ABERCROMBY, JAMES, officier, né en 1706 dans le Banffshire, en Écosse, fils d’Alexander Abercromby et de Helen Meldrum ; il épousa Mary Duff, et ils eurent une fille ; décédé le 23 avril 1781 à Glassaugh, dans le Banffshire.

James Abercromby commença sa carrière militaire à l’âge de 11 ans en entrant dans le 25e d’infanterie en qualité d’enseigne. Il n’y avait guère à espérer d’avancement pendant l’ère pacifique de Robert Walpole, et, en 1736, il n’était que capitaine, bien que ce fût du 1er d’infanterie. Comme beaucoup d’officiers, Abercromby se lança en politique pour obtenir de l’avancement ; en 1734, il fut élu député du Banffshire grâce à son beau-frère William Duff, plus tard lord Braco. En guise de récompense pour l’appui que lui accordait Abercromby, le gouvernement le nomma lieutenant-gouverneur de Stirling Castle, Écosse, en 1739. La guerre avec l’Espagne et plus tard avec la France amena des temps meilleurs pour la profession des armes, et Abercromby, rapidement promu, devint colonel en 1746. Cette année-là, il servit en qualité de quartier-maître général dans l’expédition infructueuse contre Lorient, en France. Il resta en service actif jusqu’à ce qu’il fût blessé à Hulst (Pays-Bas) l’année suivante.

Après le traité d’Aix-la-Chapelle, en 1748, Abercromby se retira dans une relative obscurité jusqu’à l’éclatement de la guerre de Sept Ans. Envoyé en Amérique du Nord, au début de 1756, comme adjoint au comte de Loudoun, commandant en chef britannique, il fut promu major général et fait colonel du 44e d’infanterie. Sous Loudoun, Abercromby se montra un subordonné loyal, infatigable, mais totalement dépourvu d’inspiration ; il commanda une brigade dans l’armée de Loudoun, rassemblée à Halifax, en 1757, en vue d’une expédition contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). À la suite du rappel en Angleterre de Loudoun, plus tard la même année, Abercromby fut promu commandant en chef pour l’Amérique du Nord. Pour la campagne de 1758, l’armée britannique fut divisée en trois corps : l’un, sous les ordres d’Amherst, chargé de renouveler l’attaque contre Louisbourg, un second, sous les ordres de John Forbes*, qui devait s’emparer du poste stratégique que constituait le fort Duquesne (Pittsburgh, Pennsylvanie), et le troisième, aux ordres d’Abercromby, qui envahirait le Canada par le lac George (lac Saint-Sacrement) et le fort Carillon (Ticonderoga, New York).

Cette opération donnait à Abercromby une occasion de se distinguer, mais son commandement ne fut pas heureux. Amherst avait reçu en partage la crème de l’armée et la plus grande partie de l’équipement, ce qui laissait à Abercromby une troupe nombreuse de provinciaux mal disciplinés et une artillerie insuffisante. Néanmoins, avec l’aide de son énergique quartier-maître général, Bradstreet, et de son prestigieux commandant en second, le vicomte Howe (lord George Augustus Howe), Abercromby ouvrit sa campagne du début de juillet 1758 avec une armée de 6 000 réguliers et de 9 000 provinciaux. Traversant le lac George, il prit terre avec son armée à trois milles au sud du fort Carillon, le 6 juillet. La première avance de l’armée se termina dans la confusion, les troupes ayant dévié de leur chemin dans l’épaisse forêt. Lord Howe, l’âme de l’expédition, fut tué au cours d’un bref engagement. Malgré ce coup, Abercromby regroupa son armée. Tôt le matin du 8, il découvrit que le commandant français, Montcalm*, se hâtait de retrancher ses forces – quelque 3 500 hommes – derrière un grossier parapet d’arbres tombés. Amené à croire que les Français attendaient sous peu d’importants renforts et averti par ses ingénieurs que les défenses françaises n’étaient jusque-là guère à craindre, Abercromby, sans attendre son artillerie ni tenter un siège en règle, ordonna immédiatement l’assaut. Ce fut un désastre, car, en dépit des tentatives héroïques de là troupe, on ne put faire brèche dans les défenses ennemies. Après quatre heures, l’attaque fut abandonnée ; les pertes britanniques s’élevaient à 1 944 hommes tués ou blessés.

Son armée désorganisée, Abercromby battit en retraite jusqu’à la tête du lac George, où il attendit des renforts. Cette retraite fut sa deuxième erreur d’importance, puisque ses forces étaient encore supérieures à celles de Montcalm et que, en faisant avancer son artillerie, il eût encore pu forcer les Français à se retirer. Mais, découragé par ses lourdes pertes, en particulier parmi ses officiers, et manquant de confiance en ses provinciaux, il décida de ne plus bouger tant qu’il n’aurait pas de nouvelles d’Amherst. La responsabilité d’Abercromby dans cette fin décevante et son incompétence générale pour le haut commandement furent alors pleinement reconnues par le gouvernement. Il fut rappelé en septembre.

Abercromby ne connut plus le service actif, bien que, par le jeu normal de l’ancienneté, il fût élevé au grade de général en 1772. Il mourut à Glassaugh en 1781, après y avoir passé dans la retraite les 20 dernières années de sa vie.

Richard Middleton

BL, Add. mss 32 884.— Huntington Library, Abercromby papers, AB 216.— PRO, PRO 30/8/98.— Correspondence of William Pitt (Kimball).— [John Forbes], Writings of General John Forbes, A. P. James, édit. (Menasha, Wis., 1938).— Gentleman’s Magazine, 1781, 242.— DAB.— Joseph Foster, Members of parliament, Scotland [...] (2e éd., Londres et Aylesbury, Angl., (1882), 3.— Sedgwick, House of Commons, I : 406.— Pargellis, Lord Loudoun, 74.

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Richard Middleton, « ABERCROMBY, JAMES (1706-1781) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/abercromby_james_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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