald, à la fin d’octobre, un long mémoire sur ce qu’il avait entendu. Selon lui, Ottawa et l’Est en général avaient peu tenu compte de la sympathie du lieutenant-gouverneur David Laird pour les Métis et les Amérindiens. Il estimait urgent de renforcer la Police à cheval et en avait trouvé les quartiers bien spartiates par rapport à ceux de l’an-née américaine. Il était réaliste quant aux possibilités qui s’offraient. Ainsi, il signalait, par l’intermédiaire de son aide de camp, que l’on ne pouvait pas encore être sûr que la vallée de la rivière Bow était propice à l’agriculture. D’après le gouverneur général et son entourage, l’élevage était ce qui avait le plus de chance de réussir, à la condition de « pouvoir empêcher les capitalistes tel Cochrane [Matthew Henry Cochrane*] de tout s’approprier ».

Lorne n’allait jamais oublier ce voyage dans l’Ouest. Il fut peut-être le seul gouverneur général d’origine britannique à placer entre guillemets le mot home en parlant de la Grande-Bretagne, car il découvrait peu à peu qu’il lui préférait le Canada. Il rejoignit Louise en Angleterre au mois de novembre ; l’hiver de 1881–1882 lui parut sombre et insalubre. Amateur de grand air et paysagiste, il regrettait la « lumière éclatante [de l’hiver canadien] et la belle neige poudreuse aux ombres teintées de saphir ».

En septembre 1882, Lorne emmena Louise en Colombie-Britannique en passant par San Francisco. Dufferin y était allé six ans plus tôt afin de raccommoder les relations entre cette jeune province et Ottawa. Lorne était bien capable de faire en sorte que les Britanno-Colombiens acceptent mieux la politique de Macdonald à propos du chemin de fer canadien du Pacifique. Ce fut vraiment lui qui commença à convaincre les hommes politiques de Victoria de la sincérité d’Ottawa. L’accueil fait à Lorne et à Louise fut bientôt payé de retour. Tous deux adoraient le climat et les paysages de la province. Pour Lorne, l’aventure qu’offrait l’arrière-pays constitua une attraction supplémentaire : il était présent lorsque William Cornelius Van Horne, directeur général de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, annonça la découverte du col Rogers dans les monts Selkirk. Louise, elle, aima l’atmosphère détendue de son séjour à la résidence du lieutenant-gouverneur, Cary Castle. Partis de Victoria en bateau au mois de décembre, les Lorne rentrèrent par le sud des États-Unis. Lorne regagna directement Ottawa, mais Louise passa l’hiver aux Bermudes et ne rentra qu’en avril 1883 ; ils étaient ensemble pour la clôture de la session en mai.

Lorne jugea alors que, pour le bien de son mariage et pour vaquer à d’autres occupations, il devait démissionner. Les mandats de gouverneur général duraient généralement six ans ; il était là depuis cinq ans. Cette décision l’attristait, car il était attaché au pays. « J’aimerais rester ici jusqu’à la fin de mes jours », dit-il à Macdonald. Il quitta le Canada en octobre. Les années qu’il y avait passées avaient été les plus heureuses de sa vie et le demeureraient peut-être. Bon nombre de ses publications des années 1880 parlent du Canada avec enthousiasme. Illustré par lui-même, Canadian pictures, drawn with pen and pencil, paru à Londres en 1884 sans indication de date et réédité en 1885, connut beaucoup de succès. Ce récit de voyage destiné aux immigrants éventuels fit connaître l’ouest du Canada plus qu’aucune publication précédente.

En raison de son succès au Canada, Lorne pouvait raisonnablement escompter d’autres postes, peut-être celui de lord-lieutenant d’Irlande ou de vice-roi des Indes. Cependant, la reine voulait sa fille auprès d’elle. Lorne s’occupait donc en écrivant et en gérant ses domaines écossais. En 1900, il refusa la fonction de gouverneur général de l’Australie. Lui-même et Louise allaient souvent chacun de leur côté. La reine essayait bien, au nom des convenances, de les faire rester sous le même toit, mais elle admettait ne pas pouvoir forcer Louise. Même en compagnie de sa femme, Lorne n’était pas reçu à la cour avec la plus grande cordialité ; le prince de Galles n’éprouvait pas de sympathie pour lui. Ses liens avec la famille royale étaient parfois un handicap, tout comme son franc-parler à propos de la fédération impériale et son éloignement du libéralisme à la manière de Gladstone. En 1885 et en 1892, il tenta en vain de se faire réélire aux Communes. De 1895 à 1900, il fut député libéral-unioniste de Manchester South.

Lord Lorne devint le 9e duc d’Argyll à la mort de son père le 24 avril 1900. Il avait alors 54 ans. Louise paraissait encore très bien, car elle avait le culte de la bonne forme physique. Par contre, Lorne était devenu apathique ; en vieillissant, il préférait rester sédentaire. Il continuait à écrire. Après la mort de la reine Victoria en 1901, il écrivit sa biographie. Parue en feuilleton, puis sous forme de livre, elle fut très populaire. Lorne y brossait un portrait attachant de la souveraine et donnait assez de détails pour que son ouvrage soit vivant.

En 1906, Lorne alla en Égypte avec Louise, mais ce pays ne lui plut pas. « Son cœur est toujours au Canada », écrivait sa sœur. Paru à Londres en 1910, son dernier livre, Yesterday and today in Canada, en quelque sorte une nouvelle version de Canadian pictures, témoigne de cet attachement. À compter de 1910, la santé de Lorne déclina. En avril 1914, Lorne contracta une pneumonie en visitant l’île de Wight. Il mourut à cet endroit le 2 mai et fut inhumé dans l’ancien lot familial à Kilmun, en Écosse.

John George Edward Henry Douglas Sutherland Campbell, marquis de Lorne, fut le premier duc d’Argyll à ne point afficher l’arrogance qui était de tradition dans sa famille. Contrairement à son père, il n’était ni imposant ni énergique. Amoureux de la nature et de la littérature, observateur perspicace de l’une et de l’autre, il incarnait bien le dilettante du milieu de l’époque victorienne. C’était un bon écrivain, mais il lui manquait la flamme d’un talent authentique. Il écrivait beaucoup, mais n’était pas assez implacable quand venait le moment de choisir ce qui méritait d’être publié. Toutefois, il aimait profondément le Canada et en fut un excellent promoteur au moment même où le nouveau dominion avait besoin d’une telle publicité. Son voyage dans les Prairies et en Colombie-Britannique montre qu’il savait très bien jauger la presse ; ses esquisses et écrits attirèrent l’attention du public. Il n’oublia jamais l’émerveillement que lui avait inspiré la beauté du pays. La société canadienne manquait terriblement de raffinement, selon Louise. Son mari fit quelque chose pour remédier à cette lacune : il fonda l’Académie royale des arts du Canada et la Société royale du Canada. On a sous-estimé Lorne : peu de gouverneurs généraux se sont acquittés de leur tâche mieux que lui.

P. B. Waite

Les papiers du marquis de Lorne aux AN, MG 27, I, B4, comprennent des copies sur microfilm des documents empruntés en 1966 du 11e duc d’Argyll, ainsi que quelques documents originaux. La correspondance de Lorne avec sir John A. Macdonald est conservée aux AN, MG 26, A, vol. 80–83.

Une liste des publications de Lorne, dont un certain nombre de monographies substantielles, figure dans le National union catalog. Son ouvrage intitulé Canadian pictures, drawn with pen and pencil vaut la peine d’être lu, tout comme The Canadian north-west [...] (Ottawa, 1881). Son autobiographie, Passages from the part (2 vol., Londres, 1907), est décevante pour le lecteur qui veut en apprendre sur le mariage de Lorne et sur sa vie subséquente en Angleterre, mais donne des détails intéressants sur sa jeunesse et ses voyages, ainsi que sur son séjour au Canada.

La principale source de documentation secondaire sur Lorne est l’ouvrage de R. M. Stamp, Royal rebels : Princess Louise & the Marquis of Lorne (Toronto et Oxford, 1988), où s’entremêlent avec bonheur des détails sur la vie de Lorne et de sa femme. Cet ouvrage est basé sur une analyse approfondie des sources primaires et sur une vaste gamme d’études conservées des deux côtés de l’Atlantique. W. S. MacNutt, Days of Lorne : from the private papers of the Marquis of Lorne, 1878–1883, in the possession of the Duke of Argyll at Inveraray Castle, Scotland (Fredericton, 1955), est un ouvrage plus décousu, qui cite les propos de Lorne, mais qui ne s’appuie pas sur une recherche moderne et exhaustive comme celle qu’on trouve dans l’étude de Stamp.  [p. b. w.]

      Times (Londres), 22 mars 1871, 4 mai 1914.— [J.] B. Burke, A genealogical and heraldic dictionary of the peerage and baronetage [...] (53e éd., Londres, 1893) ; [H. F. Burke], édit. (60e éd., 1898).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Debrett’s peerage, baronetage, knightage, and companionage [...] (Londres, 1907).— Sandra Gwyn, The private capital : ambition and love in the age of Macdonald and Laurier (Toronto, 1984).— J. B. Paul, The Scots peerage [...] (9 vol., Édimbourg, 1904–1914), 1 : 389 ; 8 : 360, 362.— Rebecca Sisler, Passionate spirits ; a history of the Royal Canadian Academy of Arts, 1880–1980 (Toronto, 1980).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

P. B. Waite, « CAMPBELL, JOHN GEORGE EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_john_george_edward_henry_douglas_sutherland_14F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_john_george_edward_henry_douglas_sutherland_14F.html
Auteur de l'article:    P. B. Waite
Titre de l'article:    CAMPBELL, JOHN GEORGE EDWARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024