Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.
Dans les années 1880, les champions des « bonnes mœurs » commencèrent à exiger que l’on enraie la prostitution au Canada. Attentifs à leurs revendications, les législateurs fédéraux adoptèrent à cette époque une série de mesures à l’effet d’élargir la portée des interdictions relatives au crime de prostitution. Les corps policiers multiplièrent les interventions contre les maisons closes et procédèrent à plus d’arrestations, mais on ignore dans quelle mesure ce fut efficace. Winnipeg comptait plus de 50 maisons de tolérance vers 1910 et comprenait un quartier réservé à la prostitution où l’on espérait circonscrire le problème ; ce quartier subsista jusque dans les années 1930. Nombreux étaient ceux qui s’indignaient de l’apparente tolérance des policiers à l’égard de la criminalité de mœurs. Une enquête judiciaire tenue à Montréal en 1924 mit notamment en lumière une dynamique généralisée de corruption selon laquelle les policiers, en échange de pots-de-vin, couvraient les maisons de jeu et de prostitution. À cette époque, certains commencèrent à avancer que la prostitution constituait un problème socioéconomique plutôt que moral, que la réforme sociale, et non le châtiment, abolirait.