BABINEAU, FRANÇOIS-XAVIER, prêtre catholique et professeur, né à Saint-Louis-de-Kent, Nouveau-Brunswick, le 21 mars 1825, fils de Joseph Babineau et de Nathalie Le Blanc, décédé à Saint-Hilaire, Nouveau-Brunswick, le 16 avril 1890.
Après des études primaires dans son village natal, François-Xavier Babineau, fils d’un des cultivateurs les plus à l’aise de Saint-Louis-de-Kent, s’inscrit en 1844 au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Bas-Canada, où il entreprend son cours classique. En 1849, il entre au grand séminaire de Québec et, le 18 décembre 1851, il est ordonné prêtre dans la basilique de Québec par Mgr Charles-François Baillargeon*. À 26 ans, il devient ainsi le premier prêtre catholique acadien originaire du Nouveau-Brunswick.
De retour dans sa province natale, après un séjour de repos de quelques semaines dans la région de Québec, l’abbé Babineau exerce successivement son ministère à Barachois et à Cap-Pelé en 1852, à Grande-Digue et à Cocagne de 1852 à 1854, à Bouctouche (Buctouche) de 1854 à 1858, et de nouveau à Barachois et à Cap-Pelé entre 1858 et 1864. À peine quatre mois après son arrivée à ce dernier endroit, éclate, en janvier 1859, une terrible épidémie de variole. Comme le médecin le plus proche habite à Dorchester, soit à quelque 45 milles de Cap-Pelé, Babineau s’improvise médecin, personne n’osant approcher la demeure des « picotés ». La nouvelle de la « grande picote » jette l’effroi dans la population. Craignant la contagion chez ses paroissiens, l’abbé Babineau refuse toute aide. Seul, il soigne les malades, change leur lit, les prépare à la mort et voit à les ensevelir dans des fosses creusées sur les fermes des propriétaires. Il se dévoue ainsi jour et nuit pendant le mois et demi que dure l’épidémie.
En 1864, Babineau devient le premier curé résidant de Cap-Pelé ; jusqu’à cette date un même curé desservait les villages de Barachois et de Cap-Pelé. Comme le village ne dispose pas encore d’école, il s’occupe d’en aménager une dans la cuisine du presbytère. Sa gouvernante, Marguerite Maillet, qui possède une certaine instruction, fait office d’institutrice. À l’automne de 1868, Babineau est nommé de nouveau à Bouctouche où il demeure jusqu’en 1876. Il s’y plaît énormément. Lors de son premier séjour, durant les années 1850, il avait fait procéder à quelques améliorations à l’intérieur de l’église paroissiale. Aussi est-il très déçu quand l’évêque de Saint-Jean, Mgr John Sweeney*, l’affecte à la cure de Richibouctou (Richibucto) en 1876, et il ne peut s’empêcher d’interpréter ce changement de poste comme une injustice. Il ne demeure que 15 mois à ce dernier endroit ; en mars 1878, il obtient de Mgr Sweeney la permission de quitter sa cure et de se retirer chez son neveu, l’abbé Joseph-Auguste Babineau, à Tracadie, dans le diocèse de Chatham. Après y avoir séjourné six mois, il part pour le Madawaska où il se retire définitivement du ministère actif.
Une nouvelle carrière commence alors pour l’abbé Babineau. En 1881, il s’inscrit à l’école normale de Fredericton où il obtient un brevet d’enseignement de troisième classe. Il compte parmi ses confrères de classe Placide Gaudet*, futur généalogiste acadien. En 1884, son brevet d’enseignement est réévalué : dorénavant il équivaudra à un brevet de deuxième classe. Professeur dans les écoles du Madawaska, particulièrement dans les paroisses Saint-Hilaire et Saint-Jacques, il possède une instruction bien supérieure à celle des enseignants de son époque. Il laissera d’ailleurs la réputation d’un maître d’école fort compétent.
François-Xavier Babineau meurt à Saint-Hilaire en avril 1890. Durant sa vie, beaucoup de ses contemporains auront remarqué sa grande charité, sa vie austère et sa piété.
APNB, RG 11, RS 115/7/5 ; RS 115/7/8 ; RS 117/1/9 ; RS 117/2/2.— Arch. de l’évêché de Bathurst (Bathurst, N.-B.), Papiers et notes du père Armand Martin.— Arch. of the Diocese of Saint John (Saint-Jean, N.-B.), Statement of sub-diaconat, F.-X. Babineau, 26 oct. 1850.— Arch. paroissiales, Saint-Hilaire (Saint-Hilaire, N.-B.), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures ; Saint-Louis-de-Kent (Saint-Louis-de-Kent, N.-B.), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures.— Centre d’études acadiennes, univ. de Moncton (Moncton, N.-B.), Fonds Placide Gaudet, 1.30–8 ; 1.57–2.— L’Évangéline (Weymouth, N.-É.), 15 mai 1890.— Le Moniteur acadien (Shédiac, N.-B.), 6 mai 1890.— Cyprien Tanguay, Dictionnaire généalogique des familles canadiennes depuis la fondation de la colonie jusqu’à nos jours (7 vol., [Montréal], 1871–1890), 1 : 21.— L.-C. Daigle, Les anciens missionnaires de l’Acadie ([Saint-Louis-de-Kent, 1956]).— D.-F. Léger, « Le père François-Xavier Babineau : premier prêtre acadien du N.-B. », L’Évangéline (Moncton, N.-B.), 21, 28 janv., 4 févr. 1937.
Corinne LaPlante, « BABINEAU, FRANÇOIS-XAVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/babineau_francois_xavier_11F.html.
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Auteur de l'article: | Corinne LaPlante |
Titre de l'article: | BABINEAU, FRANÇOIS-XAVIER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 22 déc. 2024 |