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VIGER, LOUIS-MICHEL, avocat, officier de milice, propriétaire foncier, homme politique, banquier, patriote et seigneur, né le 28 septembre 1785 à Montréal, fils de Louis Viger et de Marie-Agnès Papineau ; décédé le 27 mai 1855 à L’Assomption, Bas-Canada, et inhumé trois jours plus tard à Repentigny.

Les Viger formaient une vieille famille d’artisans qui amorça peu après la Conquête une ascension remarquable dans la société canadienne-française. À l’époque de la signature du traité de Paris en 1763, Louis Viger vivait à Montréal où il travaillait comme forgeron. En 1767, il épousa Marie-Agnès Papineau, sœur de Joseph Papineau* et future tante du grand Louis-Joseph*. Ce mariage contribua à l’édification du réseau des grandes familles Papineau, Viger, Cherrier et Lartigue.

Louis-Michel Viger était le septième d’une famille de neuf enfants. À sa naissance, son père était devenu, semble-t-il, maître de forges, signe d’une amélioration sensible de sa condition. Louis-Michel put donc suivre son cours classique au collège Saint-Raphaël de 1796 à 1803. Il étudia dans cette institution avec son cousin Louis-Joseph Papineau et les deux garçons eurent tôt fait de se lier d’une amitié fraternelle qui ne se démentira jamais au cours de leur vie. Avant la fin de ses études, Viger avait déjà choisi la profession d’avocat et avait entrepris en 1802 son stage de clerc sous la direction de son cousin Denis-Benjamin Viger*. Admis au barreau le 5 juin 1807, Louis-Michel Viger commença à exercer à Montréal, à l’âge de 21 ans.

Jeune avocat brillant et plein de prestance, Viger avait des relations de famille et, de ce fait, il avait ses entrées dans les maisons de la nouvelle petite bourgeoisie montante de sa ville natale. Sa popularité était telle qu’on l’appela bientôt « le beau Viger ». Comme beaucoup de gens des professions libérales, Viger s’éveillait aux idées de liberté, d’égalité et de souveraineté du peuple qui commençaient à circuler dans le Bas-Canada et prenait conscience de son appartenance à la nation canadienne. C’est ainsi qu’il s’intéressa bientôt à la politique. Il est possible qu’il ait adhéré dès cette époque au parti canadien, vraisemblablement en même temps que Louis-Joseph Papineau. Chose certaine, aux élections générales de 1810, déclenchées par le gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique, sir James Henry Craig*, pour tenter de dénouer la crise politique qui sévissait dans la colonie, Viger refusa de signer une adresse de félicitations souscrite par les hauts fonctionnaires et les grands marchands britanniques au gouverneur et s’employa avec succès à dissuader un grand nombre de citoyens de Montréal de signer ce document. En juin de la même année, Thomas McCord* et Jean-Marie Mondelet*, juges de paix de Montréal, accusaient Viger de déloyauté envers les autorités coloniales et d’obstruction aux dépens des candidats du parti des bureaucrates, mais l’affaire n’eut pas de suite.

À l’instar des membres de la petite bourgeoisie canadienne-française, Viger avait aussi répondu à l’appel à la mobilisation générale que les autorités avaient lancé au cours de l’été de 1807 pour parer à la menace d’invasion américaine [V. Thomas Dunn*]. En 1808, il s’était enrôlé à titre d’enseigne dans le 2e bataillon de milice de la ville de Montréal. Au début de la guerre de 1812, il avait reçu le grade de lieutenant et il fut promu capitaine dans le même bataillon en 1814. Il avait de plus obtenu au cours de cette période une commission de lieutenant dans le 5e bataillon de la milice d’élite incorporée du Bas-Canada. Il servit pendant toute la durée des hostilités, montrant ainsi son attachement aux institutions britanniques.

À la fin de la guerre, Viger se remit à exercer sa profession. Il ne tarda pas à compter parmi les avocats les plus réputés du barreau de Montréal et son talent, son assiduité au travail et sa bienveillance lui valurent en peu de temps une immense clientèle. En 1822, il prit comme associé son cousin Côme-Séraphin Cherrier*, qui venait d’être admis au barreau la même année. Le 19 juillet 1824, Viger épousa à Saint-Charles, près de Québec, Marie-Ermine Turgeon, fille de Louis Turgeon*, conseiller législatif et seigneur de Beaumont, et nièce de Pierre-Flavien Turgeon*, futur archevêque de Québec. Ce mariage fut célébré en grande pompe en présence de nombreux parents et amis des époux dont les cousins de Viger, Denis-Benjamin et Jacques. À la suite de son union, Viger s’installa avec sa femme à Montréal, rue Bonsecours, dans la maison familiale dont il avait apparemment hérité à la mort de son père en 1812. C’est sous ce toit que les quatre enfants du couple virent le jour. En plus de sa maison, Viger possédait en 1825 dans la partie est de la vieille ville des propriétés qui lui rapportaient un revenu annuel évalué entre £100 et £200.

Tout en s’adonnant à sa profession, Viger avait continué de s’occuper de politique. Il faisait partie du groupe des réformistes montréalais qui acquit après 1815 une influence sans cesse grandissante au sein du parti canadien. Au cours de la campagne électorale de 1820, il prit la parole lors d’une assemblée en faveur de Hugues Heney* qu’il aida à se faire élire député de la circonscription de Montréal-Est à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Viger se mit à fréquenter par la suite la librairie d’Édouard-Raymond Fabre, rue Saint-Vincent, où il rencontrait régulièrement les chefs réformistes de la région de Montréal. En 1827, il fut toutefois destitué de son poste de capitaine dans le 2e bataillon de milice de la ville de Montréal pour avoir participé à des assemblées électorales où l’on avait adopté des résolutions condamnant la politique du gouverneur, lord Dalhousie [Ramsay*], relative à la question des subsides [V. Denis-Benjamin Viger].

C’est sans doute sur les instances de Papineau, qui croyait que son cousin et meilleur ami ferait un excellent député pour son parti, que Viger accepta en 1830 de descendre dans l’arène politique. Aux élections générales qui eurent lieu cette année-là, il fut élu avec Frédéric-Auguste Quesnel* député de la nouvelle circonscription de Chambly. Une fois entré en fonction à Québec, Viger s’aperçut que la vie publique accaparait la majeure partie de son temps et il dut abandonner l’exercice de sa profession en 1832. À la chambre d’Assemblée, il se révéla un ardent partisan de Papineau et se prononça notamment en faveur des Quatre-vingt-douze Résolutions. Au cours de la campagne électorale de 1834, il défendit avec la plus grande énergie le programme du parti patriote et, aux élections générales qui suivirent la même année, il fut réélu sans difficulté député de la circonscription de Chambly avec cette fois Louis Lacoste*. Les convictions politiques de Viger l’incitèrent par la suite à prendre part à plusieurs manifestations patriotiques. Ainsi, il participa à la Saint-Jean-Baptiste de 1835. L’année suivante, il figura au nombre des premiers souscripteurs de la campagne organisée en vue d’indemniser Ludger Duvernay, directeur de la Minerve, qui purgeait une troisième peine d’emprisonnement pour outrage au tribunal.

En 1835, Viger avait décidé par ailleurs de se lancer dans les affaires. Il s’associa à un groupe de marchands proches du parti patriote, qui s’estimaient lésés par la mainmise de la Banque de Montréal sur le crédit dans le Bas-Canada et qui se proposaient de mettre sur pied une nouvelle banque pour remédier à cette situation. Cet établissement aurait pour but d’accorder les capitaux nécessaires pour promouvoir le petit commerce et les industries des Canadiens français. Viger se fit le principal promoteur de ce projet qu’il eut le grand mérite de mener à bien. Il trouva en son collègue Jacob De Witt l’homme tout désigné pour l’aider à organiser et à diriger cette nouvelle entreprise. Les deux hommes formèrent une société en commandite, la Viger, De Witt et Compagnie, dotée d’un capital initial de £75 000 dont De Witt fut un important souscripteur. Cette société, connue aussi sous le nom de Banque du peuple, comprenait 12 associés principaux qui devaient verser chacun un capital considérable et assurer la direction de la banque. Au début, Papineau n’approuva pas ce projet et prédit à Viger qu’il serait « le tombeau de sa popularité et même de son patriotisme ». Toutefois, le chef politique se rendit compte que ce nouvel établissement pourrait constituer un instrument redoutable dans la lutte contre la minorité des grands marchands britanniques de la colonie et recommanda bientôt à ses compatriotes d’encourager cette société. De toute façon, Viger et De Witt allèrent de l’avant avec leur maison d’affaires et, sous leur habile direction, le succès de la société fut assuré dès ses premières années. La clientèle de la banque fut constituée en grande partie de cultivateurs et d’artisans qui s’adressaient à l’entreprise pour obtenir des prêts en argent.

À la suite de l’adoption par le Parlement de Londres en mars 1837 des résolutions de lord John Russell, qui proposaient la suppression de tout droit de regard de la chambre d’Assemblée sur les prérogatives du gouvernement, Viger s’opposa vivement à l’application de ces mesures et s’engagea à fond dans le mouvement patriote. Il compta parmi les députés qui appuyèrent la politique de boycottage des produits britanniques prônée par Papineau. À l’ouverture de la nouvelle session en août, il se présenta d’ailleurs en chambre en compagnie de plusieurs députés, entre autres Édouard-Étienne Rodier* et De Witt, vêtu d’étoffe du pays. Il prit part à plusieurs des assemblées qui eurent lieu à la veille de la rébellion. Le 4 juin, il avait assisté à Longueuil aux côtés de son collègue Lacoste et de Timothée Kimber à l’assemblée anticoercitive du comté de Chambly. Le 23 octobre, il participa à l’assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu où il prit place sur l’estrade comme membre de l’état-major de Papineau et où il s’adressa à la foule aussitôt après son cousin.

Compte tenu de sa participation à certaines grandes assemblées prérévolutionnaires, Viger fut perçu par les autorités comme l’un des chefs du mouvement patriote. Il fut l’une des 26 personnes qui firent l’objet d’un mandat d’arrestation le 16 novembre 1837. Arrêté sous l’accusation de haute trahison, il fut jeté en prison deux jours plus tard. Ægidius Fauteux* explique le but probable poursuivi par les autorités en procédant à l’arrestation de Viger en ces termes : « Il n’était pas impossible qu’en l’arrêtant, on ait espéré surtout ruiner sa maison de banque. L’on prétendait que la véritable raison de cette institution était de faire des avances d’argent à l’armée des rebelles. » Certains bureaucrates eurent beau jeu de répandre cette rumeur lorsque la rébellion éclata le 23 novembre.

Qu’en est-il exactement des rapports entre la Banque du peuple et le mouvement insurrectionnel ? Selon l’historien Fernand Ouellet, il n’existe aucune certitude fondée sur des preuves irréfutables quant à ces rapports. Le témoignage d’Étienne Chartier, qui dénonça les dirigeants de la Banque du peuple pour avoir au dernier moment refusé de financer l’insurrection, constitue la seule preuve vraiment explicite que des relations existaient entre cet établissement et le mouvement révolutionnaire. Pour Ouellet, d’autres indications donnent à penser que ces rapports étaient très étroits : les liens d’amitié et de parenté des administrateurs et des actionnaires de la Banque du peuple avec Papineau, les contacts constants de Viger avec Papineau avant le départ du chef patriote de Montréal, l’arrestation de Viger, la visite éclair d’Édouard-Raymond Fabre, un des administrateurs de la banque, et l’entretien de Fabre avec Papineau et Edmund Bailey O’Callaghan*, à Saint-Denis, sur le Richelieu, après l’incarcération de Viger, et juste avant la bataille.

Quoi qu’il en soit, l’avocat de Viger, William Walker*, dut engager une véritable bataille juridique pour faire libérer son client. Vers la mi-décembre 1837, Walker fit une première demande d’habeas corpus qui fut rejetée parce que le régime de la loi martiale venait d’être proclamé. Puis, le 13 mars 1838, Walker échoua dans sa tentative d’obtenir la libération de Viger parce qu’il avait adressé sa demande à un shérif qui n’avait pas la garde du prisonnier. Le 21 avril, Walker fit ensuite une autre demande d’habeas corpus au lieutenant-colonel George Augustus Wetherall*, mais, deux jours plus tard, le Conseil spécial adoptait une ordonnance suspendant l’exercice de l’habeas corpus dans la colonie jusqu’au 24 août 1838. Entre-temps, une amnistie générale avait été décrétée par les autorités le 23 juin 1838. Viger refusait cependant de fournir le cautionnement demandé et de donner des gages de bonne conduite. Ce n’est qu’à sa quatrième tentative que Walker réussit enfin à faire libérer Viger le 25 août 1838, moyennant un cautionnement de £2 000. Viger avait alors dû céder parce que la plupart des autres prisonniers avaient accepté les conditions de l’amnistie et qu’il ne voulait plus croupir en prison. Le lendemain du déclenchement de la seconde insurrection, le 4 novembre 1838, il fut de nouveau arrêté, mais il fut libéré sans procès une quarantaine de jours plus tard, le 13 décembre 1838.

Sans doute épuisé par ses deux séjours prolongés en prison et très éprouvé par la mort de sa femme, survenue le 9 juin 1839, Viger se consacra pendant un certain temps exclusivement à ses affaires. En février 1840, il dut cependant s’occuper de nouveau des affaires publiques et il signa avec de nombreux hommes politiques canadiens-français de la région de Montréal, notamment Louis-Hippolyte La Fontaine* et Denis-Benjamin Viger, une pétition dénonçant l’adoption par le Conseil spécial du Bas-Canada et la chambre d’Assemblée du Haut-Canada des résolutions relatives à l’union de ces deux colonies, mais en vain. Lorsque le régime de l’Union entra en vigueur en 1841, Louis-Michel Viger figura parmi ceux qui en demandèrent l’abolition. Aux élections générales qui eurent lieu la même année, il brigua les suffrages dans son ancienne ciconscription de Chambly, mais il fut défait par John Yule, candidat du gouvernement, à la suite d’une campagne ponctuée de nombreux actes de violence et entachée d’irrégularités. De concert avec cinq autres candidats réformistes battus, dont La Fontaine, il présenta une requête visant à faire invalider les élections qu’il qualifiait de frauduleuses. L’Assemblée législative de la province du Canada invoqua des raisons techniques pour ne pas donner suite à cette demande. En 1842, lors d’une élection partielle tenue afin de trouver un successeur à Augustin-Norbert Morin* qui avait démissionné, Viger fut élu député de la circonscription de Nicolet.

Le 10 septembre 1843, Viger se remaria à L’Assomption avec Aurélie Faribault, fille de Joseph-Edouard Faribault, veuve de Charles Saint-Ours et seigneuresse de L’Assomption et du fief Bayeul. Le couple n’eut pas d’enfants. À cette époque, la Banque du peuple, qui avait survécu à la tourmente révolutionnaire, connaissait une expansion considérable et Viger et De Witt décidèrent alors de demander une charte pour leur établissement qui fut reconnu juridiquement en 1844, avec un capital de £200 000. En 1845, Viger fut nommé président à vie de cette entreprise et De Witt son vice-président. L’année suivante, Viger accepta en outre de faire partie du conseil d’administration honoraire de la nouvelle Banque d’épargne de la cité et du district de Montréal. À l’expiration de son mandat de député de la circonscription de Nicolet en 1844, il avait décidé par ailleurs de ne pas se représenter aux élections générales qui suivirent et se retira avec sa femme pendant quelques années dans le manoir seigneurial de Saint-Ours, à L’Assomption. En 1848, il avait déjà dû amasser une belle fortune, puisqu’il acquit de Henry Ogden Andrews la seigneurie de Repentigny pour la somme de £1 450.

Aux élections générales de 1847–1848, Viger se porta de nouveau candidat et fut élu député de Terrebonne. Papineau, dont Viger s’était occupé d’une partie des intérêts durant son exil, se retrouva également à la chambre d’Assemblée. Le gouverneur en chef de la province du Canada, lord Elgin [Bruce*], demanda alors à Robert Baldwin et à La Fontaine de former un nouveau ministère. Pressenti par ces derniers, Viger accepta le 11 mars le poste de receveur général au sein du Conseil exécutif, mais encourut le blâme de Papineau qui lui reprocha d’approuver le régime de l’Union dont il avait réclamé l’abolition en 1841. Ancien patriote, Viger compta parmi les députés qui votèrent en mars 1849 en faveur du projet de loi visant à indemniser les personnes qui avaient subi des pertes pendant la rébellion. Quant à la question de l’annexion, solidaire des membres du Conseil exécutif, il signa le manifeste loyaliste intitulé « Protêt contre la séparation du Canada d’avec l’Angleterre et son annexion aux États-Unis », publié dans la Minerve du 15 octobre 1849 en réponse au Manifeste annexionniste qui avait paru quatre jours plus tôt. Cependant, après l’incendie de l’édifice du Parlement à Montréal, le Conseil exécutif quitta cette ville pour aller siéger à Toronto qui devenait en novembre de la même année la nouvelle capitale de la province du Canada. Le même mois, Viger protesta contre cette décision et démissionna de son poste de receveur général, en alléguant qu’il ne pouvait « partager les vues de [ses] collègues sur la question du siège du gouvernement ». Il n’en continua pas moins de siéger comme simple député jusqu’à la fin de son mandat. Aux élections générales de 1851, il fut élu député de la circonscription de Leinster, poste qu’il occupa jusqu’en 1854. Il se retira peu après au manoir seigneurial de Saint-Ours, à L’Assomption, où il mourut, semble-t-il, d’une paralysie du cœur le 27 mai 1855, à l’âge de 69 ans.

Fils d’un artisan-entrepreneur, Louis-Michel Viger avait connu une ascension sociale marquée qui lui permit d’occuper une position importante au sein de la petite bourgeoisie canadienne-française de la première moitié du xixe siècle. Il s’était battu avec ardeur pour la cause patriote et il avait poursuivi après la rébellion et sous le régime de l’Union la lutte pour l’obtention du gouvernement responsable. Quelques jours après sa mort, dans une lettre à Jean-Joseph Girouard datée du 30 mai 1855, Papineau exprima en ces termes sa douleur de perdre celui qu’il considérait comme son frère d’âme : « Mon ami & parent de cœur et d’enfance, avec qui j’ai été élevé comme frère, Louis[-Michel] Viger n’ayant aussi qu’un an [de] plus que moi, tombe et je l’apprends pendant que je vous écris. » En vertu des dispositions contenues dans l’inventaire de sa succession, dressé le 17 octobre 1855, Viger léguait à sa seconde femme une fortune importante, la seigneurie de Repentigny, ainsi que quelques propriétés foncières et immobilières à Montréal.

Michel De Lorimier

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Michel De Lorimier, « VIGER, LOUIS-MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/viger_louis_michel_8F.html.

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Auteur de l'article:    Michel De Lorimier
Titre de l'article:    VIGER, LOUIS-MICHEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024