Organisme international, la Société des nations fut fondée en 1920, à la suite de la conférence de paix de Paris qui eut lieu en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale, et qui aboutit au traité de Versailles. Jusque-là, la politique extérieure du Canada se limitait en général aux rapports avec la Grande-Bretagne et les États-Unis, et le premier ministre William Lyon Mackenzie King espérait continuer à traiter avec ces pays directement. Peu après les élections, toutefois, son gouvernement fut saisi d’une demande de la Société des nations, qui souhaitait imposer des sanctions économiques à l’Italie parce que celle-ci avait envahi l’Éthiopie. Le cabinet accepta d’appliquer des sanctions, mais King comprit vite que si la Société des nations demandait ensuite l’intervention militaire, cette demande diviserait profondément le cabinet et les Canadiens. Cependant, la Société des nations ne demanda pas de sanctions militaires parce que la Grande-Bretagne et la France voulaient éviter tout affrontement avec le leader fasciste de l’Italie, Benito Mussolini. King avait néanmoins appris une importante leçon : l’appartenance à la Société des nations pouvait avoir de sérieuses conséquences politiques pour le Canada. Il prit des mesures pour réduire les risques. Bien qu’il ait affirmé, aux Communes et plus tard à Genève, son appui à la société en tant qu’institution nécessaire à la résolution des conflits, il rejetait carrément l’idée que celle-ci puisse constituer une alliance militaire contre des agresseurs. Le Canada, déclara-t-il à l’assemblée de la Société des nations en 1936, n’était pas en faveur de « l’engagement automatique à utiliser la force ». L’influence de la société déclina à cause de son incapacité à faire face aux défis des années 1930, en particulier la montée en puissance d’un État allemand belliqueux, et fut dissoute pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’Organisation des Nations unies lui succéda en 1946.