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Titre original :    Description Nazaire Leclerc, Roman Catholic priest, author, and journalist Date c.1845 Source This image is available from the Bibliothèque et Archives nationales du Québec under the reference number P560,S2,D1,P677 This tag does not indicate the copyright status of the attached work. A normal copyright tag is still required. See Commons:Licensing for more information. Boarisch | Česky | Deutsch | Zazaki | English | فارسی | Suomi | Français | हिन्दी | Magyar | Македонски | Nederlands | Português | Русский | Tiếng Việt | +/− Author J.E. Livernois Permission (Reusing this file) Public domainPublic domainfalsefalse This Canadian work is in the public domain in Canada because its copyright has expired due to one of the following: 1. it was subject to Crown copyright and was first published more than 50 years ago, or it was not subject to Crown copyright, and 2. it is a photograph th

Provenance : Lien

LECLERC, NAZAIRE, prêtre catholique, auteur et journaliste, né à Sainte-Anne-de-la-Pocatière (La Pocatière, Québec), le 21 juillet 1820, fils de Jean-Benoît Leclerc et d’Anastasie Perrault, décédé à Cap-Rouge, Québec, le 31 octobre 1883.

Après des études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1831 à 1842, Nazaire Leclerc est ordonné prêtre à Québec le 28 septembre 1845. Durant les années qui suivent, il dessert la paroisse Saint-François (à Beauceville) de 1845 à 1848, à titre de vicaire, celle de Saint-Vital, à Lambton, de 1848 à 1851, comme premier curé, celles de Saint-Jean-Baptiste, à l’Île-Verte, en 1851–1852, de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Saint-Pierre-du-Sud, à Saint-Pierre-Montmagny) de 1852 à 1856 et de Notre-Dame-de-la-Victoire (à Lévis) de 1857 à 1860, œuvrant dans ces trois derniers endroits comme vicaire. En 1861, après ces 15 années de travail pastoral, il revient s’installer au collège où on lui confie le poste de rédacteur de la Gazette des campagnes, fondée la même année par Émile Dumais dans le but de diffuser un enseignement pratique et populaire de l’agriculture et de la colonisation. En avril 1862, une convention notariée l’autorise à prendre connaissance de l’enseignement donné par la nouvelle école d’agriculture du collège [V. François Pilote], afin d’informer le public, par l’intermédiaire de la Gazette des campagnes, des « bons résultats de cette école, tant sous le rapport théorique que pratique ».

Durant son séjour au collège, de 1861 à 1868, Leclerc n’a pas toujours rendu la vie facile à ses supérieurs et même à l’archevêque de Québec, Mgr Charles-François Baillargeon*. Très tôt, il fait dévier la Gazette de sa vocation première, en se servant du périodique comme tribune politique. Il ne respecte pas toujours non plus le règlement du personnel ecclésiastique du collège. En 1868, il quitte l’institution en mauvais termes à la suite de son éviction de la Gazette : « Le pauvre prêtre ! Quel parti va-t-il prendre ? Dieu veuille le conseiller et le conduire » soupire Mgr Baillargeon, qui avait toujours considéré le collège comme un « asile » et un « port de salut » pour Leclerc. Ce dernier avait-il commis quelque fredaine avant d’être accueilli charitablement par l’institution, par complaisance pour l’évêque ? Louis-Antoine Dessaulles*, qui consignait dans un carnet les aventures galantes du clergé québécois, a retenu, à ce sujet, un témoignage incriminant contre Leclerc.

Leclerc effectue une sortie fracassante du collège qui est suivie de rebondissements. Ayant vendu à crédit une terre à l’institution, il commence par intimer à la maison d’enseignement de lui verser son dû. Ainsi, à l’été de 1868, le procureur de Leclerc somme le débiteur de payer 8 p. cent d’intérêt sur le montant en question. Le collège étant en difficulté financière, on ignore la requête du créancier. À l’automne, ce dernier menace, par la voix de son notaire, de poursuivre le collège si le capital réclamé n’est pas remboursé. Coincé, le collège doit alors emprunter $800 pour acquitter la dette de $924 envers Leclerc.

Retiré à Saint-Jean-Chrysostome de 1868 à 1873, puis à Cap-Rouge de 1873 à 1883, l’abbé Leclerc, disposant d’un capital initial substantiel, va désormais devenir écrivain à son propre compte. En 1868, il publie Catéchisme d’agriculture [...] tiré à 5 000 exemplaires et destiné aux instituteurs afin qu’ils puissent le faire apprendre par cœur aux écoliers du primaire. L’année suivante, il fonde à Québec un périodique intitulé la Gazette des familles canadiennes et acadiennes, bimensuel de 24 pages. À la fois propriétaire et rédacteur, Leclerc s’occupe de la revue jusqu’en 1874. En septembre de cette année-là, il invoque des raisons de santé pour en suspendre la publication et, dès novembre, il vend la feuille à l’abbé Ferdinand Bélanger.

L’analyse de la Gazette des familles de 1869 à 1874 nous révèle une certaine récurrence des thèmes ; à cet égard, les articles de fond traitant, sous forme de causeries, de l’agriculture, de la vie paroissiale et de la famille y occupent une place prépondérante. Pour leur part, les actualités nationales et européennes renseignent le public notamment sur l’affaire Louis Riel et sur celle concernant Joseph Guibord*, sur le premier concile du Vatican, sur les zouaves pontificaux [V. Ignace Bourget], et publient les déclarations officielles de Pie IX. Enfin, les notices consacrées à l’ordination et au décès des membres du clergé, de même que les articles à connotation morale à propos du blasphème, de l’alcoolisme et de la conduite en période électorale, viennent compléter le menu de cette publication. Il semble que les successeurs de Leclerc ne s’écarteront guère de ce profil de contenu.

La présentation de la Gazette des familles constitue en revanche une nouveauté qui préfigure la formule des annales. Le petit format et les articles courts en font un périodique destiné aux milieux populaires en voie d’alphabétisation. Fixé à un écu par année, le prix de l’abonnement est particulièrement modique pour un bimensuel. La clientèle, d’origine rurale, est recrutée surtout dans les limites du diocèse de Québec, même si la feuille se répand jusqu’en Acadie. C’est généralement le pasteur, parfois l’instituteur ou le notaire qui se chargent de la distribution. Ainsi, Leclerc travaillait à la réalisation d’un des objectifs du périodique : neutraliser la littérature jugée dangereuse. D’après certaines indications, il est probable que le nombre des souscripteurs ait oscillé autour de 3 000. Cependant, en raison du manque de régularité dans le paiement des abonnements, il semble que l’entreprise ait connu des difficultés croissantes au chapitre de sa dette active durant les cinq années où Leclerc la dirigea. Pour couvrir les frais de production et de distribution, Leclerc ne manque pas d’ingéniosité. Il publie de temps à autre la liste du nombre d’abonnés dans chaque institution et chaque localité, sorte de palmarès destiné à stimuler la vente. Il comprime les coûts en produisant des numéros doubles, réduisant ainsi la périodicité et, par conséquent, les frais postaux. Il sollicite également des commanditaires : un de ses agents à Montréal, marchand d’ornements d’église, lui paie une page publicitaire. De même, une compagnie d’assurances l’encourage, puis vient ensuite le gouvernement du Québec qui lui donne un contrat pour la publication des bills privés. Leclerc n’hésite pas à utiliser les gratifications spirituelles auprès de sa clientèle ; ainsi, il annonce qu’il célébrera sa messe du premier vendredi de chaque mois pour les abonnés, à l’exception, précise-t-il, des retardataires. Il menace à l’occasion ces derniers de recourir aux services d’un homme de loi pour les contraindre à payer. La vente des premiers tomes reliés, offerts aux curés pour leur bibliothèque paroissiale, ne permet même pas de combler les déficits. De plus, le patronage de l’archevêque Elzéar-Alexandre Taschereau* qui, pour stimuler la demande, annonce que Leclerc s’est engagé à verser la moitié du prix des abonnements au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, en danger de faillite, ne donne pas les résultats attendus. Pour satisfaire ses créanciers, Leclerc doit se résoudre à emprunter. En septembre 1873, il est mis en demeure de payer $130 à son imprimeur ; mais, depuis avril, il a lancé un second périodique, les Annales de la bonne Sainte-Anne-de-Beaupré (Cap-Rouge), et c’est à l’aide du capital de celui-ci qu’il financera son déficit.

En définitive, ce sont les Annales qui vont assurer le succès financier de Nazaire Leclerc puisque le nouveau périodique devient progressivement le principal porte-parole d’un important centre de pèlerinage. En effet, le village de Sainte-Anne-de-Beaupré accueille, dès 1877, près de 40 000 pèlerins, assurant ainsi une croissance vertigineuse du nombre d’abonnés aux Annales qui passe de 11 000 en 1879 à 30 000 en 1883. En 1877, année où Leclerc vend le périodique au collège de Lévis, les Annales ont déjà atteint un niveau de rentabilité, comme en témoignent indirectement les clauses de la transaction ; celles-ci précisaient que, pendant 20 ans, l’acquéreur devait verser au fondateur (ou à ses héritiers) la moitié des bénéfices. Le maximum des redevances était toutefois fixé à $800. Le collège de Lévis va donc respecter cette entente jusqu’au moment où il cédera les Annales à la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, en 1897, pour la somme de $60 000. La revue compte alors plus de 50 000 abonnés.

Leclerc passera les dernières années de sa vie à Cap-Rouge. On ne saurai jamais qui, du hasard, de ses talents d’entrepreneur ou de la conjoncture socio-religieuse, est responsable du succès exceptionnel des Annales au xixe siècle. Cependant, les progrès de l’alphabétisation, conséquence de l’implantation d’un système scolaire primaire depuis les années 1840, ont préparé l’émergence d’un marché pour les idées. C’est là une révolution culturelle, trop peu connue, qui expliquerait la prolifération et le succès d’une littérature à usage populaire, dont la Gazette des familles et les Annales constituent une des formules les plus répandues. Leclerc avait peut-être compris que la capacité de lire un message écrit pouvait maintenant déborder le cadre restreint des élites.

Serge Gagnon

Nazaire Leclerc est l’auteur de deux opuscules : Catéchisme d’agriculture ou la science agricole mise à la portée des enfants, publié à Québec en 1868, et le Mois de Ste. Anne et de St. Joachim, publié au même endroit en 1874. Il fut également rédacteur de la Gazette des campagnes (Sainte-Anne-de-la-Pocatière [La Pocatière], Québec), 1861–1868, puis propriétaire de la Gazette des familles canadiennes et acadiennes (Cap-Rouge, Québec), 1869–1874, et des Annales de la bonne Sainte-Anne-de-Beaupré (Cap-Rouge), 1873–1877.

APC, MG 24, B59, Cahier de notes.— Arch. de la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré (Sainte-Anne-de-Beaupré, Québec), P 22 A, b 6, nos 2 583–2 585.— Arch. du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 30-VII ; 30-XLIII ; 57-XXX ; 57-XXXI ; 58-X ; 59-C ; 60-IX ; 62-LXXVI ; 64-XXXII ; 64-XXXVIII ; 66-LXXIII ; 122-Xl ; 122-XLIX ; 122-CI ; 123-XIII ; 123-XIV ; 123-XLVII ; 123-LI.— Allaire, Dictionnaire, I : 328.— Albert Faucher, Québec en Amérique au XIXe siècle, essai sur les caractères économiques de la Laurentie (Montréal, 1973).— Wilfrid Lebon, Histoire du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (2 vol., Québec, 1948–1949), I : 202, 312, 484.— Gérard Tremblay, « N.-A. Leclerc, fondateur des Annales, 1873 ; 100 ans dans le bon vent », Sainte-Anne-de-Beaupré, 101 (1973) : 165s.

Bibliographie générale

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Serge Gagnon, « LECLERC, NAZAIRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/leclerc_nazaire_11F.html.

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Auteur de l'article:    Serge Gagnon
Titre de l'article:    LECLERC, NAZAIRE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024