GRANT, WILLIAM, marchand, seigneur, fonctionnaire et homme politique, né le 15 juin 1744 à Blairfindy, Écosse, fils de William Grant et de Jean Tyrie ; décédé le 5 octobre 1805 à Québec.
Fils du laird de Blairfindy qui prit part au soulèvement jacobite de 1745 en Écosse, William Grant fut l’un de trois frères au moins à entrer dans le commerce britannique d’outre-mer. Brillant garçon ayant reçu une éducation libérale, il fut engagé vers 1756 par Robert Grant, un parent originaire de la vallée de la rivière Spey, en Écosse, et le représentant à Halifax de fournisseurs de la marine établis à Londres ; Robert ne tarda pas à créer sa propre société à Londres. À l’automne de 1759, ayant obtenu un contrat d’approvisionnement de la marine à Québec, il envoya William, qui n’avait que 15 ans mais qui parlait couramment français, dans la province de Québec comme représentant de sa compagnie, Alexander, Robert and William Grant. En fait, les sociétés écossaises étaient très bien représentées parmi les marchands attirés vers la colonie, qui par suite de la Conquête entrait dans une période de changement significatif quant à la domination des entreprises et l’apparition d’une nouvelle métropole.
Grant ne tarda pas à établir des agences à Québec et à Montréal pour la firme de son parent. En 1763, il s’associa à Québec avec deux autres représentants de la compagnie, Peter Stuart et John Gray. Dans un contexte d’instabilité économique, il rechercha activement diverses occasions de spéculation. Parmi celles-ci figuraient l’approvisionnement en marchandises et le prêt de capitaux à des marchands français et canadiens obligés de remettre sur pied leurs affaires. Par exemple, en septembre et octobre 1764, il prêta £750 à deux marchands de Québec ; il avait retiré la majeure partie de cette somme de la firme des Grant. Comme beaucoup d’autres marchands, il s’était lancé aussi dans la traite des fourrures. En septembre 1761, il s’était associé avec James Stanley Goddard et Forrest Oakes* pour faire ce commerce à Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan). Quatre ans plus tard, il acquit de Vaudreuil [Rigaud*] des droits exclusifs de traite à cet endroit et à Baie-des-Puants (Green Bay, Wisconsin). Le prix de vente nominal était de 160 000#, mais Grant ne le paya jamais totalement ; des pressions émanant de fonctionnaires du département britannique des Affaires indiennes et de trafiquants rivaux provoquèrent l’annulation de cet achat en 1767. Un autre groupe de marchands rivaux, au sein duquel figurait le turbulent George Allsopp, échoua dans sa tentative de faire déclarer nul un bail que le gouverneur Murray* avait accordé en 1762 à Thomas Dunn et à John Gray, auxquels Grant se joignit peu après. Ce bail permettait à ces derniers de pratiquer la traite des fourrures aux postes du roi administrés par le gouvernement dans le bas Saint-Laurent. C’est peut-être à cause de son action dans ces postes que Grant s’intéressa, à partir de 1764 environ, aux lucratives pêcheries de phoque et de saumon de la région ; il y exploitait deux postes dans l’île Saint-Augustin avec Jacques Perrault*, dit Perrault l’aîné. En 1766, il acheta de Dunn un tiers de la seigneurie de Mille-Vaches, située elle aussi dans le bas Saint-Laurent.
Des risques considérables entouraient les exploits de Grant quant à la spéculation qu’il pratiqua entre 1761 et 1770 sur la monnaie de papier française de la colonie [V. James Murray]. Au nombre des représentants qu’il employait en France pour traiter cette question ainsi que d’autres affaires se trouvaient Thomas-Marie Cugnet, ancien représentant à Québec de la Compagnie des Indes, et Louis Charly* Saint-Ange, marchand montréalais, tous deux revenus en France en 1764, année au cours de laquelle Grant avait présenté une réclamation au montant de 279 350#. Grant lui-même partit pour la Grande-Bretagne et la France en novembre afin de vendre un navire pour le compte de John Gray, de commander des marchandises avec le montant de la vente et probablement de promouvoir le rachat de la monnaie de papier par le gouvernement français. À Bordeaux, Grant, peut-être poussé par l’accumulation de ses dettes, se laissa persuader par des marchands irlandais d’utiliser au contraire le navire pour faire entrer clandestinement du vin dans la colonie par l’entremise de ses établissements du Labrador, dont la côte était une voie de contrebande largement utilisée. Mais le bateau fit naufrage au large du détroit de Belle-Isle, causant à Grant une lourde perte. Après son retour à Québec, celui-ci s’engagea dans le commerce du blé et de la farine ; Samuel Jacobs*, marchand de Saint-Denis, sur le Richelieu, devint, à partir de 1766 environ, l’un de ses principaux fournisseurs de grains.
Au cours des années 1760, il semble que Grant se soit surtout occupé, dans le domaine commercial, de l’acquisition de propriétés foncières et de quelques-unes des plus grandes maisons de Québec et de Montréal. On avait accordé aux propriétaires qui avaient quitté la colonie pour la France après la Conquête un délai de 18 mois à partir de la signature du traité de Paris pour disposer de leurs propriétés. Dans un tel marché dominé par l’acheteur, Grant fit de gros investissements. Le 22 octobre 1763, il acheta d’Étienne Charest*, moyennant 30 000#, un terrain et une maison en pierre rue Saint-Pierre, à Québec, auxquels il ne tarda pas à ajouter la propriété voisine ; il y fit construire un quai important, connu par la suite sous le nom de quai de la Reine. En 1765, Gray et Grant obtinrent la concession d’un lot de grève, situé lui aussi rue Saint-Pierre. Vers la même époque, Grant acheta de Joseph-Michel Cadet* un autre terrain dans la même rue au prix de 22 500# ; en juin 1769, il vendit une maison et un tiers du terrain pour 30 000#. Tout en s’occupant particulièrement de la voie commerciale que constituait la rue Saint-Pierre, située en bordure du Saint-Laurent, Grant considérait le faubourg Saint-Roch comme un investissement à long terme, puisqu’il semblait destiné à recevoir le surplus de population de la vieille ville. Le 29 septembre 1764, il acheta pour 250 000# toute la propriété de Marie-Josephte-Madeleine Hiché, à Québec, qui était principalement constituée du faubourg Saint-Roch et qui avait appartenu autrefois à son père, Henry Hiché*. Se rendant probablement compte que le lotissement serait lent, Grant fit élever ce qui n’avait été qu’une simple roture au rang de fief, sans doute avec la complicité de quelques notaires de l’endroit et de fonctionnaires, et prit le titre de seigneur de Saint-Roch. Il montrait ainsi une connaissance pratique du régime seigneurial : la concession de terrains avec les cens et rentes, et particulièrement les lods et ventes, lui serait en fin de compte plus profitable, grâce aux loyers et aux impôts qu’ils rapporteraient, que la vente de parcelles en franc et commun socage. En même temps, cet arrangement lui donnerait une plus grande autorité sur les habitants du faubourg et une plus grande liberté dans la mise en valeur de celui-ci. En 1766, il ajouta à ses propriétés de Saint-Roch un vaste terrain qu’il avait acheté de François Mounier* et de John (Jean) Marteilhe. En juin 1769, il acquit l’ancienne résidence du lieutenant général Louis-Joseph de Montcalm*, rue des Remparts, dans la haute ville. Dans la région de Montréal, il avait acheté, le 16 août 1764, toutes les possessions canadiennes de Charly Saint-Ange pour la somme de 100 000# ; deux jours plus tard, il se portait acquéreur du château Ramezay pour 275 000#. Grant fit au moins quelques-uns de ses achats les plus importants avec des ordres de paiement, dont le remboursement devait être différé sur une certaine période durant laquelle les ordres de paiement diminuaient de valeur.
Grant montra très tôt un intérêt constant pour les seigneuries qui se vendaient aussi à bas prix. En septembre 1764, il acheta de François-Joseph de Vienne*, moyennant 30 000#, l’arrière-fief de La Mistanguienne ou Montplaisir et, en juillet 1768, il acquit la seigneurie d’Aubert-Gallion, près de Québec, pour £100. Par son mariage avec Marie-Anne-Catherine Fleury Deschambault, veuve du seigneur Charles-Jacques Le Moyne de Longueuil, Grant vit augmenter le nombre de ses seigneuries. Ayant déclaré qu’il était catholique, Grant fut marié secrètement à Montréal par le jésuite Pierre-René Floquet*, avec une dispense spéciale du gouverneur Carleton, et, publiquement, le 11 septembre 1770, par le ministre de l’Église d’Angleterre David Chabrand* Delisle. Cette union mettait au moins à la disposition de Grant quelques-unes des propriétés seigneuriales de Longueuil, notamment Mingan et une ferme dans l’île Sainte-Hélène, près de Montréal.
Fort du crédit obtenu à Londres, Grant était probablement l’un des principaux marchands britanniques de Québec en 1766. Ses dépenses l’avaient lourdement endetté, mais la société Alexander, Robert and William Grant lui accorda d’amples délais de paiement. En 1768, un an après la dissolution de la société de Londres, on évalua son compte à plus de £80 000. Il tenait bon devant n’importe quel règlement de dettes avec « grande dextérité et intelligence », et s’était acquis une insigne réputation auprès du groupe des marchands pour son habile manipulation des finances et de l’approvisionnement des marchandises. En novembre 1767, Robert Grant s’était plaint à une connaissance que les débiteurs québécois de sa société, et « particulièrement William Grant », attachaient « moins d’importance à leur parole, à leur réputation et à leur crédit que le pire voleur qu’on ait jamais connu dans les Highlands d’Écosse ». En 1772, Samuel Jacobs se sentait aussi frustré des méthodes de Grant : « Vous faites une promesse, puis vous n’y pensez plus », lui reprochait-il. Après la dissolution de la firme des Grant, William conserva ou réorganisa ses associations avec les membres de son clan à Québec, à Montréal et à Londres, et devint par la suite un des doyens de sa « famille » dans la colonie.
Grant considérait la politique comme une tribune légitime pour promouvoir des améliorations dans le domaine commercial et il ne doutait pas plus de ses capacités d’homme politique que de ses capacités d’homme d’affaires. En 1764, s’étant déclaré protestant afin de n’être pas exclu des fonctions politiques, il demanda à ses associés londoniens de faire des pressions pour qu’il soit nommé au Conseil de Québec qui gouvernait la province, mais Murray, qui avait généralement une piètre opinion des marchands de la colonie, mit en garde les autorités de la métropole contre ce « jeune prétentieux ». En 1767, Grant s’attira l’animosité d’une grande partie du groupe des marchands pour avoir fait imprimer dans la Gazette de Québec une opinion du procureur général Francis Maseres* sur les lois concernant les faillites qui inquiétaient de nombreux créanciers [V. George Suckling*]. Grant se méfia d’abord de ceux qui critiquaient violemment le Régime militaire, tel Allsopp. Mais, en 1768, les « amis » de Grant auraient été parmi le « petit groupe des obstinés », composé principalement de marchands « résolus à s’opposer au gouvernement ». Ainsi, Grant appuya les demandes en faveur de la révocation de l’Acte de Québec, considéré comme une constitution imparfaite, d’un gouvernement représentatif et de l’introduction du droit commercial anglais (sujet difficile puisque les lois commerciales anglaises n’avaient pas été codifiées). Sa jeunesse et sa réputation l’empêchèrent cependant d’aspirer au leadership jusqu’à son mariage qui, en l’apparentant à quelques-unes des plus anciennes et des plus respectables familles de la colonie, lui donna une bonne assise sociale. En 1773, les marchands de Québec l’élirent comme membre d’un comité dont l’objectif était d’obtenir une réforme constitutionnelle.
Dans le domaine des affaires, Grant consolida, au cours des années 1770, sa position dans la région du golfe du Saint-Laurent en achetant les droits de certains des nombreux coseigneurs de Mingan et en louant les droits de pêche et de chasse au phoque de ceux qui ne voulaient pas vendre. Grant et ses associés, Dunn et Peter Stuart, éprouvèrent cependant de la difficulté à exploiter leurs propriétés jusqu’au moment où le Labrador repassa de la juridiction de Terre-Neuve à celle de Québec, en 1774. Comme leur prédécesseur Hugh Palliser*, les gouverneurs de Terre-Neuve John Byron* et Molyneux Shuldham* souhaitaient encourager la pêche saisonnière le long de la côte du Labrador, qui servait de pépinière pour former les marins britanniques. Ils ne tenaient donc pas compte des droits réclamés par les propriétaires coloniaux qui, chaque année, assistaient à l’invasion de leurs pêcheries de phoque par les pêcheurs britanniques saisonniers et par les navires interlopes coloniaux qui profitaient du fait qu’on ne faisait pas respecter les droits de propriété. À Québec, Grant réclama des terrains dans Saint-Roch, qui appartenaient à des propriétaires endettés ; en septembre 1772, il annonça qu’un moulin à vent venait d’être construit dans le faubourg. Il spécula aussi sur des terrains à La Canardière et, le 25 août 1774, il vendit à Ralph Gray pour £1 500 l’arrière-fief de La Mistanguienne, connu à ce moment-là sous le nom de Grandpré. Quelque temps auparavant, il avait vendu la maison Montcalm à Allsopp.
En 1775, durant la Révolution américaine, les aspirations financières de Grant se heurtèrent à la menace de l’invasion et au spectre de la ruine. « Déterminé à rester debout ou à tomber avec le gouvernement du roi », Grant se joignit à la milice des « citoyens indisciplinés », mise sur pied pour défendre Québec. Il condamna publiquement les rebelles et déclara, en septembre, que « la façon la plus courte et la meilleure » de juger les prisonniers américains « serait de les tuer sur-le-champ ». La Grande-Bretagne devrait soit céder à la rébellion ou « la poursuivre de toutes ses forces ». « Le gouvernement, par sa suprématie, est devenu méprisable », admit-il sans fard. Mais sous cette bravade se cachaient l’anxiété, l’appréhension du marchand et la déception devant la neutralité des Canadiens. Grant quitta son « manoir » de Saint-Roch pour un logement dans la haute ville, à la fois pour des raisons de sécurité et pour se joindre à la défense de la ville ; le 15 novembre, il dicta son testament selon lequel il léguait un tiers de ses biens à sa femme et le reste à des parents. Ses propriétés souffrirent beaucoup des déprédations causées par les Américains durant l’hiver de 1775–1776 [V. Benedict Arnold ; Richard Montgomery*]. Bon nombre de ses bâtiments furent détruits à Québec et à Saint-Roch où sa maison, après avoir été le théâtre d’escarmouches et de bombardements, fut brûlée par les Britanniques pour des raisons de défense. Il perdit aussi un navire de secours destiné à Boston ainsi que plusieurs postes de pêche, lesquels furent anéantis par mesure de représailles parce qu’il avait rasé des positions américaines et qu’il affichait ses sentiments antiaméricains.
Toutefois, la base financière de Grant demeura intacte. Après le départ des Américains, et peut-être après une période de reconstruction, il recommença à spéculer sur la propriété et à faire du lotissement. En octobre 1778, il acheta pour 5 000# un terrain avec un moulin et une scierie à Cap-Santé, près de Québec, et le vendit deux ans plus tard au prix de 7 200#. À Québec, il acquit en 1781 des terres autour du coteau Sainte-Geneviève, dans le faubourg Saint-Jean, et deux terrains rue du Sault-au-Matelot ; il céda à Jean-Baptiste-Amable Durocher pour 22 700# un terrain et une maison de pierre, rue Saint-Pierre. À Montréal, après avoir loué le château Ramezay au gouvernement pendant cinq ans, Grant le vendit en août 1778, moyennant 2 000 guinées, au gouverneur Haldimand pour utilisation continue par le gouvernement. En 1779, il acheta la seigneurie de Beaulac et une partie de celle de Chambly. Deux ans plus tard, il vendit une portion de la seigneurie de Jolliet, probablement acquise par mariage, à un parent de sa femme, Gabriel-Elzéar Taschereau, avec qui il avait conclu des affaires à plusieurs occasions.
De 1779 à 1786, Grant renforça sa position dans le bas Saint-Laurent en achetant les droits de quelques autres coseigneurs de Mingan et en faisant l’acquisition d’une part de la seigneurie de l’Île-d’Anticosti. En 1783, Grant, Dunn, Adam* et Mathew Lymburner dominaient aussi la chasse au phoque le long de la côte du Labrador à partir du Petit Mécatina jusqu’au delà de Blanc-Sablon. Néanmoins, les entreprises de pêche de Grant échouèrent deux fois au moins dans les années 1780. À la même époque, il augmentait le nombre de ses moulins. En 1778 et 1779, il avait entrepris la construction de moulins à différents endroits, entre autres à Saint-Roch, dans la seigneurie de Belœil et dans l’île Sainte-Hélène, d’où David Alexander Grant, un des fils de son frère aîné David, surveillait les intérêts de son oncle dans les moulins, la construction navale et les seigneuries de la région de Montréal. Les énormes capitaux qui étaient requis pour ces entreprises provenaient en partie de prêts ; bien qu’en mars 1780 Grant ait pu prêter £1 058 à John Coffin, il dut emprunter £4 076 à David Alexander Grant un an plus tard et £1 000 (cours d’Angleterre) au procureur général James Monk*, en juillet 1784.
Le loyalisme dont Grant avait fait étalage en 1775 et 1776 porta fruit, puisqu’il fut nommé au Conseil législatif en 1777. De même, grâce à une association commerciale avec le receveur général de Québec, sir Thomas Mills*, qui était un absentéiste, et le receveur général par intérim à Québec, Thomas Dunn, Mills nomma Grant receveur général adjoint à la place de Dunn, en avril 1777. Ces nominations apportèrent une certaine stabilité financière à une carrière commerciale fluctuante, mais elles plongèrent Grant dans une controverse politique. Chargé en tant qu’adjoint de la perception et de la garde des fonds de la province, Grant hérita d’un médiocre mode de perception des revenus et ne tarda pas à éprouver des difficultés avec les fonctionnaires provinciaux au sujet des honoraires et sur la question de savoir envers qui il était comptable. Ses efforts pour améliorer le mode de perception échouèrent ; il proposa au conseil de mettre en vigueur la perception des impôts de transfert de propriété (le droit de quint des seigneurs ainsi que les lods et ventes des propriétaires de terrains urbains). On rejeta sa proposition par peur de la réaction qu’elle aurait causée. Ces problèmes furent de toute façon éclipsés par l’agitation politique au sein du conseil où, en octobre 1780, Grant se dressait contre Haldimand en tant qu’opposant intéressé des mesures de guerre, tels la réglementation du prix du blé et l’ajournement par le gouverneur de la question des réclamations des dommages de guerre (notamment celles de Grant) et de la question de la réforme administrative.
Après qu’Allsopp eut été suspendu du conseil en 1783, Grant devint le chef de l’opposition à la politique de Haldimand. À la tumultueuse session de 1784, il demanda instamment l’introduction dans la province de la « common law et du droit écrit d’Angleterre », notamment de l’habeas corpus, qui avait été suspendu en 1774. En vertu de l’Acte de Québec, les Canadiens resteraient soumis au gouvernement arbitraire par le biais du conseil, pensait Grant, et seule la complète extension des droits britanniques pourraient « les rallier et les attacher à leur roi et à leur pays – et les rendre avantageusement et commercialement utiles à la nation ». Il réclama aussi une assemblée élective, déclarant qu’il considérait « la représentation et la liberté dans le gouvernement comme des ressorts absolument nécessaires pour donner de l’énergie à la nouvelle machine commerciale et la mettre en branle ». Pourtant, le 22 avril, au moment où Grant était au sommet de sa campagne, on rejeta sa proposition d’une requête par laquelle le conseil demanderait l’établissement d’un « grand conseil électif », le droit commercial anglais et le choix d’un jugement avec ou sans jury (« ce rempart de la sécurité anglaise »).
Derrière les déclarations que Grant fit en 1784 se cachait un très vif affrontement avec le conseil et avec Haldimand au sujet des réclamations non autorisées d’honoraires que Grant avait présentées comme receveur général adjoint, des irrégularités dans ses comptes et de sa résolution d’obtenir des dommages de guerre à même les fonds de la province. Les comptes du receveur général ne faisant pas par tradition l’objet d’une vérification régulière, Grant refusa de se soumettre à une inspection provinciale ou à des réclamations totalisant environ £8 000, somme qu’il aurait conservée. En août 1784, il dut s’embarquer pour Londres afin de régler ses comptes devant la Trésorerie. Haldimand, qui avait considéré sa conduite envers Grant comme « indulgente et modérée », profita néanmoins de l’occasion pour nommer Henry Caldwell au poste de receveur général adjoint par intérim, de préférence à David Alexander Grant, le candidat de William.
À Londres, avec l’appui de quelques membres de son clan, de Canadiens, ainsi que de marchands et d’hommes politiques britanniques qui lui étaient favorables, Grant rechercha des contrats privés et fit des pressions avec d’autres personnes pour la mise en place d’un gouvernement représentatif et d’une réglementation du commerce impérial qui favoriserait les marchands de la colonie. En février 1785, il rencontra William Smith*, qui était en étroites relations avec Guy Carleton ; Smith écouta avec bienveillance Grant lui présenter la situation politique des marchands. Ce dernier prêta à Smith, qui espérait être nommé juge en chef de la province de Québec, plusieurs volumes traitant des lois de la colonie. Avec Isaac Todd, Grant organisa le commerce des marchands londoniens au Canada dans un effort pour hâter le remplacement de Haldimand par Carleton, plus favorable aux aspirations politiques des marchands.
C’est aussi pour des raisons personnelles que Grant souhaitait le remplacement rapide de Haldimand. Grant et Dunn, qui se trouvait lui aussi à Londres, désiraient renouveler leur bail des postes du roi. Ils avaient placé tous leurs espoirs dans le marchand londonien Brook Watson, ami de Carleton, tandis que leurs rivaux, George Davison* et ses associés, qui convoitaient le bail, comptaient sur Haldimand, alors en Angleterre lui aussi. Le sous-secrétaire d’État permanent, Evan Nepean, informa Haldimand en ces termes : « Je trouve que M. Grant a usé de son influence auprès de ses amis écossais pour contrer vos intentions ainsi que les miennes en faveur de Davison. » Carleton devint gouverneur, mais l’influence de Haldimand prévalut finalement dans la question des postes du roi, même si, grâce au lieutenant-gouverneur à Québec, Henry Hamilton*, Grant et ses associés conservèrent les postes jusqu’en octobre 1786. Par la suite, ils poursuivirent Davison et ses associés pour plus de £10 000 en dédommagement des améliorations et de l’équipement apportés aux postes, mais, en 1791, ils réglèrent l’affaire à l’amiable pour £1 800. Cependant, l’intervention de Carleton fit en sorte qu’aucune plainte concernant les revenus ne fut portée contre Grant durant son séjour en Angleterre.
Grant revint à Québec en octobre 1786. Il ne put évincer Caldwell de son poste de receveur général adjoint et, au conseil, il céda la direction politique à Smith, devenu juge en chef. Toutefois, encouragé par les progrès faits durant son absence et conseillé de temps à autre par Allsopp, Grant reprit ses bruyantes demandes pour des réformes judiciaires et politiques, laissant éclater sa haine pour Adam Mabane* et le French party qui défendaient l’Acte de Québec, l’appareil judiciaire existant et le désuet code commercial français. Spécialiste en droit français et anglais, ainsi que juge chevronné de la Cour d’appel (une des fonctions assumées par les conseillers législatifs), Grant était parfaitement au courant des principales plaintes des marchands concernant l’appareil judiciaire : l’absence d’un code commercial défini dans la colonie et le manque de cohérence des juges provinciaux quand ils entendaient la preuve et rendaient leurs jugements. Grant lui-même avait figuré dans deux jugements pertinents (celui du Conseil privé britannique dans la cause l’opposant à la veuve de Louis Charly Saint-Ange, en 1785, et celui de William Smith dans la cause l’opposant à Alexander Gray, un an plus tard), sur lesquels le juge en chef s’était fondé pour prescrire l’utilisation des lois anglaises quand les deux parties étaient britanniques. Comme membre de la commission du conseil mise sur pied en 1786 par Carleton (alors lord Dorchester) pour enquêter sur les règlements de commerce et de police, Grant politisa de nouveau les intérêts commerciaux en obtenant des marchands de Québec, l’élément de réforme le plus radical de la province, une pétition pour l’introduction du droit anglais. En avril 1787, en partie à cause de sa rhétorique incendiaire, la « rage de parti » éclata au sujet de la réforme judiciaire. Dorchester dut ordonner une enquête de grande envergure sur l’administration de la justice. Grant témoigna que les tribunaux avaient fréquemment recours à l’équité, en particulier dans les causes commerciales, ce qui confirmait les difficultés pratiques d’application des lois anglaises ou françaises. Toutefois, l’enquête se termina dans la confusion et dans l’impasse.
Au conseil, Grant continua à se préoccuper de l’articulation politique des aspirations commerciales des marchands. En 1789, il fut nommé surintendant de la navigation intérieure à Québec ; entre autres, il veillait à l’enregistrement des bateaux qui naviguaient sur les Grands Lacs et dont les propriétaires résidaient à Québec. En 1790 et 1791, la commission sur la réglementation du commerce et de la police, dont Grant faisait partie, enquêta sur la navigation intérieure et présenta un projet de loi recommandant qu’on libère la traite des fourrures des nombreuses restrictions gouvernementales qui l’encombraient. « Laissée à elle-même, elle s’épanouira et s’étendra. Touchez-y, elle déclinera ou elle mourra », affirmait Grant. Parmi les restrictions que le projet de loi recommandait d’abolir figurait celle sur la vente du rhum aux Amérindiens ; à cette époque, Grant possédait deux des cinq distilleries de la colonie, lesquelles, « en raison des difficultés de transport et d’approvisionnement en mélasse, et autres inconvénients locaux et temporaires », ne produisaient qu’à 50 p. cent de leur rendement, selon le groupe des marchands. Le projet de loi, qui fut adopté en 1791, supprima le système des permis réglementant la traite des fourrures, en vigueur depuis 1764. Grant prit aussi un vif intérêt aux règlements portant sur la pêche et le commerce du blé et de la farine (dont il s’occupait encore), ainsi qu’à ceux qui concernaient le pilotage.
La fin des années 1780 fut difficile pour Grant. Il perdit non seulement les postes du roi, mais, comme les autres, il fut affecté par une dépression et une instabilité générales qui s’étaient établies dans la colonie après la Révolution américaine. De plus, l’effondrement du système de financement provincial, qui avait été mis sur pied en 1782 et qui comportait l’achat par les marchands de billets de caisse [V. James Dunlop], faillit acculer Grant ainsi que d’autres personnes à la ruine. En février 1787, il contracta une dette importante de £2 250 envers Peter Stuart. En 1788, pourtant, ses possessions seigneuriales rapportaient des loyers de £300 par année. À Québec, il continua d’acheter des terres autour du coteau Sainte-Geneviève. En juin 1791, il loua le 23 de la rue Saint-Pierre, avec le quai et les dépendances, à la Fraser and Young [ V. John Young]. Ses intérêts dans la région de Montréal étaient toujours administrés par David Alexander Grant, et, en février 1791, il avait vendu une partie importante de ceux-ci à son neveu pour £6 000. En août, Grant était en mesure de prêter près de £550 (cours d’Angleterre) et semblait être sorti de sa plus rude période de difficultés. En octobre, le marchand montréalais William Maitland lui versa £1 000 pour qu’il ne revendique pas de droits sur la succession de sa femme, Jane Elizabeth, laquelle était la sœur de Grant.
Comme il avait toujours pris une part active aux luttes politiques des marchands, Grant se trouvait en première ligne quand, à la fin des années 1780 et au début des années 1790, de nouvelles institutions sociales, souvent dominées par les marchands, commencèrent à voir le jour à Québec. En avril 1789, il était parmi les 21 membres fondateurs de la Société bienveillante de Québec, créée pour aider les membres dans le besoin par suite d’une maladie, de la vieillesse ou de toute autre raison. Entre 1789 et 1795, il exerça quatre fois les fonctions d’administrateur de la bibliothèque de Québec ; il fut l’un des souscripteurs et des fondateurs de la Société d’agriculture en 1789, et membre de son conseil d’administration en 1791 et 1793. En janvier et février 1792, il fut le principal organisateur et le président du Club constitutionnel qui, à ce qu’on disait, était composé des 165 citoyens de Québec réunis à la Franks’ Tavern le 26 décembre 1791, pour célébrer la proclamation de l’Acte constitutionnel. Société de conférences qui se réunissait tous les 15 jours, le club cherchait à encourager la connaissance de la constitution britannique ainsi qu’à « diffuser [...] un esprit d’industrie commerciale et agricole ». Voyant que les Canadiens avaient une meilleure compréhension de l’autorité parlementaire britannique, Grant organisa prudemment une discussion sur les « Droits de Citoyens Canadiens » énoncés dans l’Acte de Québec et l’Acte constitutionnel. Le 26 janvier 1792, pour montrer avec ostentation son rang dans la colonie, Grant reçut à dîner à Bijoux, sa maison de campagne près de Québec, le prince Edward Augustus, sa suite et le lieutenant-gouverneur Alured Clarke*. En 1794, Grant occupa le poste de grand maître adjoint des Moderns, ordre de francs-maçons du Bas-Canada.
Bien que Grant ait pris un vif intérêt à obtenir la nouvelle constitution, son mandat de conseiller législatif ne fut pas renouvelé. Cependant, résolu à rester un chef politique, il chercha à se faire élire député de la circonscription de la Haute-Ville de Québec à la première chambre d’Assemblée, en juin 1792. Avec l’appui énergique de Charles-Louis Tarieu de Lanaudière, un vieil ami et vice-président du Club constitutionnel, et des marchands Mathew et John Macnider, il fut élu, de même que Jean-Antoine Panet, dans une large mesure grâce aux artisans, aux travailleurs ayant droit de vote et aux hommes d’affaires canadiens et britanniques. Grant remercia ses électeurs anglophones dans la Gazette de Québec et, n’étant pas homme à sous-estimer ses capacités, il implora le ciel de lui permettre de faire ce qui pouvait être fait pour le bien de l’Empire et de répondre à leurs souhaits ; le texte français de la lettre ne faisait aucune allusion à l’Empire. Considéré comme un éventuel membre influent de l’Assemblée, il prêta en toute confiance à d’autres députés ses nombreux volumes de John Locke, de sir William Blackstone, de Montesquieu, de Voltaire et d’autres sur la théorie politique et le droit constitutionnel. En décembre 1792, James McGill, l’un des anciens commis de Grant, proposa de le nommer président en s’appuyant sur son bilinguisme, sa connaissance du droit constitutionnel et son expérience du gouvernement. La nomination de Grant souleva des objections censément parce qu’un candidat défait, Allsopp, avait contesté son élection, alléguant que Grant « avait ouvert des maisons d’amusement, distribué des cocardes, etc., au détriment du libre choix ». Grant proposa alors McGill. Toutefois, la majorité canadienne, unie par une conscience nationale naissante, préféra Panet. L’Assemblée rejeta en mars 1793 la pétition d’Allsopp, signée par seulement 15 électeurs sur plus de 600, mais le fait que Grant ou McGill n’aient pas obtenu la présidence constituait la première indication que les marchands britanniques s’étaient montrés trop confiants dans leur espoir de dominer l’Assemblée et d’utiliser le pouvoir de taxation et la réglementation des tarifs pour transformer le milieu commercial de la colonie.
Au cours de la première législature, qui dura jusqu’en 1796, Grant joua un rôle très important : il fut souvent en 1792 et 1793 le porte-parole du juge en chef Smith, il obtint pour ses collègues les privilèges accordés aux députés de la chambre des Communes britannique et il présenta des projets de loi. Cependant, la plupart de ceux-ci, notamment deux visant à établir un régime d’assistance publique pour les pauvres et un autre destiné à promouvoir les écoles paroissiales, furent défaits. Il vota généralement avec le parti minoritaire des bureaucrates, favorisant entre autres des mesures telles que la franche-tenure, l’éducation publique, de préférence à l’éducation confessionnelle, et la primauté de l’anglais comme langue officielle du compte rendu des délibérations de l’Assemblée. Mais comme l’un des défenseurs les plus indépendants du gouvernement, il vota aussi contre une proposition de John Richardson* visant à interdire l’usage du français dans le processus législatif et enterra effectivement une autre proposition de Thomas Coffin*, qui aurait retiré à l’évêque catholique de Québec le droit exclusif de diviser les paroisses catholiques. En 1794, se méfiant encore des juges coloniaux, Grant s’opposa à un projet de loi sur la réforme judiciaire, « de la façon la plus adroite qu’il pouvait », selon un de ses adversaires de longue date, le procureur général Monk. Appuyé par Joseph Papineau* et d’autres membres du parti canadien, Grant chercha en vain à faire introduire dans le projet de loi une clause radicale, d’abord une idée de Smith, selon laquelle les procès de la future Cour du banc du roi se conformeraient entièrement à ceux de la cour anglaise dans tous les cas où la couronne serait partie. Réélu en 1796, Grant appuya le parti des bureaucrates de façon plus systématique durant la deuxième législature, se rangeant de son côté dans 17 des 21 votes. Mais en ce qui concerne la présidence, il vota pour Panet de préférence à John Young. Aux élections de 1800, il fut défait dans la circonscription de la Haute-Ville par Augustin-Jérôme Raby*.
Au cours des prospères années 1790, dans le domaine des affaires, Grant se remit de ses difficultés de la décennie précédente. Ses moulins, boulangeries, quais, chantiers de bois et entrepôts bourdonnaient d’activité ; selon John Grant, fournisseur à Halifax, sa farine « était fort appréciée des boulangers ». Grant continua d’être importateur de gros ; il fournissait des marchands comme Edward William Gray, de Montréal, en produits allant du rhum de la Jamaïque, du sucre et du café aux étoffes variées de chez John Hounsom, marchand de toile londonien. Il exploitait avec Adam Lymburner une flotte de schooners qui desservait leurs pêcheries du Labrador. Les associés raffermirent encore plus leur position dans cette région en obtenant de John Young, en 1792, une créance de £545 que lui devaient des commerçants rivaux, Nathaniel et Philip Lloyd, ainsi que l’hypothèque de Young sur la seigneurie de Saint-Paul, au Labrador, laquelle appartenait aux Lloyd ; en 1796, ils achetèrent d’autres droits des coseigneurs de Mingan et de l’île d’Anticosti. L’année suivante, Grant ajouta à ses propriétés la seigneurie de Pierreville, acquise conjointement avec David Alexander Grant et Nicholas Montour, et, en mars 1799, une autre partie de la seigneurie de Chambly. Cette année-là, il divisa les deux premiers rangs de la seigneurie d’Aubert-Gallion en 118 lots pour en faire la concession. En 1792 et 1793, il avait acquis à Québec, pour £286, 17 des 48 actions dans le pont Dorchester enjambant la rivière Saint-Charles [V. David Lynd]. Il accrut aussi ses propriétés dans le faubourg Saint-Jean et à proximité, notamment autour du coteau Sainte-Geneviève en 1796 et 1798. Il acheta, sur le chemin Sainte-Foy, plusieurs lots et une résidence, appelée Upper Bijou House, qu’il loua en 1797 pour une période de sept ans, à £40 par année, au maître d’école James Tanswell. L’année suivante, il acheta de Pierre-Louis Panet une maison de pierre à trois étages, rue Saint-Pierre, qui fut louée par Allsopp en 1799.
L’investissement de Grant dans Saint-Roch commença à rapporter beaucoup, lorsque le peuplement du faubourg prit rapidement de l’expansion après 1795. Libre de tous règlements municipaux, puisque les juges de paix de Québec avaient décidé qu’ils ne s’appliquaient pas à Saint-Roch, Grant avait carte blanche pour concéder des lots et pour tracer des rues qui n’eurent que la moitié de la largeur de celles de la ville. En janvier 1797, il loua pour cinq ans à son meunier, George Miller, une grande prairie avec une maison, une boulangerie, des granges et deux moulins à vent, au prix de £245 par année. Juste comme le rythme des concessions de Grant dans Saint-Roch s’accélérait, le subterfuge qu’il avait utilisé pour élever sa propriété roturière en seigneurie parvint à l’attention du procureur général Jonathan Sewell*. En 1798, la couronne engagea donc contre Grant des poursuites qui se prolongèrent pendant plusieurs années. La même année, la Cour du banc du roi statua dans un procès que Monk avait intenté en 1793, au nom de la Trésorerie, sur les irrégularités des comptes de Grant à l’époque où il occupait le poste de receveur général adjoint ; la cour établit la priorité de la couronne dans tous les procès contre Grant. En plus de ses tracas d’ordre judiciaire, Grant eut des ennuis financiers continuels dans les années 1790, malgré le redressement de beaucoup de ses entreprises. En 1797 et 1798, il emprunta au moins £1 365 auprès de trois créanciers.
En 1801, le marchand, toujours entreprenant, se lança dans la culture expérimentale du chanvre, le gouvernement britannique étant persuadé que le Bas-Canada pouvait devenir un fournisseur sûr de cette fibre vitale pour la marine. En mai 1802, Grant fut nommé membre du comité pour l’encouragement de la culture du chanvre, créé peu auparavant. Il est pourtant douteux qu’il ait eu plus de succès que James Campbell ou Charles Frederick Grece* dans cette malheureuse entreprise. En mai 1801, il avait acquis de Montour pour £1 271 sa dernière seigneurie, celle de Rivière-David. En 1800, on lui avait accordé, selon le système des chefs et associés de canton [V. James Caldwell], les lettres patentes du canton de Grantham qui comprenait 27 000 acres ; cette acquisition est un exemple frappant de l’avidité des marchands britanniques pour les terrains des Cantons de l’Est. Trois ans plus tard, il acheta plusieurs centaines d’acres dans les cantons de Barford, de Granby, de Milton et de Clifton. En 1803, Grant, Stuart et Dunn louèrent pour 19 ans à la McTavish, Frobisher and Company, à raison de £500 par année, leur part des lieux de pêche et de chasse au phoque dans les seigneuries de Mingan et de l’Île-d’Anticosti ; Grant reçut la moitié du loyer. Vers cette époque, son association avec la firme Lymburner and Crawford pour la pêche et la chasse au phoque dans le bas Saint-Laurent connut des difficultés. La firme dut déclarer faillite à la mi-mai 1804, et Grant lui devait alors près de £11 000. Ce mois-là, John Jones annonça la vente aux enchères des exploitations de la firme sur la côte du Labrador, depuis Itamamiou (Étamaniou) jusqu’à Bras d’Or (Brador). Le 19 septembre 1804, Grant acheta la moitié de la part de la Lymburner and Crawford dans l’entreprise, pour £4 750 ; trois jours plus tard, il vendit un tiers des exploitations de celle-ci à Charles William Grant, fils aîné de David Alexander, pour £3 166. En avril 1805, William versa £1 125 pour la part de la Lymburner and Crawford dans les seigneuries de Mingan et de Saint-Paul. Entre-temps, comme il s’était porté garant des dettes de la firme pour £11 700, il avait dû verser une partie de cette somme, soit £2 700, en décembre 1804.
Bien que coûteuses, les affaires de Grant dans le bas Saint-Laurent ne semblent pas avoir affecté les transactions foncières qu’il effectua à Québec entre 1800 et 1805. Il acquit des terrains à différents endroits : le long et au nord de la Grande Allée, à Charlesbourg, juste en dehors de la ville, puis encore une fois autour du coteau Sainte-Geneviève et dans Saint-Roch. À cet endroit, il reprit aussi des concessions en paiement de dettes et, comme la population continuait de s’accroître rapidement, il fit de nouvelles concessions et vendit même du terrain, purement et simplement. En février 1803, il loua le quai de la Reine au marchand George Symes pour une période de sept ans, à raison de £600 par année, et, en 1805, une maison de pierre à trois étages, rue Saint-Pierre, à la firme d’encanteurs Jones and White. Toutefois, les affaires que Grant conclut à cette époque le criblèrent encore plus de dettes. Entre 1801 et 1803, il emprunta au moins £955 ; en 1803, il devait à Stuart et à Dunn £1 315 pour des marchandises fournies à crédit, et il fut condamné par la Cour du banc du roi à payer £777 à Charles Ward Apthorp, de New York.
Depuis sa défaite aux élections de 1800, Grant s’était très peu occupé de politique. En 1802, il appuya une pétition demandant un terrain pour construire une église presbytérienne à Québec. De mai à juillet 1805, il exerça les fonctions de conseiller auprès de l’évêque coadjuteur de Québec, Joseph-Octave Plessis*, qui négociait avec Sewell et le lieutenant-gouverneur, sir Robert Shore Milnes*, la reconnaissance légale du titre et du poste d’évêque catholique de Québec. Commissaire depuis 1792 pour la construction et la réparation des églises dans le district de Québec, Grant avait établi de bonnes relations avec la hiérarchie catholique. En 1798, il avait été conseiller de Plessis au moment où le coadjuteur avait cherché, sans succès, à faire adopter une loi qui reconnaîtrait les limites des paroisses catholiques existantes et futures. En 1804, l’infatigable marchand était élu député de la Haute-Ville à l’Assemblée. Pendant la première session, l’année suivante, il vota à sept reprises avec le parti des bureaucrates et quatre fois contre. Son opposition la plus remarquable se produisit au moment du vote d’un projet de loi controversé visant à financer la construction d’une prison à Québec et à Montréal par la levée d’un impôt sur les importations plutôt que sur la terre. Grant était marchand, mais c’est le propriétaire terrien qui domina chez lui, et il fut le seul député britannique à voter en faveur du projet de loi. En 1805, ce vétéran de la fonction publique reçut sa dernière nomination, celle de maître adjoint de la Maison de la Trinité de Québec, fondée cette année-là pour surveiller la navigation.
Depuis 1790, Grant avait graduellement cessé de jouer un rôle direct dans certaines affaires. Il n’en resta pas moins un homme actif jusqu’à son décès, le 5 octobre 1805. Il mourut d’une « inflammation des intestins, après une courte maladie », à son domicile de la rue des Pauvres (côte du Palais). « Nul de ses proches n’a osé appeler un prêtre, ni parler en aucune manière de religion au malade, écrivit Plessis à Mgr Denaut. Après sa mort, on a parlé de le faire enterrer à la catholique, mais le Col. Deschambault [Louis-Joseph de Fleury Deschambault] a refusé de m’en venir faire la proposition, prévoyant que je la négativerois. » Grant fut inhumé le 8 octobre après une cérémonie à la cathédrale anglicane Holy Trinity.
William Grant était un homme énigmatique, intelligent, perspicace et visiblement ambitieux, que seuls quelques amis et les membres de sa famille connaissaient intimement ; aux autres, il semblait un personnage impétueux et souvent présomptueux. En 1789, Alexander Fraser, qui était aussi britannique, porta sur lui un jugement qui paraît équitable : « M. Wm. Grant est un homme possédant d’excellentes qualités, une parfaite connaissance des lois françaises ainsi qu’une bonne connaissance des lois anglaises, particulièrement de celles qui concernent les affaires [...] Il est prompt à pénétrer les caractères des hommes et il a le don de profiter de leurs points faibles pour servir ses desseins, alors que ses propres pensées sont impénétrables, car il est passé maître dans l’art de la simulation et de la dissimulation ; il est d’un sang-froid effronté pour ce qui est du tempérament et de la contenance qu’il ne perd pas quand on lui fait des reproches ou qu’on l’insulte. De plus, c’est un orateur habile et convaincant ; il a une plume rapide et, quand c’est nécessaire, il est d’une attention infatigable. » L’un des membres les plus entreprenants de la bourgeoisie britannique de Québec, Grant s’était marié avec une femme de la noblesse seigneuriale, mais il ne s’était jamais départi de son profond attachement au groupe des marchands. Il laissa à ses exécuteurs testamentaires, John Richardson, le puissant marchand montréalais qui avait épousé sa nièce, et Dunn, qui bientôt abandonna cette charge, une énorme succession embrouillée. Parmi les biens de Grant figurait une bibliothèque imposante et variée de près de 600 volumes, dont beaucoup traitaient du droit et de l’histoire. Les créances de Grant s’élevaient au moins à £9 300 ; de cette somme, ses associés dans les pêcheries du Labrador lui devaient près de £9 000. Ses propres dettes totalisaient au moins £23 700, dont plus de £13 500 concernaient directement les entreprises du Labrador. Parmi ses nombreux créanciers importants se trouvait la firme londonienne Brickwood, Daniel and Company, qui était peut-être son principal fournisseur. Comme Grant s’était soustrait toute sa vie au remboursement du déficit de ses comptes en tant que receveur général, sa succession dut verser £8 756 au gouvernement en 1807. Deux ans plus tard, celle-ci fut condamnée à payer £9 729 pour indemniser la couronne des lods et ventes que Grant avait perçus comme « seigneur » de Saint-Roch. Richardson contesta ce jugement, mais on ne connaît pas la décision finale qui fut rendue dans cette affaire.
À l’époque de sa mort, William Grant possédait de vastes propriétés : les seigneuries entières d’Aubert-Gallion, de Beaulac et de Rivière-David, la moitié de celles de Mingan et de l’Île-d’Anticosti, un tiers de celle de Mille-Vaches, des petites parties de Saint-Paul, de Saint-Joseph-de-la-Nouvelle-Beauce et de Deschambault, et un total de 45 000 acres dans les cantons de Grantham, Granby, Milton, Clifton et Barford. À Québec, il possédait la majeure partie du faubourg Saint-Roch, ainsi que des propriétés (dont beaucoup avec des maisons de pierre) dans le faubourg Saint-Jean et d’autres dans les rues Saint-Pierre, du Sault-au-Matelot et des Pauvres ; il détenait encore ses 17 actions dans le pont Dorchester. Néanmoins, tous ses biens ne suffirent pas à rembourser ses dettes, et, en 1807, son légataire universel, Charles William Grant, renonça à ses droits sur la succession. Grant avait laissé une rente viagère de £200 à sa femme, qui mourut en 1818. En 1811, afin de régler toutes les réclamations, Richardson avait disposé de presque toute la succession de Grant.
Un dessin au crayon représentant William Grant fut reproduit d’abord dans Gilbert Parker et Claude G. Bryan, Old Quebec : the fortress of New France (Toronto, 1903), 221, ensuite dans Gwillim, Diary of Mrs. Simcoe (Robertson ; 1911), 98, puis dans Francis-Joseph Audet et Édouard Fabre Surveyer, « William Grant », la Presse, 7 mai 1927 : 21, 24. Selon Robertson, une gravure aux APC servit de modèle au dessin ; mais aujourd’hui les APC ne semblent posséder ni le dessin ni la gravure.
AAQ, 20 A, III : 149 ; 210 A, IV : f.196.— ANQ-M, CE1-63, 11 sept. 1770.— ANQ-Q, CE1-61, 8 oct. 1805 ; CN1-16, 2 févr., 19 mars, 2 avril, 15–17 juin 1805, 4 mars, 25 mai, 11, 18, 25 juin, 23, 25, 31 juill., 8 août, 2, 7 sept., 14, 31 oct. 1807, 27 avril 1808, 24 janv., août–déc. 1809 ; janv., févr., avril, mai 1810, 28 juill. 1813 ; CN1-25, 23 août 1775, 22 mai, 24 juill., 5 oct. 1778, 23 mars, 31 août 1780, 1er, 13, 28 févr., 22 mars, 3 avril, 5 mai, 6, 16 juill. 1781, 6 févr., 26 juin 1783, 16 févr., 1er, 17 avril, 26 mai, 29 juill., 2, 17 août, 14, 21 oct. 1784 ; CN1-83, 19, 20 déc. 1783, 6 oct., 30 déc. 1786, 16 févr., 24 avril, 19 mai, 14 juin, 5 juill., 28 déc. 1787, 12, 31 janv., 8, 14, 28 mai, 30 sept., 15, 16, 20 déc. 1788, 28–30 avril, 22, 28, 31 mai, 5 oct., 12 déc. 1789, 30 mars, 31 mai, 25 août, 14 oct., 20 déc. 1790, 26 janv., 10 févr., 13 mai, 20 août, 7 déc. 1791, 14 févr., 24, 31 mars, 7, 11 avril, 16 oct. 1792, 16 févr., 26 oct., 17 nov., 23 déc. 1793, 20 févr., 6, 15 sept., 28 oct. 1794 ; CN1-92, 1er, 27 oct., 5 nov. 1798 ; CN1-145, 29 avril, 4 mai 1802, 4 févr., 15 mai 1803 ; CN1-178, 12 mai 1795, 12 avril 1797 ; CN1-193, 22, 28 déc. 1804 ; CN1-205, 5 juill., 23 sept. 1773, 16 juill. 1774, 10 avril, 15, 17 nov. 1775, 3 juin 1778, 29 mars 1780, 22 juin 1784 ; CN1-207, 22 oct. 1763, 18, 29 août, 4, 7, 8, 12, 29 sept., 15, 30 oct. 1764, 2 oct. 1765, 27 août, 15, 16 sept. 1766, 27 nov. 1767, 7 janv. 1769, 21 août, 12, 18 oct. 1771, 25 août 1774 ; CN1-230, 2 avril 1792, 3 juin, 5 déc. 1795, 13 févr., 2 juill., 15 août 1796, 3 mai, 10 oct. 1798, 23 août 1799, 5 avril 1800, 1er août 1801, 21 avril 1802, 19 nov. 1803, 14 mai, 19 sept., 13 déc. 1804, 4 janv., 5 avril 1805, 31 oct. 1806, 22 juin 1807, 22, 30 avril 1808, 17 janv. 1809 ; CN1-248, 11 juill. 1768, 14 nov. 1769, 14 nov. 1770, 2, 3 août 1773, 6 juin, 1er, 20 juill., 5, 23 août 1774, 18 févr., 12 avril, 17 mai, 13, 17 juin, 6 juill. 1775 ; CN1-256, 3 févr. 1787, 30 oct. 1790, 25 juin, 24, 29 oct. 1791, 30 oct. 1792, 20 mai, 30 sept. 1793, 13 juin, 25 sept. 1794, 22 oct. 1795, 23 oct. 1796, 20 janv., 27 avril, 27 mai, 2 nov. 1797, 2 nov. 1799 ; CN1-262, 16 oct., 12 déc. 1795, 18 févr., 4 juin, 21, 25, 26 juill., 27 sept., 27 oct., 8 nov. 1796, 27 juill., 14 août 1797, 10, 15, 20, 26, 28 juill. 1798, 29 janv., 23 févr., 29 avril, 13 mai, 29 juin, 23 sept., 8, 10 oct. 1799, 5, 23 mars, 10, 12 mai, 6, 16, 17 juin, 29 juill., 30 août, 18 sept., 14, 20 oct., 1er, 10, 13, 14 déc. 1800, 17, 28, 29 avril, 5, 22 mai, 15, 25 juin, 15 juill., 2, 5, 25 oct., 13, 22 nov., 5, 13, 18, 22–26 déc. 1801, 12 janv., 23 mars, 5 avril, 9 mai, 7 juin, 7, 12 juill., 5, 6, 9 août, 15 sept., 9, 14, 20 oct., 18 nov., 1er, 2, 22, 31 déc. 1802, 3, 14 janv., 4, 5, 21 févr., 9 juin, 19 juill., 2 août, 24, 27, 29 sept., 27 oct., 20, 22 déc. 1803, 9, 10 juill., 24 août, 21, 22 sept., 30 oct., 7, 28 nov., 20 déc. 1804, 13 févr., 26 juill., 9 sept., 5, 7 nov. 1805 ; CN1-284, 8 mai, 1er juill., 21–23, 28 sept. 1795, 21 janv., 7 juill. 1796, 11 janv., 1er juill. 1797, 13 nov. 1798, 19 juill., 5, 15 oct., 3 déc. 1799, 5, 18, 19 sept., 3 déc. 1800, 14 avril, 16 juill., 3, 7, 12 sept. 1801, 21 mars, 15 avril, 28, 30 juin 1802 ; CN1-285, 29 sept. 1798, 10 oct. 1801, 21 mai 1802, 29 janv., 8, 17 août, 8 oct. 1803, 7, 27 févr. 1805 ; P-240.— APC, MG 19, A2, sér. 3, 2 : 14 ; 3 : 52s., 59–61, 161–163 ; 4 : 45s., 51s., 68, 75s., 82 ; 8 : 22 ; 15 : 1873–1894 ; 18 : 2528–2535 ; 20 : 2755, 2764, 2842 ; 21 : 2859, 2870s. ; 22 : 3027, 3031, 3049 ; MG 23, A6, GII, 3, vol. 2–5 ; 15 : 54–69 ; MG 24, L3 : 7435, 18059–18068, 23808–23811, 26286–26288, 26908–26916, 47680s., 47717–47721 ; MG 30, D1, 14 ; RG 1, E1, 105–115 ; L3L : 47657, 47660–47666, 47668–47672, 47686–47709, 47722–47783 ; RG 4, A1 : 110, 114s., 177, 4368, 4538, 4715 ; RG 42, sér. 1, 183 ; RG 68, General index, 1651–1841 : ff.1, 222, 308, 326, 531, 543, 677.— Arch. privées, David Roberts (Toronto), A. 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Bibliographie de la version révisée :
La Gazette de Québec, 22 déc. 1791.
David Roberts, « GRANT, WILLIAM (1744-1805) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/grant_william_1744_1805_5F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/grant_william_1744_1805_5F.html |
Auteur de l'article: | David Roberts |
Titre de l'article: | GRANT, WILLIAM (1744-1805) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 2018 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |