DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  M321

Provenance : Lien

OGILVY, JOHN, marchand, officier de milice et fermier, né vers 1769, peut-être à Leith, Écosse, ou dans les environs, fils de Jane Ogilvy, née Dunlop ; décédé célibataire le 28 septembre 1819 à Amherstburg, Haut-Canada.

John Ogilvy immigra au Canada vers 1790 et s’établit à Montréal, où il se lança dans la traite des fourrures. En 1792, il envoya au moins six hommes à Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan), et trois autres dans la région du Mississippi ; l’année suivante, il en envoya neuf à Michillimakinac. Vers 1796, il s’associa avec William Parker et Samuel Gerrard*, et la nouvelle firme, appelée Parker, Gerrard, and Ogilvy, s’engagea bientôt dans la traite au sud et à l’ouest de Michillimakinac. En 1800, la compagnie, qui avait son siège social – à Montréal, avait un associé à Québec, John Mure*, et, ensemble, ils dirigeaient un service transatlantique de transport de marchandises et de passagers qui dura au moins jusqu’en 1811. La société avait continué de progresser, et, en 1803, elle était connue sous le nom de Parker, Gerrard, Ogilvy and Company ; cette année-là, sir Alexander Mackenzie entra dans la compagnie, ce qui porta à neuf le nombre des associés, qui possédaient chacun une action. Les affaires de l’entreprise à Londres furent confiées à la Sir Alexander Mackenzie, Gillespie, Parker and Company ; les affaires de Québec à Mure ; et celles de Michillimakinac à George Gillespie* ; Ogilvy, Gerrard et Thomas Yeoward veillaient aux intérêts de la compagnie à Montréal.

Entre-temps, à la fin des années 1790, Ogilvy avait commencé à trafiquer au nord et à l’ouest des Grands Lacs, en tant que représentant de la Parker, Gerrard, and Ogilvy ; en 1799, il envoya quatre canots à Grand Portage (près de Grand Portage, Minnesota). L’année suivante, l’intense concurrence de la North West Company [V. Simon McTavish] l’amena à se placer sous l’égide de la New North West Company, que la Forsyth, Richardson and Company [V. John Richardson*] et la Leith, Jameson and Company, de Detroit, avaient mise sur pied en 1798, de manière à se maintenir dans la traite du Nord-Ouest face à l’opposition de la North West Company ; la Parker, Gerrard, and Ogilvy investit près de £8 000 en marchandises de traite. Selon le trafiquant John McDonald, Ogilvy était « à la tête » de la New North West Company ainsi réorganisée, laquelle fut aussi connue, après 1799, sous le nom de New Company ou de XY Company. En 1802, Ogilvy s’était joint à Mackenzie, à Mure, à l’hivernant James Leith* et à deux autres trafiquants pour former, au sein de la New North West Company, une société appelée la Sir Alexander Mackenzie and Company.

En 1803, la concurrence entre la New North West Company et la North West Company fut si violente que, pour maintenir l’ordre dans le Nord-Ouest, le gouvernement impérial adopta une loi qui donnait juridiction, aux cours de justice du Haut et du Bas-Canada, sur le territoire non compris dans la charte de la Hudson’s Bay Company, et qui prévoyait la nomination de cinq juges de paix ; deux d’entre eux, Ogilvy et Mackenzie, furent choisis au sein de la New North West Company, et les trois autres au sein de la North West Company. Mais cette loi eut peu d’effet. La concurrence, en outre, se révéla ruineuse, financièrement, pour les deux sociétés, et, le 5 novembre 1804, la New North West Company fut accueillie au sein de la North West Company et se vit accorder 25 des 100 actions de la compagnie remodelée. Ogilvy et Thomas Thain* furent nommés représentants de la New North West Company dans ses relations avec l’entreprise fusionnée. Quand, quelques jours plus tard, les actions de la New North West Company, laquelle devint la Sir Alexander Mackenzie and Company, furent divisées parmi les associés, Ogilvy et Mure en reçurent trois à eux deux, et Ogilvy deux pour son rôle comme représentant ; un an plus tard, l’investissement de la Parker, Gerrard, Ogilvy and Company était le quatrième, en importance, parmi les 13 associés.

Pendant ce temps, la Parker, Gerrard, Ogilvy and Company avait poursuivi son activité de traite dans le territoire américain, au sud et à l’ouest de Michillimakinac. En 1806, pour faire face à la concurrence grandissante des trafiquants américains par suite de l’achat de la Louisiane, la firme fusionna avec la Forsyth, Richardson and Company, la McTavish, McGillivrays and Company et la James and Andrew McGill and Company, pour former une société appelée la Michilimackinac Company ; Ogilvy joua un rôle de premier plan dans sa formation, et ensuite, à titre de représentant de la North West Company, en négociant un partage des territoires entre les sociétés. Il continua jusqu’en 1810 au moins d’agir comme représentant de la North West Company : une de ses responsabilités était d’établir – à des conditions moins favorables pour les trafiquants – de nouveaux contrats avec ceux dont les engagements avaient pris fin, comme Jean-Baptiste Perrault*. Ogilvy prit un vif intérêt aux affaires des Montréalais quand ceux-ci entrèrent en conflit avec les trafiquants américains. En 1810, il écrivit à la société londonienne McTavish, Fraser and Company, laquelle avait des liens étroits avec la North West Company, pour l’avertir du projet de construction d’un poste concurrent, sur la côte du Pacifique, par l’Américain John Jacob Astor.

En mars 1802, Ogilvy avait acheté de François Lévesque un emplacement sur lequel se trouvait une maison de pierre de deux étages, rue Notre-Dame, à Montréal ; du prix d’achat de £1 500, Ogilvy versa £600 comptant. Il avait commencé à se montrer actif dans les affaires de la communauté, en devenant, en 1800, enseigne dans la British Militia of the Town and Banlieu of Montreal. Sept ans plus tard, il faisait partie, avec John Richardson et Louis Chaboillez, d’un comité chargé de l’érection d’une statue à Horatio Nelson. À l’instar de beaucoup d’expatriés écossais de Montréal, Ogilvy était membre de l’église Scotch Presbyterian, connue plus tard sous le nom de St Gabriel Street, et il occupa le banc de Mackenzie quand celui-ci rentra en Grande-Bretagne en 1805. Cette année-là, Ogilvy devint administrateur du cimetière protestant, et, en 1810, on le nomma au comité des affaires temporelles de l’église Scotch Presbyterian, dont il devint un peu plus tard le vice-président. Il fut peut-être le John Ogilvie qui, en 1814, était lieutenant-colonel du bataillon de milice de Rivière-du-Chêne.

En novembre 1814, Ogilvy – qui s’était déjà défait de ses deux actions comme représentant de la North West Company – vendit à Mure la moitié des trois actions qu’ils détenaient conjointement, au prix de £7 050, plus une redevance annuelle de £300 payable jusqu’en 1823. Même si Ogilvy cessa toute activité dans le domaine de la traite des fourrures après 1814, l’expérience qu’il y avait acquise lui valut d’être hautement respecté. En 1815, quand le comte de Selkirk [Douglas], au nom de la Hudson’s Bay Company, chercha à négocier un partage du territoire de l’Ouest avec la North West Company, il eut un entretien préliminaire avec Ogilvy.

En 1816, le gouvernement britannique fit appel à l’expérience qu’Ogilvy avait acquise en faisant la traite dans le Sud-Ouest ; il le nomma commissaire pour fixer la frontière canadienne avec les États-Unis, du Saint-Laurent au lac des Bois, conformément au traité de Gand, qui avait mis fin à la guerre de 1812. « Il y avait en lui, j’en suis informé, disait un chirurgien qui fit plus tard partie de la commission, une dose inhabituelle de civisme et de talents ; mais il était inconstant, capable de s’entêter sur des vétilles, et d’être, immédiatement après, trop conciliant sur des questions de conséquence. » Ogilvy s’occupa de sa tâche avec beaucoup de zèle, son canot d’écorce faisant régulièrement partie du décor dans les lieux d’arpentage, mais aussi, du point de vue du ministère britannique des Affaires étrangères, à un coût plutôt élevé.

Ogilvy était resté associé de la Parker, Gerrard, Ogilvy and Company, bien qu’il n’y fût probablement plus actif après 1816. Selon la Gazette de Québec, « il fut peut-être le seul gentleman du district qui, abandonnant son commerce, mit toute son attention et tous ses capitaux à la poursuite d’objectifs agricoles » ; cette affirmation suivait son installation dans une des fermes qu’il possédait près de Côte-des-Neiges (maintenant partie de Montréal), toutes désignées sous le nom d’Airlie. En 1815, il nomma George Moffatt*, un associé récent de la Parker, Gerrard, Ogilvy and Company, pour administrer un dépôt fiduciaire destiné à procurer, en Écosse, une solide formation agricole à un garçon nommé John Nelson, qui, à ce que l’on projetait, prendrait possession par la suite d’une ferme Airlie. En septembre 1818, une des vaches d’Ogilvy fut jugée la meilleure de sa catégorie à un concours de bestiaux de la Société d’agriculture de Montréal, et, au mois de janvier suivant, deux de ses porcs reçurent une mention honorable lors d’une exposition de la société.

À l’automne de cette année-là, John Ogilvy travaillait pour la commission des frontières dans les basses terres marécageuses de la rivière de Detroit, quand les fièvres frappèrent son camp ; il y succomba le 28 septembre, à l’âge d’environ 50 ans. Il avait été un homme sociable et cultivé, menant, dans sa vie personnelle comme au travail, le grand train de la bourgeoisie des trafiquants de fourrures montréalais. Le voyageur John Maude, qui l’avait rencontré lors d’un voyage aux chutes du Niagara en 1800, nota : « je me sentirai toujours redevable [envers Ogilvy, James Cuthbert et Joseph Frobisher] ; moins pour leur civilité que pour la façon amicale de la démontrer ». Avant que Maude ne quittât Montréal pour les États-Unis, Ogilvy lui glissa entre les mains deux livres de poésie, « comme remèdes contre l’ennui » pendant le voyage. Dans son testament, Ogilvy laissa, entre autres legs, £100 à l’église Scotch Presbyterian, et £200 « aux pauvres de Leith » ; léguer de l’argent à sa paroisse natale était devenu presque une coutume parmi les expatriés écossais qui avaient fait fortune. En 1821, au procès de George Gillespie, un certain nombre de propriétés appartenant à la succession d’Ogilvy furent saisies d’entre les mains de son légataire universel et fiduciaire, Moffatt, et furent annoncées pour vente aux enchères : il y avait deux terrains dans le village de Saint-Eustache, deux dans la paroisse de Saint-Laurent, située dans l’île de Montréal, un à Côte-des-Neiges, et deux dans le faubourg Saint-Antoine ; à l’exception des deux derniers, ces lots étaient tous bâtis.

Marjorie Wilkins Campbell

ANQ-M, CM1, John Ogilvy, homologué le 5 oct. 1819.— AN-Q, CN1-16, 4 nov. 1814 ; CN1-26, 11 mars 1802.— Les bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson), 2 : 23.— Docs. relating to NWC (Wallace).— Mackenzie, Journals and letters (Lamb), 32, 37, 40, 208, 493s.— John Maude, Visit to the falls of Niagara in 1800 (Londres, 1826), 142, 160, 175–177, 181, 185, 188s., 191, 207, 233s., 238, 249.— J.-B. Perrault, Jean-Baptiste Perrault, marchand voyageur parti de Montréal le 28e de mai 1783, L.-P. Cormier, édit. (Montréal, 1978), 111.— La Gazette de Québec, 11 sept. 1800, 22 juill. 1802, 23 juin, 27 oct. 1808, 27 juin 1811, 11 avril, 28 nov. 1816, 8 oct. 1818, 25 janv., 18 oct. 1819, 6 avril 1820, 4 oct. 1821.— Almanach de Québec, 1801 : 103 ; 1805 : 46 ; 1810 : 58 ; 1815 : 94.— J. R. Harper, Everyman’s Canada ; paintings and drawings from the McCord Museum of McGill University (Ottawa, 1962).— Massicotte, « Répertoire des engagements pour l’Ouest », ANQ Rapport, 1942–1943 : 261–397.— R. Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church, 237s.— M. W. Campbell, NWC (1957), 124, 137, 152–155.— H. G. Classen, Thrust and counterthrust : the genesis of the Canada-United States boundary (Don Mills, Ontario, 1965), 95–101.— Davidson, NWC, 84, 86.— Innis, Fur trade in Canada (1970).— E. A. Mitchell, Fort Timiskaming and the fur trade (Toronto et Buffalo, N.Y., 1977), 58, 60s.— Morton, Hist. of Canadian west (1973), 509, 606.— R. A. Pendergast, « The XY Company, 1798–1804 » (thèse de ph.d., univ. d’Ottawa, 1957).— Rich, Hist. of HBC.— Rumilly, La Compagnie du Nord-Ouest, 1 : 222, 228, 251s., 261, 264.— G. J. J. Tulchinsky, The river barons: Montreal businessmen and the growth of industry and transportation, 183753 (Toronto et Buffalo, 1977).— R. H. Fleming, « The origin of « Sir Alexander Mackenzie and Company », CHR, 9 (1928) : 137–155.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Marjorie Wilkins Campbell, « OGILVY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvy_john_5F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvy_john_5F.html
Auteur de l'article:    Marjorie Wilkins Campbell
Titre de l'article:    OGILVY, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024