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Titre original :  Kamīyistowesit / Chief Beardy

Provenance : Lien

KAMĪYISTOWESIT (Barbu ; connu en anglais sous le nom de Beardy), chef de la bande du Saule des Cris des Plaines, né vers 1828, probablement aux environs de l’établissement du lac aux Canards (Duck Lake, Saskatchewan), décédé le 16 avril 1889 à la réserve de Beardy (Saskatchewan).

Les membres de la bande du Saule étaient apparentés ou alliés aux descendants sang-mêlé de George Sutherland*, lequel avait travaillé pour la Hudson’s Bay Company à la fin du xviiie siècle. On connaît peu de chose de la jeunesse de Barbu, si ce n’est qu’il aurait possédé des pouvoirs magiques ou de sorcier. Il devint chef vers 1870 et, quelques années plus tard, il fut l’un de ceux qui, à la tête des Cris des Plaines, accueillirent favorablement la nouvelle que le gouvernement du Canada avait l’intention de conclure un traité avec les Indiens du district de la rivière Saskatchewan. Il refusa cependant de prendre part au grand conseil où fut négocié par Alexander Morris le traité no 6, le 23 août 1876, parce que les représentants du gouvernement ne voulaient pas respecter une vision qui lui avait indiqué le lieu où il fallait tenir cette assemblée. Finalement, en vue d’obtenir son adhésion au traité, on tint une réunion spéciale avec son groupe, le 28 août, près de l’établissement du lac aux Canards [V. Kāpeyakwāskonam].

Lorsqu’il apprit les conditions du traité, Barbu se déclara mécontent des offres faites aux Cris. Il estimait que les clauses relatives à l’aide gouvernementale étaient insuffisantes en regard de la crise provoquée par la diminution des troupeaux de bisons. En outre, il souhaitait que le traité comporte une disposition concernant les mesures à prendre à l’égard des troupeaux qui restaient. Ses recommandations ne furent pas acceptées mais, ne voyant pas ce qu’il pouvait faire d’autre pour les siens, il signa le document.

Conformément aux dispositions du traité, Barbu choisit comme réserve une région située aux alentours de l’établissement du lac aux Canards. En septembre 1877, il adressa des protestations au lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest, David Laird*, parce qu’il n’avait pas reçu le matériel agricole et le bétail qui lui avaient été promis dans le document. Il poursuivit également ses efforts en vue de faire modifier le traité de manière que sa bande obtienne une aide suffisante pour traverser la crise économique qu’il prévoyait. Les fonctionnaires locaux ne lui donnant pas satisfaction, il écrivit à lord Dufferin [Blackwood*], gouverneur général du Canada, en janvier 1878.

Barbu était un sujet d’inquiétude pour les représentants du gouvernement. Il prétendit, la même année, qu’il avait droit à des présents supplémentaires et qu’on devait apporter à la réserve les allocations et les marchandises qui lui étaient dues. Les fonctionnaires finirent par se rendre chez lui mais, comme ils n’apportèrent pas la quantité de présents et de nourriture qu’ils auraient dû fournir, selon lui, Barbu refusa d’accepter les allocations et les provisions. En décembre, sa bande se trouvait dans le dénuement et il fit connaître son intention de prendre aux marchands locaux ce dont les siens avaient besoin. On envoya alors une unité de la Police à cheval du Nord-Ouest à l’établissement du lac aux Canards, et les membres de la bande obtinrent l’argent garanti aux termes du traité, qu’ils utilisèrent pour acheter les biens tant désirés. La crise fut surmontée, mais Barbu protesta de nouveau lorsqu’il constata qu’il n’avait pas reçu tout ce qui lui avait été promis par les commissaires chargés de l’application du traité.

L’arpentage de la réserve vint renforcer Barbu dans sa conviction que le gouvernement ne respectait pas le traité no 6. Au lieu d’attribuer à la bande tous les terrains qu’elle désirait, le gouvernement exclut les portions réclamées par les Métis de l’endroit et il menaça Barbu de lui retirer ses droits garantis par le traité s’il n’acceptait pas cette façon d’agir. À part les revendications territoriales, la faim continua d’être le principal problème auquel la bande de Barbu dut faire face au début des années 1880, et on prétend que le chef, pour nourrir les siens, abattit quelques bêtes à cornes faisant l’objet du traité, même si ces animaux étaient destinés à l’élevage. Lorsque le gouverneur général Lorne [Campbell*] visita la région en 1881, Barbu lui fit savoir qu’une aide accrue et la mise en œuvre complète et immédiate du traité étaient nécessaires. Cette requête étant restée sans réponse, des chefs cris, dont Poundmaker [Pītikwahanapiwīyin], Gros Ours [Mistahimaskwa], Une Flèche [Kāpeyakwāskonam] et Petit Pin [Minahikosis], se réunirent à la réserve de Barbu en août 1884. On discuta du traité et on prépara des projets concernant les mesures à prendre si la réparation des injustices tardait plus longtemps. Barbu, Petit Pin et Gros Ours entreprirent d’organiser une rencontre de tous les chefs des Cris des Plaines qui devait avoir lieu en 1885.

Barbu demeura neutre lorsque la rébellion éclata dans le Nord-Ouest en mars 1885 ; la promesse qu’on leur donnerait de la nourriture et de l’aide incita cependant un petit nombre des siens à se joindre à Louis Riel. Barbu rencontra le major général Frederick Dobson Middleton* à Batoche (Saskatchewan) et lui expliqua qu’il était incapable de retenir ses jeunes gens. Après la rébellion, la bande tout entière fut exclue des cadres du traité parce que le chef et des membres de son groupe avaient quitté la réserve malgré une proclamation interdisant de tels déplacements. Dès lors, les représentants du gouvernement ne reconnurent plus officiellement Barbu comme le porte-parole des siens ; les membres de sa bande continuèrent néanmoins à le considérer comme leur chef jusqu’à sa mort en avril 1889.

Bien qu’il ait été parfois jugé sommairement comme une source d’agacement et d’ennuis, Barbu fit montre d’une certaine clairvoyance pour ce qui est du destin et de la culture de son peuple. Conscient des carences du traité qu’il avait signé, il chercha sans tarder à le faire modifier de manière à obtenir l’aide qui était nécessaire aux Cris en période de graves difficultés. Devant l’indifférence du gouvernement, il prit part avec d’autres chefs cris des Plaines à un mouvement qui visait à exercer des pressions sur les autorités, mais, avant de pouvoir atteindre leur but, les leaders indiens furent gagnés de vitesse par les événements que précipitèrent les Métis.

John L. Tobias

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John L. Tobias, « KAMĪYISTOWESIT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kamiyistowesit_11F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/kamiyistowesit_11F.html
Auteur de l'article:    John L. Tobias
Titre de l'article:    KAMĪYISTOWESIT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024