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Titre original :  Toussaint Pothier
J.B. Livernois Photographe - This image is available from Bibliothèque et Archives nationales du Québec under the reference number P560,S2,D1,P1042

Provenance : Lien

POTHIER, TOUSSAINT (baptisé Jean-Baptiste), homme d’affaires, officier de milice, seigneur, homme politique et fonctionnaire, né le 16 mai 1771 à Montréal, fils de Louis-Toussaint Pothier et de Louise Courraud Lacoste ; décédé le 22 octobre 1845 dans la même ville.

Toussaint Pothier était le descendant d’Étienne Potier, dit Laverdure, qui venait de Charenton, en banlieue de Paris. Fils d’un riche commerçant de fourrures qui avait été l’un des fondateurs de la North West Company, il commença tôt à s’occuper de la traite des fourrures. À titre d’agent de la Michilimackinac Company formée en 1806, il signa cette année-là avec, entre autres, Josiah Bleakley* et George Gillespie une entente avec la North West Company en vertu de laquelle les deux sociétés se partageaient les territoires de traite. L’âpreté de la concurrence devait toutefois amener la Michilimackinac Company à vendre en 1810 ses intérêts à deux firmes montréalaises, la Forsyth, Richardson and Company et la McTavish, McGillivrays and Company, toutes deux associées à la North West Company. L’année suivante, ces deux sociétés formèrent avec John Jacob Astor la South West Fur Company. Pothier fit partie de cette nouvelle organisation. Avec les années, il devint un homme riche. Un plan de Montréal tracé en 1815 par l’arpenteur général Joseph Bouchette décrit plusieurs lots de terre qui lui appartenaient dans le centre de la ville, dont un immense emplacement en bordure de l’actuelle rue Craig, où on érigea le colossal manège militaire. Pothier possédait également les seigneuries de Lanaudière (parfois appelée Lac-Maskinongé) et de Carufel, acquises le 17 mars 1814. Il y entreprit des travaux considérables qui donnèrent une grande valeur à ses propriétés et il songea même à faire construire un manoir le long de la rivière Maskinongé.

Pour ses affaires, Pothier se rendait souvent dans la région des Grands Lacs. En juillet 1812, pendant la guerre contre les États-Unis, il avait participé à la prise de Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan), au sein d’un détachement composé de Britanniques, d’Indiens et de voyageurs canadiens qu’il avait lui-même recrutés parmi le personnel de la North West Company [V. Charles Roberts*]. La capture de cet important poste de traite américain fut le prélude à la prise de Detroit par le major général Isaac Brock* le 16 août 1812.

À Montréal, le 10 janvier 1820, à l’âge avancé de 48 ans, Pothier épousa Anne-Françoise Bruyeres, fille encore mineure de feu Ralph Henry Bruyeres*. Le 19 mai 1824, le couple eut une fille, Jessé-Louise (Jessy-Louise), qui épousera le 1er octobre 1849 George-Paschal Desbarats*, imprimeur de la reine. Sur la recommandation du gouverneur lord Dalhousie [Ramsay], Pothier entra au Conseil législatif du Bas-Canada le 22 juillet 1824 et y demeura jusqu’en 1838. En avril de cette année-là, à la demande de l’administrateur sir John Colborne*, il siégea au Conseil spécial, dissous le 1er juin par le gouverneur lord Durham [Lambton]. En novembre, après le départ de ce dernier, Colborne nomma Pothier au Conseil exécutif ainsi qu’au Conseil spécial qui approuva les résolutions proposées par lord Sydenham [Thomson] en vue de l’union des deux Canadas. Pothier fut président de ce dernier conseil de novembre 1838 à novembre 1839. Il cessa définitivement d’exercer des fonctions politiques en février 1841.

L’honorable Pothier remplit plusieurs autres charges importantes. Il fut, entre autres, commissaire chargé de l’amélioration du port de Montréal, membre d’une commission formée en 1821 pour surveiller la construction du canal de Lachine [V. François Desrivières*], commissaire responsable de l’exploitation des terres entre les rivières des Outaouais et Saint-Maurice, et arbitre dans le partage des revenus des douanes entre le Haut et le Bas-Canada. Il fut en outre, en 1827, l’un des fondateurs de la Société d’histoire naturelle de Montréal qui bénéficia de ses libéralités pendant plusieurs années, et le 21 septembre 1839 on le nomma shérif du district judiciaire de Montréal ; toutefois, seulement cinq jours plus tard et pour des raisons inconnues, un shérif de langue anglaise le remplaça à ce poste.

Par ailleurs, Pothier fut l’associé de Peter McGill* dans la Compagnie des propriétaires du chemin à lisses de Champlain et du Saint-Laurent qui construisit entre Laprairie (La Prairie) et Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) le premier chemin de fer du Haut et du Bas-Canada, inauguré le 21 juillet 1836. De plus, depuis 1815, il administrait la riche succession de son ami Pierre Foretier*. Dès 1816, il avait dû instituer une poursuite contre les héritiers parmi lesquels se trouvait Marie-Amable Foretier*, femme de Denis-Benjamin Viger*, pour les contraindre à rapporter à la masse des biens qu’ils en avaient déjà divertis. Ce procès, qui fait époque dans les annales judiciaires, dura au delà de 25 ans et épuisa toutes les juridictions. En 1841, il se compliqua par la faillite de Pothier, à la suite, semble-t-il, de transactions malheureuses sur des titres de sociétés qui s’occupaient de fourrures. Quatre ans plus tard, Pothier mourait.

Avec les années, Toussaint Pothier devint une figure controversée. Sa présence au sein des organismes du pouvoir, surtout le Conseil spécial où il n’y avait, durant ces années de troubles socio-ethniques, qu’une poignée de Canadiens parmi une majorité écrasante de Britanniques, l’a rendu suspect et même en a fait pour certains un « chouayen » bien identifié. L’historien Gérard Filteau le qualifie de traître à ses compatriotes. Par contre, pour Francis-Joseph Audet*, dans le mémoire qu’il a rédigé en 1829 à la demande de l’administrateur de la colonie, sir James Kempt*, sur la situation politique de la province, Pothier « se révèle homme d’état averti, honnête et vrai patriote » ; selon lui, il « soutient la cause de ses compatriotes qui sont [...] les meilleurs sujets de Sa Majesté ».

Philippe Pothier

ANQ-M, CE1-51, 28 avril 1767, 16 mai 1771, 10 janv. 1820, 21 mai 1824, 25 oct. 1845, 1er oct. 1849.— APC, MG 24, C7 ; RG 68, General index, 1651–1841.— ASSH, A, Fg–5, « Brochures judiciaires ».— John Askin papers (Quaife), 2 : 37.— L.-J. Papineau, « Correspondance » (Ouellet), ANQ Rapport, 1953–1955 : 278, 283, 307.— Toussaint Pothier, « Mémoire de l’honorable Toussaint Pothier », APC Rapport, 1913 : 92–103.— Select British docs. of War of 1812 (Wood), 1 : 397, 429430, 448452.— Wis., State Hist. Soc., Coll., 11 (1888) ; 19 (1910).— La Gazette de Montréal, 21 avril 1808.— La Gazette de Québec, 23 déc. 1813, 16 sept. 1816.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. » ; « Shérifs de Montréal », BRH, 8 (1902) : 200.— Caron, « Papiers Duvernay », ANQ Rapport, 19261927 : 240, 243.— Desjardins, Guide parl.The encyclopedia of Canada, W. S. Wallace, édit. (6 vol., Toronto, [1948]), 5 : 146.— The fur trade in Minnesota ; an introductory guide to manuscript sources, B. M. White, compil. (St Paul, Minn., 1977), 16, 27.— É.-Z. Massicotte, « Répertoire des engagements pour l’Ouest conservés dans les Archives judiciaires de Montréal [...] [1620–1821] », ANQ Rapport, 19441945 : 424 ; 1945–1946 : 227, 238–239, 319.— Officers of British forces in Canada (Irving), 166169.— Ouellet, « Inv. de la Saberdache », ANQ Rapport, 1955–1957 : 123, 125, 161.— P.-G. Roy, Inv. concessions, 3 : 269.— Tanguay, Dictionnaire, 6 : 421–422.— Turcotte, le Conseil législatif.— K. W. Porter, John Jacob Astor, business man (2 vol., Cambridge, Mass., 1931 ; réimpr., New York, 1966).— Rumilly, Hist. de Montréal, 2 : 242.— Joseph Tassé, les Canadiens de l’Ouest (2 vol., Montréal, 1878), 1 : 148.— F.-J. Audet, « À propos d’un centenaire : un des pionniers pour l’amélioration du port », la Presse, 24 juin 1933 : 49 ; « John Bruyères », BRH, 31 (1925) : 343.— J.-J. Lefebvre, « la Vie sociale du grand Papineau », RHAF, 11 (1957–1958) : 479.— Richard Lessard, « Notes sur la seigneurie de Carufel », BRH, 33 (1927) : 359–360 ; « la Seigneurie de Lanaudière ou du Lac Maskinongé » : 219220.— Frère Marcel-Joseph, « les Canadiens veulent conserver le régime seigneurial », RHAF, 7 (1953–1954) : 378, 383.— É.-Z. Massicotte, « le Bourgeois Pierre Fortier », BRH, 47 (1941) : 179 ; « l’Honorable Toussaint Pothier », 26 (1920) : 223–224 ; « les Mutations d’un coin de rue », 45 (1939) : 271–274 ; « les Shérifs de Montréal (1763–1923) », 29 (1923) : 110.— «Les Morts de 1839 », BRH, 32 (1926) : 21.— Fernand Ouellet, «Toussaint Pothier et le Problème des classes sociales (1829) », BRH, 61 (19.55) : 147–159.

Bibliographie générale

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Philippe Pothier, « POTHIER, TOUSSAINT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pothier_toussaint_7F.html.

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Auteur de l'article:    Philippe Pothier
Titre de l'article:    POTHIER, TOUSSAINT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024