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BAILLARGEON, CHARLES-FRANÇOIS, prêtre catholique, archevêque de Québec, né le 26 avril 1798 à l’île aux Grues (les parents résidaient cependant à l’île aux Oies), Bas-Canada, fils de François Baillargeon, cultivateur, et de Marie-Louise Langlois, dit Saint-Jean, décédé le 13 octobre 1870 à Québec.

Le jeune Charles-François fit ses premières études avec le curé Pierre Viau de Cap-Saint-Ignace. En 1813, l’adolescent entra au collège de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Saint-Pierre-Montmagny), et, l’année suivante, à celui de Nicolet. Son option sacerdotale se confirma à Québec durant ses quatre années de théologie, pendant lesquelles il enseigna au collège de la paroisse Saint-Roch, puis au séminaire. Ordonné prêtre le 1er juin 1822, il fut nommé chapelain de l’église Saint-Roch et directeur du collège. Cette double responsabilité affecta sa santé déjà chancelante, mais un séjour à la cure de Saint-François, île d’Orléans, en 1826, lui permit de récupérer ses forces. Dès l’année suivante, il devint curé de Château-Richer et desservant de L’Ange-Gardien. Quatre ans plus tard, en 1831, Mgr Bernard-Claude Panet* l’appela à la cure de la cathédrale.

Cette nomination survenait au moment où des prêtres du séminaire projetaient de faire desservir la paroisse Notre-Dame de Québec par une société de prêtres. L’expérience séculaire de vie et de travail en commun au séminaire et chez les sulpiciens de Montréal devait servir de modèle. Un groupe de 18 prêtres de la ville, forts de l’appui des marguilliers et des paroissiens, favorisaient cette fondation qui assurerait des confesseurs permanents, des prédicateurs nombreux et des services pastoraux fondés sur une meilleure connaissance des paroissiens. Mgr Panet se montra favorable au projet mais entrevoyait de nombreuses difficultés, notamment l’opposition de son coadjuteur Mgr Joseph Signay*. Devenu administrateur du diocèse en 1832, Mgr Signay eut à prendre une décision, car le projet refit surface avec le nouveau curé, Baillargeon. Celui-ci était en effet prêt à former la Société de la cure de Québec qui jouirait de l’inamovibilité, réservée jusque-là au curé. Après avoir consulté Mgr Jean-Jacques Lartigue*, auxiliaire de l’évêque de Québec à Montréal, Mgr Signay ne crut pas avoir le droit d’entreprendre un tel changement. Baillargeon en attribua l’échec plutôt, à « l’opiniâtreté de [son] cher évêque ».

La cure de Québec imposait une lourde tâche à son titulaire : il s’y faisait environ 900 baptêmes par année et autant de sépultures, du moins entre 1831 et 1835 ; en 1834, il y avait 10 291 francophones et 6 270 anglophones catholiques à desservir sur une population de 23 343 personnes. Les tragiques années 1832, 1834 et 1849 qui furent marquées par le choléra obligèrent le curé à déployer tout son zèle apostolique. Nuit et jour, il assista de nombreux agonisants à domicile ou dans les hôpitaux. Baillargeon prit soin des familles réduites à la misère, spécialement chez les nouveaux immigrés. Il plaça beaucoup d’orphelins à Rivière-Ouelle, à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, à L’Islet et ailleurs. Lors du désastreux incendie de 1845 dans le quartier Saint-Roch, son sens pratique et son énergie furent aussi d’un secours considérable.

Entre temps, Baillargeon mena à terme un projet de Mgr Joseph-Octave Plessis*, que Mgr Lartigue avait seulement ébauché, soit la traduction française du Nouveau Testament. La circulation de nombreux exemplaires protestants favorisait des interprétations sujettes à caution. Mgr Lartigue avait cru nécessaire d’obtenir la permission de Rome pour entreprendre un tel travail. En 1842, Baillargeon décida de prendre la chose en main, sans se soucier de l’assentiment éventuel de Rome. « Pourquoi, écrivit-il, de telles permissions ? C’est supposer une loi prohibitive qui n’existe pas, j’en suis sûr. » Il travailla durant 15 mois à ce projet, à raison de quatre heures et demie par jour. Tout en voulant réaliser une œuvre accessible à tous, il chercha l’exactitude et la fidélité à la Vulgate. Il croyait mieux rejoindre l’original que Louis de Carrières, Henri-François de Vence, Isaac Lemaistre de Sacy, Denis Amelote, Antoine-Eugène de Genoude, Jacques-Bénigne Bossuet et François de Ligny. Dans les notes, au nombre de 1 469, il réfutait les objections des protestants par des explications littérales, morales et dogmatiques. Il insista cependant pour que Mgr Signay se portât seul responsable de cette publication, car il lui appartenait « de paître le troupeau pour la Parole ». Parue en 1846 et recommandée par tous les évêques en 1850, l’œuvre de Baillargeon n’était pas encore épuisée en 1861. L’auteur en proposa lui-même l’achat par toutes les bibliothèques, privées ou publiques. Quatre ans plus tard, en 1865, il en publia une édition revue et corrigée. Pie IX l’en félicita dans un bref élogieux.

En 1850, Charles-François Baillargeon démissionna de sa cure, car il venait d’être choisi comme agent, procureur et vicaire général des évêques canadiens à Rome. Il était bien au courant de leurs préoccupations puisqu’il avait présidé les délibérations de leurs conseillers lors d’un pré-concile provincial, tenu à Montréal au début de mai. Avant la fin de l’année, il avait déjà réglé plusieurs problèmes : définition des pouvoirs d’un administrateur de province ecclésiastique, rétablissement du chapitre de Québec, annexion du diocèse suffragant de Terre-Neuve, obtention du pallium pour Mgr Pierre-Flavien Turgeon devenu archevêque le 3 octobre 1850 à la suite du décès de Mgr Signay, et précisions sur des cérémonies religieuses. Il s’aperçut surtout de l’inutilité de tout demander à Rome ; on n’y savait rien des problèmes qui préoccupaient alors le clergé canadien, tels que la société secrète des Odd-Fellows et la gravité morale de la valse ou de la polka. D’autres sujets étaient laissés à la discrétion du futur premier concile provincial qui allait être tenu à Montréal en août 1851 : décret Tametsi contre les mariages clandestins dans les paroisses non officiellement érigées, liste commune dressée par les évêques de pouvoirs spéciaux et d’indults à demander.

Baillargeon estimait vraiment superflue sa présence à Rome. Envoyer les mémoires par la poste ou les remettre en main propre revenait au même. S’il fallait absolument un agent, comme semblait y tenir Mgr Ignace Bourget*, il coûterait moins cher d’en choisir un sur place. À Rome, on considérait d’ailleurs Mgr Bourget comme un homme précipité, importun par ses demandes fréquentes d’indults, ayant compromis la Propagande et le pape à qui il réclamait la mise à la retraite de Mgr Signay. D’autre part, l’évêque de Montréal trouvait les jugements de Baillargeon « un peu trop lestes et faits avec un peu de précipitation ». Ceux-ci concernaient la liturgie romaine : « Quelles pitiés que leurs offices publics ! » ; la mentalité de la Ville éternelle : « C’est bien à Rome que se fait la loi, oui ; mais c’est ailleurs qu’elle s’observe » ; la politique vaticane qui lui apparaissait réactionnaire : les réformes du pape étaient bloquées par son entourage. En somme, la tendance ultramontaine de Mgr Bourget n’était pas partagée avec autant d’enthousiasme par Baillargeon.

Baillargeon dut rester à Rome à la suite de sa nomination comme coadjuteur de Mgr Turgeon, avec le titre d’évêque de Tloa, siège suffragant de Myre, en Asie Mineure. Il ne réussit pas à s’en dispenser. Rome ne put que souscrire au choix des évêques canadiens qui avaient vanté ses vertus et ses qualités personnelles : science profonde en matière ecclésiastique, grand zèle pour la discipline, fermeté de caractère, connaissance judicieuse des hommes, prudence et habileté dans les affaires, confiance des évêques, du clergé, des laïcs et des protestants. La consécration eut lieu en l’église des lazaristes, le 23 février 1851. Le cardinal Giacomo Filippo Fransoni, préfet de la Propagande, était assisté de Mgr John Hughes, archevêque de New York, et de Mgr Charles-Joseph-Eugène de Mazenod, évêque de Marseille et fondateur des Oblats de Marie-Immaculée. Une prédiction, vieille de 43 ans, se réalisait. « Maintenant, j’y crois » affirma Mgr Baillargeon à son frère Étienne, curé de Saint-Nicolas. En 1808, une nuit que sa mère était seule avec ses enfants et qu’elle pleurait sur leur triste avenir, tout en priant la Vierge Marie, elle avait entendu une voix : « Console-toi, deux de tes enfants seront prêtres, et l’un d’eux sera évêque. » Après des adieux personnels au pape, Mgr Baillargeon quitta Rome sans regret. Son retour à Québec, le 1er juin 1851, donna lieu à de grandes démonstrations de joie.

Le nouvel évêque devint supérieur des ursulines, de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital Général. Il remplaça Mgr Turgeon en 1852 pour la visite pastorale de la Gaspésie, de la baie des Chaleurs et du Labrador. Devenu administrateur du diocèse le 11 avril 1855, à cause de la paralysie de l’archevêque, il tint à ce contact annuel avec les diocésains et visita régulièrement en juin et en juillet une trentaine de paroisses. Mgr Baillargeon manifesta toujours une volonté ferme de propager l’instruction. Sous son administration, 110 écoles furent ouvertes dans les 30 paroisses et les 40 missions qui furent fondées. Il encouragea aussi la venue des Frères de la Doctrine chrétienne et des Sœurs de Jésus-Marie ainsi que la fondation de la Congrégation des Sœurs servantes du Cœur Immaculé de Marie (Bon-Pasteur). Considérant les bibliothèques paroissiales comme un complément nécessaire des écoles, il étendit en janvier 1857 l’Œuvre des bons livres telle qu’elle avait été instituée par les évêques du Canada-Uni en 1850. En 1857 toujours, il inaugura l’école normale Laval. Quelques années plus tard, il appuya les fondateurs de l’université Laval dans leur lutte contre certains gaumistes – entre autres le prêtre lorrain, Jacques-Michel Stremler, professeur invité, et son disciple canadien, l’abbé Alexis Pelletier*, professeur au séminaire de Québec – qui voulaient réformer chrétiennement les études classiques par la disparition des auteurs païens. Fort de l’approbation romaine, Mgr Baillargeon condamna ces idées diffusées dans des articles et des brochures. Stremler fut remercié de ses services en 1865 et Pelletier démissionna l’année suivante et fut accueilli à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Malgré les protestations de Mgr Jean-Joseph Gaume, l’évêque de Québec tint bon et condamna deux autres brochures publiées dans le même esprit.

Mgr Baillargeon appuya, de plus, les deux premiers recteurs de l’université Laval, Louis-Jacques Casault et Elzéar-Alexandre Taschereau*, dans leur opposition à l’érection d’une université rivale à Montréal ; le projet entraînerait, selon eux, une concurrence injuste et ruineuse. De son côté, Mgr Bourget intervint trois fois à Rome. Il faisait siennes les conclusions auxquelles étaient parvenus les responsables du haut savoir (théologie, droit, médecine et arts) de Montréal et de Saint-Hyacinthe. Ceux-ci déploraient « l’incapacité » de l’université Laval « à attirer les étudiants [...] du district de Montréal, après leur cours classique, pour les soustraire aux dangers pour la foi et les mœurs qu’ils couraient à l’université protestante de la métropole [McGill] ». Mais Rome donna toujours raison aux délégués de Québec. En 1870, l’abbé Taschereau, redevenu recteur, suggéra à Mgr Bourget d’instituer à Montréal une succursale de l’université Laval pour les chaires de droit et de médecine, ce qui sera réalisé six ans plus tard.

Mgr Baillargeon s’occupa aussi de la formation intellectuelle des prêtres. Il eut les mêmes exigences académiques que l’université pour l’admission des candidats au sacerdoce et soumit les jeunes prêtres à un examen annuel. Il fit aussi parvenir à tous les prêtres les sujets des quatre conférences ecclésiastiques annuelles. Soucieux du ressourcement spirituel de ses collaborateurs, il les invitait chaque année à une retraite de huit jours. Par ailleurs, il encouragea la fondation d’un hospice pour les prêtres âgés ou infirmes dans la paroisse Notre-Dame-des-Victoires de Québec.

Président des troisième et quatrième conciles provinciaux, Mgr Baillargeon en publia les décrets. En 1863, on traita de la foi et de ses principaux obstacles : hommes impies, sociétés secrètes, mauvais livres, mariages mixtes ; de la vie morale et des fautes courantes : cupidité, luxe, amour des plaisirs, ivrognerie ; et des bonnes œuvres à pratiquer : aide aux pauvres, colonisation, denier de Saint-Pierre introduit en 1862, Propagation de la Foi, Sainte-Enfance. En encourageant ces trois dernières œuvres, l’évêque manifestait l’universalité de ses préoccupations pastorales. En 1868, les pères du concile condamnèrent l’intempérance et l’usure ; ils proclamèrent par ailleurs la souveraineté temporelle du pape et la dimension chrétienne de la politique et des élections.

Mgr Baillargeon était déjà intervenu en 1858 et en 1861 pour améliorer le climat électoral. L’avènement de la Confédération l’amena cependant à se prononcer sur l’évolution constitutionnelle du Canada. Bien que seulement administrateur du siège métropolitain et malgré son « inaptitude absolue pour les affaires politiques », Mgr Baillargeon avait pressenti dès juin 1864 la meilleure position à tenir et il la gardera jusqu’en 1867. L’apport, de ses principaux collaborateurs et conseillers, Elzéar-Alexandre Taschereau, recteur de l’université Laval, et Charles-Félix Cazeau*, grand vicaire, y fut déterminant. En fait, l’évêque se résigna sans enthousiasme à la confédération pour les raisons suivantes : menace de la représentation basée sur la population dans le parlement du Canada-Uni (d’où majorité anglophone et protestante) ; impossibilité de dissoudre l’Union des deux Canadas à cause de la dette, du tarif, des canaux ; menace d’annexion aux États-Unis comme seule autre éventualité ; par ailleurs, présence aux négociations d’un Canada fédéré d’hommes d’État canadiens-français de grande valeur. À l’invitation de Mgr Louis-François Laflèche* de Trois-Rivières, Mgr Baillargeon incita tous les évêques suffragants à émettre un mandement particulier à l’occasion de la Confédération. Sa propre lettre pastorale du 12 juin 1867, incluant à la fois un mandement sur la Confédération et une circulaire sur les élections prochaines, ne se limita pas à rappeler la soumission à l’ordre établi. L’évêque souligna discrètement les avantages de la nouvelle constitution.

Le successeur éventuel de l’archevêque se trouva souvent dans des situations délicates. En 1864 par exemple, il dut avertir Mgr Bourget de s’abstenir de réformer, tel qu’il l’avait annoncé, sans l’assentiment des autres évêques, le petit catéchisme provincial qui datait de dix ans. En attendant, l’unité et l’uniformité devaient être sauvegardées dans l’enseignement religieux. D’ailleurs, ajoutait-il, « nous avons assez fait de changements dans la discipline depuis quelques années. Le peuple n’aime point la réforme dans les choses de la religion. Il s’en étonne, s’en inquiète [...] et souvent s’en scandalise. » Le 28 octobre 1864, Mgr Baillargeon, dans un rapport à Rome, dénonça la mauvaise administration de Mgr Pierre-Adolphe Pinsoneault* qui, au grand mécontentement de ses ouailles, avait transféré, en 1859, son siège épiscopal de London à Windsor. Mgr Baillargeon l’avait repris délicatement lors du troisième concile provincial de 1863 ; le pauvre évêque avait paru blessé et avait repoussé les accusations, mais entre temps, la situation administrative de son diocèse avait empiré.

Devenu archevêque le 28 août 1867, à la suite de la mort de Mgr Turgeon, Mgr Baillargeon ne changea en rien sa manière modeste de vivre. Il reçut le pallium le 2 février suivant des mains de Mgr Charles La Rocque*, évêque de Saint-Hyacinthe. Le diocèse de Québec avait diminué en étendue depuis l’érection de celui de Rimouski, l’année précédente. Mgr Baillargeon qui avait songé à démissionner dès 1854, à cause de sa santé, et qui avait écrit au pape à ce sujet, en particulier en 1865, allait mourir au poste comme le lui avait conseillé ce dernier.

Mgr Baillargeon s’était rendu à Rome en 1862 pour régler une « affaire importante » au nom des évêques canadiens et pour répondre à l’invitation du pape de participer à la canonisation de 26 martyrs japonais. Il en était revenu avec le titre d’assistant au trône pontifical et de comte romain. Sept ans plus tard, il y retournait pour participer au concile œcuménique Vatican I, se sentant « bien petit et bien chétif » au milieu des géants de l’intelligence et de la science. Il aurait beaucoup aimé ajouter son vote en faveur du dogme de l’infaillibilité pontificale, mais la discussion s’avéra plus longue que prévu et il dut revenir à cause de sa mauvaise santé. À son retour, il s’arrêta à Vichy, France, afin d’y jouir des eaux.

De retour à Québec en mai 1870, Mgr Baillargeon entreprit sa visite pastorale, mais il dut l’interrompre à cause de l’aggravation de son état de santé. La maladie l’emporta le 13 octobre suivant à Québec. Comme il ne s’était pas adjoint de coadjuteur, deux prêtres servirent d’administrateurs : Charles-Félix Cazeau et Elzéar-Alexandre Taschereau. Des témoignages de sympathie affluèrent de partout. Dans son testament, Mgr Baillargeon avait demandé des funérailles simples et modestes, « défendant expressément toute distribution de gants, de crêpes ou autres insignes de deuil aux personnes » présentes. Mgr Bourget célébra le service funèbre, assisté de quatre autres évêques. Le corps du défunt fut inhumé dans la cathédrale le jour même, le 18 octobre. Son épitaphe, préparée par lui, retrace simplement les principales étapes de sa vie.

Ainsi s’éteignait en pleine activité pastorale un homme qui avait toujours dû faire attention à son état de santé. Prêtre et évêque actif, il se renouvela constamment aux niveaux intellectuel et spirituel. D’allure simple et sobre, il attirait les gens à lui. L’envergure de son successeur, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, a laissé dans l’ombre l’œuvre pastorale de Mgr Baillargeon. Celle-ci n’en demeure pas moins diversifiée, réaliste, éclairée et sage.

Lucien Lemieux

AAQ, 20 A, VI : 64, 220 ; VII : 81, 83, 85, 177a, 177c, 179a, 220 ; 210 A, XIV, XXVIII, XXIX ; CD, Diocèse de Québec, 1 : 146, 232 ; IV : 147–149 ; VI, 42s., 46, 48s., 51, 57s., 59 ; VII : 1 786 ; IX : 43, 86, 118 ; 61 CD, Château-Richer, 1 ; 61 CD, Notre-Dame de Québec, I : 90–92, 94, 99s., 114b, 121, 135 ; ACAM, RLB, 6, p.218 ; RLL, 3, pp.228s. ; 295.099, 833–6, –7, –8, –9 ; 295.101, 823–13, –24, 833–42 ; 465.101.— Archivio delta Propaganda Fide (Rome), Scritture riferite nei Congressi : America Settentrionale, 6 (1849–1857), ff.608s.— ASQ, Évêques de Québec, 217E.— Mandements des évêques de Québec (Têtu et Gagnon), IV : 223, 224s., 245s., 249–253, 264s., 273–277, 293s., 311, 321–323, 363–369, 381s., 383–390, 409–419, 425–427, 431–433, 446, 457, 571–575, 579–582, 587–591, 615–648, 695, 730s.— Monseigneur Baillargeon, archevêque de Québec : sa vie, son oraison funèbre prononcée à la cathédrale, son éloge dans les églises de Québec et ses funérailles, etc., [C.-E. Légaré, édit.] (2e éd., Québec, 1870).— Le Canadien, 4 janv. 1836.— Henri Têtu, Notices biographiques : les évêques de Québec (Québec, 1889), 617–643.— Carrière, Hist. des O.M.I., I, III, IV.— Jacques Grisé, Le premier concile provincial de Québec, 1851 (mémoire de d.e.s., université de Montréal, 1969), 30, 46s., 51.— Lemieux, L’établissement de la première prov. eccl.— Honorius Provost, Historique de la faculté des Arts de l’université Laval, 1852–1902 (thèse de m.a., université Laval, 1952).— T.[-M.] Charland, Un gaumiste canadien : l’abbé Alexis Pelletier, RHAF, 1 (1947–1948) : 195–236.— Armand Gagné, Le siège métropolitain de Québec et la naissance de la Confédération, SCHÉC Rapport, 34 (1967) : 41–54.— Léon Roy, Où Mgr Baillargeon est-il né ? BRH, LI (1945) : 127–132.

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Lucien Lemieux, « BAILLARGEON, CHARLES-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/baillargeon_charles_francois_9F.html.

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Auteur de l'article:    Lucien Lemieux
Titre de l'article:    BAILLARGEON, CHARLES-FRANÇOIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024