John Alexander Macdonald fut élu pour la première fois à l’Assemblée législative de la province du Canada en 1844. Il afficha bientôt son style distinctif :
Jamais, cependant, il ne fut totalement ultraconservateur. Du début à la fin de sa carrière, il envisagea la politique de façon essentiellement pragmatique. En fait, certaines positions étaient devenues trop désuètes pour que lui-même ou quelque autre conservateur ne s’entête à les défendre. Le transfert du pouvoir des mains d’un gouverneur et de conseillers désignés à celles d’hommes politiques coloniaux élus et l’acceptation progressive de la politique des partis rendaient impossible, du moins en public, le maintien d’opinions exclusivistes. Macdonald privilégiait les options conservatrices mais, comme il le déclara en 1844, il ne souhaitait pas « faire perdre du temps au Parlement ni de l’argent à la population en vaines discussions de questions de gouvernement abstraites et théoriques ».
Sa préparation et sa défense du University Endowment Bill, en 1847, donnent un aperçu du penchant de Macdonald pour le conservatisme modéré, teinté de bon sens et de mépris pour les « abstractions » politiques :
Ce projet de loi, qui ne fut pas adopté, reflète aussi bien son conservatisme que son pragmatisme. Désireux de trouver un compromis entre la position des réformistes, à savoir la constitution d’une seule université non confessionnelle et financée par l’État, et celle des tories, soit la relance et le renforcement du King’s College, établissement anglican de Toronto, Macdonald proposait de répartir la dotation universitaire entre les collèges confessionnels existants, mais d’en verser la part du lion au King’s College. En 1848, il démissionna avec le gouvernement pour faire place au cabinet réformiste de Robert Baldwin* et de Louis-Hippolyte La Fontaine*.
Pendant que les conservateurs étaient écartés du pouvoir, entre 1848 et 1854, Macdonald continua de promouvoir les intérêts de ses électeurs de Kingston. Outre qu’il soutint des organismes caritatifs, religieux et éducatifs, il présenta un projet de loi pour constituer juridiquement la ville de Kingston et encouragea son essor. Il serait réélu pour sept mandats consécutifs entre 1844 et 1867, et pour trois mandats entre 1867 et 1874.
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