Une fois rendu à la tête du pays, aux prises avec de sérieuses divisions de divers ordres, Wilfrid Laurier croit que le compromis est un moyen parmi d’autres d’affronter les nombreux défis qui se posent à lui.
Le règlement Laurier-Greenway (1896)
La question des écoles manitobaines figure parmi les priorités de Laurier, dont le gouvernement négocie une entente avec son homologue provincial Thomas Greenway : les écoles séparées ne sont pas réinstaurées et l’enseignement religieux n’est autorisé que sous de strictes conditions [V. sir Wilfrid Laurier]. Laurier espère ainsi contenter la minorité catholique, tout en se rendant à la volonté de la majorité protestante du Manitoba. Dans le but de neutraliser l’action des évêques, notamment ceux de la province de Québec, il dépêche l’abbé Jean-Baptiste Proulx à Rome :
À l’automne de 1896, c’est encore à Proulx [...] que fait appel Wilfrid Laurier* pour défendre auprès du Vatican le bien-fondé du règlement qu’il négocie avec le gouvernement de Thomas Greenway sur la question des écoles du Manitoba. Laurier, qui vient d’être élu premier ministre du Canada, craint la réaction des évêques catholiques du Québec.
En somme, comme l’affirme cet extrait de la biographie de Laurier, ce dernier :
[...] put se targuer d’avoir ramené l’harmonie nationale, mais à quel prix ! Quoi qu’on en ait dit, ce règlement demeurait un précédent dangereux car, par lui, se voyait confirmée l’émergence d’un Canada de plus en plus uniculturel et anglophone, la vision tronquée du Canada conçu par les Pères de la Confédération. En outre, ce règlement montrait le gouvernement fédéral prêt à renoncer à son rôle de protecteur des minorités, à reconnaître la préséance des droits provinciaux sur les droits des minorités, à s’incliner devant le nombre.
Pour en apprendre davantage sur le règlement Laurier-Greenway, nous vous invitons à explorer les biographies qui suivent.