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BOUTILLIER (Bouthillier), THOMAS, médecin, patriote, homme politique, né à Québec le 9 octobre 1797, fils de Guillaume Boutillier, huissier de la Verge noire, et d’Anne-Françoise Normand, décédé à Saint-Hyacinthe le 8 décembre 1861.

Après des études au séminaire de Saint-Hyacinthe et à l’université de Philadelphie, Thomas Boutillier est admis à la pratique de la médecine le 4 juin 1817 et s’établit à Saint-Hyacinthe. Il épouse en 1826 Eugénie Papineau, cousine de Louis-Joseph Papineau*, qui meurt quatre années plus tard en lui laissant une fille.

Candidat malheureux aux élections de 1832, Boutillier est élu en 1834 député du comté de Saint-Hyacinthe lors de la dernière campagne électorale avant l’insurrection. En 1836, il est le mandataire d’un groupe de citoyens de Saint-Hyacinthe qui présentent une requête au gouverneur Gosford [Acheson*] dans laquelle ils se déclarent partisans de l’ordre et de la paix publique mais affirment leur intention de « voler au secours » de leurs compatriotes de Montréal si ceux-ci étaient attaqués.

En 1837 on le retrouve à la bataille de Saint-Charles à la tête d’un peloton d’une centaine d’hommes. Comme beaucoup d’insurgés, il doit se réfugier aux États-Unis. Il passe par Burlington et Montpellier au Vermont et il fait partie, comme Louis-Joseph Papineau, Robert Nelson*, Edmund Bailey O’Callaghan*, Édouard-Étienne Rodier* et Cyrille-Hector-Octave Côté*, du groupe de Patriotes qui se donnent rendez-vous à Middlebury, Vermont, le 2 janvier 1838, pour discuter de la reprise de l’insurrection. Contrairement à plusieurs réfugiés aigris contre Papineau, Boutillier estime, au mois de juin 1838, que celui-ci « a eu des torts mais [qu’] il n’est pas traître à son pays ». Revenu à Saint-Hyacinthe à l’été de 1838, il s’efforce de collecter pour Ludger Duvernay*, encore aux États-Unis, l’argent qui est dû à l’ancien éditeur de la Minerve. Comme on le soupçonne toujours, il est mis sous surveillance au cours de l’insurrection de l’automne de 1838.

Mais déjà Boutillier n’a plus rien d’un radical. Dans une lettre à Duvernay, en 1839, il se dit heureux d’apprendre que le journal que celui-ci pense publier aux États-Unis sera modéré. En 1840 il ne s’estime pas fâché de voir le succès limité des requêtes contre l’Union. Comme Louis-Hippolyte La Fontaine, il croit que l’unité des réformistes permettra de mettre fin aux « préjugés d’origine » et d’obtenir « le redressement des griefs ». Lors des premières élections sous l’Union en 1841, Thomas Boutillier est réélu, sans opposition, député du comté de Saint-Hyacinthe. En 1844, il l’emporte avec quelque difficulté sur Louis-Antoine Dessaulles*, jeune homme de 24 ans, neveu de Papineau, compagnon de voyage de celui-ci à Paris, et fils de Jean Dessaulles*, seigneur de Saint-Hyacinthe et ancien député des comtés de Richelieu et de Saint-Hyacinthe. Boutillier est, il va sans dire, partisan des ministres réformistes démissionnaires, La Fontaine et Robert Baldwin*, tandis que Louis-Antoine Dessaulles est favorable à l’administration à laquelle participe Denis-Benjamin Viger. Quand on demande l’annulation de cette élection, le comité de la chambre chargé d’examiner la requête contre Boutillier maintient celui-ci dans ses fonctions.

Cependant, quand Papineau, après un exil de huit années, rentre au Canada, Thomas Boutillier s’emploie activement à favoriser une entente entre lui et La Fontaine. Dans une lettre confidentielle à ce dernier, il se dit même disposé à céder son siège de député à l’ancien président de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Papineau étant en visite à Saint-Hyacinthe, où vivent son frère André-Augustin et sa sœur Rosalie Dessaulles, Boutillier, chez lui, a une longue entrevue avec l’ancien leader du parti patriote. Mais il doit écrire, un peu déçu, à La Fontaine : « Je crois que M. Papineau n’a pas le désir de rentrer immédiatement dans la vie publique. »

Aux élections de 1847–1848, c’est au tour de l’avocat Louis-Victor Sicotte* d’essayer ses forces contre Boutillier. Le candidat vaincu, Sicotte, obtient 35 p. cent des votes dans l’ensemble du comté mais 20 p. cent seulement à Saint-Hyacinthe même. Tant au niveau provincial que municipal, Boutillier et Dessaulles n’en continuent pas moins de s’opposer. Ainsi, à l’automne de 1849, alors que dans une longue lettre publiée par l’Avenir Dessaulles se déclare favorable au mouvement annexionniste, Boutillier quant à lui est signataire avec, entre autres, George-Étienne Cartier* et Augustin-Norbert Morin du manifeste loyaliste paru dans la Minerve du 15 octobre et intitulé : « Protêt contre la Séparation du Canada d’avec l’Angleterre et son Annexion aux États-Unis. » En 1849 et 1850, Thomas Boutillier s’intéresse à la question de l’érection de Saint-Hyacinthe en municipalité de ville et il travaille au sein du comité chargé d’en préparer les clauses. Là encore il se trouve en lutte ouverte avec Dessaulles. La loi du 12 août 1850 lui donne raison en excluant des limites de la ville le territoire non urbanisé en amont de l’église, mais elle exempte de taxes municipales, comme le veut Dessaulles, les forêts et les fermes situées dans les limites de Saint-Hyacinthe. Aux élections municipales qui suivent, Boutillier est battu dans son quartier tandis que Dessaulles l’emporte dans le sien et est choisi comme maire.

Thomas Boutillier décide de ne pas se porter candidat aux élections provinciales de 1851. On affirme qu’il est de ceux qui contribuent, en 1853, à la fondation du Courrier de Saint-Hyacinthe. Devenu en 1854 « inspecteur des agences de terres pour le Bas-Canada », il est responsable de la rédaction du Rapport des travaux de colonisation de l’année 1855 et des résultats d’une enquête sur les causes de l’émigration aux États-Unis. Il meurt à Saint-Hyacinthe en décembre 1861.

La carrière politique de Thomas Boutillier est représentative du mouvement qui, après 1840, conduit bon nombre des membres du parti patriote à s’éloigner de Papineau et à collaborer avec La Fontaine, à l’intérieur du parti réformiste canadien-français.

Jean-Paul Bernard

Thomas Boutillier, Rapport des travaux de colonisation de l’année 1855 (Toronto, 1856).— ANQ-Q, AP-6-417, Boîte 39, lettre de L.-A. Dessaulles à L.-J. Papineau, 24 juill. 1848.— APC, MG 30, D62, 6, pp.33–52.— BNQ, Soc. historique de Montréal, Coll. La Fontaine, lettres 343, 358, 404, 409, 659.— Coll. Elgin-Grey (Doughty), I : 389 ; IV : 1 510, 1 594, 1 598s., 1 602.— Rapport du comité spécial nommé pour s’enquérir des causes de l’émigration du Canada aux États-Unis d’Amérique ou ailleurs (Québec, 1858).— L’Avenir, 3 nov. 1849.— Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 13, 31 août 1867.— La Minerve, 15 oct. 1849, 12 déc. 1851, 10 déc. 1861.— Ivanhoë Caron, Papiers Duvernay conservés aux Archives de la province de Québec, ANQ Rapport, 1926–1927, 183, 185–187, 193, 209, 213, 224, 233.— Fauteux, Patriotes, 136–138.— J.-P. Bernard, La pensée des journalistes libéraux de Saint-Hyacinthe, 1853–1864 (thèse de m.a., université de Montréal, 1958), 3–6 ; Les Rouges, 67, 95–97.— C.-P. Choquette, Histoire de la ville de Saint-Hyacinthe (Saint-Hyacinthe, Québec, 1930), 142, 144, 166–169, 200s., 244s., 265 ; Histoire du séminaire de Saint-Hyacinthe depuis sa fondation jusqu’à nos jours (2 vol., Montréal, 1911–1912), 1 ; 185–187, 206 ; II : 238.— Hamelin et Roby, Hist. économique, 43, 86s., 184.— Monet, Last cannon shot, 14, 56s., 75, 179, 188, 191, 218s., 326, 360.

Bibliographie générale

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Jean-Paul Bernard, « BOUTILLIER, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/boutillier_thomas_9F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Paul Bernard
Titre de l'article:    BOUTILLIER, THOMAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024