HASSALL, THOMAS, interprète et guide chipewyan, prédicateur laïque méthodiste et instituteur, né vers 1811 ; le 13 février 1841, il épousa une prénommée Elizabeth, et ils eurent plusieurs enfants ; décédé le 11 septembre 1844.
En 1823, au fort Churchill (Churchill, Manitoba), le révérend John West persuada un chasseur d’envoyer son fils à la colonie de la Rivière-Rouge pour le faire instruire par David Thomas Jones, de la mission anglicane. Le jeune garçon allait fréquenter l’école de la mission pendant huit ans ; le 24 juin 1827, Jones le baptisa et lui donna le nom de celui qui avait recommandé sa propre affectation comme missionnaire, Thomas Hassall, de Lampeter, au pays de Galles. En 1831, le jeune Thomas entra au service de la Hudson’s Bay Company.
Deux ans plus tard, on engagea Hassall à titre d’interprète pour l’expédition arctique du commander George Back*. Il accompagna les explorateurs jusqu’au lac Athabasca, où Back signala que, « puisqu’il n’était pas habitué à parler sa langue maternelle, il n’était pas tout à fait apte à conduire un groupe pour la première fois parmi les Indiens ». Resté au fort Resolution (Territoires du Nord-Ouest) puis au fort Reliance, Hassall rejoignit l’expédition au printemps de 1834 et retourna avec elle à Norway House (Manitoba).
Hassall travailla pour la Hudson’s Bay Company jusqu’à l’arrivée de Robert Terrill Rundle* à Norway House, en juin 1840, et de James Evans, en août. Ils étaient les premiers missionnaires méthodistes à se rendre dans le Nord-Ouest, et Hassall se joignit immédiatement à eux. Le 20 août, il servit de témoin au mariage de Benjamin et de Margaret Sinclair et, en septembre 1841, c’est Evans qui baptisa sa fille Margaret à Cumberland House (Saskatchewan). Ce dernier fit de Hassall l’interprète et l’instituteur de Norway House ; grâce au dévouement de l’Indien, l’école connut « une situation florissante », ainsi que le rapporta Evans à la London Missionary Society en juillet 1844. « Il est vraiment, disait-il, un auxiliaire utile et infatigable pour le missionnaire, et il mérite mes plus grands éloges. Ses aptitudes, sa piété, son travail acharné et son zèle à promouvoir l’œuvre de Dieu et à instruire les autochtones, ainsi que le fait qu’il parle bien l’anglais, passablement bien le français, couramment le cri et le chipewyan (pas le sauteux, mais une langue entièrement différente), qui est [la langue de] la nation à laquelle il appartient et au sein de laquelle il s’est déjà montré très utile, m’ont incité à lui accorder un permis de prédicateur laïque, valide dans notre territoire. » II n’était pas rare que des autochtones soient class leaders, mais les méthodistes en autorisaient très peu à devenir prédicateurs laïques, en partie parce que les fonds manquaient pour les payer. Hassall était le seul à détenir une telle autorisation dans le Nord-Ouest à l’époque ; Henry Bird Steinhauer* et Benjamin Sinclair en eurent une semblable plus tard.
Le ler août 1844, Evans, Thomas Hassall et trois autres personnes quittèrent Norway House en toute hâte dans l’espoir de parvenir dans la région de l’Athabasca avant qu’un prêtre catholique, Jean-Baptiste Thibault*, n’ait pu compromettre les liens qu’Evans avait établis avec les Indiens. Le 11 septembre, ils n’étaient plus qu’à trois jours d’Île-à-la-Crosse (Saskatchewan), et Evans, du canot, s’apprêtait à tirer sur une volée de canards. « Le coup partit et, par malheur, atteignit le pauvre Thomas sous l’épaule gauche. Il regarda autour de lui, puis s’affaissa : il était mort. »
PABC, Add. mss 635.— PAM, HBCA, D.5/12 ; E.4/la : fo 64.— SOAS, Methodist Missionary Soc. Arch., Wesleyan Methodist Missionary Soc., corr., North America, Hudson’s Bay territories, William Mason aux secrétaires, 20 août 1844.— UWOL, Regional Coll., James Evans papers, box 4734, items 115, 189–191, 213.— George Back, Narrative of the Arctic land expedition to the mouth of the Great Fish River, and along the shores of the Arctic Ocean in the years 1833, 1834, and 1835 (Londres, 1836), 56, 89, 281, 465.— James Evans, « Extract of a letter from the Rev. James Evans, general superintendent of the Wesleyan missions in the Hudson’s-Bay territories, dated July, 1844 », Wesleyan-Methodist Magazine, 68 (1845) : 414.— R. T. Rundle, The Rundle journals, 1840–1848, introd. et notes de G. M. Hutchinson, H. A. Dempsey, édit. (Calgary, 1977).— Boon, Anglican Church.— G. [M.] Hutchinson, « British Methodists and the Hudson’s Bay Company, 1840–1854 », Prairie spirit : perspectives on the heritage of the United Church of Canada in the west, D. L. Butcher et al., édit. (Winnipeg, 1985), 28–43.— Nan Shipley, The James Evans story (Toronto, 1966).
Gerald M. Hutchinson, « HASSALL, Thomas », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hassall_thomas_7F.html.
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Auteur de l'article: | Gerald M. Hutchinson |
Titre de l'article: | HASSALL, Thomas |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |