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Titre original :  No photographer named in original source. - M. Bourchier Sanford, "Some Women Writers of Canada" Godey's Magazine (July 1897): 15. Sarah A. Curzon, from an 1897 publication.

Provenance : Lien

VINCENT, SARAH ANNE (Curzon), journaliste, poète et féministe, née en 1833 à Birmingham, Angleterre, ou dans les environs, baptisée le 2 avril 1834, fille de George Phillips Vincent, verrier, et de Mary Amelia Jackson ; décédée le 6 novembre 1898 à Toronto.

Sarah Anne Vincent était issue apparemment d’un milieu prospère et intellectuel. Elle eut des précepteurs et fréquenta une école pour jeunes filles à Birmingham. Elle publia des poèmes et de courts romans dans divers périodiques anglais dont le populaire Leisure Hour, qui paraissait à Londres. En 1858, elle épousa Robert Curzon, de Norfolk, et, en 1862, elle immigra avec lui à Toronto. Une fois au Canada, elle collabora à de nombreux périodiques, dont le Canadian Monthly and National Review, le Week, le Grip et le Canadian Magazine de Toronto, ainsi que le Dominion Illustrated de Montréal.

Pendant les deux années où elle fut adjointe au rédacteur en chef du Canada Citizen de Toronto, Sarah Anne Curzon y rédigea une chronique sur les questions féminines. Elle utilisa ce moyen en même temps que diverses tribunes pour défendre vigoureusement les droits des femmes, dont le droit de vote et celui de fréquenter l’université. Dans la comédie en vers non rimés The sweet girl graduate qu’elle écrivit à la demande du directeur du Grip, une jeune femme déguisée en homme est admise à l’université et elle obtient son diplôme avec médaille d’or, démontrant ainsi la fausseté de l’argument selon lequel les hommes sont plus intelligents que les femmes. Sarah Anne Curzon aida le docteur Emily Howard Stowe [Jennings*] à mettre sur pied le Woman’s Medical College, fondé à Toronto en 1883, et elle milita en faveur d’un accroissement de l’autonomie de la femme mariée quant à la gestion de ses biens.

Devenue ardente nationaliste canadienne, Sarah Anne Curzon célébra en prose et en vers les loyalistes et les héros de 1812. Certains des nombreux articles qu’elle écrivit dans le Week portaient des titres révélateurs comme « Queenston Heights », « Imperial Federation » et « The seventy-fourth anniversary of the battle of Lundy’s Lane ». Une nouvelle qu’elle publia sous le titre de Betty’s choice et dont l’action se situe au Massachusetts en 1783 raconte l’histoire d’une jeune femme qui choisit de partir pour la région de Niagara, dans ce qui est maintenant le Canada, avec la famille qu’elle sert, plutôt que de rester aux États-Unis avec le domestique qui veut l’épouser.

Dans son œuvre la plus célèbre, Laura Secord : the heroine of 1812, Sarah Anne Curzon exprime à la fois son patriotisme et son féminisme intenses. Ce drame en vers non rimés raconte l’aventure de Laura Secord [Ingersoll*] qui parcourut à pied une distance de 20 milles à travers les lignes ennemies pour avertir les Britanniques d’une attaque imminente. L’ouvrage fut écrit en 1876, selon son auteure, mais il ne fut publié qu’en 1887 à cause du peu d’intérêt que suscitait alors la littérature canadienne. Cette pièce bien construite et fondée sur des recherches poussées est l’un des travaux qui ont fait connaître partout le nom de Laura Secord. Elle comporte une notice biographique intitulée « Memoir of Mrs. Secord » qui résume l’histoire de l’héroïne et de son mari. Le premier acte montre comment les plans ennemis furent découverts et se termine au moment où Mme Secord se met en route. Le deuxième acte relate les faits qui marquèrent le trajet et le troisième acte se déroule dans le camp britannique et prend fin avec la reddition des 500 attaquants américains devant les 50 soldats britanniques appuyés par leurs alliés indiens.

Le féminisme de Sarah Anne Curzon transparaît dans cette œuvre. Par exemple, lorsque Laura Secord entreprend son dangereux périple, laissant derrière elle son mari blessé qui s’inquiète à son sujet, elle dit :

Ainsi tu vas connaître le lot commun des femmes
Dans les temps difficiles, pendant que je tenterai de jouer le rôle de l’homme
Par cette action intrépide. Nous comparerons
À mon retour.

Par la suite, dans une scène du deuxième acte qui se passe dans la cuisine de la belle-sœur de Mme Secord, la famille et les voisins sont en discussion : on se demande si les femmes sont aussi courageuses que les hommes. Cette conversation fournit à l’auteure l’occasion de citer plusieurs exemples de bravoure féminine.

Dans une critique de la pièce Laura Secord, le Week du 20 octobre 1887 affirme qu’il s’agit d’« un poème dramatique de grande puissance » et souligne le fait que « les notes historiques et les appendices très abondants, à la fin du livre, témoignent des recherches consciencieuses de Mme Curzon et de ses efforts pour offrir à son public canadien une œuvre qui aura une valeur durable et tangible ». William Douw Lighthall* fit à son tour l’éloge de Laura Secord en qualifiant l’ouvrage de « livre vraiment authentique » et en appelant l’auteure « la poétesse loyaliste ».

Sarah Anne Curzon travailla activement au sein d’organismes canadiens voués à l’histoire. L’un d’entre eux, la Lundy’s Lane Historical Society, publia une version en prose de Laura Secord. En 1895, Mme Curzon devint la première présidente de la Women’s Canadian Historical Society de Toronto. Dans une lettre datée du 8 mai 1896, Charles Mair* écrivit à Mary Agnes Fitzgibbon, secrétaire de la société : « Je suis également heureux de voir que ma vieille amie, Mme Curzon, est si éminemment liée à votre société. Peu de femmes canadiennes ont fait autant pour garder vivant le souvenir de nos illustres disparus et elle mérite vraiment tout l’honneur et la distinction qui peuvent lui être conférés par ses consœurs. » Sarah Anne Curzon entretenait une correspondance suivie avec le poète et romancier William Kirby* et avec l’historien sir James MacPherson Le Moine* sur des sujets historiques. Elle se livrait à des recherches sérieuses, comme le démontre une lettre adressée à Kirby dans laquelle elle parle des longues heures qu’elle passe aux Archives publiques du Canada à consulter les répertoires de la milice et à lire les lettres du major général sir Isaac Brock* et d’autres personnages. Dans la même lettre, elle mentionne sa rencontre avec Archibald Lampman et ajoute qu’elle admire ses poèmes réunis sous le titre Among the millet and other poems, parus à Ottawa en 1888. Sa correspondance avec Kirby révèle en outre qu’en 1888 elle était aux prises avec des difficultés financières et que son mari est décédé en 1894. Lorsqu’elle mourut, elle était membre honoraire de la Lundy’s Lane Historical Association, de la York Pioneer and Historical Society et de la Women’s Art Association of Canada.

Lorraine McMullen

Le livre de Sarah Anne Curzon, Laura Secord, the heroine of 1812 : a drama, and other poems, a été publié à Toronto en 1887. The sweet girl graduate a d’abord paru dans la publication annuelle Grip-sack (Toronto), 1 (1882), et a été réimprimé dans Laura Secord. « The battle of Queenston Heights, October 13th, 1812 » a été publié après sa mort dans Women’s Canadian Hist. Soc. of Toronto, Trans., n° 2 (1899) : 5–12.

AO, MS 542, A–5, particulièrement Curzon à Kirby, 21 nov. 1888, 27 mars 1889, oct.–déc. 1894 ; MU 7837–7838, particulièrement MU 7837, Charles Mair à M. A. FitzGibbon, 8 mai 1896.— Birmingham Reference Library (Birmingham, Angl.), St Philip’s (Birmingham), reg. of baptisms, 2 avril 1834.— Ontario, Office of the Registrar General (Toronto), Deaths, registration n° 1898-05-026906.— W. D. Lighthall, « Mrs. Curzon’s Laura Secord », Week, 24 mai 1889 : 392.— Globe, 8 nov. 1898.— Week, 20 oct. 1887, 28 juin, 2 août 1889, 4 juill. 1890, 9 déc. 1892.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— C. C. James, A bibliography of Canadian poetry (English) (Toronto, 1899), 16.— Wallace, Macmillan dict.— E. A. [Harvey] Currie, The story of Laura Secord, and Canadian reminiscences (Toronto, 1900 ; rééd., St Catharines, Ontario, 1913).— [Matilda Ridout] Edgar, « Sketch of Mrs. Curzon’s life and work », Women’s Canadian Hist. Soc. of Toronto, Trans., n° 2 : 3–4.

Bibliographie générale

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Lorraine McMullen, « VINCENT, SARAH ANNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vincent_sarah_anne_12F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/vincent_sarah_anne_12F.html
Auteur de l'article:    Lorraine McMullen
Titre de l'article:    VINCENT, SARAH ANNE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024