Robert Baldwin et sir Louis-Hippolyte La Fontaine
Pour le journaliste et homme politique Francis Hincks, l’union du Bas-Canada et du Haut-Canada offrait des perspectives politiques intéressantes aux réformistes des deux colonies. Il travailla ainsi activement à tisser des liens entre eux et à vanter le projet. Une alliance des réformistes se réalisa finalement grâce à l’amitié entre Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin :
Grâce à l’Examiner, Hincks en vint bientôt à être considéré comme le principal porte-parole et stratège des réformistes du Haut-Canada, bien que Baldwin fût le leader reconnu. Hincks comprit immédiatement que, si les réformistes du Haut-Canada formaient un front uni avec leurs collègues canadiens-français, le parti pourrait devenir presque invincible […] Hincks ne cessa d’insister sur deux idées essentielles : le gouvernement responsable constituait l’instrument qui allait permettre la réalisation de toutes les réformes désirées ; et l’union des Canadas offrait les meilleures chances d’obtenir le gouvernement responsable, parce qu’elle permettrait aux réformistes des deux provinces de collaborer à la poursuite de leurs fins […] Malgré ses arguments très persuasifs, il ne réussit pas à amener les réformistes à unir leurs efforts ; les réformistes du Bas-Canada ne croyaient pas qu’ils pouvaient avoir confiance en l’appui de leurs collègues du Haut-Canada. Il restait à Baldwin et à La Fontaine la possibilité de conclure une alliance sur la foi de leur amitié personnelle, ce qu’ils firent au début des années 1840. Hincks avait largement contribué à établir les rapports harmonieux qui rendirent possible cette alliance.
Cette étroite amitié fortifia les relations politiques des deux hommes au cœur de la lutte pour l’obtention du gouvernement responsable au Canada-Uni, comme le rappelle la biographie de La Fontaine :
En apprenant la défaite de La Fontaine, [Baldwin] résigna son siège d’York et l’offrit au chef bas-canadien. La Fontaine fut élu facilement le 23 septembre 1841, après avoir séjourné trois semaines parmi les Torontois en compagnie d’Étienne Parent. Des liens d’une profonde amitié l’attachèrent désormais à Baldwin. Il le consultera sur tout ce qui touchait à la politique et à la constitution et lui racontera tous les événements de sa vie personnelle. Les échanges entre les deux hommes se prolongèrent jusqu’à la mort de Baldwin en 1858. Mis à part Joseph-Amable Berthelot, les papiers La Fontaine ne révèlent aucun autre personnage avec qui il eut des relations amicales aussi intimes.
Les biographies suivantes permettent d’en savoir davantage sur les rapports entre les deux hommes, de même que sur leur vie avant leur première élection (1829 pour Baldwin, 1830 pour La Fontaine) et après leur démission comme co‑premiers ministres en 1851.
Relations personnelles entre Baldwin et La Fontaine
Baldwin et La Fontaine avant leur entrée en politique
Baldwin et La Fontaine après leur départ de la vie politique
Relations entre réformistes canadiens