Déterminée à renverser la situation [V. Des femmes votent avant 1851], la médecin Emily Howard Jennings (Stowe) a joué un rôle primordial dans le regroupement et la planification des efforts visant à obtenir le suffrage féminin et d’autres réformes sociales :
Sous la tutelle de Clemence Sophia Lozier, réputée pour ses prises de position en faveur du suffrage féminin et de l’émancipation des Noirs, Emily Stowe s’était engagée fermement pour l’équité. Son action politique serait animée par le souci de veiller à ce que les femmes bénéficient des mêmes services que les hommes. Quand elle retourna en Ontario en 1867, les Canadiennes n’avaient pas encore commencé à se regrouper, mais lorsque, dans le courant des années 1870, elles embrassèrent la cause de l’éducation, du droit de vote et de la tempérance, lançant ainsi ce qui allait devenir le mouvement féministe canadien de réforme, elle devint l’une de leurs principales organisatrices.
Les organisations qui ont résulté de ce regroupement ont constitué un levier d’action important des suffragistes, comme l’illustre l’initiative de Jennie Phelan Hutchinson (MacMichael) :
Jennie Phelan MacMichael fut aussi l’une des fondatrices du cercle de suffragettes qui devint la section néo-brunswickoise de la Dominion Women’s Enfranchisement Association. Créé en 1894, ce petit groupe de 18 suffragettes, bien que de milieu respectable, affronta « indifférence et hostilité » dans sa lutte pour le suffrage féminin. Il servit toutefois de « porte-étendard » à cette réforme dans la province, car, comme le note Elspeth Tulloch, ce fut « la première et unique société d’envergure provinciale à se consacrer exclusivement à la cause du vote des femmes ».
Les biographies suivantes permettent d’en savoir davantage sur la place des mouvements associatifs féminins dans la lutte pour l’obtention du droit de vote.