Les habitants de la Rivière-Rouge et les Amérindiens ont entretenu des relations variables. Certaines nations amérindiennes, comme les Sioux [V. John Halkett], ont inspiré la crainte dans la colonie pendant des famines ou des épisodes de tensions au sujet des territoires de chasse. D’autres, comme les Sauteux, et notamment leur chef Peguis, ont, au contraire, maintenu de bonnes relations commerciales avec la Hudson’s Bay Company et ont vu les colons se joindre à elles contre les Sioux, leurs ennemis de longue date :
[Peguis] accueillit les premiers colons amenés à la Rivière-Rouge par lord Selkirk [Douglas*] en 1812, et on lui attribue le mérite de les avoir assistés et défendus pendant les années difficiles. Lorsque le groupe le plus important de colons arriva en 1814 et ne trouva ni les jardins cultivés ni les maisons construites qu’on leur avait promis, Peguis les emmena chasser le bison au fort Daer (Pembina, Dakota du Nord). Les enfants, fatigués par le voyage, furent transportés à dos de poneys fournis par les Indiens. Les Sauteux apprirent à chasser aux colons et les emmenèrent dans leur expédition annuelle vers les régions de bison […]
Le 18 juillet 1817, Peguis fut l’un des cinq chefs sauteux et cris qui signèrent un traité avec lord Selkirk fournissant un territoire destiné à la colonisation […] Ce traité concernant des terres fut le premier signé dans l’Ouest du Canada.
L’Okanagan Sally Ross s’est révélée, au fil de ses 57 années à la Rivière-Rouge, un intermédiaire important et apprécié :
Sally Ross apporta avec elle une part importante de sa culture indienne à la Rivière-Rouge, où son esprit de famille s’accordait bien avec celui des Écossais. Comme beaucoup d’autres femmes indiennes […], Sally faisait le lien entre la vie tribale indienne, les sang-mêlé et les nouvelles communautés de commerçants blancs. Chrétienne dévouée, au centre d’une famille intelligente et pleine de vie, elle fut l’une des femmes qui contribuèrent à façonner la société manitobaine.
Les biographies regroupées dans les listes suivantes permettent d’en savoir davantage sur les nations amérindiennes qui ont marqué l’évolution de la colonie, et sur les rapports entre populations blanches et autochtones entre 1812 et 1870.