MACLEAN, ALLAN, officier, né en 1725 à Torloisk, dans l’île de Mull, Écosse, troisième fils du major Donald Maclean, cinquième laird de Torloisk, et de Mary Campbell ; le 4 février 1771, à Londres, il épousa Janet Maclean ; décédé sans postérité à Londres, le 18 février 1798.
Comme un grand nombre de Highlanders de son temps, Allan Maclean se joignit à l’armée jacobite en 1745. Il devint lieutenant dans le bataillon du clan des Maclean et prit part à la bataille de Culloden. Après la défaite du prince Charles le Jeune Prétendant, Maclean gagna les Provinces-Unies (Pays-Bas) et, en mai 1746, il s’enrôla dans la brigade écossaise de l’armée hollandaise. En même temps que Francis McLean, un de ses parents, il fut capturé par les Français, en 1747, durant le siège de Bergen op Zoom (Pays-Bas). En 1750, il retourna en Grande-Bretagne, profitant de l’amnistie accordée par George II à tous les officiers jacobites qui accep taient de prêter serment d’allégeance à la maison de Hanovre.
Nommé lieutenant dans le Royal American (62e et par la suite le 60e d’infanterie) le 8 janvier 1756, Maclean servit en Amérique du Nord jusqu’en 1761. Il fut blessé au cours de l’attaque vainement menée par Abercromby contre l’armée de Montcalm* au fort Carillon (Ticonderoga, New York) en 1758, puis une seconde fois alors qu’il commandait une compagnie indépendante de troupes provinciales de New York au siège du fort Niagara (près de Youngstown, New York) en 1759. Plus tard cette année-là, il se joignit aux forces de Wolfe* devant Québec. En 1761, il retourna en Grande-Bretagne où il recruta sa propre unité ; sa nomination au grade de major parut le 18 octobre de la même année : il devenait le commandant du 114e régiment (les Highlanders de Maclean). Il se rendit en Amérique du Nord avec ses hommes, mais son régiment fut licencié en 1763, et lui mis en demi-solde. Quelques-uns des militaires s’établirent dans l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard). Conjointement avec plusieurs de ses parents, Maclean obtint plus tard une concession de terre, mais il ne semble pas s’être installé dans l’île.
Maclean toucha de nouveau pleine solde à partir de 1772 et, l’année suivante, il s’offrit à recruter un bataillon de Highlanders devant combattre au Bengale, mais l’East India Company rejeta sa proposition. Comme la situation politique dans les colonies américaines se détériorait, il soumit le projet de lever un régiment parmi les soldats des Highlands qui avaient été licenciés et vivaient en Amérique du Nord. Cette proposition acceptée, le lieutenant général Gage chargea Maclean, le 12 juin 1775, de mettre sur pied « un corps de deux bataillons [...] qui seraient vêtus, armés et accoutrés de manière pareille au Royal Highland Regiment [42e d’infanterie] de Sa Majesté, et seraient appelés les Royal Highland Emigrants ». Le premier bataillon fut recruté au Canada et dans la colonie de New York, et le second en Nouvelle-Écosse et à l’île Saint-Jean. Nommé lieutenant-colonel et placé à la tête de l’ensemble de ces effectifs, Maclean assura lui-même le commandement du premier bataillon.
Durant la guerre d’Indépendance américaine, le deuxième bataillon ne prit aucune part aux opérations en tant qu’unité ; seuls quelques détachements furent envoyés dans les Carolines. Le premier bataillon, toutefois, joua un rôle important dans la défense du Canada pendant l’invasion américaine de 1775. Lorsque le gouverneur Guy Carleton* eut échoué dans ses efforts pour dégager le fort Saint-Jean, sur le Richelieu, Maclean, qui avait rassemblé sur la rivière une troupe de réguliers et de soldats des Royal Highland Emigrants, et tentait de recruter des partisans canadiens, se replia sur Québec. Il arriva à temps pour dissuader les éléments proaméricains de livrer la ville à Benedict Arnold*. Son énergie et la fermeté de ses instructions, s’ajoutant aux efforts du lieutenant-gouverneur, Hector Theophilus Cramahé, ranimèrent le courage des défenseurs. Même si Carleton, après la chute de Montréal, vint prendre en main le commandement suprême, Maclean fut responsable des préparatifs militaires devant mener à la défaite des Américains, le 31 décembre 1775, et à la mort de leur commandant, Richard Montgomery. Les Américains, toutefois, poursuivirent le siège de la ville jusqu’en mai 1776, alors que les renforts britanniques arrivèrent.
Le 11 mai 1776, Allan Maclean fut nommé adjudant général de l’armée en Amérique du Nord, poste qu’il occupa jusqu’au 6 juin 1777 ; à cette date, il fut promu général de brigade et devint gouverneur militaire de Montréal. À la suite de la capitulation de Burgoyne à Saratoga (Schuylerville, New York), Maclean, en tant qu’officier responsable de la défense de Montréal, fut forcé d’abandonner le fort Ticonderoga (l’ancien fort Carillon) et de concentrer ses troupes le long du Richelieu afin de parer plus efficacement à toute nouvelle invasion américaine. Sur les instances de Maclean, les Royal Highland Emigrants furent enfin constitués en régiment (le 84e) en 1778, et l’effectif de chaque bataillon passa de 700 à 1 000 hommes.
Maclean retourna en Grande-Bretagne après la conclusion du traité de paix de 1783. Il quitta l’armée en 1784 et vécut paisiblement à Londres jusqu’à sa mort, survenue en 1798.
Archives privées, J. N. M. Maclean of Glensanda, the younger (Édimbourg), Torloisk
G. F. G. Stanley, « MACLEAN, ALLAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/maclean_allan_4F.html.
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Auteur de l'article: | G. F. G. Stanley |
Titre de l'article: | MACLEAN, ALLAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 16 nov. 2024 |