DUNCAN, RICHARD, officier, marchand, juge et fonctionnaire, né à Berwick-upon-Tweed, Angleterre, fils de John Duncan et de Maria March ; en octobre 1784, il épousa à Montréal Mary Wright, et ils eurent un fils et une fille ; décédé en février 1819 près de Schenectady, New York.
Richard Duncan traversa en Amérique en 1755 avec son père qui était lieutenant dans le 44e d’infanterie de Thomas Gage*. En 1758, il reçut lui-même une commission d’enseigne et de quartier-maître dans ce régiment. À la fin de la guerre de Sept Ans, il quitta l’armée et alla rejoindre son père, devenu trafiquant auprès des Indiens, à Schenectady. John Duncan avait ouvert des postes à Niagara (près de Youngstown, New York), Detroit et Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan), en société avec James Sterling*, John Porteous, James Phyn et Alexander Ellice. Il avait aussi fondé la firme qui, lorsqu’il s’en retira, en 1767, prit le nom de Phyn, Ellice and Company. Richard Duncan retourna sous les armes en 1765, à titre d’enseigne dans le 55e d’infanterie ; mais, après avoir servi quelque temps en Irlande, il rentra, en 1768, pour aider son père qui avait éprouvé des difficultés financières. À l’époque de la Révolution américaine, les Duncan avaient acquis de grandes étendues de terre, mais ils avaient une dette conjointe de £3 000.
Bien que sa famille demeurât à Schenectady pendant toute la révolution, Duncan fut actif dans le camp des Loyalistes. En juin 1776, il aida l’adjudant général Allan Maclean* à s’enfuir au Canada et, l’année suivante, il se joignit à l’armée de John Burgoyne* à Saratoga (Schuylerville, New York). Après la capitulation du 17 octobre 1777, Duncan se rendit dans la province de Québec, où il obtint une commission de capitaine dans le premier bataillon du King’s Royal Regiment of New York de sir John Johnson*. Après la guerre, il fut mis à la demi-solde et s’établit au rapide du Plat (Mariatown, Ontario). Pour ses services, lui et sa famille reçurent de grandes quantités de terre, qu’il accrut encore par des achats.
Duncan jouit de l’appui constant de Johnson, l’homme le plus influent des nouveaux établissements de l’Ouest. Mais il fut également récompensé d’autres façons. Le 24 juillet 1788, lord Dorchester [Guy Carleton] créait quatre nouveaux districts administratifs dans ce qui allait devenir le Haut-Canada, et Duncan, à l’instar d’autres notables locaux, tels John McDonell (Aberchalder) et John Munro*, en recueillit les bénéfices. Il fut nommé magistrat, juge de la Cour des plaids communs et membre du conseil des terres du district de Luneburg. Il assista régulièrement aux séances des trois organismes auxquels il avait accédé, jusqu’à l’automne de 1791. En cette dernière année, son père mourut, et il retourna à Schenectady pour s’occuper « des débris d’une succession des plus embarrassées ». En 1792, on reconnut son importance, tant sur le plan local que sur le plan provincial, en le nommant lieutenant du comté de Dundas [V. Hazelton Spencer] et l’un des neuf premiers membres du Conseil législatif. Cinq ans plus tard, il devint membre de la commission des héritiers et légataires du district.
De 1791 à 1805, Duncan passa la plus grande partie de son temps dans l’état de New York, tout en continuant, pendant quelques années, à exercer de façon intermittente les fonctions dont il était responsable dans le Haut-Canada. Il fut présent pour la première fois au Conseil législatif le 17 juin 1793, et, sur les dix sessions qui précédèrent son congédiement pour absentéisme en 1805, il n’assista qu’à quatre. Son apport au conseil fut négligeable, ne réussissant qu’à faire adopter une loi mineure qui, en 1798, fixa les frontières des cantons du district d’Eastern. La spéculation foncière se révéla la grande préoccupation de Duncan, dans le Haut-Canada, au cours des années 1790. À l’exemple de beaucoup d’officiers loyalistes du district, il profita des concessions de canton, faites en vertu d’une proclamation du lieutenant-gouverneur Simcoe en 1792. Associé à Peter Drummond, à Munro et, spécialement, à Thomas Fraser*, entre autres, il obtint, en 1793, sept cantons. Quand, en 1796, le gouvernement songea à prendre des mesures contre Duncan et ses associés, qui n’avaient pas respecté leurs obligations relatives au peuplement de leurs cantons, Duncan tenta de parer le coup. Se faisant le porte-parole du groupe, le 2 juillet Duncan essaya, sans succès, de s’associer l’arpenteur général David William Smith* à titre de bailleur de fonds. Huit jours plus tard, il écrivait de nouveau à Smith, inquiet d’avoir « offensé quelque peu le gouverneur ». À vrai dire, il avait pensé que la réponse favorable de Simcoe à « certaines allusions » qu’il avait faites au sujet des cantons aurait amené le Conseil exécutif à se conformer « à [leurs] désirs ». N’étant point parvenu à dissuader l’administration, Duncan sollicita une compensation de 10 000 acres pour chaque propriétaire ; quand les concessions des cantons furent annulées, en 1797, Duncan et ses associés ne reçurent que 1 200 acres chacun.
Il semble que Richard Duncan n’ait pas du tout vécu dans le Haut-Canada après 1809 ou 1810, bien qu’il ait eu l’intention d’y retourner définitivement et qu’il ait caressé le désir d’y reprendre sa place au conseil. Il demeura jusqu’à sa mort dans l’ancienne maison de son père, appelée Hermitage, près de Schenectady.
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J. K. Johnson, « DUNCAN, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/duncan_richard_5F.html.
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Auteur de l'article: | J. K. Johnson |
Titre de l'article: | DUNCAN, RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |