CRAMAHÉ, HECTOR THEOPHILUS (baptisé Théophile-Hector de Cramahé), officier, secrétaire civil des gouverneurs Murray, Guy Carleton* et Haldimand, juge, lieutenant-gouverneur de la province de Québec puis nommé lieutenant-gouverneur de Détroit, né à Dublin (République d’Irlande), 1er octobre 1720, fils de Hector-François Chateigner de Cramahé et Des Rochers et de Marie-Anne de Belrieux de Virazel, décédé en Angleterre vers le 9 juin 1788.

Dixième et dernier enfant d’une famille huguenote, Hector Theophilus Cramahé fut baptisé à l’église française Saint-Patrick de Dublin. Son père avait quitté la France vers la fin du xviie siècle, pour des raisons religieuses. Passé au service de l’Angleterre, pour laquelle il guerroya, il s’était réfugié en Irlande. Hector Theophilus garda le patronyme de Cramahé qui était attaché à un fief et à un château que les Chateigner possédaient près de La Rochelle.

Suivant les traces de son père, Cramahé embrassa la carrière militaire dès 1740. Nommé enseigne en janvier 1741, il fut assigné trois mois plus tard au 15e régiment avec le grade de lieutenant. Il servit à Cartagena (Colombie) et à Cuba (1741–1742), dans les Flandres, à Ostende (Belgique) (1745), et en Bretagne, à Lorient (1746), puis à Rochefort (1757). Capitaine depuis le 12 mars 1754, il suivit son régiment en Amérique, en 1758, où il participa au siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), et à celui de Québec, l’année suivante.

Arrivé à Québec en juin 1759, Cramahé devait y demeurer plus de 22 ans et renoncer à sa carrière proprement militaire. Dès le 22 septembre, peu après la capitulation de la capitale, il entra au service du colonel Murray, à titre de secrétaire. Le fait d’avoir combattu dans le même régiment et sur les mêmes champs de bataille depuis 1741 ne fut sans doute pas étranger à la solide amitié qui lia très tôt les deux hommes. Cramahé devint indispensable au premier gouverneur de Québec et, comme il avait renoncé à son commandement militaire depuis 1761 pour demeurer aux côtés de Murray, celui-ci n’hésita pas a user de son influence pour lui obtenir, en 1764, le poste de secrétaire civil que Cramahé conservera jusqu’en 1780.

À la fin de 1764, avant même d’être définitivement fixé sur son avenir, Cramahé fut envoyé en toute hâte à Londres par Murray, sans que soit averti le major général Gage, alors commandant en chef des forces britanniques en Amérique du Nord. Comme le gouverneur s’en expliquait dans une lettre datée du 27 octobre, « la situation dans la colonie [l’]oblige[ait] » à se départir de son secrétaire parce qu’il n’y avait « personne de plus qualifié pour renseigner parfaitement » les ministres sur tout ce qui concernait la province. Cramahé, espérait-il, ferait disparaître « les doutes et les faux rapports », démasquerait les « intrigues » et donnerait tous les renseignements voulus, étant « aussi parfaitement renseigné que [lui]-même ». Aux membres du Board of Trade, Murray dépeignait son secrétaire comme « l’homme le plus intègre, le plus diligent et celui ayant le plus à cœur le bien de la colonie » ; « l’un des meilleurs que je connaisse », précisait-il à lord Halifax, secrétaire d’État pour le département du Sud.

Dès son arrivée en Angleterre, en décembre 1764, Cramahé sollicita des audiences auprès des principaux ministres susceptibles de hâter l’étude des affaires canadiennes et de remédier aux problèmes sans délai, comme le souhaitait Murray. Ceux-ci étaient de cinq ordres. D’abord, il fallait convaincre les autorités métropolitaines de la nécessité d’accorder le commandement militaire au gouverneur de Québec et, dans ce but, faire inscrire Murray comme « général de brigade extraordinaire ». En cela, Murray prenait à partie le commandant des troupes de la province de Québec, le général de brigade du département du Nord, Ralph Burton*, qui refusait de reconnaître l’autorité militaire dont le gouverneur se croyait investi par sa commission. Les esprits en étaient à ce point échauffés qu’un clan anti-Murray s’était formé à Londres. En ce qui concerne les affaires civiles, Cramahé expliqua qu’il était trop tôt pour songer à convoquer une assemblée, comme le réclamaient les marchands britanniques. L’administration de la justice s’avérait un domaine où le gouverneur prêtait davantage flanc aux critiques. Les représentations du grand jury, où, libéralement, Murray avait permis l’admission des nouveaux sujets catholiques, offraient suffisamment de matière à exploitation par la minorité protestante pour mettre le gouverneur dans une situation embarassante. Les revenus constituaient une autre cause de litiges. La Trésorerie, qui, faute de temps, n’avait pu étudier ce problème, se plaignait de ne pas avoir reçu de rapport, alors que le gouverneur soutenait avoir écrit à maintes reprises à ce propos sans jamais avoir obtenu de réponse. La lenteur à établir les revenus freinait l’administration coloniale. Cramahé accepta de dresser « de mémoire » pour le chancelier de l’Échiquier, George Grenville, un relevé des revenus et dépenses depuis la Conquête jusqu’à son départ pour l’Angleterre et Murray se montra heureux du rapport financier fourni par son secrétaire.

Dernier sujet et non le moindre à débattre avec les autorités : l’épineux problème d’accorder un évêque au clergé canadien. Murray, convaincu de cette nécessité, privilégiait le vicaire général de Québec, le chanoine Jean-Olivier Briand, qui avait agi en toutes circonstances « avec une candeur, une modération et une délicatesse qui méritaient la plus haute approbation ». « Personne parmi le clergé, écrivait-il à lord Shelburne, ne mérite aussi justement [que lui] la faveur royale. » Ainsi « recommandé par le gouverneur », l’élu du chapitre de Québec prit le chemin de Londres à l’automne de 1764. Arrivé à peine un mois après Briand, Cramahé suivit avec intérêt les démarches de ce dernier en vue d’obtenir la permission de se faire sacrer évêque. Le secrétaire du gouverneur constata rapidement que le moment n’était pas favorable. Ne prétendait-on pas que les soulèvements récemment fomentés en Irlande l’avaient été par des prêtres ? Bien plus, l’ex-jésuite Pierre-Joseph-Antoine Roubaud, que le gouverneur de Québec avait lui-même envoyé en Angleterre à titre de protégé, fit obstacle à la nomination d’un évêque pour la province, notamment par la rédaction d’un mémoire sur l’Église du Canada. Briand dut se défendre contre les allégations avancées par Roubaud. Cramahé chercha, mais en vain, à intervenir auprès de ce dernier. En février 1766, au chanoine Briand qui lui demandait conseil, le secrétaire du gouverneur se contenta de recommander « toute la discrétion et le secret possible ». Cramahé se montra en cela aussi prudent que les ministres qui n’osaient, selon lui, approuver officiellement le projet de Briand, de crainte de soulever une forte opposition parlementaire. Est-il raisonnable, connaissant cette attitude réservée du secrétaire de Murray, d’accréditer les dires du procureur général, à Québec, Francis Maseres*, qui prétendit que Cramahé avait « abusé de la bonne foi des gens » en soutenant que le futur prélat canadien « ne prendrait pas le titre d’évêque et n’afficherait pas en public sa dignité épiscopale » ?

La mission de Cramahé à Londres devait se prolonger une vingtaine de mois. Le changement de ministère, en juillet 1765, l’obligea à recommencer ses sollicitations. Consciencieusement, il consigna par écrit, pour le gouverneur, toutes ses démarches. S’il était timide « au point de paraître gauche au premier abord », comme le soulignait Murray, Cramahé n’en possédait pas moins un bon jugement et un esprit clairvoyant dont il faisait montre dans ses lettres. A Murray qui continuait de solliciter son avis et qui ne prenait de décisions qu’« en attendant que [son secrétaire] puisse faire mieux », Cramahé donna de judicieux conseils. Aucun résultat éclatant ne vint cependant couronner les efforts du secrétaire du gouverneur dont « la probité, la modestie, le bon sens et la parfaite connaissance » des affaires canadiennes n’avaient pu disposer les ministres britanniques à l’écouter. Au contraire, Murray fut rappelé en Angleterre pour rendre compte de son administration. Exaspéré, las, soupçonnant Cramahé de s’être peut-être montré trop prudent dans ses exposés et sollicitations, le gouverneur en vint à lui écrire, non sans amertume : « votre silence vous a gagné l’estime de mes ennemis, les seuls désormais capables de rendre justice à votre mérite ». Murray aurait pourtant eu besoin du soutien de son ami à un moment aussi critique pour lui. Carleton, son successeur, saura reconnaître la valeur de Cramahé et se l’attacher.

De retour au Canada le 12 septembre 1766, Cramahé se dévoua au service du nouveau lieutenant-gouverneur et futur gouverneur. Bientôt il dut cumuler la charge de receveur général intérimaire, à laquelle Carleton le désigna le 15 août 1767, et celle de juge de la Cour des plaids communs, en juillet 1769, à la suite de la mort de François Mounier* ; pour peu de temps cependant, puisqu’en juillet 1770, Cramahé abandonna ces deux postes à Thomas Dunn* pour devenir administrateur de la province pendant l’absence de Carleton qui quitta la colonie le 1er août suivant afin de se rendre en Angleterre. Étant donné l’« opinion favorable qu’on avait de Cramahé » en haut lieu, le gouverneur n’avait pas eu à plaider la cause de « l’aîné des conseillers, dont le bon sens, la modération, le désintéressement aussi bien que la [parfaite] connaissance des affaires publiques » étaient déjà connus du secrétaire d’État des Colonies américaines, lord Hillsborough. L’administration de Cramahé devait se prolonger quatre ans. Le 6 juin 1771, dix mois après le départ de Carleton, il reçut une commission de lieutenant-gouverneur de « cette très importante colonie », à la grande satisfaction des membres du Conseil de Québec qui l’assurèrent « que l’union et l’harmonie régneraient au sein du conseil aussi longtemps qu’[il] le présidr[ait] ». Il devait conserver ce poste jusqu’en avril 1782.

Bien des problèmes se posaient au lieutenant-gouverneur Cramahé et demandaient d’être minutieusement exposés aux autorités métropolitaines, ce à quoi il s’employa. D’abord et avant tout, Cramahé se fit défenseur des droits des Canadiens. En envoyant à Carleton, le 9 octobre 1770, une pétition de ces derniers demandant que les lois et coutumes qui régissaient leurs biens fonciers soient rétablies, Cramahé en souligna l’importance pour eux. Non content des instructions royales supplémentaires (juillet 1771) confirmant le maintien de la tenure seigneuriale, lesquelles « devaient convaincre les nouveaux sujets des bonnes intentions de Sa Majesté » envers eux, Cramahé en profita, l’année suivante, pour presser l’application des anciennes lois concernant la propriété qui demeuraient toujours en suspens. Il soulignait que « l’incertitude des lois », les frais élevés, les procédés dilatoires et la « désagréable nécessité » d’entendre dans les cours de justice « une langue qu’ils ne compren[ai]ent pas » étaient les principaux sujets de plaintes de Canadiens. Il ira même jusqu’à attribuer à « la confusion des lois » l’influence que la France pourrait encore avoir sur ses anciens sujets. La nécessité d’établir au plus tôt un gouvernement stable pour la province apparaît comme un leitmotiv dans presque toutes les lettres de Cramahé au ministre. Son insistance s’expliquait d’autant plus que lord Hillsborough l’avait prévenu que le retard était inévitable, étant donné la complexité et l’importance des décisions à prendre.

Une autre question préoccupait Cramahé au plus haut point : favoriser le plus possible la liberté religieuse des Canadiens, afin, prétendait-il, « de gagner [leur] affection ». Cramahé éprouvait de la sympathie à l’égard du clergé autochtone qui « était grandement intéressé à empêcher tout changement », contrairement au clergé français et à la noblesse canadienne qu’il soupçonnait de désirer un retour à l’ancien régime. Dans le but d’ « encourager [la bonne] disposition » des prêtres canadiens, il avait permis à Mgr Briand, le 12 juillet 1772, de consacrer son coadjuteur, l’abbé Louis-Philippe Mariauchau d’Esgly, à la grande stupéfaction de lord Dartmouth, nouvellement promu secrétaire d’État des Colonies américaines. Permettre et souhaiter l’existence d’un « clergé entièrement canadien » supposait l’acceptation d’un évêque pour ordonner les prêtres et celle d’un coadjuteur pour assurer la succession du pouvoir épiscopal ; c’est ce dont Cramahé s’efforça de convaincre les autorités métropolitaines. Lord Dartmouth jugea d’abord la permission accordée par le lieutenant-gouverneur « de la plus grande importance » étant donné qu’aucun pouvoir épiscopal n’avait jamais été sanctionné par instructions royales. L’adoption d’un tel précédent demandait « d’être mûrement réfléchie ». Cinq mois après la consécration du coadjuteur, le secrétaire d’État se radoucissait ; la tolérance de la religion catholique, telle qu’accordée par le roi, pouvait rendre nécessaire « la reconnaissance d’une certaine autorité épiscopale restreinte ». Un an plus tard, en décembre 1773, Dartmouth faisait valoir « la justice et l’opportunité » d’accorder aux Canadiens « la plus grande satisfaction possible » selon la garantie reconnue par le traité de Paris, en s’assurant cependant que tous leurs besoins en matière de pratique religieuse seraient satisfaits à l’intérieur même de la colonie et sans avoir à recourir à une juridiction étrangère. C’était se rallier aux idées mêmes de Cramahé.

Cramahé ne manquait pas une occasion de rassurer la métropole sur l’état d’esprit des Canadiens. La tournée de la province qu’il effectuait chaque année lui permettait de prendre contact avec la population et de découvrir ses besoins et ses sentiments. C’est ainsi qu’il s’insurgea contre la rumeur répandue par les journaux londoniens, au printemps de 1771, selon laquelle « la perspective d’une guerre prochaine » avec l’Espagne aurait éveillé chez les Canadiens « une insolence inhabituelle » : aucun signe d’ « agitation » n’apparaissait dans la colonie. Les relations des Canadiens avec les Indiens des Six-Nations semblaient aussi exemptes de soupçon ; il n’avait pu découvrir aucune confirmation d’un échange suspect de correspondance entre eux. Autre sujet de confiance, les Canadiens étaient opposés à la chambre d’Assemblée réclamée par la minorité protestante de la colonie. Les efforts faits pour les gagner à cette cause s’étaient révélés infructueux, au grand soulagement de Cramahé qui expliquait fort judicieusement que les Canadiens, soupçonnant les marchands anglophones de ne vouloir que leurs signatures pour appuyer cette demande « sans avoir réellement l’intention de les faire participer aux privilèges [des sujets britanniques] », avaient refusé de se joindre à eux. Si la docilité des nouveaux sujets le rassurait, l’effervescence des Britanniques de Montréal et de Québec qui avaient envoyé quatre pétitions et deux mémoires à Londres, à la fin de 1773, inquiétait Cramahé, d’autant plus que ces derniers avaient communiqué certains de leurs projets directement à l’ancien procureur général, Maseres, sans les lui soumettre auparavant. Il essaiera de « les convaincre de l’illégalité de leur conduite » et du « mauvais exemple » qu’ils donnaient à leurs concitoyens canadiens, dont pareil agissement serait à craindre, « étant donné leur nombre » ; mieux valait les garder « dans [leurs] habitudes de respect et de soumission ». En juillet 1774, Cramahé voyait dans le projet de loi sur le revenu de la province – destiné à imposer des droits sur les spiritueux en vue de couvrir les frais de l’administration coloniale – une autre raison pour les Britanniques de pétitionner en faveur de l’obtention d’une chambre d’Assemblée. « En matière de taxation », alertait-il lord Dartmouth, ils faisaient leurs « les idées des Américains » !

La fixation des frontières de la province de Québec, constituée par la Proclamation royale de 1763 à même le Canada de jadis amputé des pays d’en haut, s’avéra un autre sujet pour lequel Cramahé se révéla un précieux conseiller auprès de la métropole. Le problème était de taille et ne faisait que s’envenimer depuis qu’en 1768, à la suite de l’abandon du contrôle impérial dans l’Ouest, les colonies avaient été laissées libres de réglementer le commerce des fourrures avec les Indiens. Les rivalités entre marchands donnaient lieu à toutes sortes de désordres contre lesquels aucun gouvernement civil ne pouvait sévir. En 1771, la tentative de réunir les commissaires des différentes colonies à New York en vue d’en arriver à une réglementation commune sembla éveiller une lueur d’espoir. Cramahé s’y prêta avec diligence, correspondant avec le gouverneur de la Virginie, lord Dunmore, afin de fixer la date et les modalités de cette réunion. Malheureusement, la rencontre, fixée au 1er décembre, n’eut pas lieu. Le projet échoua non seulement parce que la métropole opposa son veto à la tenue d’un congrès, mais parce que, selon l’opinion même de Cramahé, « les intérêts des deux provinces [New York et Québec] relativement au commerce des fourrures différ[ai]ent dans une trop large mesure pour espérer qu’elles [pussent] jamais s’entendre parfaitement au sujet d’une réglementation générale ». Restait une autre solution, celle envisagée, dès le 8 avril 1769, par le comité du Conseil de Québec nommé pour prendre en considération les nombreuses plaintes des marchands britanniques de Montréal. Cramahé avait fait partie de ce comité en compagnie du juge en chef William Hey et de Thomas Dunn. Ils en étaient venus à la conclusion que, tant au point de vue géographique qu’économique, seule l’extension de la juridiction de la province de Québec sur l’Ouest pouvait y rétablir l’ordre. Cette recommandation s’avérait d’autant plus juste que, depuis 1770, de nouveaux trafiquants de fourrures étaient venus s’établir à Montréal, annonçant ainsi la suprématie de la vallée du Saint-Laurent. Et Cramahé pouvait, le 1er octobre 1773, recommander à lord Dartmouth de songer, avant de fixer les frontières de la province, à la traite des fourrures où l’activité commerciale de la colonie se concentrait : « Si on laissait les frontières telles quelles », ce commerce échapperait aux marchands montréalais au profit de ceux d’Albany, leurs principaux rivaux, ce que les premiers jugeaient d’autant plus « déraisonnable » que les colonies du Sud jouissaient déjà du commerce avec les Antilles, alors que celle du Nord ne pouvait prétendre qu’à celui de l’Ouest, limitée qu’elle était, par sa situation géographique et climatique, à une navigation intérieure d’à peine six mois par année. Deux mois plus tard, lord Dartmouth confirmait à Cramahé la nécessité d’étendre les frontières de la province de Québec aux anciennes limites du Canada, compte tenu de multiples considérations que la métropole ignorait au moment de la Proclamation royale de 1763.

L’administration de Cramahé se termina le 18 septembre 1774 avec le retour du gouverneur Carleton. Il se confina à son rôle de secrétaire civil et de président du conseil où il était d’ailleurs très influent, militant au sein du groupe connu sous le nom de French party. Le siège de Québec par les Américains en 1775 [V. Richard Montgomery] remit cependant Cramahé au premier plan pendant quelques semaines. Carleton ayant établi son quartier général à Montréal au début de septembre, la responsabilité de mettre, autant que faire se pouvait, la ville de Québec en état de défense devant l’approche des rebelles américains retomba sur Cramahé. La tâche n’était guère facile et Cramahé ne l’ignorait pas. Faute de soldats, Carleton n’avait pu affecter aucune troupe régulière à la garnison de Québec. La défense de la capitale dépendait d’une milice « rétablie » et formée à la hâte, « amenée avec difficulté à monter la garde et sur laquelle on ne pouvait par conséquent guère se fier », comme l’écrira Cramahé. Les marchands britanniques de la ville tout autant que les paysans canadiens dans les campagnes répugnaient à prendre les armes. Aux premiers Cramahé reprochait leurs « damnés comités qui avaient plongé la province dans un [tel] état » d’indifférence. Contre la défection des seconds, il se voyait incapable de sévir « faute d’une force militaire suffisante ». Par contre, le lieutenant-gouverneur pouvait compter sur « la fidélité » du clergé, de la noblesse et de la bourgeoisie canadienne dont le zèle n’avait pu malheureusement vaincre les résistances des paysans. L’ennemi menaçait les assiégés autant de l’intérieur que de l’extérieur, à tel point que Cramahé souhaitait que « tous ceux qui étaient sympathiques à la cause [des rebelles] les aient rejoints » et aient quitté la ville. Malgré cette situation désespérée, Cramahé se mit à l’œuvre. Avec le peu d’hommes qu’il avait sous la main, il s’efforça d’abord de « réparer les brèches » des murailles et de prévoir l’installation de l’artillerie le long des fortifications. Le 16 septembre, pour contrer l’espionnage et la propagande proaméricaine, il publia une proclamation visant à connaître en moins de deux heures les intentions de tout visiteur nouvellement entré dans la ville. Le 28 septembre, il mit un embargo sur toute navigation en vue « de constituer les équipages des vaisseaux armés » qui devaient « surveiller le fleuve ». C’est ainsi qu’il put retenir cinq transports venus de Boston. L’arrivée du sloop de guerre Hunter, le 12 octobre, et celle de la frégate Lizard, au début de novembre, le comblèrent de joie car c’était autant de combattants recrutés pour la défense de la ville. D’autres nouvelles étaient moins encourageantes : le 2 novembre, il apprenait que les commandants de l’armée et de la flotte britanniques, le général sir William Howe et le viceamiral Samuel Graves, seraient incapables d’envoyer du secours de Boston ; le lendemain, le fort Saint-Jean, sur le Richelieu, se rendait au général de brigade Montgomery. En même temps qu’elle confirmait ses soupçons de trahison à l’intérieur même des murs, l’interception d’une lettre de Benedict Arnold* à John Dyer Mercier, marchand de Québec, lui révélait, à son grand désespoir, l’avance secrète de l’armée du colonel américain le long de la Kennebec et lui faisait présager sa présence prochaine sur la Chaudière et à Pointe-Lévy (Lauzon, Lévis). Rapidement, en vue d’empêcher l’ennemi de franchir le fleuve, le lieutenant-gouverneur fit enlever toutes les embarcations de la rive sud et de l’île d’Orléans. Le 12 novembre, devant la précarité de la situation, des notables de la ville de Québec réunis en assemblée auraient recommandé la reddition ; fort heureusement, l’arrivée providentielle, le même jour, du lieutenant-colonel Allan Maclean venu de Sorel avec du renfort faisait renaître l’espoir. Malgré l’occupation des abords de la ville par les rebelles le lendemain et leur téméraire défilé le 14 devant ses remparts, les assiégés ne répondirent pas à la menaçante demande de reddition du colonel Arnold. Au contraire, l’envoyé des rebelles américains fut par deux fois éconduit devant les portes de la ville. Les 11 et 16 novembre, Cramahé tenait un conseil de guerre composé d’officiers de terre et de mer qui participaient conjointement à la défense de Québec auxquels s’étaient joints les deux conseillers et juges, Adam Mabane et Thomas Dunn. Non seulement votèrent-ils la défense inconditionnelle de la ville, mais également « l’absolue nécessité » de maintenir l’embargo de retenir les vaisseaux du roi et leurs équipages, et une requête en ce sens fut adressée aux capitaines de navires. On sanctionnait ainsi les sages décisions prises par le lieutenant-gouverneur en prévision du siège de Québec. Grâce à Cramahé, à Maclean à la tête des Royal Highland Emigrants et au capitaine John Hamilton, commandant les marins, la première phase critique de l’invasion à l’automne de 1775 avait été surmontée à l’avantage des Britanniques. Le lendemain de son retour, le 20 novembre, le gouverneur Carleton pouvait écrire à Londres qu’étant donné les tristes circonstances, « tout avait été fait en [son] absence pour la défense de la [ville] ». Plus loquace, Thomas Ainslie*, capitaine dans la milice britannique, en donnera le mérite à Cramahé. Il écrira dans son Journal que « le lieutenant-gouverneur était infatigable [cherchant] à mettre la ville dans un état de défense convenable ».

Dans l’exercice de ses fonctions, Cramahé fut amené à poser des gestes qui n’eurent pas tous l’heur de plaire. Ses démêlés avec le juge en chef Peter Livius méritent d’être rappelés. En août 1777, ce dernier eut maille à partir avec les membres de la Cour d’appel que présidait Cramahé. Voulant étendre le pouvoir de cette cour sur les cours inférieures, Livius chercha à innover et à faire accepter « de nouvelles preuves » en appel. Il essuya un refus de la part de ses collègues. En octobre suivant, le juge en chef entra personnellement en conflit avec Cramahé, l’accusant « d’usurpation et d’abus de pouvoir ». En l’absence de Carleton, le lieutenant-gouverneur avait fait arrêter de sa propre autorité deux civils, un tanneur et sa femme, les envoyant à la prison militaire sous l’inculpation d’avoir tenu des propos séditieux. Livius s’en prit aux « procédés extraordinaires » de Cramahé, l’accusant « d’illégalité, de violence et d’oppression ». Blessé dans sa dignité de juge en chef, Livius ne pouvait. supporter « l’obstruction et l’intervention » du lieutenant-gouverneur dans « l’administration de la justice criminelle » qui lui revenait tout spécialement, de par sa fonction. Se disant chargé de protéger la liberté des individus, Livius soutenait que le droit à l’habeas corpus existait dans la colonie depuis que la loi criminelle anglaise y était en force, alors que Cramahé prétendait que le risque de rébellion justifiait son geste de répression, même si la lettre de la loi ne l’y autorisait pas. Tout comme Pierre Du Calvet, dont il se fera l’ardent défenseur, Livius s’opposa violemment aux empiétements de l’autorité militaire sur l’autorité civile. Fort de sa fonction de juge en chef, il nia non seulement tout pouvoir légal au lieutenant-gouverneur, tant que Carleton était dans la province, mais aussi toute autorité officiellement reconnue à Cramahé qui ne pouvait, selon lui, agir qu’à titre de simple juge de paix. À hauts cris, le juge en chef réclama un procès pour tous les civils emprisonnés illégalement par le lieutenant-gouverneur : il exigeait qu’ils soient amenés devant lui afin d’en disposer « comme de droit » et de ramener l’administration de la justice à son cours normal. Malgré ses violences verbales, Livius en référa, avant d’agir, au gouverneur auquel il demanda protection et assistance. Ce dernier temporisa dès son retour à Québec. Pour peu de temps, puisque quelques mois plus tard, le le’ mai 1778, il destituait le juge en chef.

L’arrivée du nouveau gouverneur, Haldimand, le 27 juin 1778, devait bouleverser la vie de Cramahé et le priver du rôle influent qu’il avait pu jouer auprès des deux gouverneurs précédents. L’inimitié, semble-t-il, naquit assez rapidement entre les deux hommes, puisque, dès novembre 1779, Cramahé proposait de démissionner de sa charge de secrétaire civil. Les sollicitations de Haldimand le convainquirent sans doute de patienter. Leurs rapports s’envenimèrent bientôt et se polarisèrent autour de la question du blé. Le gouverneur privilégia deux projets d’ordonnances auxquels Cramahé s’opposa vivement : l’un pour fixer le prix du blé, l’autre pour rendre obligatoire le battage du grain. En janvier 1780, alarmé par la mauvaise récolte de l’année précédente et par un danger de disette, le gouverneur demanda au Conseil législatif de voter une ordonnance en vue de forcer la vente du blé à un prix fixé. Ce projet, soutenu par le French party, ne fut défait qu’à une voix de majorité, Cramahé s’étant joint aux marchands pour s’y opposer. Il expliquera sa position dans deux longues missives adressées au gouverneur les 10 et 20 février suivants. Assimilant la fixation du prix du blé à une « taxe » imposée aux propriétaires de cette denrée, il niait au conseil le pouvoir de taxer, l’Acte de Québec ne l’y autorisant pas. Pas plus qu’en 1775, il ne croyait à la soumission et à l’obéissance des habitants : ou ils cacheraient leur blé, ou ils se révolteraient et passeraient à l’ennemi. La région la plus riche en blé, celle de la rivière Chambly, dans la vallée du Richelieu, n’était-elle pas aussi celle sur laquelle on pouvait le moins se fier ? Pour une « chétive taxe », fallait-il risquer de perdre la colonie comme on avait perdu les 13 autres ? Mieux valait payer le blé et la farine au prix courant et profiter du bon effet de cette libéralité sur l’esprit du peuple canadien. Cramahé justifiait d’autant plus cette dépense qu’il attribuait « la crise présente » à la Trésorerie britannique qui avait trop escompté de la province pour fournir en farine l’armée de Burgoyne en 1776. Haldimand rétorqua que ses instructions ne pouvaient l’ « empêcher de passer une loi » pour « mettre un prix raisonnable au blé ». Il blâma le conseil de ne pas user de son autorité pour soulager les pauvres et mettre fin aux monopoles et à la cupidité. Ultime argument : face aux considérables besoins en vivres de l’armée, la logistique exigeait la fixation du prix du blé afin d’empêcher le libre jeu de l’offre et de la demande. Haldimand devra se contenter d’une ordonnance défendant l’exportation des vivres et réduisant par ce moyen « le haut prix [...] du bled et des Farines ». Cette ordonnance du 9 mars 1780 s’apparente étrangement à celle suggérée par Cramahé dans sa lettre du 10 février précédent.

Le 5 janvier 1781, Cramahé revenait à la charge au sujet d’un projet d’ordonnance visant cette fois à rendre obligatoire le battage du grain. Jugeant cette mesure inconvenante et impolitique, propre à alarmer les habitants, à susciter des cabales et à donner le temps aux ennemis du gouvernement de lui nuire, Cramahé suggérait de sillonner le pays pour acheter le blé et d’ordonner ensuite, de plein droit, de le battre et de le transporter aux magasins de l’armée. Ainsi empêcherait-on les partisans de la cause américaine d’amasser du blé pour leurs amis. Il brandissait la crainte que les habitants cachent et même détruisent leur récolte de blé si l’impopulaire obligation de battre le grain était perçue comme devant être suivie d’une « taxe » qui en fixerait le prix de vente – cette fameuse taxe déjà débattue au conseil et qui n’avait été rejetée que par une voix de majorité. Par ailleurs, en cas d’invasion, il ne voyait que le recours à la loi martiale pour tenir la province en état de soumission. Haldimand objecta, non sans raison, que, les habitants ne vendant leur blé qu’en mars, il serait impardonnable de perdre un temps précieux en essayant d’appliquer la méthode suggérée par le lieutenant-gouverneur. On ne pourrait de toute façon éviter d’alarmer les habitants par le mouvement des troupes, la défense même de Montréal exigeant leur déplacement prochain. À tout prix, le gouverneur voulait empêcher la destruction du blé, ce que la loi martiale, appliquée seulement alors que l’ennemi était déjà dans la place, rendait inévitable. Avec plus de réalisme, Haldimand jugeait qu’il importait davantage d’obtenir, au sein du conseil et chez les officiers du gouvernement, un appui unanime pour adopter de vigoureuses mesures susceptibles de maintenir l’ordre. L’expérience démontrait, ajoutait-il, qu’en Amérique l’état de sujétion et d’obéissance n’était plus guère possible. Haldimand craignit-il une autre rebuffade de la part du conseil ? Abandonnant l’idée d’une ordonnance, il publia une proclamation décrétant le battage du blé.

Incapable de faire accepter ses vues, Cramahé démissionna de son poste de secrétaire civil le 5 janvier 1781, alléguant des raisons de santé. Loin de manifester du ressentiment, il se dit prêt à donner son avis en tout temps si on le sollicitait et à servir à titre de subalterne si la situation le demandait. Deux mois plus tard, le même sir Thomas Mills qui, en septembre 1779, avait conseillé à Haldimand de « se débarrasser de Cramahé si celui-ci ne coopérait pas » pressait lord Germain de convoquer le lieutenant-gouverneur en Angleterre pour y répondre devant la Trésorerie des comptes de la province. Cet ordre ne semble avoir été qu’un prétexte pour lui faire quitter la colonie. Ni lord North ni la Trésorerie ne se préoccuperont de faire comparaître Cramahé devant eux, comme ce dernier le soulignera à lord Shelburne, ministre de l’Intérieur (responsable aussi des colonies), trois mois après son arrivée à Londres, en avril 1782. Trop heureux de ce départ, Haldimand avait, dès le 8 juillet 1781, suggéré Henry Hamilton pour succéder à Cramahé. Le 27 avril suivant, lord Shelburne confirmait le choix de Hamilton et motivait la mise à l’écart de Cramahé en ces termes : « son caractère et son âge sont mieux faits pour d’autres emplois que pour ceux qu’il remplit maintenant ». Avant de quitter le Canada, le 23 octobre 1781, Cramahé reçut un vibrant témoignage de reconnaissance, d’estime et d’affection, auquel Haldimand lui-même n’aura pas droit lors de son propre départ en 1784. « L’adresse [était] signée par tous les principaux Citoiens François et Anglois » de la capitale, contrairement, selon la Gazette de Québec, à l’habitude qu’avaient les anciens et nouveaux sujets de se distinguer dans leurs manifestations publiques. Réduit à ses honoraires de juge-avocat au tribunal militaire, Cramahé sollicita la protection de son ancien supérieur, Carleton. Nommé lieutenant-gouverneur de Détroit en 1786, il ne devait détenir cette commission que « seize mois », comme le précisera sa femme, Margaret, en sollicitant une pension après sa mort. Vers le 9 juin 1788, en effet, il décédait à sa résidence située près d’Exeter, dans le Devonshire. Cramahé a entouré ses 22 ans de séjour au Canada de tant de discrétion qu’il nous a été impossible de découvrir qui il avait épousé, ni s’il eut des enfants.

Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant

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Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant, « CRAMAHÉ, HECTOR THEOPHILUS (baptisé Théophile-Hector de Cramahé) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cramahe_hector_theophilus_4F.html.

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Auteur de l'article:    Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    21 déc. 2024