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KERR, WILLIAM JOHNSON, fonctionnaire, juge de paix et homme politique, né en 1787, fils de Robert Kerr* et d’Elizabeth Johnson ; il épousa Elizabeth Brant, fille de Joseph Brant [Thayendanegea*], et ils eurent quatre fils et une fille ; décédé le 23 avril 1845 à Wellington Square (Burlington, Ontario).
Petit-fils de sir William Johnson* et de Mary Brant [Koñwatsiˀtsiaiéñni*], William Johnson Kerr se distingua au cours de la guerre de 1812 à titre de fonctionnaire du département des Affaires indiennes. À la bataille de Queenston Heights en octobre 1812, il commanda, avec John Brant [Tekarihogen*] et John Norton*, les combattants des Six-Nations qui contribuèrent à repousser l’envahisseur américain. Au fort Erie (Fort Erie), en novembre, Kerr refoula de nouveau l’ennemi avec ses guerriers, Norton et le major James Givins. À Beaver Dams (Thorold), en juin 1813, Kerr et John Brant, à la tête d’une centaine de guerriers de la rivière Grand, combattirent victorieusement avec Dominique Ducharme* et un fort contingent d’Indiens des Six-Nations venus du Bas-Canada. En septembre, un petit détachement indien, que commandaient Kerr et William Claus*, reçut une mention spéciale du major général Francis de Rottenburg* pour sa « conduite courageuse et ardente » dans un engagement récent. Plus tard au cours des hostilités (peut-être à la bataille de Lundy’s Lane), on le fit prisonnier et on l’emmena à Cheshire, au Massachusetts, où il passa quelque temps. Un de ses compagnons de captivité, William Hamilton Merritt*, le décrivit comme « un jeune homme très bien, grand et beau ».
L’entrée de Kerr dans la magistrature du district de Niagara, en 1817, témoignait de son appartenance à l’élite régionale et, tout comme d’autres membres de cette élite, il prit part à l’agitation réformiste amorcée par Robert Gourlay*. Le 20 avril 1818, il approuva, avec d’autres résidents du canton de Louth, une adresse de Gourlay et on le désigna pour rédiger le procès-verbal de la réunion. Lorsque les représentants de divers cantons du district se réunirent à St Catharines, le 4 mai, il fut élu secrétaire. Les délégués régionaux s’assemblèrent à York (Toronto) le 6 juillet, et Kerr devint alors membre du comité exécutif de ce congrès. En compagnie de George Hamilton, il alla discuter des revendications des délégués avec le lieutenant-gouverneur sir Peregrine Maitland*, qui jugea le document inconstitutionnel. La dureté que montra le gouvernement envers Gourlay et le président du congrès, Richard Beasley, poussa apparemment Kerr et certains autres à filer doux. Cependant, il comptait assez de sympathisants dans l’électorat pour remporter le siège de 2nd Lincoln en juillet 1820.
Quel qu’ait été leur mobile, il ne semble pas que les activités réformistes de Kerr l’aient desservi à long terme. En 1827, on le nomma juge de paix dans le district de Gore et, dès l’année suivante, il était surintendant du canal de la baie de Burlington, ouvrage financé par le gouvernement et dont la construction, commencée par James Gordon Strobridge*, se poursuivait toujours. À l’époque, Kerr avait probablement rejoint les rangs des partisans d’Allan Napier MacNab*. Du moins est-il certain qu’à Hamilton, à la chaude assemblée politique où on malmena William Lyon Mackenzie*, en mars 1832, Kerr se trouvait parmi la foule des tories. Il empoigna Mackenzie, qui était de petite taille, et le tira à bas de la table où il était monté pour s’adresser à l’auditoire. Plus tard dans la soirée, Kerr recruta quelques hommes de main de la région pour lui administrer une raclée, ce qui lui valut une poursuite et une amende.
En raison de ses liens familiaux et de son rôle durant la guerre de 1812, Kerr avait probablement toujours eu une certaine influence auprès des Six-Nations. Cette influence s’accrut sans aucun doute après la mort du chef principal de cette confédération, Joseph Brant, en 1832. Il incombait à la belle-mère de Kerr, Catharine Brant [Ohtowaˀkéhson], de désigner le successeur de Brant, et elle choisit son tout jeune petit-fils, William Simcoe Kerr, le fils de Kerr. Quand Absalom Shade* fit la promotion de la Grand River Navigation Company, au début des années 1830, Kerr fut l’un de ceux qu’il invita à convaincre les Indiens d’acheter des actions. Pendant la rébellion de 1837, une centaine de guerriers se portèrent volontaires pour combattre les rebelles sous le commandement de Kerr. Quelqu’un les avait persuadés que les terres des Six-Nations seraient confisquées si les partisans de Mackenzie et de Charles Duncombe* prenaient le pouvoir. Bien que l’on ne puisse attribuer cette rumeur à Kerr, il affirmait y prêter foi. Pendant l’été de 1838, avec quelques volontaires des Six-Nations, il participa à la capture des rebelles qui avaient lancé un raid contre Short Hills [V. Jacob R. Beamer].
On envisagea de nommer William Johnson Kerr au Conseil législatif en 1838, mais on retira son nom de la liste finale des membres. Au moment de sa mort, il habitait la maison que Joseph Brant avait construite à Wellington Square. Sa femme s’éteignit deux jours après lui.
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En collaboration, « KERR, WILLIAM JOHNSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kerr_william_johnson_7F.html.
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Titre de l'article: | KERR, WILLIAM JOHNSON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |