Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3497121
MORTON, CATHARINE (McLellan), militante de la tempérance et laïque engagée, née en 1837 à Penobsquis, Nouveau-Brunswick, fille de George Augustus Morton et de Mary Sipperal ; elle épousa Alexander James McLellan, de l’Île-du-Prince-Édouard, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédée le 18 août 1892 à Victoria.
Catharine Morton était issue par son père d’une famille de planters de la Nouvelle-Angleterre qui s’était fixée vers 1760 à Cornwallis, en Nouvelle-Écosse. Son grand-père paternel avait quitté cet endroit dans les années 1790 pour s’installer au Nouveau-Brunswick, et son père fut juge de paix dans le comté de Kings. C’est en 1865 qu’elle partit pour Victoria, dans l’île de Vancouver, en compagnie de son mari.
Comme bon nombre des premiers immigrants de la colonie, Alexander James McLellan avait été attiré dans l’île de Vancouver par la perspective de nouveaux débouchés économiques. À titre d’entrepreneur, il participa à divers travaux, tant dans l’île même que sur le continent. Il fut de l’équipe qui exécuta les levés du chemin de fer canadien du Pacifique en 1871 et, durant les années 1870 et 1880, il fut surintendant de l’aménagement des pistes et de la construction des voies ferrées et des ponts. En 1885, il obtint le marché de construction des sections sud de l’Esquimalt and Nanaimo Railway [V. Robert Dunsmuir*]. De plus, dans les années 1880, il ouvrit, entre autres, la McLellan Salmon Cannery, dans la vallée de la rivière Nass.
Il n’existe guère de précisions sur l’activité de Catharine McLellan dans les années 1870, à l’époque où son mari travaillait et voyageait. Peut-être demeura-t-elle à leur maison de Victoria, mais quelques articles de journaux laissent entendre qu’elle accompagnait son mari dans ses déplacements. Selon le Victoria Daily Standard du 3 décembre 1877, « le surintendant de la voirie et sa famille [avaient] demandé des chevaux de selle », et l’on avait transporté « un coffre pesant 130 livres et appartenant à la famille du surintendant ». Le journal reprochait aussi à McLellan de faire « construire un châlit permanent à chaque étape ». Vers 1885 environ, Catharine McLellan n’était sûrement pas une voyageuse inexpérimentée, car elle avait visité l’est du Canada, l’intérieur de la Colombie-Britannique et la Californie méridionale, d’abord avec son mari, puis pour vaquer à ses propres occupations. Sa mobilité indique que les mœurs ne la confinaient pas à la maison et au temple.
Dans la dernière décennie de sa vie, Catharine McLellan fit partie du bureau de la Woman’s Christian Temperance Union [V. Letitia Creighton] et de la Woman’s Missionary Society, la principale organisation féminine de l’Eglise méthodiste du Canada. En juillet 1883, une section provinciale et une section locale de la Woman’s Christian Temperance Union étaient nées à Victoria, après la visite cet été-là de Frances Elizabeth Caroline Willard, présidente du mouvement aux États-Unis. Catharine McLellan était membre du comité du groupe de la Colombie-Britannique sur la déclaration de principes et le plan de travail, et elle fit partie du premier bureau de l’union à Victoria à titre de secrétaire-correspondante. Élue présidente locale le 18 novembre 1883, elle devint, en 1886–1887, surintendante provinciale du service qui s’occupait du travail auprès des jeunes femmes. Bien qu’elle ait sans doute signé les pétitions pour le suffrage féminin que la Woman’s Christian Temperance Union envoyait chaque année au gouvernement provincial, elle s’intéressait avant tout à l’éducation morale, thème dominant de l’organisme dans les années 1880. Au troisième congrès annuel de la Woman’s Christian Temperance Union de la Colombie-Britannique, qui se tint à New Westminster du 23 au 25 août 1886, elle fit une communication intitulée « Social purity », dans laquelle elle prônait la prohibition des boissons alcooliques et l’adoption d’une norme de comportement sexuel unique pour les hommes et les femmes : la fidélité conjugale.
Catharine McLellan fut aussi présidente de la Woman’s Missionary Society de l’église méthodiste Gorge Road (appelée Centennial à compter de 1891). Même si elle avait grandi dans la foi baptiste, elle-même et son mari, méthodiste, avaient figuré parmi les membres fondateurs de cette congrégation en 1885, et ils contribuèrent à son essor tant financièrement qu’en y exerçant des fonctions administratives. Pendant le mandat de Mme McLellan, cette section de la Woman’s Missionary Society soutint des missions et des services au Canada et à l’étranger, et elle apporta une aide financière à des établissements tels que la Crosby Girls’ Home de Port Simpson, l’Oriental Rescue Home de Victoria et plusieurs hôpitaux. Sa présidence aurait pu être marquante n’eût été la grave maladie qui l’affectait déjà et qui devait l’emporter en août 1892.
Le Daily Colonist de Victoria célébra, dans sa notice nécrologique, la piété toute chrétienne de Catharine McLellan et son caractère exemplaire. Quant à l’hommage que lui rendirent Maria Grant [Pollard*] et Emma Spencer (Lazenby) à ses obsèques, il indique qu’elle avait été l’alliée et l’amie des femmes de l’époque victorienne qui allaient dominer le mouvement de réforme politique provincial des années 1890 et du début du xxe siècle.
Kings County Hist. Soc. Museum & Arch. (Hampton, N.-B.), Notes on the Morton family.— PABC, Add.
Eileen Daoust et Barbara K. Latham, « MORTON, CATHARINE (McLellan) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/morton_catharine_12F.html.
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Auteur de l'article: | Eileen Daoust et Barbara K. Latham |
Titre de l'article: | MORTON, CATHARINE (McLellan) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |