Le développement économique des provinces et des territoires de l’Ouest dépendait, en grande partie, de leur peuplement [V. L’immigration et la colonisation]. La population du Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique doubla durant les années 1880. En 1890, le fonctionnaire William Duncan Scott fut chargé du « programme manitobain d’immigration dans le centre et l’est du Canada » :
Il allait promouvoir la province de l’Ouest en Ontario, au Québec, dans les Maritimes et même au Michigan, en assistant à des dizaines d’assemblées d’instituts de fermiers et de pique-niques de cultivateurs. Son travail consistait à convaincre les éventuels colons qu’il valait la peine d’acheter une terre au Manitoba, où la plus grande partie des terres gratuites étaient déjà prises, au lieu de chercher des concessions statutaires gratuites plus loin dans l’Ouest, et aussi que, « en s’établissant au Manitoba, ils ne quitt[aient] pas la civilisation, mais [allaient] dans une contrée dotée de tout le nécessaire en fait d’églises, d’écoles, de routes, etc. ». Quand il accueillait des nouveaux venus à l’arrivée des navires à vapeur à Halifax ou à Montréal, il devait contrer la propagande qui leur disait qu’ils ne trouveraient pas de travail au Manitoba et qu’ils y « gèleraient en hiver ».
Après avoir remporté les élections de 1896, le premier ministre Wilfrid Laurier et son ministre de l’Intérieur Clifford Sifton poursuivirent vigoureusement des politiques encourageant le peuplement de la région, comme l’explique le biographe de Laurier [V. Le peuplement de l’Ouest] :
[Sifton] ébaucha une campagne de recrutement pareille à nulle autre depuis la Confédération. Sauf les Noirs et quelques autres, dont les gens des villes, tous furent invités à venir construire l’Ouest […] Progressivement, une région différente surgit, plus individualiste, plus compétitive, plus cosmopolite que les autres.
Parmi les groupes indésirables figuraient les Européens de l’Est et du Sud, ainsi que les Chinois [V. Les immigrants chinois ; La xénophobie]. La politique du Canada, selon laquelle on accueillait les immigrants sélectionnés pour s’installer dans l’Ouest, impliquait d’en déloger les peuples autochtones qui y vivaient depuis des générations [V. La loi sur les Indiens de 1876, les pensionnats et les réserves ; Les relations avec les peuples autochtones]. Le développement économique s’accompagnerait de troubles politiques et sociaux [V. Thomas English ; James Hurst Hawthornthwaite].
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