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BOTSFORD, AMOS, avocat, fonctionnaire, juge, homme politique, propriétaire foncier, « promoteur » et marchand, né le 31 janvier 1744/1745 à Newtown, Connecticut, fils de Gideon Botsford, « fermier respectable », et de Bertha Bennett ; en 1770, il épousa Sarah Chandler, et ils eurent trois enfants ; décédé le 14 septembre 1812 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.
Diplômé du Yale Collège en 1763, Amos Botsford étudia le droit avec Jared Ingersoll, éminent attorney de New Haven, au Connecticut. Il fut par la suite admis au barreau et donna un cours de droit au Yale Collège en 1768–1769. Au début de la Révolution américaine, il refusa de prêter le serment d’allégeance à la nouvelle constitution et perdit son droit de pratique, ce qui le priva d’un revenu annuel évalué à £600. Il demeura à New Haven jusqu’au 6 juillet 1779, date à laquelle les troupes du major général William Tryon évacuèrent la ville ; il chercha alors refuge à New York. Ses biens, d’une valeur de plus de £1 200, furent confisqués par les autorités du Connecticut.
À l’automne de 1782, Botsford fut nommé mandataire des Lloyd Neck Associated Loyalists ; sir Guy Carleton le chargea de se rendre en Nouvelle-Écosse avec Frederick Hauser et Samuel Cummings pour préparer, avec l’aide du lieutenant-gouverneur Andrew Snape Hamond, l’établissement des réfugiés qui devaient arriver l’année suivante. Botsford atteignit Annapolis Royal le 20 octobre 1782 avec un premier groupe de Loyalistes de New York. Il passa les mois qui suivirent à faire l’arpentage élaboré des rives de la baie de Fundy et des abords de la rivière Saint-Jean avec Cummings et Hauser. Leur rapport, envoyé au docteur Samuel Seabury et à Sampson Salter Blowers*, président et secrétaire du Board of Agents, et publié dans la Royal Gazette de New York le 29 mars 1783, fut reçu avec enthousiasme par le conseil d’administration de l’association.
Au printemps de la même année, Botsford fut nommé agent recruteur pour le compte des Loyalistes établis à Conway (Digby, Nouvelle-Écosse). Les efforts qu’il fit afin d’obtenir des vivres et des terres pour ce groupe n’entraient pas dans les vues des autorités provinciales, plus particulièrement du gouverneur John Parr* et de l’arpenteur général Charles Morris. À Conway également, des Loyalistes mécontents l’accusèrent de mal administrer et de traiter l’élite avec plus d’égards que les autres.
Lorsque le Nouveau-Brunswick devint une province en 1784, Botsford alla s’installer à Dorchester. Il obtint les nominations de greffier de la paix, de juge de la Cour inférieure des plaids communs et de receveur de l’enregistrement dans le comté de Westmorland, nouvellement créé. Lors des premières élections provinciales tenues en novembre 1785, il fut élu député à la chambre d’Assemblée et, durant la première session qui s’ouvrit à Saint-Jean le 3 janvier 1786, il fut choisi comme président de la chambre. Réélu par la suite en 1792, 1795, 1802 et 1809, il demeura président de la chambre jusqu’à sa mort.
Botsford participa activement à la politique tant à l’échelon de la province qu’à celui des comtés. Il s’opposa énergiquement au choix de la pointe St Anne (Fredericton) comme emplacement de la capitale et appuya la cause des habitants de Saint-Jean qui voulaient que leur ville demeurât la capitale. Au cours des débats tumultueux qui opposèrent l’Assemblée à l’exécutif au sujet de l’affectation des fonds, Botsford, habituellement modéré, donna son appui à James Glenie. Lors des élections de 1795, il se montra favorable aux candidats antigouvernementaux Stair Agnew* et Samuel Jarvis dans la circonscription d’York. Dans le comté de Westmorland, il vit, en sa qualité de magistrat, à faire confisquer les terres (escheat) appartenant à des propriétaires qui ne répondaient pas aux conditions exigées et il ne ménagea pas ses forces pour soutenir les menées centralisatrices du gouvernement provincial, lequel tentait de contrer l’idée d’autonomie des cantons qui persistait alors. Cependant, Botsford ne put réaliser sa plus grande ambition politique. Malgré ses demandes pressantes auprès du représentant de la colonie à Londres, Edward Goldstone Lutwyche, et du secrétaire d’État aux Colonies, le vicomte Castlereagh, il ne fut jamais nommé juge en chef ni, partant, membre du Conseil du Nouveau-Brunswick.
La carrière professionnelle de Botsford s’exerça dans les domaines juridique, agricole ou commercial. Comme avocat, son importante clientèle s’étendait à la grandeur des comtés de Westmorland et de Cumberland. Il s’intéressa également à l’agriculture, surtout après qu’il eut quitté Dorchester pour aller vivre à Westcock en 1790, où il acquit une vaste superficie de hautes et basses terres. Comme son voisin Charles Dixon, il s’appliqua à les cultiver lui-même avec l’aide d’une main-d’ œuvre engagée et de fermiers à bail. Il mit aussi sur pied un commerce de détail, et ses affaires prirent beaucoup d’ampleur après qu’il se fut associé avec des marchands de Saint-Jean, notamment William Pagan, William Hazen et Jonathan Bliss*. Vers 1798, dans une lettre à son fils qui s’était établi à Saint-Jean après avoir obtenu son diplôme du Yale College, il écrivait : « Ici, un avocat qui cultive aussi la terre, ou encore qui s’adonne au commerce, peut vivre sans craindre pour l’avenir. »
Amos Botsford mourut le 14 septembre 1812 pendant qu’il était en visite à Saint-Jean. Ses deux filles, qui avaient épousé les fils de Thomas Millidge, l’avaient précédé dans la mort. Son seul fils, William*, avait quitté Saint-Jean pour Westcock en 1808 afin de s’occuper, comme associé, des intérêts juridiques et commerciaux de son père. Il lui succéda comme député de Westmorland à l’Assemblée et fut nommé ultérieurement solliciteur général, membre du Conseil du Nouveau-Brunswick et juge de la Cour suprême.
APC, MG 23, D1, sér. 1, 15 : 96 ; D4 ; F1, sér. 5, 19 : 3710, 3717.— APNB, RG 2, RS7, 2/1 ; RSB, Unarranged Exécutive Council docs., 1784 ; RG 10, RS107/1/1 : 333 ; RS108, Petition of Amos Botsford, 1788 ; Petition of Charity French, 1791.— Mount Allison Univ. Arch. (Sackville, N.-B.), Webster Chignecto coll., Botsford family papers.— Musée du N.-B., Botsford family papers ; Milner coll., nos 2, 12–13.— PRO, PRO 30/55, no 270 (mfm aux APC).— UNBL, MG H2, 5 : 1.— Ezra Stiles, The literary diary of Ezra Stiles, D.D., LL.D., president of Yale College, F. B. Dexter, édit. (3 vol., New York, 1901), 2 : 355.— « United Empire Loyalists : enquiry into fosses and services », AO Report, 1904 : 785.— Royal Gazette (New York), 29 mars 1783.— F. B. Dexter, Biographical sketches of the graduates of Yale College, with annals of the college history (6 vol., New York et New Haven, Conn., 1885–1912).— L. H. Gipson, Jared Ingersoll : a study in American loyalism in relation to British colonial government (New Haven et Londres, 1920 ; réimpr. sous le titre de American loyalist : Jared Ingersoll, 1971), 349.— F. E. Murray, Memoir of LeBaron Botsford, M.D. (Saint-Jean, N.-B., 1892), 1–15.— I. W. Wilson, A geography and history of the county of Digby, Nova Scotia (Halifax, 1900 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1975), 46, 48, 52.
James D. Snowdon, « BOTSFORD, AMOS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/botsford_amos_5F.html.
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Auteur de l'article: | James D. Snowdon |
Titre de l'article: | BOTSFORD, AMOS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |