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LIVINGSTON, SAMUEL HENRY HARKWOOD, prospecteur, trafiquant et fermier, né le 4 février 1831 à Avoca (Ovoca, république d’Irlande), fils de Hugh Leviston et de Mary Ann Fitzsimmins ; en 1865, il épousa à Victoria (Pakan, Alberta) Jane Mary Howse, petite-fille de Joseph Howse*, et ils eurent huit fils et six filles ; décédé le 4 octobre 1897 à Calgary.
Dans sa jeunesse, probablement en 1848, Samuel Henry Harkwood Livingston quitta l’Irlande pour immigrer aux États-Unis avec son cousin Hugh Livingston. En 1850, il atteignit les régions aurifères de Californie. Au début des années 1860, il parcourut et prospecta diverses parties du territoire de Washington (qui se trouvent aujourd’hui dans l’Idaho et le Montana) et du sud de la Colombie-Britannique. Vers 1865, il cherchait de l’or à la batée le long de la Saskatchewan-du-Nord, près du fort Edmonton (Edmonton).
Marié en 1865 à Jane Mary Howse, Livingston adopta un mode de vie un peu plus sédentaire et se lança dans la traite des peaux de bison. En 1874, il avait déménagé son comptoir plus au sud, afin de faciliter la traite avec les Indiens des Prairies ; il faisait aussi du commerce près de la mission catholique de Notre-Dame-de-la-Paix, sur la rivière Elbow. Pendant l’été de 1876, avec sa famille, il se rapprocha du fort Calgary (Calgary), toujours sur la rivière Elbow, où la Police à cheval du Nord-Ouest venait d’installer un poste. La même année, il commença à cultiver la terre, devenant ainsi, avec John Glenn*, l’un des premiers fermiers de la région.
La ferme des Livingston prospéra et devint un exemple du potentiel agricole de l’endroit. On la faisait visiter à des notables de passage, par exemple le marquis de Lorne [Campbell*] ou Alexander Mackenzie, et il en était question dans la publicité destinée à attirer de nouveaux colons. Dès la fin des années 1860, Livingston avait fait œuvre de pionnier dans le développement agricole de l’Ouest en introduisant les premiers porcs dans la région de la Saskatchewan. En 1882, il fut le premier à se servir d’une batteuse, l’année suivante, d’une moissonneuse-lieuse ; en 1886, il importa 350 arbres fruitiers du Minnesota. On lui attribue aussi le mérite d’avoir lançé l’élevage du bétail et la culture de divers types de fourrage.
Cofondateur et membre du conseil d’administration de la Calgary District Agricultural Society en 1884, Livingston présenta l’étalage des céréales et légumes de cette société à l’exposition industrielle de Toronto. C’était un homme imposant, qui ne manqua sûrement pas d’attirer l’attention par sa barbe en bataille, sa longue chevelure grisonnante, sa veste de daim à franges, son chapeau à larges bords et son mouchoir multicolore. Squatter comme la plupart des premiers colons, il était impatient d’obtenir un titre de propriété légal pour sa terre. La reconnaissance du droit de propriété fut l’une des revendications qui le poussa à fonder l’Alberta Settlers Rights Association avec Glenn en 1885. Il reçut finalement le titre de concession attendu pour sa terre en février 1891.
Malgré qu’il s’était tourné vers l’agriculture, Livingston n’avait pas renoncé à sa passion pour la prospection et, en 1894, il découvrit de l’or sur la Saskatchewan-du-Sud près de Medicine Hat (Alberta). Il participa en outre de diverses façons à la vie régionale : administrateur-fondateur de la division de Calgary de la Canadian North-West Territories Stock Association en 1886, il fit aussi partie du premier conseil d’administration de la Glenmore School en 1888 et fut délégué à un congrès du parti conservateur en 1896.
Samuel Henry Harkwood Livingston mourut subitement à Calgary le 4 octobre 1897. L’année suivante, les francs-maçons érigèrent un monument sur sa tombe. Personnalité énergique et originale, il entra dans la légende de son vivant, et on le tient pour l’un des pionniers les plus remarquables de Calgary.
Glenbow Arch., M680–682 ; M3036 ; M3658 ; M4046 ; M4821 ; M5782 ; R19e ; S. S. J. file.— Land Titles Office (Calgary), 1891, 1898, 1900.— Calgary District Agricultural Soc., District of Alberta : information for intending settlers (Ottawa, 1884).— James Gibbons, « The narrative of James Gibbons (part 1) », W. A. Griesbach, édit., Alta. Hist. Rev., 6 (1958), no 3 : 1–6.— Calgary Herald, 1883–1898.— Calgary Tribune, avril 1886, 1er avril 1887.— « Chronology of farming in the Okotoks–High River area, 1879–1910 », R. L. Fowler, compil., Leaves from the medicine tree [...] (Lethbridge, Alberta, 1960), 294–298.— Katherine Hughes, Father Lacombe, the black-robe voyageur (Toronto, 1911), 128–130.— J. [C.] McDougall, On western trails in the early seventies : frontier pioneer life in the Canadian north-west (Toronto, 1911).— Grant MacEwan, Calgary cavalcade from fort to fortune (Saskatoon, 1975) ; Fifty mighty men (5e éd., Saskatoon, 1975).— « Round table of old timers », Edmonton Bulletin, 25 déc. 1907 : 2, 4.
Sheilagh S. Jameson, « LIVINGSTON, SAMUEL HENRY HARKWOOD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/livingston_samuel_henry_harkwood_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/livingston_samuel_henry_harkwood_12F.html |
Auteur de l'article: | Sheilagh S. Jameson |
Titre de l'article: | LIVINGSTON, SAMUEL HENRY HARKWOOD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |