TAILLON, sir LOUIS-OLIVIER, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 26 septembre 1840 à Saint-Louis-de-Terrebonne (Terrebonne, Québec), fils d’Aimé Taillon, fermier, et de Josephte Daunais ; le 14 juillet 1875, il épousa à L’Assomption, Québec, Georgiana Archambault, veuve de Candide Bruneau et fille de Pierre-Urgel Archambault*, et ils eurent un enfant, mais la mère et le bébé moururent peu après la naissance en janvier 1876 ; décédé le 25 avril 1923 à Montréal.

De 1847 à 1856, Louis-Olivier Taillon fréquenta le collège Masson à Saint-Louis-de-Terrebonne, où il eut notamment comme condisciples Joseph-Adolphe Chapleau* et Alphonse Desjardins* (1841–1912). Au terme de ses études, il décida de se préparer au sacerdoce mais, après avoir enseigné au collège durant six ans, il opta plutôt pour le droit. Il entreprit son stage en 1862 à Montréal au cabinet Fabre, Lesage et Jetté et le termina auprès de Désiré Girouard*. Admis au barreau le 6 novembre 1865, il exerça avec plusieurs éminents avocats, dont Sévère Rivard*, François-Xavier-Anselme Trudel*, Fabien Vanasse, Lomer gouin et Siméon Pagnuelo. Le dernier cabinet auquel il serait associé porterait le nom de Taillon, Bonin, Morin et Laramée. Fait conseiller de la reine le 20 janvier 1882, il fut élu bâtonnier et conseiller du barreau de Montréal en 1892.

Taillon n’avait pas tardé à s’intéresser à la politique. Ultramontain comme Rivard et Trudel, il contribua à la formulation et à la promotion du Programme catholique de 1871 [V. Trudel], qui visait à purifier la politique et à subordonner le Parti conservateur aux enseignements moraux de l’Église. Partisan du nationalisme canadien-français et de la suprématie pontificale en matière de foi et de discipline, il avait conseillé l’évêque de Montréal, Ignace Bourget*, au cours de son différend avec les catholiques libéraux et surtout avec les sulpiciens [V. Joseph-Alexandre Baile*] en 1867. Sa participation à l’organisation des fêtes du quarantième anniversaire de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1874 [V. Louis-Onésime Loranger*] le fit bien voir du public. L’année suivante, avec l’appui de Trudel, de Desjardins et d’autres ultramontains, il brigua les suffrages dans la circonscription provinciale de Montréal-Est. Il l’emporta, mais sa ferveur ultramontaine l’empêcha probablement d’avoir un poste ministériel.

À l’Assemblée législative, Taillon put faire montre de ses talents d’orateur et de débatteur. C’était un homme à principes, mais sans beaucoup de panache. Sa présence dans les banquets était recherchée, car il chantait des chants patriotiques d’une belle voix de baryton. Il adorait les soirées musicales et, après une journée particulièrement difficile, il rentrait chez lui pour oublier les dissensions politiques en jouant du piano. Sa conversation et ses souvenirs agrémentèrent d’innombrables petites réunions. Sa longue barbe, qu’il tiraillait tour à tour de la main droite et de la main gauche quand il était préoccupé ou nerveux, devint sa marque distinctive. Il soutenait le gouvernement de Charles Boucher* de Boucherville et faisait la promotion du programme ultramontain. À titre de défenseur de Bourget, il présenta en 1875 le projet de loi sur la reconnaissance civile des paroisses érigées à même l’ancienne paroisse sulpicienne de Notre-Dame. La même année, une autre loi du gouvernement Boucherville avait cédé le pouvoir en matière d’instruction aux autorités religieuses.

Taillon appuya les tentatives du gouvernement en vue de contraindre les municipalités – Montréal entre autres – à honorer leurs engagements de soutien financier envers le chemin de fer de Québec, Montréal, Ottawa et Occidental. Mécontent de cette politique, le lieutenant-governeur, Luc Letellier* de Saint-Just, fit un coup d’État le 2 mars 1878 : il destitua le gouvernement Boucherville et invita les libéraux d’Henri-Gustave Joly* à prendre la tête de la province. Bien que les élections du 1er mai aient permis aux libéraux de gagner quelques circonscriptions supplémentaires et de rester en poste, Taillon conserva son siège. Dès lors, sous l’autorité de Chapleau, successeur de Boucherville à la direction du parti, il travailla sans relâche pour que les conservateurs reprennent le pouvoir, ce qu’ils firent en octobre 1879.

Pourtant, Chapleau et Taillon n’étaient pas toujours du même avis. Taillon soutenait l’école de médecine et de chirurgie de Montréal dans sa lutte pour préserver son indépendance vis-à-vis de l’université Laval [V. Thomas-Edmond d’Odet* d’Orsonnens]. Membre en 1881 du comité administratif du diocèse de Montréal qui étudia la présence de l’université Laval à Montréal et membre du comité législatif qui trancha la question, il eut de vifs échanges avec Chapleau sur le sujet. Néanmoins, il fit campagne sous la bannière de Chapleau aux élections générales de 1881 et récolta une plus forte majorité que tous les autres candidats. En raison de sa contribution à la victoire conservatrice, de son aide aux élections partielles de 1880 et de ses résultats impressionnants dans sa circonscription, Chapleau proposa sa nomination à la présidence de l’Assemblée. Taillon exerça cette fonction du 8 mars 1882 au 27 mars 1884, tout au long des mandats de Chapleau et de Joseph-Alfred Mousseau*.

À la démission du gouvernement Mousseau, en janvier 1884, Taillon accepta de servir à titre de procureur général et de leader du gouvernement en Chambre sous John Jones Ross*, même s’il aurait préféré Louis-Rodrigue Masson* comme premier ministre. Il occupa ces postes du 23 janvier 1884 au 25 janvier 1887. Il appuya les restrictions financières de Ross et, en tant que tacticien parlementaire, il aida le gouvernement à naviguer au milieu des différends religieux et politiques. L’attitude de la province à la suite de la rébellion du Nord-Ouest [V. Louis Riel*] déclencha une controverse au centre de laquelle il se retrouva avec Ross. Tous deux soutinrent le gouvernement fédéral dans sa décision de laisser pendre Riel, ce qui indigna un grand nombre d’ultramontains du Parti conservateur, mais ils tentèrent de faire en sorte que la province garde ses distances vis-à-vis cette décision. Taillon craignait que, en prenant position sur une affaire de compétence fédérale, la province de Québec se trouve affaiblie. Honoré Mercier* réussit à galvaniser les nationalistes autour de la défense de Riel, ce qui mena à la défaite du gouvernement Ross aux élections d’octobre 1886. Battu à cette occasion dans Montréal-Est, Taillon fut élu dans Montcalm en décembre.

Des années plus tard, Taillon attribuerait la chute du gouvernement Ross non pas tant à l’exécution de Riel qu’à l’opposition d’une partie du clergé à la loi de 1885 sur les asiles. Cette loi autorisait des organisations telle l’Église catholique à administrer des asiles d’aliénés mais stipulait que l’État, en échange de sa contribution financière, nommerait un bureau médical qui superviserait les établissements et leur personnel médical. Bon nombre d’évêques et d’autres religieux craignaient que, ensuite, l’État mette son nez dans des établissements du même genre, les hôpitaux par exemple. Aussi menèrent-ils une lutte acharnée contre la loi. La victoire de l’État créa du ressentiment chez les ultramontains les plus radicaux, qui voulaient que le gouvernement subventionne les établissements sans demander des comptes. Cependant, Taillon avait tort de croire que cette question avait été un facteur déterminant de la défaite du gouvernement Ross.

Dans un ultime espoir de rester en poste malgré leur défaite électorale, les conservateurs décidèrent que Ross démissionnerait en faveur de Taillon car celui-ci, croyait-on, serait peut-être capable de ramener dans le giron du parti les ultramontains, qui détenaient la balance des pouvoirs. Le gouvernement Taillon entra en fonction le 25 janvier 1887, mais ne parvint pas à récolter l’appui nécessaire. Après deux votes contre son candidat à la présidence de l’Assemblée, Taillon quitta le fauteuil de premier ministre. Mercier prit sa place le 29 janvier. Les conservateurs fédéraux offrirent à Taillon un siège à la Cour supérieure du Québec, mais, bien qu’il eut protesté du contraire, il aimait trop la politique pour devenir juge.

À titre de chef de l’opposition, Taillon représenta Montcalm de 1886 aux élections générales du 17 juin 1890, où il perdit dans la circonscription de Jacques-Cartier. Tout en attaquant les dépenses excessives de Mercier, il lui reprocha de monter les anglophones contre les francophones au moyen de l’Acte relatif au règlement de la question des biens des jésuites. Pendant la controverse sur le chemin de fer de la baie des Chaleurs, il critiqua impitoyablement le premier ministre. Ce scandale déboucha d’ailleurs sur la destitution de Mercier par le lieutenant-gouverneur Auguste-Réal Angers* le 16 décembre 1891 et sur le retour des conservateurs au pouvoir sous la direction de Boucherville. Taillon assuma le poste de leader parlementaire du gouvernement et entra au cabinet en qualité de ministre sans portefeuille, donc sans salaire. Élu dans Chambly au scrutin général du 8 mars 1892, il conserverait ce siège jusqu’en mai 1896. Quand Boucherville démissionna en décembre 1892 parce qu’il refusait de travailler sous l’autorité du nouveau lieutenant-gouverneur Chapleau, Taillon fut appelé à former le gouvernement, ce qu’il fit le 16 de ce mois.

Un an plus tard, la générosité de Taillon fut mise à l’épreuve à l’Assemblée. Le 28 décembre 1893, Mercier, qui se mourait du diabète, défendit sa probité devant ses accusateurs, les membres du gouvernement. Les yeux tournés vers Taillon, qui se trouvait de l’autre côté de l’allée, il expliqua que les conservateurs l’avaient ruiné et traîné dans la boue. À présent, ils voulaient piétiner son cadavre. Le parti au pouvoir avait pris tous ses biens, dit-il, mais il lui restait son honneur. On l’avait acquitté des accusations de corruption qui pesaient contre lui. Dans cette atmosphère chargée d’émotion, Taillon se leva, traversa l’allée et donna la main à Mercier. Moins d’un an après, Mercier était mort et Taillon avait toujours la réputation d’être un brave homme.

À titre de premier ministre, Taillon fut un administrateur plutôt qu’un chef politique. Son gouvernement mit un frein aux dépenses de celui de Mercier en imposant un régime sévère d’économie. Sa réduction des subventions aux compagnies ferroviaires et ses augmentations de taxes étaient très impopulaires dans la province. Comme Mercier et Boucherville, il soutenait fermement l’agriculture. Les résultats étaient prometteurs. Le fromage québécois se classa dans les premières catégories à l’Exposition universelle de Chicago en 1893. La même année, les trappistes d’Oka mirent sur le marché leur célèbre fromage. Taillon suivit aussi l’exemple de ses prédécesseurs immédiats en appuyant les sociétés forestières qui exploitaient la région du Lac-Saint-Jean. Une crise assombrit son mandat : l’affaire Hall. Le trésorier de la province, John Smythe Hall*, ne voulait pas renouveler un emprunt contracté par le gouvernement en France en 1891. Il souhaitait plutôt obtenir un prêt à Londres par l’intermédiaire de ses sources de langue anglaise à Montréal tandis que Taillon favorisait une renégociation avec le Crédit lyonnais et la Banque de Paris et des Pays-Bas. Taillon remporta cette bataille, mais il perdit l’appui du milieu anglophone des affaires, et Hall démissionna. Taillon cumula la fonction de trésorier provincial et celle de premier ministre du 6 octobre 1894 jusqu’à la démission de son gouvernement en 1896.

Une question de compétence fédérale causa d’énormes problèmes à Taillon personnellement et à l’ensemble du Parti conservateur fédéral : la question scolaire du Manitoba [V. Thomas Greenway*]. Les conservateurs fédéraux étaient très divisés parce qu’ils n’arrivaient pas à la résoudre. En vue de les aider à rester au pouvoir et à remporter les élections générales de juin 1896, Taillon démissionna du poste de premier ministre le 11 mai et, avec ses collègues Desjardins, Angers et Ross, il entra dans le nouveau gouvernement de sir Charles Tupper* en qualité de maître général des Postes. Taillon et ses amis étaient très liés à l’Église et voulaient que le gouvernement fédéral légifère pour annuler la décision du Manitoba et restaurer les écoles catholiques. Ils subirent la défaite contre les libéraux de Wilfrid Laurier*. Taillon perdit dans Chambly et Verchères et démissionna du cabinet le 8 juillet. Il n’avait jamais gagné d’élections provinciales à titre de chef conservateur et ne remporterait jamais un siège fédéral.

Après sa défaite, Taillon continua d’œuvrer pour les conservateurs. Il refusa de rencontrer le délégué apostolique Rafael Merry del Val. Envoyé par Rome à la demande de Laurier mais à l’encontre des vœux de la plupart des membres de la hiérarchie catholique, ce délégué avait pour mandat d’établir les faits et de ramener la paix au sein de l’Église à la suite du compromis Laurier-Greenway, qui visait à régler l’épineuse question scolaire. Taillon estimait que ce compromis trahissait les catholiques du Manitoba et il le fit savoir publiquement. Les libéraux, affirmait-il, exploitaient la crise à des fins politiques, et les autorités libérales dans leur ensemble préféraient des écoles non confessionnelles. On ne s’étonnera pas qu’il se soit présenté, dans Bagot, aux élections générales fédérales de 1900 ; cependant, il perdit. Là encore, il dénonça le compromis par principe et s’engagea à ne pas laisser tomber l’affaire tant que la population n’aurait pas pris conscience de la trahison de ses élites.

Bien qu’il n’ait plus jamais brigué de siège provincial ni fédéral, Taillon continua de soutenir les conservateurs publiquement jusqu’à sa mort. Comme bon nombre d’entre eux, il avait des sentiments mitigés au sujet de la guerre sud-africaine. Il prit la parole seulement pour reprocher à Laurier d’envoyer des troupes sans avoir consulté le Parlement. En accord avec la politique conservatrice, il s’opposa en 1910 au projet de loi concernant le Service de la marine du Canada, qui visait à créer une marine nationale. Pour le remercier des services qu’il avait rendus au parti, sir Robert Laird Borden* le nomma maître des Postes à Montréal après la victoire conservatrice en 1911. Taillon exerça cette fonction jusqu’en 1915 et céda la place à un autre fervent conservateur, Joseph-Gédéon-Horace Bergeron. En échange, il fut créé chevalier au jour de l’An 1916. Pendant cette période, il offrit de rédiger ses mémoires si la province lui payait un sténographe. Ce travail aurait enrichi notre historiographie mais, hélas, le gouvernement libéral de sir Lomer Gouin refusa. À la veille des élections de 1917, Taillon fut nommé président de la section francophone de l’organisation unioniste dans la province de Québec et prononça des discours pour rallier les Canadiens français à la conscription.

Sir Louis-Olivier Taillon était devenu le « vénérable vieillard » du Parti conservateur. Pendant sa longue carrière, il avait œuvré dans de nombreux domaines. Il fut commissaire du Municipal Loan Fund de 1880 à 1882, et vice-président du Liberal-Conservative Club of Montreal dans les années 1890 ; il aida aussi à fonder le Club Lafontaine et en fut le premier président en 1903. Il figura en bonne place parmi les promoteurs de la Ligue antialcoolique de Montréal en 1907 et fut élu en 1911 au conseil d’administration de la Banque internationale du Canada. En 1895, pendant qu’il était premier ministre, il avait reçu un doctorat honorifique en droit civil du Bishop’s College de Lennoxville ; en 1901, la succursale de l’université Laval à Montréal lui décerna un doctorat honorifique en droit. Vers la fin de sa vie, il perdit graduellement la vue ; en 1922, il ne portait plus la barbe. Peu fortuné mais généreux de son temps et de son argent, Taillon vécut toujours modestement et passa ses dernières années à l’Institution des sourdes-muettes, rue Saint-Denis à Montréal. Proche conseiller d’Arthur Sauvé*, qui dirigea l’opposition conservatrice à Québec de 1916 à 1929, il continua d’agir dans les coulisses de la scène politique jusqu’au jour de son décès.

Kenneth Munro

On trouve, dans le Répertoire de l’ICMH, les titres de quatre discours prononcés par sir Louis-Olivier Taillon.

ANQ-M, CE605-S14, 14 juill. 1875, 27 janv. 1876 ; CE606-S24, 27 sept. 1840.— Arch. de la chancellerie de l’archevêché de Montréal, 778.867 (hôpital Saint-Jean-de-Dieu).— Le Devoir, 26, 28 avril 1923.— Gazette (Montréal), 25 janv. 1876, 26 avril 1923.— Pierre Beullac et Édouard Fabre Surveyer, le Centenaire du barreau de Montréal, 1849–1949 (Montréal, 1949).— J. D. Borthwick, History and biographical gazetteer of Montreal to the year 1892 (Montréal, 1892).— Canadian annual rev., 1916, 1923.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— L.-O. David, Mes contemporains (Montréal, 1894).— Andrée Désilets, Hector-Louis Langevin, un Père de la Confédération canadienne (1826–1906) (Québec, 1969).— DPQ.— [Jacqueline] Francœur, Trente ans rue St-François-Xavier et ailleurs (Montréal, 1928).— Le Jeune, Dictionnaire.— P.-B. Mignault, « Louis Olivier Taillon », les Hommes du jour : galerie de portraits contemporains, L.-H. Taché, édit. (32 sér. en 16 vol., Montréal, 1890–[1894]), 31e sér. : 481–492.— Newspaper reference book.— Rumilly, Hist. de la prov. de Québec ; Hist. de Montréal.— George Stewart, « The premiers of Quebec since 1867 », Canadian Magazine, 8 (nov. 1896–avril 1897) : 289–298.

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Kenneth Munro, « TAILLON, sir LOUIS-OLIVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 24 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/taillon_louis_olivier_15F.html.

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Auteur de l'article:    Kenneth Munro
Titre de l'article:    TAILLON, sir LOUIS-OLIVIER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    24 nov. 2024