Mathilda Davis a fait figure de pionnière en matière d’instruction des jeunes filles à la Rivière-Rouge :
Les parents de Mathilda Davis l’envoyèrent en Angleterre poursuivre ses études et, à son retour, elle consacra sa vie à l’enseignement des jeunes filles de la Rivière-Rouge. Avant l’ouverture de son école à St Andrews, les colons et les familles des employés de la Hudson’s Bay Company se voyaient dans l’obligation de faire étudier leurs filles en Angleterre. Grâce aux efforts de citoyens influents, de familles des employés et de John Bunn*, médecin de la compagnie, on ouvrit, vers 1840, à la Rivière-Rouge une école pour jeunes filles ; Mathilda y était l’institutrice.
Sœur Scholastique Gosselin et le groupe de sœurs grises de Montréal établi à la Rivière-Rouge à partir de 1844 se sont dévoués notamment au soin des malades :
À l’arrivée de sœur Gosselin, la communauté vivait encore son époque héroïque. Logées à Saint-Boniface dans une maisonnette en ruine où tout gelait ferme en hiver, les sœurs devaient s’adapter à une vie de pionnier, cultivant les champs et tissant leurs vêtements. Déjà, elles avaient commencé d’instruire les enfants indiens ; elles parcouraient la région pour assister les pauvres et soigner les malades, dont certains étaient amenés sous leur toit où elles avaient organisé un modeste hôpital.
La biographie d’Eleanor Eliza Cripps (Kennedy) offre un aperçu des initiatives de certains habitants de la Rivière-Rouge pour assister les personnes et les familles dans le besoin :
Que ce soit en organisant des concerts ou en cousant pour les nécessiteux, Eleanor Eliza Kennedy se dévouait inlassablement pour la collectivité. À la fin des années 1860, pendant les épidémies de sauterelles, elle organisa, avec d’autres femmes de la Rivière-Rouge, une « collecte de vêtements et [un] bazar » pour les gens dans le besoin. Cette initiative remporta un franc succès.
Grâce à son mécénat et son engagement, le trafiquant de fourrures, éducateur et avocat Alexander Kennedy Isbister a mérité le titre d’« un des fils les plus valeureux du vieux Manitoba » :
Isbister manifesta de façon bien concrète son intérêt pour l’instruction dans Rupert’s Land. Dès 1867, il constituait une fondation en vue de décerner un prix au gagnant d’un concours accessible à tous les élèves des écoles publiques de la colonie de la Rivière-Rouge. Il eut aussi un geste très généreux à l’endroit de la toute nouvelle université de Manitoba : il lui légua sa collection d’environ 5 000 livres, afin de favoriser la mise sur pied d’une « bibliothèque d’éducation permanente ». (La plupart furent malheureusement détruits en 1898 lors d’un incendie.) Enfin, il donna des fonds pour l’attribution de bourses d’études universitaires aux « écoliers et étudiants méritants des différents établissements scolaires mixtes de la province [...] où se donne le meilleur des enseignements, sans égard à la race, à la religion ou à la nationalité ».
Les biographies regroupées dans les listes suivantes permettent d’en savoir davantage sur le système d’éducation, les soins de santé, les mesures d’assistance à la population et le mécénat dans la colonie entre 1812 et 1870.