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LANGEVIN, EDMOND (baptisé Edmond-Charles-Hippolyte), prêtre catholique, vicaire général, né à Québec le 30 août 1824, fils de Jean Langevin, négociant et fonctionnaire, et de Sophie Laforce, décédé à Rimouski, Québec, le 2 juin 1889.

Issu d’une famille de petite bourgeoisie bien en vue de Québec, Edmond Langevin fit ses études classiques de 1833 à 1842 au petit séminaire de Québec en « élève modèle et distingué » puis entra au grand séminaire. Pendant ses études théologiques, il occupa les fonctions de sous-secrétaire de l’archevêché de Québec. Ordonné prêtre le 18 septembre 1847, il demeura au secrétariat de l’archevêché à titre d’assistant-secrétaire (28 septembre 1849) puis de secrétaire (10 octobre 1850). Il occupa cette fonction « d’homme de confiance » des titulaires de l’archidiocèse jusqu’à ce que Mgr Charles-François Baillargeon* le choisisse comme vicaire général, le 30 avril 1867. Le lendemain, son frère, Mgr Jean Langevin*, évêque du nouveau diocèse de Rimouski, lui confiait les mêmes fonctions et l’amenait dans sa ville épiscopale.

La famille Langevin devait compter quelques personnages célèbres. L’aîné, Jean, s’était signalé comme principal de l’école normale Laval avant de devenir évêque. Le cadet d’Edmond, Hector-Louis*, choisit la profession d’avocat et devint chef de l’aile québécoise du parti conservateur après 1873. Edmond était « l’âme du trio Langevin, comme il en occup[ait] le centre par le rang de naissance ». Quoique autoritaire comme ses frères, il était de caractère « plus conciliant, plus nuancé ». Curieux triumvirat que celui des frères Langevin avec Jean dans les hautes sphères de l’Église, Hector-Louis dans celles de la politique et Edmond, au centre, plus effacé mais confident et conseiller efficace des deux autres. La correspondance régulière qu’il entretenait avec Hector-Louis nous renseigne sur ce rôle : conseils pour apporter des corrections à la seconde édition (parue en 1878) du Droit administratif ou manuel des paroisses et fabriques, écrit par ce dernier à la suggestion de Jean Langevin pour aider ses curés dans l’administration de leur paroisse, conseils pour s’attirer la reconnaissance du Saint-Siège en prenant l’initiative d’une adresse de dévouement du parlement canadien au pape, conseils pour résoudre ses difficultés avec certains hommes politiques comme Joseph-Édouard Cauchon : « Par ici, devait-il lui écrire, les marcassins qui passent par-dessus les clôtures, on les enfarge et on leur passe un clou dans le grouin. Je te recommande ce remède pour l’autre. »

Cette même correspondance nous permet de saisir sa pensée. Ses opinions, toujours claires et fondées, ont sans nul doute influencé ses deux frères. Foncièrement modéré, il prêche avec zèle le respect de l’ordre établi. À un curé qui lui demande son avis sur la révolte des Métis, il répond : « il n’y a naturellement chez les ministres aucune sympathie en faveur des émeutiers ; au contraire la protection de la société requiert qu’on imprime de la terreur à ceux qui [...] seraient disposer à jouer le même jeu ». De Louis Riel il écrira : « j’ai autant en horreur sa carrière que la fin insensée et impie d’un autre prétendu patriote [Louis-Joseph Papineau*] ». Ultramontain, il s’alarme de « l’esprit d’envahissement laïc » et de cette « tendance évidente dans les tribunaux civils à empiéter sur les droits de l’église ». Des libéraux il dira : « ce sont des tyrans », « de petits génies, dont l’histoire fera bonne justice, [qui] ont tué l’influence ecclésiastique en Canada ».

Dans le diocèse de Rimouski, il jouera un rôle important auprès de son frère Jean. « Religion, éducation, agriculture, colonisation, industrie, rien ne lui a été étranger. » Il assuma plusieurs directions : celles de deux congrégations de religieuses, d’une conférence de la Société de Saint-Vincent-de-Paul dont il fut le fondateur dans le diocèse de Rimouski, de la Société Saint-François-de-Sales, de l’Apostolat de la prière, du Tiers-Ordre de Saint-François-d’Assise et de la Société d’agriculture de Rimouski. Son expérience à la chancellerie de Québec le rendit indispensable à son évêque qui le nomma administrateur du diocèse, le 21 mai 1875, puis prévôt du chapitre de la cathédrale, en 1878 ; il conservera ce poste jusqu’en 1889. Remarquable théologien, il enseigna la théologie et l’écriture sainte au grand séminaire de Rimouski. Comme il jouissait de la considération de la plupart des évêques, plusieurs d’entre eux le choisirent comme vicaire général, tels Mgrs Antoine Racine* de Sherbrooke en 1874, Louis-Zéphirin Moreau* de Saint-Hyacinthe en 1876 et Elzéar-Alexandre Taschereau* de Québec. Il servit longtemps de secrétaire dans les conciles provinciaux.

Langevin s’intéressa aux lettres, effectuant certaines recherches historiques. En 1874, il publia une biographie de Mgr François de Laval* qui, au dire de son frère Jean, fut cependant « l’objet des sarcasmes et du dédain » des messieurs de l’archevêché de Québec, et ce, sans que l’on puisse l’expliquer.

Toute une vie de bonté, de piété et de dévouement lui valut le titre de protonotaire apostolique ad instar, ce qui sera célébré de façon grandiose à Rimouski le 2 mai 1888 sous la présidence du cardinal Taschereau. Cet honneur, « pleinement mérité », fut accueilli « dans tout le pays par une satisfaction générale ». Il avait cependant bien tardé puisque le bon prélat s’éteignait le 2 juin 1889 après quelques jours de maladie.

Gérald Garon

Edmond Langevin est l’auteur de Notice biographique sur François de Laval de Montmorency, 1er évêque de Québec [...] (Montréal, 1874).

ANQ-Q, AP-G-36.— Arch. de l’archevêché de Rimouski (Rimouski, Québec), Dossier Agriculture, I ; Dossier Edmond Langevin, Lettres d’Edmond Langevin et de Jean Langevin, notes biographiques ; Lettres particulières, 1873–1888 ; Livre de corr., 1er mai 1867–31 janv. 1891.— Visite à Rimouski de son éminence le cardinal Taschereau, archevêque de Québec ; les 30 avril, 1 et 2 mai 1888 (Rimouski, 1888).— A.-C. Morin, Dans la maison du père ; nécrologie sacerdotale du diocèse de Rimouski, 1867–1967 (Rimouski, 1967).— Désilets, Hector-Louis Langevin.— Gérald Garon, « La pensée socio-économique de Mgr Jean Langevin » (thèse de m.a., univ. de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, 1977).— Albert Tessier, Les sœurs des petites-écoles, 1874–1894 (Rimouski, 1962).

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Gérald Garon, « LANGEVIN, EDMOND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/langevin_edmond_11F.html.

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Auteur de l'article:    Gérald Garon
Titre de l'article:    LANGEVIN, EDMOND
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024