Histoire et identité
Pour l’Ontarienne Sara Mickle, « préserver le passé du Canada fut [l]a plus grande passion ». Elle croyait que la connaissance de l’histoire nourrissait les sentiments patriotiques :
[Elle] appartenait à la Women’s Canadian Historical Society of Toronto, qui comptait alors plus de 200 membres et avait été fondée en 1895 par Sarah Anne Curzon [Vincent*] et Mary Agnes FitzGibbon […]
Bien que Sara Mickle se soit intéressée avant tout à l’histoire locale, son objectif fut toujours de donner aux Canadiens des signes qui leur rappelleraient leur place dans un plus vaste ensemble : l’Empire britannique. Convaincue de « la grande nécessité d’un patriotisme authentique », elle choisit des sujets de recherche qui mettaient en évidence des valeurs de loyalistes. Pour elle, l’histoire n’était pas simplement une vocation ; c’était une quête inspirée par le souci du bien public et l’expression du désir qu’avaient les femmes de sa génération – des femmes nées au pays et membres de la haute bourgeoisie – de jouer un rôle dans la formation de l’identité canadienne.
L’historien Henri-Raymond Casgrain, de la province de Québec, donnait une définition différente du « patriotisme authentique » :
Comme historien, Casgrain n’avait pas l’impartialité et l’exactitude de Garneau et de Ferland. Il a manqué d’objectivité dans l’interprétation des faits et l’analyse des documents. Autant dans ses critiques que dans ses écrits, il a vu l’histoire du point de vue catholique et canadien-français, en mettant en lumière les valeurs religieuses et en exaltant le patriotisme de ses concitoyens. Malgré tout, il occupe une place importante parmi les historiens de la seconde moitié du xixe siècle, car il a su animer ses récits et présenter des textes cohérents avec un plan bien défini.
Pour en apprendre davantage sur les façons dont on utilisa l’histoire pour promouvoir différentes versions du patriotisme canadien, nous vous invitons à explorer les biographies suivantes.